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En pleine crise migratoire, l’Europe parie pour la guerre

La France vient d’annoncer qu’elle réalisera des vols exploratoires sur le territoire de la Syrie, un pays souverain, sans le consentement des autorités de Damas. Le prétexte avancé : bombarder des campements du groupe extrémiste État islamique. Cette décision intervient alors qu’un drame humanitaire a lieu en Europe car des vagues d’immigrants fuient la guerre et la misère.

En même temps, au Royaume Uni, une campagne médiatique contre le gouvernement légitime de Bashar Al Asad a pris de l’ampleur. De l’avis du vice ministre syrien des Affaires étrangères, Faysal Mikdad, cette campagne pourrait favoriser le flux de mercenaires et de terroristes au Moyen Orient.

Tout laisse à penser que ni Paris ni Londres n’ont pris conscience des causes des vagues de réfugiés qui arrivent en Europe. La majorité d’entre eux veulent échapper aux guerres imposées depuis l’étranger.

Les actions de la France et de la Grande Bretagne sont une violation grossière du principe élémentaire de non intervention dans les affaires intérieures d’autres états et incitent les conflits armés dont les résultats désastreux sont aux yeux de tout le monde.

Le plus grave est qu’il s’agit de deux puissances membres du Conseil de Sécurité de l’ONU dont la mission est prétendument de garantir la paix dans le monde et les relations cordiales ou du moins, normales, parmi tous les pays membres de cet organisme international.

Tout le monde est conscient de la nécessité de contenir les groupes extrémistes qui foulent au pied les normes de sécurité et de cohabitation, mais on ne peut y aboutir aux dépends de la souveraineté des pays. Le terrorisme ne peut pas être combattu avec de la terreur car on ne fait qu’aiguiser le chaos et le désespoir.

Il est évident que l’Europe occidentale ne s’est pas dépouillée de sa mentalité ou sa nostalgie colonialiste et continue de regarder par dessus l’épaule d’autres pays où elle avait semé la misère, la faim, les maladies, les principaux problèmes qui poussent les masses désespérées à chercher un avenir meilleur ou à le prendre d’assaut le cas nécessaire, comme il arrive en Grèce, en Hongrie, sur les côtes italiennes.

Un texte du Prix Nobel de Littérature, le Portugais José Saramago, décédé il y a 5 ans et qui a été écrit il y a un certain temps a récemment circulé de nouveau. Il est d’actualité. Dans ce texte, l’auteur avertit que le déplacement du Sud vers le nord est inévitable. « Les barbelés, les murs et les déportations ne serviront à rien : ils viendront par millions. L’Europe sera conquise par les affamés. Ils viennent à la recherche de ce que nous leurs avons volés ».

Alors que cete invasion dont il parlait a d’ores et déjà commencé, plusieurs gouvernements européens continuent de parier pour la guerre, au lieu d’apaiser les esprits ils mettent de l’huile dans le feu, en ignorant que cet incendie pourrait les brûler eux aussi, dans un délai pas lointain.

On a besoin, comme le signalait José Saramago, des hommes politiques sachant prendre des décisions intelligentes, humanitaires et civilisées, mais cette espèce semble en extinction en Europe occidentale où malheureusement la logique de la force est le seul modèle utilisé.

Lisandra Marrero

»» http://www.radiohc.cu/fr/especiales...
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in Medea Benjamin, "Soul Searching," NACLA Report on the Americas 24, 2 (August 1990) : 23-31.

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