RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Malgré la magistrale leçon grecque la direction de la CGT continue d’entretenir l’illusion d’une "Europe sociale"

Le 25 août se tenait à Montreuil l’ Assemblée confédérale de rentrée, en présence donc des dirigeants des fédérations et des Unions départementales.

C’est Fabrice ANGEI qui a introduit le débat à partir d’une déclaration qui a reçu l’approbation préalable du Bureau confédéral.

C’est de manière justifiée qu’il est parti de la situation internationale.

Nous retiendrons en particulier comment il analyse ce qui s’est passé en Grèce cet été dans la mesure où c’est la situation qui en Europe a le plus d’impact et comporte les enseignements les plus immédiats.

Ce que le rapport dit

Il souligne la signification historique des événements.

Il met l’accent sur la violation du vote démocratique du peuple grec (referendum du 5 juillet plus de 61% rejetant la politique d’austérité infligée par la Troïka).

Il évoque le "soutien financier" en contre-partie "d’ajustements budgétaires draconiens" et de "réformes douloureuses" (une hausse de la TVA, y compris pour ce qui est de l’eau, l’énergie et les produits alimentaires ; une hausse des cotisations à la sécurité sociale ; une réforme des retraites avec le report de l’âge légal de la retraite à 67 ans, une réforme de la procédure civile...).

Il souligne l’impasse de ce plan incapable d’apporter de solution à la Grèce et aggravant au contraire la situation.

Il met en cause l’Union européenne "exemple paradigmatique d’une tendance générale à l’asséchement de la sphère publique politique"

Et de s’interroger sur le fonctionnement de l’UE, sur sa vocation à protéger les peuples, sur l’Europe à 2 vitesses ... pour conclure sur l’exclamation et la supplique :
"OUI, une autre Europe est possible" et il suffirait "d’inscrire les populations elles-mêmes dans un processus politique qui jusqu’à présent leur échappe."

En concluant sur le congrès de la CES à Paris en septembre-octobre et l’appel (formulé depuis 30 ans !) à une CES ne se comportant plus comme une institution européenne et se montrant plus offensive.

Ce que le rapport ne dit pas

Il est en effet muet sur plusieurs point majeurs :

L’organisation de la paralysie de l’économie grecque et du système bancaire par la Banque centrale européenne (BCE) à la veille du referendum du 5 juillet.

Le comportement de Hollande, du PS et du gouvernement français comme supplétif du ministre des finances allemand et de Merkel.

Le positionnement de la CES exigeant l’annulation du referendum décidé par le gouvernement grec aligné sur les positions du président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker ayant par avance proclamé "Il n’y a pas de démocratie contre les traités européens"

Le fait que sous couvert "d’aide" il s’agit en réalité d’une véritable colonisation de la Grèce dont les richesses sont livrées aux financiers et aux multinationales comme on le voit avec la main-mise sur 14 aéroports régionaux du consortium allemand Fraport-Slentel. Merci Merkel, merci l’UE, merci Hollande !

Un déni de réalité

C’est à un véritable déni de réalité que se livre la direction confédérale et son rapporteur afin de justifier la poursuite de son insertion dans les institutions européennes et son ralliement à la CES au début des années 90 :

Non il n’y a pas de dérive actuelle dans le fonctionnement de l’UE.

C’est dès sa construction que ses pères fondateurs (Monnet, Schuman ...) entendent placer les peuples en tutelle afin de mettre à l’abri les intérêts de l’oligarchie de toute intervention populaire.

Non l’UE n’est pas un facteur de paix comme on peut le voir avec son soutien aux agressions du pouvoir de Kiev et des nazis qui en sont une composante contre le peuple du Dombass.

La crise grecque, la mise en œuvre d’une stratégie visant à la capitulation de Tsipras est la preuve incontournable que l’UE n’est pas réformable de l’intérieur.

La défense et la religion de l’euro constituent la ligne directrice de ses décisions et de ces choix, et sans remise en cause, et confrontation avec ces choix il n’est pas d’Europe sociale et de sortie des politiques d’austérité.

Et c’est de loin que l’analyse de la Fédération du livre CGT (FILPAC) qui fin juillet dernier correspond à la réalité et aux tâches du mouvement syndical :

"La preuve est faite qu’une politique sociale, démocratique et écologique n’est pas réalisable sans mettre à bas l’UE. "

L’UE n’est pas une force de paix, de progrès et de démocratie, contrairement à ce que prétend la Confédération européenne des syndicats : c’est un ensemble despotique d’institutions et de règles au service du projet capitaliste des grands groupes industriels et financiers."

Et c’est donc de là qu’il faut partir pour définir notre orientation syndicale !

La préparation du 51e congrès s’engage.

Face à ce déni et à cet entêtement à nier les réalités de l’UE et à tirer les enseignements indispensables pour libérer l’énergie et la détermination des travailleurs, il est de la responsabilité des militants et de toutes les instances de la CGT d’exiger que le débat s’engage et que les leçons soient tirées de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons :

Quel est le bilan de notre adhésion à la CES ?

Quel a été le comportement de la CES dans cette crise ?

Comment se fait-il que ce soit Hollande et Jean-Claude Juncker qui soient chargés d’inaugurer le congrès de la CES à Paris le 29 septembre prochain ?

Quel est le bilan revendicatif des 25 dernières années ?

Quelles conclusions et enseignements devons nous tirer de la crise grecque et de la capitulation de son gouvernement ?

Le Front Syndical de Classe
28 août 2015


Le texte confédéral en fichier joint ci-dessous

Les textes syndicaux (entre autres) sur la crise grecque :

"Longtemps j’ai cru que pour changer les choses il vaut mieux être dedans que dehors, ne pas laisser la chaise vide... Longtemps j’ai cru que l’on pourrait peut être un jour changer de l’intérieur cette Europe du pognon, cette création à mes yeux artificielle, qui entend mettre au pas pour l’éternité et sous la botte allemande et de la finance, les peuples, sommés de comprendre que hors du néolibéralisme : point de salut. Et qu’ils se le mettent bien dans la tête : il n’y a pas d’alternative ! Soumission et résignation...

URL de cet article 29157
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Cuba Miracles
Ramon CHAO
(précipitez-vous pour acheter Cuba Miracles, cet "objet -livre", merveille de couleurs, d’odeurs et de musiques) Le « dictateur » cubain Fidel Castro vient de passer les rênes de l’Etat à son frère Raúl. C’est bien la première fois qu’un chef d’État abandonne ses fonctions motu proprio. Un certain nombre d’hommes politiques n’ont pas, eux, daigné se démettre de leur fonction avant de mourir. Souvenons-nous par exemple des longues agonies des entubés Georges Pompidou, François Mitterrand, ou Jean-Paul II, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si j’étais un milliardaire ou un agent du renseignement, je voudrais probablement perturber la gauche au point de faire croire que quelqu’un de "gauche" est celui qui ne conteste jamais l’impérialisme US, ou qui soutient activement l’impérialisme US pour "contrebalancer les oligarques étrangers".

Primo Radical

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.