Je pense qu’il faut éviter de réagir à chaud sur le sujet.
Il est vrai que ce sont les Kurdes qui vont en prendre plein a tronche, mais il faut aussi tenir compte du double jeu de leurs dirigeants, en particulier en rapport avec les USA et les Etats du Golfe.
Eux aussi ont voulu jouer dans la cour des grands en oubliant qu’à moins d’être un bâton de dynamite il n’est jamais bon de se trouver entre une enclume et un marteau. Et même dans ce dernier cas de figure il n’y a pas de gagnant.
La Russie, grâce à la nullité et la morgue des USA et de ses dirigeants vient de remporter une "victoire" relative en "détachant" Erdogan de sa liaison légendaire avec l’OTAN et les Etats-Unis. Il est très probable, connaissant Poutine et surtout ses conseiller, (Tels Shoïgu son chef d’état-major et Lavrov son Ministre des Affaires Etrangères), et au vu de ses réactions précédentes, qu’il ne va pas réagir à chaud sans laisser décanter la situation.
Suite aux événements la Chine vient de s’impliquer officiellement et calirement dans le processus sur le terrain. Officiellement pour la "formation" de l’armée arabe Syrienne, mais probablement un peu plus...
En plus Jo Bidden vient d’arriver à Ankara et les Russes attendent certainement de peser ce qui va en sortir. "Officiellement", mais aussi sous la table. On peut faire confiance à leurs Services de Renseignement pour les mettre au courant de tout et du reste.
Actuellement le but de Poutine est en prorité de cimenter les alliances avec l’Iran, (Il vient de livrer les SS300, et d’obtenir une base temporaire aérienne en Iran), de renforcer la collaboration avec la Syrie, (La réaction timide d’Assad vis à vis de l’invasion turque en est un signe, ainsi que ses faibles protestation vis à vis des bombardement dans les "Golan Hight" par Israël), ainsi qu’avec le Hezbollah qui est dédié à contrer Israël de manière informelle si ça vire au vinaigre à la frontière et si les Israéliens en venaient à vouloir jouer les troisièmes couteaux.
En même temps il lui faut gérer un Erdogan erratique et enragé, en plein délire mégalo, qui croit pouvoir baiser tout le Monde et devenir Sultan, il lui faut contrôler des Etats-Unis à la dérive en pleine campagne électorale avec des envoyés spéciaux même pas dignes d’une Ecole de Sous-officiers de la Biffe , (Ce qui les rends encore plus imprévisibles), et il lui faut bétonner tout son nouveau système de défense militaire de l’Arctique à Kaliningrad et au Caucase du Sud, (Viennent d’avoir lieu des maneuvres conjointes de toutes les Unités militaires russes la semaine dernière pour tester la synchronisation des nouveaux matériels - Et dieu sait s’il y a du nouveau dans ce domaine aujourd’hui en Russie).
Les "victoires" turques n’en sont pas. En agissant ainsi Erdogan, (Qui vient d’arrêter ou de mettre hors cadre les éléments les plus entraînés de son armée de l’Air et des Unités spéciales - Qui étaient aussi des éléments clef de l’OTAN), vient de mettre ses unités blindées d’élite à portée légale hors du territoire national turc, des porte-missiles russes de Méditerranée et de la Caspienne et des bombardiers à longue portée basés en Iran.
Sur le territoire syrien, alors que la Syrie lui en dénie le droit.
On sait de même que ls Russes peuvent mettre en oeuvre leur système de déni d’accès Khibini, (Opérationnelle à Kaliningrad, mais aussi en Syrie), à partir de leur base de Kheimini sur au moins 300 km de rayon autour de celle-ci. Rendant toutes les unités adverses dans le secteur totalement aveugles et sourdes. S’il ne font rien c’est qu’ils attendent d’être en position d’agir sans contestation internationale possible.
Il suffirait que Assad demande à la Russie officiellement d’intervenir radicalement dans le cadre des Accords de défense mutuels, et si demain Erdogan ne suit pas ce que lui enjoindra Poutine, ses unités blindées n’auront jamais l’occasion de revoir l’autre côté de la frontière.
Et même pas le Conseil de Sécurité ne pourra condamner les Russes d’avoir agi ainsi. D’autant que les Turcs ne se sont pas gênés d’invoquer la violation de leur territoire en abattant le Sukhoï russe et en assassinant un de ses pilotes.
Et par la même occasion on peut compter que
1. Poutine pourra faire jouer le coefficient d’antipathie extraordinaire que les Turcs se sont attiré depuis le début par leur rapacité et leurs volte-faces et trahisons diverses,
2. Que ça pourrait ne pas déplaire aux USA qui ne savent plus par ou prendre le bâton merdeux turc et qui trouveraient enfin une porte de sortie "honorable",
3. Que par la même occasion ça permettrait dans un avenir plus ou moins proche de fin de conflit de créer un vrai Kurdistan plus ou moins fédéré avec la Syrie et très, très, distant des Américains, (Je suis presque sûr que Assad serait d’accord car il l’a déjà proposé), sans qu’il n’y ait plus aucune opposition, sinon de principe par la Turquie et le reste du monde.
Ca prendra probablement un peu de temps... Et beaucoup de vies innocentes.
Mais vu le point où on en est arrivé, ça serai encore un moindre mal car d’autres solutions seraient encore plus mortelles et dangereuses, cette fois pour toute l’Humanité.
De toute façon tout ça attendra au moins jusqu’en novembre pour les élection présidentielles aux USA.
Poutine se refusant, à mon humble avis, à fournir formellement à la Clinton une "October Surprise" sur un plateau.