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Attention au beurnaout si vous podcastez le ouan-mann-cho en laïv’ vu en praym’ taym à la tivi.

Excité par une chose incroyable.

El Sirachaire

L’appauvrissement de la langue française se poursuit dans le quotidien.
On connaît déjà l’invasion des échanges verbaux par la langue anglaise. Pendant un temps la francisation a limité les dégâts : le challenge, le gazole, le mel ont pris leur place dans la langue française.

Je me souviens de la participation de la maison d’enfants dans laquelle j’étais hébergé pour le « challenge du nombre » organisé par le journal l’Humanité pour les enfants de la région parisienne dans les années 50. On disait challenge. Un challenge c’était un défi, un record à battre. Il fallait être le plus nombreux possible. On aurait pu en rester là. Mais maintenant il faut dire « tchallench’ ». Le gazole, francisation de gas-oil n’est pas encore remodelé. Le mel (pour e-mail) tient le coup et même s’il a justifié le néologisme courriel.

L’informatique et l’internet sont un royaume pour les débarquements de mots anglais : par exemple, la play-station (dire pléstéchon) remplace la console de jeux, vidéos évidemment ; les fichiers renvoyés sont forwardés.

Mais les problèmes de société ou de santé trouvent une nouveauté avec les mots anglais : la dépression réactionnelle devient le burn-out (dire beurnaout), le « pétage de plombs » devient un breaking-down (brékinngdaoun), les artistes qui font un récital seuls en scène font un one-man-show (ouan-man-cho) ; les personnages publics qui révèlent leur homosexualité font un coming-out (cominngaout) ; les acteurs sont choisis au cours d’un casting tandis que les émissions de radio téléchargées sont podcastées. Et ainsi de suite…

En outre, l’utilisation de mots anglais à la place de mots français finit même par constituer un jargon spécifique dans certains domaines comme celui du spectacle télévisé : on annonce ainsi à la radio un ouan-mann-cho en laïv’ en praym’ taym’. Il s’agit d’un numéro ou un récital en solo enregistré en public et qui passera en début de soirée.

À noter que cette manière d’écrire est choquante pour les lecteurs habituels : l’intériorisation des mots en anglais est suffisamment répandue pour que l’absence de correspondance entre orthographe et phonétique spécifique de cette langue rende incompréhensible une transcription phonétique.

La langue vernaculaire emprunte de plus en plus de mots anglais en remplacement de mots français parfaitement adaptés. Il n’est pas rare d’entendre quelqu’un dire qu’il a fait un break (brec) pour aller au fast-food (fassfoud) car il a fait une pause dans un restaurant rapide, ou à un food-truks (fouttreuk) qui désigne une camionnette aménagée en cuisine.

La dernière mouture de cette invasion constitue en plus un appauvrissement par l’utilisation de mots français constituant, dans le langage, ce que les professeurs de langue appellent des « faux amis ».

Aujourd’hui, « incroyable » remplace systématiquement et indifféremment les mots : fantastique, extraordinaire, merveilleux, inattendu, etc. mais rarement réellement sa signification de difficile à croire. C’est la traduction du mot anglais incredible qui signifie tout cela à la fois.

En français, dire de quelqu’un qu’il est excité par une situation ou une idée renvoie soit à une attitude d’agitation excessive soit à une érection imminente chez un homme ou une humidification des muqueuses génitales en cours chez une femme. Aujourd’hui, être excité signifie être intéressé, vivement motivé par quelque chose ou situation. Ainsi on est « excité par une chose incroyable ». Et ce raccourci angliciste, totalement inconscient parce qu’intériorisé comme expression nouvelle, est en fait totipotent, pouvant se rapporter à n’importe quoi.

Et le discours est émaillé en outre de « voilà » à tout bout de champ. Il renvoie tout naturellement à cette gentille moquerie pour le parler toulousain où le « voilà » est depuis des lustres remplacé par « con », plus ou moins accolé à putain ou à boudu : c’est pas une injure, con, c’est une virgule.

Comptez le nombre de « incroyable », de « excité » ou « excitant » et de « voilà », vous serez surpris de la quantité d’occurrences de ces vocables et cela dans n’importe quel domaine du discours.

En Français, la spécificité de chaque mot est le plus souvent avérée et le vocabulaire de la langue est riche de plus de 200.000 vocables différents. Les plus courants, contenus dans le dictionnaire dit Petit Larousse sont au nombre de 35.000. Les mieux définis, dans le dictionnaire de l’Académie Française sont environ 59.000.

Organiser la confusion mentale

Utiliser indifféremment pour la multitude de qualificatifs possibles de tout ce qui sort de l’ordinaire par un seul qui les remplacerait tous, c’est non seulement rendre l’ensemble de ces qualificatifs obsolètes de fait, mais c’est surtout appauvrir le lexique mental de la pensée. Car même si au départ, l’assimilation de sens se fait inconsciemment avec le vocable adapté, la disparition progressive de ce vocable lui-même tend à uniformiser la pensée elle-même par indifférenciation.

Certes, les mots ont dans la pensée une double caractéristique : leur sens est ce qui est conscient pour le locuteur dans le moment et dans le lieu, leur signification est ce qui est commun à l’ensemble des locuteurs d’une langue déterminée. Et du coup, on peut argüer du fait que, dans une conversation, ce qui compte, c’est le sens que donne le locuteur au mot qu’il utilise au moment où il l’utilise. C’est alors le contexte du discours qui permettra à l’auditeur de comprendre, ou du moins d’approcher ce sens dans ce qu’il en reçoit. Lui aussi donne un sens personnel, conscient, au mot qu’il entend ainsi prononcer. Même avec l’utilisation de mots précis à la signification spécifique par rapport au discours tenu, on sait qu’il n’est pas certain que les deux locuteurs de la conversation entendent la même chose exactement. Là cependant, le recours possible à la précision lexicale s’impose parfois pour garder une compréhension correcte ou au moins efficace de ce que l’autre veut dire. Ce recours lexical est le plus souvent inconscient mais il exige parfois un temps de latence avant la réponse ou la compréhension.

Reprenons le mot incroyable. Sa signification est : qui ne peut être cru. Le sens qu’on lui donne aujourd’hui est exceptionnellement celui-là.

On l’utilise maintenant dans des sens extrêmement divers :
descriptif : extraordinaire, pas courant, étonnant, teinté de qualité très positive : magnifique, fabuleux, merveilleux, fantastique, très beau teinté de qualité très négative : abominable, dégueulasse, très laid.

Le résultat, c’est la confusion mentale, au sens où les mots ne sont plus les éléments fixes de la construction d’une pensée. La conversation reste en apparence possible avec les autres. Les échanges verbaux superficiels restent possibles. L’absence de spécificité du propos accentue cependant le phénomène de mise en place du sens pour chacun. Le flou de sens, avec l’absence de signification avérée, accentue le risque d’un décodage inadapté. En cas de nécessité, le recours au lexique est peu efficace.

Mais la disparition de paroles spécifiques au profit de ces vocables totipotents, et dont le sens possible n’est plus lié qu’au contexte dans lequel ils sont utilisés, hypothèque la possibilité d’une pensée organisée. En ce sens, elle crée un décrochage de la pensée et de la langue, de la représentation et du langage. Elle interdit de fait la structuration et l’articulation des concepts. C’est cela que j’appelle la confusion mentale. Confondre tous les sens avec une seule signification elle-même détournée, c’est rendre confuses les consciences. Et même si pour le moment cette confusion ne touche que des domaines limités de la pensée, le risque que ce processus contamine d’autres domaines est évident et doit être redouté.

Après la novlangue, l’orthographe

Le brave Orwell nous avait averti sur le risque de dénaturation de la langue dans ce qu’il appela la « novlangue ». Il s’agit là de l’utilisation de mots dont la signification elle-même est détournée pour embrouiller la pensée de l’interlocuteur. Le chef du personnel devenu directeur des ressources humaines, la femme de ménage devenue technicienne de surface, répondent au chômeur devenu demandeur d’emploi, au patron devenu employeur, et au poste de travail devenu simplement un emploi. Le poste de travail est le lieu de la réalisation par l’individu de sa spécificité humaine de création de valeur par le travail ; en même temps, dans le système capitaliste, c’est le lieu de son exploitation. L’emploi est devient un cadeau non spécifique fait par le patron à son employé. L’ouvrier est noyé dans la masse des salariés, le salaire socialisé est devenu charges sociales, toujours trop lourdes etc… Dans une société capitaliste où seule compte la plus-value du travail devenue profit aux mains du détenteur des moyens de production, cette novlangue est un outil d’exploitation aux mains des dominants.

Et maintenant on s’attaque à l’orthographe. Toujours avec le souci du nivellement vers le bas. Il y a déjà longtemps que les animateurs de radio et de télévision ont adopté un style de discours qui ignore les liaisons. On parle sans problème des « zétrumin » pour les êtres humains. Et ceci n’est pas anodin. Au contraire, l’influence est très importante : aux caisses du supermarché, la caissière (pardon, l’hôtesse de caisse) vous annonce le prix de « di’euros ».

Quelles chances y a -t-il qu’elle soit capable de l’écrire si en plus, comme c’est probable, elle est une des innombrables laissés pour compte de l’éducation dite nationale. Pour l’orthographe, on commence doucement, avec les accents circonflexes, les trémas et les traits-d’union qui sautent, le redoublements de voyelles qui disparaissent, dénommées anomalies de la langue (sic) de même que certaines orthographes spéciales comme oignon, eczéma, nénuphar qui deviennent ognon, exéma et nénufar. À quand l’analphabète (Étymologiquement a ou an : privatif, alpha et bêta, les deux premières lettres de l’alphabet grec : ne connaissant pas les lettres) devenu analfabête (de anal , relatif à l’anus, fa note de musique et bête pas très malin : imbécile qui fait de la musique avec son trou du cul) ?

Et pourquoi pas, très vite, demain, le langage des messages désignés par l’acronyme (acronime ?) SMS : tu sé coi ? je tem tu sé . a +.

Ce serait acceptable si cette modification orthographique était le fait d’une évolution de la langue dans son utilisation quotidienne. L’histoire humaine et l’histoire des langues sont liées et l’évolution d’une langue est un phénomène culturel « normal », un de ces phénomènes que nous avons pour notre part qualifiés de « naturel » tant la nature humaine est authentiquement culturelle.

Mais ce n’est pas le cas. Il n’y a pas d’évolution orthographique repérable. Il y a une volonté administrative de niveler les difficultés orthographiques de la langue française par le bas. J’ai cité plus haut la seule « évolution » repérable car massivement utilisée de l’orthographe dans la pratique des SMS. Cela paraissait une boutade. La réforme en cours de l’orthographe n’est qu’une amorce de transformation du « bien écrire » (orthographe) au profit du « n’importe comment écrire ». L’idée est que c’est bien suffisant pour les « jeunes qui dealent (dilent) du chit », jeune étant déjà entendu comme comme mauvais garçon des cités ghettos quel que soit son âge. Qu’avons-nous à faire de la façon dont ils écrivent. D’ailleurs ils ne savent pas ou peu écrire.

Sur quelle base sont mises en place ces mesures de simplification orthographique ?
« l’illettrisme … qualifie la situation de personnes qui ont été scolarisées en France mais ne maîtrisent pas la lecture ou l’écriture pour être autonomes dans des situations simples de la vie quotidienne » (INSEE enquête 2013) .

Ce sont ainsi 2,5 millions de personnes de 18 à 25 ans qui, en France, qui correspondent à ce critère, soit 7 % de la population testée. Ce chiffre monte à 14 % dans les ZUS (Zones Urbaines Sensibles) et à 20 % chez les allocataires du RSA. »

« les résultats aux épreuves terminales en écriture en 6e année montrent une augmentation du nombre d’élèves en situation d’échec entre 2000 et 2005, passant ainsi de 10 % à 20 %. Notons également que ces mêmes données (MELS, 2005) soulignent que le rendement spécifique en orthographe a connu une baisse importante passant de 8 % à 26 % entre 2000 et 2005. »

« la proportion globale d’élèves en difficulté de lecture à l’entrée en sixième passe de 14,9 % à 19 % entre 1997 et 2007. »

« cet accroissement touche particulièrement les collèges en zones d’éducation prioritaire (ZEP) où le pourcentage d’élèves en difficulté de lecture a augmenté de 20,9 % à 31,3 %…
En 2009, 32,9 % des élèves de fin de 3e sont ainsi en difficulté dans le secteur de l’éducation prioritaire, contre 17,7 % dans les collèges publics hors éducation prioritaire et 8,5 % dans les établissements privés ».

En ZEP, les élèves en difficulté en fin de 3éme sont un bon tiers, soit 3 fois plus que chez les élèves du privé (plus riches ?).

« le niveau baisse. Et par conséquent, il empire dans les zones ZEP, où nos élèves ont tout au plus 200 mots de vocabulaire. »

C’est pour ceux-là que l’on va « simplifier l’orthographe » au lieu de travailler pour les remettre au niveau, de compenser les difficultés que leur impose leur origine sociale. La réforme des collèges a carrément remis en cause les ZEP au profit des REP. Le résultat c’est une diminution drastique des dotations en heures d’enseignement et donc de suivi plus attentif pour ceux qui en ont le plus besoin.

On peut ajouter à cela le mode d’approche de la langue que constitue l’écoute de la radio ou de la télévision. Le discours de ces gens qui sont sensés « parler bien » est dénué de ponctuation possible. Il est haché, scandé sans rapport avec la phrase énoncée. Il s’agit probablement de la conséquence du fait que, ne sachant pas exactement ce qu’il doit dire, le locuteur lit son texte sur un « prompteur » qui affiche les mots sans ponctuation. Du coup, la ponctuation avec son intérêt orthographique (respiration pour les virgules, changement de phrase pour les points) n’a plus aucun sens pour personne.

Enfin, au lieu de consacrer du temps à enseigner correctement la lecture et l’écriture (orthographe comprise) on dilue l’enseignement dans des activités diverses, dans des classes surchargées où la prise en compte des particularités de chacun est volontairement rendue impossible par les conditions dans lesquelles il est dispensé. Après avoir quasiment balayé l’enseignement de l’histoire, c’est l’histoire de la langue qui est directement visée. La lecture et l’écriture sont réduites à la portion congrue.

Car l’orthographe n’est pas une simple difficulté pour la lecture et l’écriture. Elle porte l’histoire de la langue par l’histoire du mot.

On veut simplifier

Eczéma en exéma : or cela vient du latin eczema lui-même issu du grec ekhdzema, girolle vient de l’ancien provençal girolla de gir qui tourne. Quant au nénuphar c’est un mot d’origine arabe. N’est-il pas intéressant de s’intéresser à son orthographe pour identifier son origine plutôt que de balayer cette origine dans une « simplification » qui perturbera ceux qui possèdent ce mot dans leur vocabulaire et ne changera rien pour ceux qui ne le possèdent pas. Pense-t-on que ce mot fait partie des 200 possédés par les élèves de ZEP cités plus haut ?

Les inégalités sociales et culturelles se trouvent ainsi aggravées par la dépendance accrue des illettrés confrontés à l’omniprésence de l’écrit pour les informations. Les médias du son et de l’image suffisent bien à formater les esprits et les consciences. Le caractère univoque de ce qui est transmis par ces moyens dits d’information en dit long sur le projet qui sous-tend ces actions successives. Toutes les radios, toutes les télévisions disent la même chose au même moment avec un ensemble parfait. Ni fausse note, ni différence. Si tu sais lire, si en plus tu as le temps et la patience, et un ordinateur pour te connecter à Internet, tu as quelques chances de pouvoir te nettoyer le cerveau en allant sur des sites alternatifs. Ouvrier, employé, chômeur, éventuellement immigré en plus, tu es majoritaire parmi les illettrés, et donc condamné à ne penser qu’à travers les éléments d’information qui te sont serinés régulièrement par le son ou par l’image, éventuellement truquée.

Tu apprends ainsi combien tu coûtes cher à la société avec tes prétentions salariales, les charges sociales qui vont avec, les dépenses de santé que tu induis avec ton inconscience, les coûts de tes arrêts de travail injustifiés, que tu as de la chance si tu as un emploi. Et si tu es au chômage, tu sauras combien est lourde la charge des paresseux comme toi qui devraient chercher du travail et qui ne le font pas. Si tu es immigré, ou enfant d’immigré, et même si ton grand-père est né en France, si tu t’appelles Mohamed ou Aisha, tu sauras pourquoi tu dois continuer à courber l’échine dans ton HLM abandonné à sa décrépitude. On te montrera tous les jours ceux qui vivent carrément dans la rue et qui sont donc plus malheureux que toi. Et on te rentrera cela dans la tête jusqu’à ce qu’elle éclate ou que toi tu éclates et ailles te faire héberger aux frais de la société dans une pièce de 9 m2 avec 4 ou 5 autres détenus comme toi. Tu deviendras alors la proie des marchands d’illusion religieuse, des faux prophètes qui dériveront ta colère, non pas contre tes exploiteurs mais contre tes frères en misère.

Voilà à quoi servent les perturbations volontaires de la langue, les approximations, les changements de mots, de sens, les « simplifications » de l’orthographe.

Il y aura de plus en plus de distance entre ceux qui vivront avec une langue appauvrie et ceux qui continueront à dominer la société et dont la langue, elle, continuera à s’enrichir.
Alors tu seras de temps en temps « excité » par des choses « incroyables » mais le plus souvent étouffé par une réalité que tu auras peine à qualifier.

PS : Ajoutons en terminant que cette imposture de la part de la ministre de l’éducation nationale aurait un raison médiatique. Participant à une émission de télévision le 26 janvier dernier aux côtés d’un individu qui refuse de condamner l’autoproclamé État Islamique, elle ne réagit pas à ces propos. Mise en cause rapidement sur les réseaux sociaux, elle déterre le décret de 1990 portant réforme de l’orthographe et la « liberté d’information » faisant son œuvre, elle fait les grands titres unanimes des médias dès le lendemain. Bel exemple de complaisance des médias aux mains des plus grands capitalistes du pays et d’un gouvernement qui fait leur boulot. Comme disaient les bonimenteurs du XVIIIéme siècle : passez muscade !

COMMENTAIRES  

02/04/2016 07:19 par pschitt

Vivement le temps béni de la télépathie !

02/04/2016 07:20 par Bernard Gensane

Aujourd’hui, « incroyable » remplace systématiquement et indifféremment les mots : fantastique, extraordinaire, merveilleux, inattendu, etc. mais rarement réellement sa signification de difficile à croire. C’est la traduction du mot anglais incredible qui signifie tout cela à la fois.

Le pire, c’est que non. Incredible signifie incroyable, invraisemblable, inimaginable. Notre paresse est telle qu’on en est venu à forger de faux anglicismes, comme avec les mots se terminant en ing (smoking, parking).

02/04/2016 21:13 par Christophe

Je like... !

06/04/2016 08:19 par Ardwenn

Trop rare de pouvoir lire ici de telles prises de position.
D’autant que "ce qui reste de la gauche" a délaissé le terrain de la lutte culturelle, pour soutenir- en toute bonne foi, on suppose, et par confusion totale entre internationalisme et globalisme - l’action déstructurante du Système.
En utilisant, par exemple, de manière à peu près systématique maintenant, des mots d’ordre en Anglais.
Dans les "Flashmob", comme il faut dire maintenant, destinées à être relayées par les médias du Système, on utilise toujours la langue du Système : "No" ceci ou ça, "I am " ceci ou ça...
Mais le phénomène ne concerne pas que les pays francophnes. Il est général, même si, ailleurs, les classes dominantes manifestent encore parfois un certain attachement aux terroirs dont elles sont issues. Peut-être l’Allemagne résiste-t-elle mieux...
On en revient, de toutes les manières, à la question centrale de l’heure : la Souveraineté populaire, dans tous ses aspects. Et on sait à quel point léconomique, le social, le culturel ET le linguistique sont interdépendants.
Car ce sont d’abord, et avant tout, les milieux économiques globalisés qui imposent l’idiome américaniste à toute la planète.

07/04/2016 13:06 par Sheynat

Merci pour cette analyse détaillée et rigolote.
Je ne compte plus les « à » qui remplacent les « a » du verbe avoir, à croire que la touche du clavier « à » est plus rapidement accessible que celle du « a », alors que par ailleurs les accents deviennent disparates, au point de ne plus carrément exister sur les majuscules. Je regrette aussi de voir toutes les fautes de typographie pour les ponctuations : oublié, l’espace entre un mot et le point d’exclamation ou celui d’interrogation !

À mon avis, ce n’est pas chez les jeunes qu’on trouve les pires fautes. L’engouement pour les jeux de rôle sur Internet a permis de promouvoir l’usage écrit de notre langue. Sur les forums dédiés j’ai vu, sur une période de plus de 10 ans, des pré-ados qui débarquaient en pratiquant le style Texto. Réprimandés par les utilisateurs plus anciens, ils ont appris à corriger leurs fautes, car ils étaient motivés : il s’agissait de communiquer avec les autres joueurs par une forme écrite littéraire dans un cadre ludique. C’est d’ailleurs là que j’ai appris à corriger des erreurs courantes que je vois toujours pratiquées par des gens de 60 ans et +, comme l’utilisation systématique du subjonctif après une subordonnée commençant par « que ».
Par ailleurs, des médecins, des dentistes, font souvent des fautes énormes, et font partie de cette catégorie sociale dont beaucoup trouvent insupportable de se faire corriger, car ils ont « fait des études », eux (et dont beaucoup ont pour parents des profs, mais « chut ! » ils ne s’en vanteront pas car ils passent leur temps à critiquer les fonctionnaires).

J’espère qu’on n’utilisera jamais le « Jesus ! » employé par les anglophones à tout bout de champ.
Côté anglo-saxon pas mal d’expression françaises sont utilisées, ce qui m’a surprise :
Un « rendez-vous » (dans le sens de rencard), « fiancé », « savoir-faire »,« charmant », « croissant », « à la mode », « enchanté », « bon appétit », « voilà », « souvenir », « cliché », « c’est la vie »... et j’en oublie.
« Rendez-vous », « déjà-vu », « touché ! », « bon voyage » sont si récurrents que je me demande s’ils n’ont pas carrément remplacé leur équivalent anglais.
Du coup, cela m’intéresserait d’avoir un pourcentage comparatif pour savoir, si, en proportion avec le nombre de la population, ce sont les termes anglais qui sont le plus utilisés en pays francophones ou inversement.
P.S : j’allais oublier le « o(u)h là là ! » qu’ils nous ont piqué.

08/04/2016 10:28 par Bernard Gensane

Je n’ai pas le pourcentage que tu demandes. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’un peu plus de 50% du vocabulaire anglais vient du français ou du latin. Parfois, l’anglais est plus royaliste que le roi : exemple avec ananas, mot qui vient d’une langue d’Amérique du Sud et qui se dit en anglais pine-apple, avec apple qui vient du germanique et pine qui vient du latin pinus et du français pin.
Les exemples que tu cites ont été souvent popularisés autour de 1900, à la belle époque de l’Entente cordiale, quand les Anglais très friqués allaient en vacances à Nice et les Anglais un peu moins friqués allaient au Touquet, qui fut rebaptisé “ Paris-Plage ” vers 1880.

08/04/2016 13:02 par Sheynat

@ Bernard

Oui, en effet, et j’en ai appris un peu plus hier à ce sujet grâce à cet article : "L’influence du français sur la langue anglaise est considérable et insoupçonnée"
Ca vaut le détour, rien que pour le terme "bacon" qu’on prononce à l’anglaise alors qu’il est d’origine française.
 :-)

07/01/2018 08:55 par pierre demare

Sauf que : George Orwell a aussi dit :

Our existing spelling system is preposterous and must be a torment to foreign students. This is a pity, because English is well fitted to be the universal second language, if there ever is such a thing. Would it not be possible to rationalize it little by little, a few words every year ? (George Orwell, Book, http://www.telelib.com/authors/O/OrwellGeorge/essay/tribune/AsIPlease19470314.html)

Eh ! oui ! L’orthographe peut être un moyen de dénigrer car les parents éduqués et les classes moyennes et hautes ont les outils, l’argent et les avantages pour mémoriser un tas de âneries ou faire en sorte. Selon les critères cognitifs, mémoriser, régurgiter sont classés comme étant les plus bas processus de l’intelligence. Le problème est que la gauche (universitaire, éduquée, instituteurs ; professeurs...) comme la droite utilise la langue pour se démarquer aussi et la première souvent pour valoriser leur présence et leurs propos par rapport à la seconde. La gauche éduquée n’utilise pas la langue pour abaisser, mais pour se valoriser. Lisez ce que Orwell dit. Ceci s’applique au français et la grammaire avec le pavé Grévisse de 1000 pages/règles/exceptions. La complexité sert la droite. La gauche devrait se rencontrer comment la droite, les classes moyennes et la bourgeoisie utilisent la complexité de la langue pour utiliser, exploiter les réfugiés, les banlieusards. Vous croyez que les meilleurs conditions d’apprentissage et d’enseignements existent dans ces arrondissements ? Vous vous gourez. Aucun prof. chevronné ira y mettre les pieds. Y aura-t-il des programmes spéciaux pour mitiger les difficultés, les retards, les lacunes ? La classe aisée peut se payer un professeur privé quand elle veut. Elle peut aussi envoyer son enfant aux USA pour vraiment apprendre l’anglais.Le prolétaire et son enfant n’ont aucune chance. La seule chance qui existe, c’est de simplifier le code pour que tous (surtout les classes moins aisées) aient la chance (égale) d’ouvrir un livre et de le comprendre ainsi que d’écrire sans que la forme soit ridiculisée. Du moment que les instituteurs et professeurs continuent de protéger ce code pernicieux, il n’y aura jamais de progrès. Pour de plus amples renseignements, lisez ceci (https://www.quora.com/What-are-your-most-controversial-or-unpopular-opinions/answer/John-Katt?srid=Rd6r). Ce qui s’applique en anglais s’applique en français. "Ils" ont intérêt à garder le code le plus inaccessible (alambiqué). Je prônerais l’apprentissage de l’espéranto comme langue seconde de par le monde, mais le Commonwealth bloquera cette initiative.On ne crache pas dans sa soupe. Il ne reste que de refaire chaque soupe. Cela peut se faire. Cela doit se faire judicieusement et lentement. La droite se moquera de réforme à moitié comme la dernière. Elle a adroitement fait en sorte que cela se produise à moitié et puis elle pointe les bêtises aujourd’hui pour que cela ne se reproduise pas. Game, set et match.

07/01/2018 10:46 par Assimbonanga

@Pierre Demare. Je ne pense pas qu’en réduisant la langue et ses subtilités on parvienne à faire d’un enfant des ghettos l’égal d’un enfant éduqué bourgeoisement. Nous appartenons chacun à nos milieux et les différences restent perceptibles du berceau au tombeau. Les bourgeois conserveront leur avance quand bien même nous aurions fait disparaître tout ce qui constitue la richesse d’une langue.
Il faut tout d’abord admettre ses origines et ne pas les mépriser. Il faut admettre qu’il existe des classes sociales et ce n’est pas la cause de la langue. Il faut aussi garder et cultiver l’espoir : nous valons autant que les riches qui fréquentent des institutions privées et reçoivent des codes qui les placent au-dessus des autres.
Et il faut aussi surtout éviter de vouloir les imiter, ces serpents !!! Gardons notre innocence, nos rêves, notre vertu et notre foi en la solidarité. Foi en la solidarité qui semble être la plus difficile à démontrer de nos jours...
Cadeau pour vous Pierre : https://www.bing.com/videos/search?q=franck+Lepage&view=detail&mid=14DF5F2C258F3608319C14DF5F2C258F3608319C&FORM=VIRE

07/01/2018 11:21 par Assimbonanga

Peut-on croire qu’en appauvrissant la langue on va s’enrichir ? That is the question.
Pierre, considérez l’orthographe comme un art ou un sport. Du pratiquant occasionnel au champion olympique, vous avez toutes les gradations. Il faut s’accepter comme on est sans avoir honte. Toute façon, pour vous faire sentir votre infériorité, les classes supérieures auront toutes les perfidies même si on réduisait à néant la langue de Molière.
(Et d’autre part, les journaleux des radios et télé sont en train de s’occuper de la niveler par le bas. Le massacre a commencé. )

11/01/2018 06:53 par pierre demare

@Assimbonanga Merci pour votre réponse et votre cadeau..Mais, est-ce que la simplification de l’orthographe et de la grammaire est en fait un appauvrissement de la LANGUE ? That is the question. Je ne pense pas pouvoir vous convaincre car il est rare de nos jours que les gens éduqués (comme vous et moi) changent d’avis. LOL Enfin, les Finlandais ne sont pas pauvres, enfin bêtes, ni leur langue, d’ailleurs. Ils sont au sommet des tests internationaux de PISA, mais pas les étudiants des pays francophones. Le finnois a un système orthographique super facile à apprendre. ( Voici une analyse intéressante : http://le-finnois-et-pisa.blogspot.com/) L’anglais a un système grammatical hyper simple comparé au français aussi. Sont-ils tous des imbéciles ? Leur langue est-elle inadéquate ? (Soit, leur système orthographique est plus débile que le français, ce qui explique peut-être qu’il n’arrive pas à la cheville des Finlandais sur les tests PISA aussi.) Enfin, les tests PISA ne sont pas très fiables car on peut trouver des combines ou des méthodes pour les fausser. (Les Chinois et Coréens comme les Canadiens anglais arrivent à mitiger en offrant des services plus particuliers aux élèves qui peinent ou en mettant les bouchées doubles sur les cours de langue anglaise ou, dans le cas des asiatiques, d’augmenter les heures de cours ou de sélectionner les élèves qui passent le test. Mais, quand même ; il n’y a aucun doute qu’ un système orthographique plus simple appauvrisserait pas le français. ni les Français, d’ailleurs. En fait, on pourrait sans doute réformer le système d’enseignement en offrant des programmes plus centrés sur l’élève,de façon a le le rendre plus en charge de son éducation plus tôt, à la manière Freinet et Montessori. Il aurait même des façons de simplifier le système orthographique anglais : http://reforming-english.blogspot.com/p/rebut.html. Un des problèmes, c’est que les systèmes orthographiques et grammaticaux alambiqués sont des outils par lesquelles certains se démarquent et s’affirment (et abaissent, par extension). Si on vient d’une famille aisée ou d’intellectuels, ils auront un moyen de s’affirmer, de s’imposer. Ils ne sont pas doués. Mémoriser des milliers de règles souvent stupides n’est pas un signe intelligence, mais de soumission extrême. Mais, il ou elle sera rapidement valoriser à l’école : Qui veut lâcher l’oie aux œufs dors ? Qui n’accepte pas l’héritage de ses parents ? Ceci dit, il ne s’agit pas de de mal simplifier ou de le faire à moitié, sous la pression des privilégiés qui se donnent un mal fou à torpiller les simplifications comme la dernière "réforme". Ceci dit (n.2), une reforme doit être judicieuse et être étalée sur des dizaine d’années dans les écoles de façon à épargner vous :: : et moi. Vous avez des "mais". Lisez l’article en anglais sur comment cela devrait se produire avant, SVP.

11/01/2018 11:26 par Assimbonanga

Réponse sans avoir encore consulté vos liens : est-ce que notre langue compliquée faite d’exceptions et de labyrinthes n’est pas le reflet de notre caractère ? Ce caractère qui nous amène sur la page du Grand Soir pour toujours tout analyser et rediscuter, contester ?
Le PISA est-il l’alpha et l’omega de la réussite d’un système scolaire ? Vous dites vous-même que certains trichent ! Et je retrouve dans leur façon de booster les élèves par des cours de soutien renforcé les techniques des écoles privées que j’ai pu observer pendant ces vacances scolaires dans le récit d’un mien neveu qui avait passé 1 an dans une riche institution avec de riches camarades de classe. (Étant boursier et primé à des concours de mathématique, ce mien neveu était accueilli avec la plus grande joie par cette institution. )
Les règles de l’orthographe sont moins difficiles à dompter si l’on sort d’un milieu qui parle déjà le langage, détient déjà le code mais toutefois, les cancres n’y manquent pas. C’est donc pas juste un trait de soumission, mais d’adéquation.
Et là aussi, j’ai pu observer des choses chez "les riches" : même le pire des cancres issu de leurs rangs finira par obtenir un poste enviable et rémunérateur au dessus de la moyenne. A voir certains de leurs gamins, poussés au cul, soutenus, finir par parvenir aux postes de dirigeants, on comprend pourquoi le monde n’est pas tout de justice et de justesse !!!!
(Je me donne du temps pour consulter vos liens. C’est du boulot ce blog !!! Faut assurer ! Au fait : avez-vous visionné le mien de lien, la vidéo de Franck Lepage ?)

17/01/2021 23:35 par Pierre demare

En réponse à et en retard.

Je ne pense pas que le commun des mortels qui ne connait pas la langue de Shakespeare et n’a pas de licence en linguistique et littérature anglaise saisit les enjeux et les problèmes. Une recherche suggère que l’anglo-saxon moyen prend 2 ans de plus à apprendre quelques milliers de mots que l’Espagnol, l’espagnol, ou le Finlandais, le finnois. (https://drive.google.com/file/d/16rLMiQZDdyYqxl6sQ4YWicJuEThjJqF5/view?usp=drivesdk). Une réforme est nécessaire. Voici d’autres justifications : https://reforming-english.blogspot.com/p/how-worserer-is-it-i-am-running-out-of.html?m=0

18/01/2021 11:19 par Assimbonanga

Question de français.

Je ne pense pas que le commun des mortels qui ne connait pas la langue de Shakespeare et n’a pas de licence en linguistique et littérature anglaise saisisse les enjeux et les problèmes ?

18/01/2021 12:13 par Assimbonanga

Et l’accent circonflexe à connaît.
Voilà pour la langue de Molière.

18/01/2021 13:57 par charclot

Bon apré j’ve faché person mé l fran c évolu... C com sa ^m si t pa contan...
Pour mémoire je rappelle quand même que nous avons vécu avec les anglo-saxons pendant prés de 3 siècles sur ce territoire et que moult mots de notre bagage culturel sont des francisation de racine commune...et qu’à l’inverse l’anglais est foisonnant de mots latins et français, la devise de l’Angleterre est “Dieu et mon droit” La modernité développe des nouveaux paradigmes linguistiques... et alors ? Reste plus qu’à jouer avec... Après l’appauvrissement culturel n’est pas généré par la mutation de la langue mais bien par l’abandon d’autres structures sociales notamment la destruction quasi complète de l’univers du travail manuel, la standardisation de l’univers artistique....
Bref, la langue est fluctuante et si aujourd’hui elle part en coquille rien ne dit que demain cette déflation ne conduira pas à de nouvelles perceptions de l’univers humain...

A PAROUART LA GRANT MATHE GAUDIE,
OU ACCOLEZ SONT DUPPES ET NOIRCIZ,
ET PAR LES ANGES
SUIVANS LA PAILLARDIE « 
SONT GREFFIZ ET PRINS CINQ OU SIX,
LA SONT BEFFLEURS AU PLUS HAULT BOUT ASSIS
POUR LE EVAIGE ET BIEN HAULT MIS AU VENT.
ESCHEQUEZ MOY TOST CES COFFRES MASSIS
CAR VENDENGEURS U DES ANCES " CIRCUNCIS
S’EN BROUENT DU TOUT A NEANT".
ESCHECS,ESCHECS POUR LE FARDIS

AU BEAU PANAME i À LA CLOCHE GAILLARDE
OÙ DANS LE NOIR, LES JOBARDS SONT ENFOUIS ,
C’EST PAR DES FLICS s SUIVANT LA GENT PAILLARDE •
QU’ILS SONT GRIFFÉS ET FOURRÉS CINQ OU SIX ;
LÀ, LES FILOUS \ AU PLUS HAUT BOUT SONT SIS,
(POUR SE TANNER ), PENDUS PAR UN LACET.
FUIEZ LES DURS CACHOTS ™ DU CHÂTELET ;
CAR LES VOLEURS " AUX OREILLES COUPÉES
S’EN VONT LES PIEDS DEVANT " D’ICI !
FAIS GAFFE ! ÉCHEC À VOTRE VIE !
Même traduit je suis sur que de nombreuses subtilités nous échappent

18/01/2021 14:08 par charclot

bon, après avoir vu ça, faut pas, non plus, en demander trop aux enfants zes ZUS

18/01/2021 15:18 par Assimbonanga

@charclos, ne me tente pas ! Où c’est qu’il est allé à L’école, Blanquer, pour être aussi fort en conjugaison ?

18/01/2021 18:13 par charclot

@assibonanga
Dans certaines circonstances impliquant une intimité pleine de camaraderie et dans la mesure où tu aurais été un garçon j’aurai répondu dans ton... mais même là ce genre de personne n’y apprendrait que ce qui sert sa secte malfaisante...Je ne tente pas je partage pleinement pour avoir grandi au milieu de cette triste engeance et en avoir subi les pires avanies... Le jour où les ministres seront désignés pour leurs aptitudes professionnelles et non celles de leurs capacités à bien passer leurs langues partout , nous citoyens auront peut être une chance d’avoir un peu de respect... J’ai failli me faire piéger par le couvre feu... En tous cas ça m’a bien fait rire !

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