RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Sécurité : un témoin évoque des « consignes » de ne pas secourir les manifestants en détresse

Un manifestant contre la loi El Khomri affirme avoir entendu un pompier de Paris dire que ceux-ci ont comme consigne de ne pas porter assistance aux manifestants blessés. Volonté au sommet de « punir » les opposants à la loi, ou malentendu ? La préfecture garde le silence.

Les sapeurs-pompiers parisiens auraient-ils des critères d’intervention autres que médicaux ? C’est la question que se pose Josué, l’un des participants à la manifestation parisienne contre la loi El Khomri de jeudi. Ce jour-là, le jeune informaticien et syndiqué CGT et ses amis arrivent en retard place d’Italie pour manifester leur rejet de la réforme du Code du travail. Ils souhaitent rejoindre le cortège, mais au bout de quelques minutes, l’une des collègues de Josué trébuche sur un pavé et se tord la cheville. « Comme il pleuvait et qu’on voulait la faire asseoir à l’abri, nous sommes entrés dans une pharmacie. De là, la pharmacienne a appelé les secours », relate Josué. S’ensuivent des questions d’ordre médical classiques, puis « la pharmacienne, semblant retranscrire les questions des secours, demande si nous étions dans la manifestation », souligne l’informaticien. « Je me suis étonné de la question, et j’ai demandé à la pharmacienne quel rapport cela avait avec la blessure de ma collègue et si notre réponse conditionnerait l’intervention des secours », se souvient Josué. « À ce moment-là, la pharmacienne a coupé le micro (du téléphone) et nous a conseillé de dire que nous ne faisions pas partie des manifestants car les pompiers avaient reçu des consignes pour ne pas intervenir dans la manifestation », poursuit le syndiqué CGT.

Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les protestataires expliquent qu’ils étaient techniquement sur le trottoir au moment des faits et qu’on pouvait considérer qu’ils n’étaient pas à proprement parler en train de manifester. « Ce que nous a dit la pharmacienne m’a choqué, mais je me suis dit que ce n’était que son avis personnel », affirme Josué. Les sapeurs-pompiers sont intervenus dans la pharmacie pour porter assistance à la collègue de Josué, mais alors que l’un d’entre eux « remplissait des papiers en parlant à la pharmacienne », l’informaticien aurait entendu le pompier dire : « Ils ont de la chance qu’on soit intervenu, parce que nous avons des consignes nous interdisant d’intervenir au bénéfice des manifestants. Mais éthiquement, a poursuivi le pompier, je ne pouvais pas respecter cette consigne, ce n’est pas possible. »

Depuis jeudi, Josué est toujours aussi révolté. « L’État de droit, censé nous protéger, tente de réprimer la contestation par la force, chargeant sa police de provoquer et de maltraiter les manifestants, et intimerait en plus maintenant aux services médicaux et d’urgences de ne pas porter assistance aux manifestants. Sommes-nous toujours dans un État de droit ? » s’interroge-t-il.

Face à ce témoignage, difficile d’obtenir des informations officielles ou officieuses, les sapeurs-pompiers parisiens disposant d’un statut militaire et étant tenus à un devoir de réserve très contraignant. La préfecture de Paris, qui a autorité sur la brigade des sapeurs-pompiers, n’a pas souhaité réagir à ce témoignage, tandis qu’un porte-parole des pompiers parisiens affirme n’avoir « pas connaissance » de telles directives et évoque, passablement agacé, des « rumeurs ». L’un des pharmaciens présents jeudi lors de l’intervention des pompiers dit, quant à lui, ne pas être au courant de consignes qui ordonneraient aux militaires d’opérer une distinction entre manifestants et non-manifestants.

Illustration : Jean-claude moschetti/Réa

»» http://www.humanite.fr/securite-un-temoin-evoque-des-consignes-de-ne-p...
URL de cet article 30193
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Pierre Lemaitre. Cadres noirs.
Bernard GENSANE
Contrairement à Zola qui s’imposait des efforts cognitifs démentiels dans la préparation de ses romans, Pierre Lemaitre n’est pas un adepte compulsif de la consultation d’internet. Si ses oeuvres nous donnent un rendu de la société aussi saisissant c’est que, chez lui, le vraisemblable est plus puissant que le vrai. Comme aurait dit Flaubert, il ne s’écrit pas, pas plus qu’il n’écrit la société. Mais si on ne voit pas, à proprement parler, la société, on la sent partout. A l’heure ou de nombreux sondages (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.

Henry Ford (1863-1947)

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.