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Loi Travail : derrière le jusqu’au boutisme du gouvernement, l’Union Européenne et son dumping social !

Mais pourquoi donc Valls et Hollande s’arcboutent ils sur la loi travail ? Pourquoi malgré un puissant mouvement social soutenu par 75% de la population et alors qu’une station service sur deux n’a plus d’essence, malgré un pouvoir ultra minoritaire jusque sur les bancs de l’assemblée nationale, pourquoi la Loi Travail n’est elle pas déjà retirée ?

C’est que Hollande et Valls sont les fondés de pouvoir de la Commission Européenne et à travers elles de la classe capitaliste. Jean Claude Juncker vient ainsi de donner ses ordres à ses sbires qui occupent l’Elysée et Matignon : « la loi travail c’est le minimum de ce qu’il faut faire ». Et les désirs de M Juncker – au regard des traités européens – sont des ordres qui ne se discutent pas. Les objectifs de ce qui est devenue la Loi Travail étaient déjà contenus dans la feuille de route donnée au gouvernement valls en mai 2015, comme l’avait annoncé à l’époque le PRCF et www.initiative-communiste.fr, et dans les diktats de 2016 de la Commission Européenne au gouvernement français, ils sont confirmés. En clair, Hollande et Valls étaient sommés de mettre en œuvre la loi travail exigée par les recommandations n° 3 et n° 6 2015 (pp 98 et 100 du rapport par pays de février 2016). Au delà de la loi travail, on retrouve dans ces « recommandations » l’essentiel des « réformes » menées par Hollande. Et en 2016 la Commission européenne exige la poursuite de la baisse des salaires et l’application de la Loi Travail (recommandation n° 2 « veiller à ce que les réductions du coût du travail soient pérennisées » et « réformer le droit du travail »). Pour ceux qui n’aurait pas compris voici ce qu’écrit la Commission Européenne dans son courrier du 18 mai 2016 réclamant l’inversion de la hiérarchie des normes qui est le coeur de la loi travail

« Les réformes menées récemment n’ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d’emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. À l’heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail. Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire d’accords d’entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux » Commission Européenne – 18 mai 2016

La Commission Européenne, qui a ordonné cette loi travail, interdit qu’elle soit retirée.

Après l’ANI, les retraites, la loi Macron et le CICE, la LOI TRAVAIL nouvelle rançon exigée par l’Union Européenne du Capital

Hollande s’exécute donc, et Valls refuse de faire discuter l’article 2 de la Loi Travail au parlement. A quoi bon puisqu’il a été ordonné par Bruxelles. Sous peine que la Commission Européenne censure son budget en vertu du TSCG, traité Merkozy qu’Hollande s’était engagé à renégocier alors qu’il ne pouvait être modifié. Sous peine de lourdes sanctions de la Commission Européenne et de l’Euro. Comme le montre la blogueuse Coralie Delorme, ces menaces ne sont pas des menaces en l’air (on l’a vu en Grèce !) et si prise d’otage il y a avec la loi travail, c’est bien la prise d’otage de notre pays par l’Union Européenne, pour faire payer une nouvelle rançon d’austérité à la classe capitaliste. Après les retraites, après le CICE, l’ANI, le pacte de responsabilité et la Loi Macron, après la privatisation des barrages hydroélectriques et du rail, la Loi Travail est la nouvelle rançon que réclame l’Union Européenne du Capital. Non le PRCF ne se trompe pas lui qui explique depuis plus de dix ans et dans la droite ligne du combat des communistes que l’Union Européenne et l’euro sont les armes de la dictature capitaliste pour détruire l’ensemble des conquètes sociales et démocratiques obtenu par les travailleurs en France et ailleurs.

Retrait de la loi travail et sortie de l’UE, une même exigence sociale et démocratique de souveraineté populaire : ce n’est pas au patronat de faire la loi.

La revendication de la sortie de l’UE et de l’euro c’est une revendication concrète, vitale pour le mouvement social, pour les travailleurs. A plusieurs titres. C’est un facteur de rassemblement, de convergence des luttes pour les travailleurs. Car lorsque les cheminots se battent contre la libéralisation du rail et la privatisation de la SNCF, les routiers contre le dumping social, les paysans contre l’effondrement des prix et une PAC inique, les pécheurs contre la destruction des bateaux, les profs contre la réforme du collège, les travailleurs d’EDF et GDF contre la libéralisation et la privatisation de l’énergie, ceux de la poste et de France Telecom contre la même chose, ceux d’Alstom ou de l’acier contre la liquidation et la vente à la découpe de leur entreprise, ceux d’Air France contre le dumping social, ceux de l’automobile, de la chimie, du textile contre les délocalisations et on pourrait faire grandir la liste, lorsque tous ces travailleurs se battent, c’est bien contre les diktats de l’Union Européenne. Lorsque tous ensemble ils se battent pour le code du travail et le retrait de la Loi El Khomri c’est bien contre un diktat de l’Union Européenne Patronale. Et c’est vrai à Paris, à Rome ou à Bruxelles : les travailleurs ne luttent ils pas en ce moment même contre la loi travail travail de l’UE qui la bas porte le nom de Loi Peeters ?

L’UE n’est pas sociale, elle est patronale : il faut en sortir pour s’en sortir

Non l’UE n’est pas sociale, oui elle est patronale. Mener la lutte pour le code du travail et pour sortir de la dictature de l’UE c’est la même lutte. Celle pour la souveraineté populaire contre la dictature du capital. C’est bien la même lutte des classes. Mais lutter pour la sortie de l’UE ce n’est pas qu’un facteur de rassemblement, un facteur d’unification d’un front populaire antifasciste patriotique progressiste et écologiste. C’est aussi une condition nécessaire pour mener une politique de progrès social, de démocratie, de paix et de solidarité internationaliste. Rester dans l’UE s’est se condamner à devoir se battre pieds et poings liés contre la classe capitaliste, ses multinationales, ses banques, ses marchés financiers, c’est se condamner à perdre. En sortir c’est priver la dictature du Capital de ses structures de pouvoir, de ses principales armes. Sortir de l’UE par la porte du progrès social et de la solidarité internationaliste c’est c’est au contraire ouvrir la voie de la victoire aux travailleurs. C’est une obligation vitale. Car si la gauche, si le mouvement social ne se saisit pas de ce combat il laisse grande ouvert la porte à l’extrême droite xénophobe. Celle là même qui surfe sur le rejet populaire de l’Union Européenne pour distiller ses thèses racistes, xénophobes pour mieux diviser les travailleurs, opposer les peuples. Cette extrême droite xénophobe et fasciste qui à l’image du FN appelle à cogner les manifestants, à réprimer les syndicalistes et qui tout en faisant mine d’être contre l’Union Européenne ne prévoit pas d’en sortir (cliquer ici pour les preuves, en vidéo) et dans les faits défend avec le PS et les « LR » de Sarkozy le système, le système capitaliste. Car le FN, comme le PS ou les LR, c’est le parti du système, le parti unique des patrons et de la dictature capitaliste.

JBC pour www.initiative-communiste.fr

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François Burgat sur RFI le 9 août 2016.

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