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#PanamaPapers : le « journalisme d’investigation » du Ctrl+F

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez réussi à lacer vos chaussures sans assistance ? Peut-être pas, mais vous avez sûrement sautillé sur place avec fierté, abordé tout adulte présent dans le périmètre pour lui faire constater de visu l’exploit. Plus débrouillard, vous auriez sans doute appelé un huissier pour immortaliser ce grand moment. Et même si les versions divergent, les Anciens qui ont connu cet épisode sont unanimes au moins sur un point : vous étiez drôlement mignon.

Connaissiez-vous le Consortium International des Journalistes d’Investigation ? Avouez que vous n’en aviez jamais entendu parler avant. Et pourtant, il existe depuis 1997. Basé aux Etats-Unis (à Washington - quelle meilleure base arrière pour faire des enquêtes et lancer des alertes ?), le Consortium affiche une liste de médias plus prestititigieux les uns que les autres, véritable « dream team » de la presse libre : El Pais, El Mundo, le Monde, Le New York Times, Le Washington Post, BBC, The Guardian, El Nacion... et j’en passe, d’un peu partout dans le monde.

Ah la la... On se souviendra avec émotion du travail inoubliable accompli par ce Consortium du Monde Libre (*). Leur travail sur les attentats du 11 Septembre 2001 – un modèle du genre. Leur ténacité sur les armes de destruction massive en Irak – un bijou. Leur longues enquêtes sur la plus féroce et longue « tentative de crime humanitaire du 20ème siècle », et qui perdure, à savoir la tentative de blocus des Etats-Unis contre Cuba... Leur détermination à révéler les origines et relations de l’Etat Islamique – j’en pleure encore. Ah, sans oublier leur couverture des nazis en Ukraine, des charniers en Colombie, des cartels de la drogue au Mexique (où, entre 1997 et février 2016, on compte un peu plus de 200 journalistes assassinés), des tentatives de coups d’état au Venezuela... bref, la liste est tellement longue.

Depuis hier, le Consortium est en surchauffe et en mode auto-congratulation maximum car voici qu’on nous annonce la plus grande révélation de tous les temps (graphiques à l’appui). Certes, certains médias français ont encore du mal à cracher le nom de leur patron présent dans la liste (Rappel : il s’appelle Drahi), mais bon, ne faisons pas la fine-bouche.

Pour le reste, j’ai noté la présence de personnalités plus ou moins déjà « grillées » (une sorte de confirmation, dirons-nous) et – sans surprise, avouons-le – quelques chefs d’état qui n’étaient déjà pas en odeur de sainteté sous nos latitudes (je trouve qu’il manque un peu de Front National pour boucler la boucle).

Permettez-moi de rendre un hommage appuyé à ces guerriers de l’information car il en faut du professionnalisme et de l’abnégation pour :

1 - soulever son cul de sa chaise
2 - ouvrir une enveloppe trouvée dans son casier
3 - sortir la clé USB
4 - la connecter à son ordinateur
5 - décompresser (probablement) les fichiers et
6 - lancer une recherche (Ctrl+F) sur des Giga Octets de données histoire de voir qui c’est qu’on y trouve.

Yep. Du grand travail d’ « investigation ». Du même niveau que celui que nous déployions pour trouver des œufs de Pâques cachés dans le jardin – et encore.

Remarquons que tous les commentateurs prennent soin de préciser que « toutes ces transactions/comptes » ne sont pas forcément « illégaux », et même loin de là (sauf évidemment, dans le cas des premiers noms lâchés dans la nature, cela va de soi). Et prévenir qu’il n’y a pas obligatoirement de l’illégalité dans l’air ni de blanchiment en cause permet de laisser la porte ouverte à toute découverte un peu malencontreuse et inopinée (la présence d’un copain, quoi... Drahi, tu nous entends ?).

Ils tentent de nous la jouer « super wikileaks » mais pendant ce temps, d’autres lanceurs d’alerte croupissent dans les prisons US (Chelsea Manning ?), ou ont été obligés de fuir (Edward Snowden) ou se réfugier dans une ambassade compréhensive (Julian Assange ? (**) ) et tous ont été lâchés, trahis et enterrés par ces mêmes médias une fois leur os rongé. Et je ne cite que les 3 noms les plus connus.

Non. Le Consortium préfère chasser des œufs de Pâques déposés par d’autres et nous les montrer en poussant de petits piaillements de joie. On verra – un signe qui ne trompe pas – combien de ces journalistes connaîtront des « problèmes ». Car, au cas où ils ne l’auraient pas remarqué, le système se défend lorsqu’il se sent menacé. Alors autant les prévenir : l’ambassade de l’Equateur à Londres affiche complet depuis 4 ans.

Viktor Dedaj
« encore un effort pour vous racheter les gars »

(*) A quoi vous attendiez-vous ? La fuite est gérée par un organisme qui porte le nom grandiose, mais qui prête à rire quand on connait l’oiseau, de « Consortium international des journalistes d’investigation ». Il est entièrement financé et géré par le Centre des États-Unis pour l’intégrité publique. Leurs bailleurs de fonds comprennent :

 La fondation Ford
 La fondation Carnegie
 La fondation de la famille Rockefeller
 La Fondation W K Kellogg
 La Fondation pour une société ouverte (Soros)

Le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ) fait partie du Projet de rapport sur le crime organisé et la corruption (OCCRP) qui est financé par le gouvernement américain à travers l’USAID. cf : http://www.legrandsoir.info/les-panamapapers-sont-un-moyen-de-chantage-ideal.html

(**) Le cas de Julian Assange étant à lui seul révélateur de la médiocrité de ces pseudo-investigateurs. Faut-il leur rappeler - combien de fois encore ? - que ce dernier n’a violé aucune loi (laquelle, au fait ?), et qu’il n’est pas poursuivi pour viol ou violences sexuelles par la Suède - mais a été « convoqué » par une procureure suédoise qui veut absolument l’interroger sur le sol suédois (pas sur place, à Londres, ni via une vidéo-conférence, comme proposé). Sur le sol suédois où il existe un accord d’extradition de « témoins » avec les Etats-Unis. Les Etats-Unis, où un Grand-Jury a déjà été constitué pour régler le compte à quelqu’un qui n’a violé (on tourne en rond) aucune loi couverte par une juridiction US...


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Ibrahim,
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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