Le commentaire de Bernard est assez navrant.
Bernard : " j’ai vécu l’envers du décor avec 24 ans de Sapeur Pompier Volontaire (j’insiste sur le terme de volontaire : j’y allais pour servir le peuple et le nation , et non pour bosser !). J’ai vécu les émeutes à Toulouse dans les quartiers dits chauds où nous recevions des parpaings ou des machines à laver le linge depuis le 10° étage, alors que nous allions éteindre les voitures des résidents qui brûlaient..."
Commentaire : ce que vous écrivez est juste. Il ne faut pas nier cela. Mais une question : quel est le rapport avec la mort de Zyed et Bouna ? quel est le rapport avec la décision du Tribunal correcitionnel de Rennes ?
Bernard : "se cacher dans un transformateur où convergent des lignes à hautes tensions de plusieurs milliers de volts, il faut être vraiment stupide"
Commentaire : il faut vraiment qu’un policier ou qu’un juge soit stupide pour croire (alors qu’à 3 reprises les conversations radio des policiers évoquent la possibilité d’en entrée sur le site EDF) qu’en l’espèce (in concreto, comme dit le délibéré...) le péril grave et imminent pour la vie des deux jeunes n’était pas constitué
Bernard : "L’absence de réflexion des ces deux jeunes à été payée au prix fort : la mort."
Commentaire : La non assistance à personne en danger a été payée au prix faible voire nul : la relaxe
Bernard : "En admettant que les policiers aient pu deviner que Zied et Bouna se soient introduits là (ce qui reste à prouver : toute personne un tant soit peu sensée ne pensera pas un instant qu’on ait pu se réfugier dans un endroit aussi dangereux)"
Commentaire : A 3 reprises, 3 FOIS !, dans les conversations radio l’hypothèse d’une entrée sur le site EDF est envisagée. Si on l’envisage, alors qu’est-ce qu’on fait ? QUESTION CENTRALE (sans jeu de mot)
Bernard : "qu’auraient-ils pu faire ? Rien, et là c’est l’ancien pompier qui parle, et surtout pas tenter de pénétrer dans l’enceinte sans la présence d’un agent qualifié d’EDF. Ils auraient risqué d’y laisser leur vie pour le profit de personne."
Commentaire : Ils auraient pu au moins ESSAYER de se préoccuper de leur sort. Au moins, essayer !!! Prévenir leur hiérarchie, prévenir EDF. Je sais pas. Juste : Faire quelque chose ! Même si ça avait été vain. Mais au moins quelque chose !
Bernard : "si les deux jeunes étaient déjà électrocutés, c’est des milliers de volts qui ont traversé leur corps, ils sont morts instantanément, et l’électricité traverse toujours leur corps, donc ne pas toucher tant que le courant n’est pas coupé et que l’on en soit sur, autrement on partage leur sort."
Commentaire : méconnaissance du dossier abyssale car c’est le troisième jeune, ayant survécu à la décharge, qui rentré chez lui dans un état critique a alerté ses voisins qui ont alerté les secours. Il était déjà bien trop tard.
Bernard : "ce n’est qu’un manque de réflexion, un manque d’éducation de base"
Commentaire : tout à fait d’accord (enfin jusque là... car la fin de votre commentaire n’appelle même pas de commentaires). Il faudra revoir l’éducation des policiers et des juges.
Enfin, franchement, quelle perte de temps de venir polémiquer ici. Mais il le faut bien pour la mémoire de ces deux gosses morts pour rien. Pour au moins qu’on respecte leur mémoire.
Au-delà des deux policiers mis en cause et relaxés lundi dernier, se pose évidemment la question de la responsabilité en amont.
Pourquoi un gars voyant des jeunes sur un chantier pense immédiatement "vol" et appelle la police ?
Pourquoi la police débarque illico (pas Pinot simple flic mais la bac) avec des flashball ?
Pourquoi des jeunes qui n’ont rien à se reprocher, qui rentrent d’une partie de foot (c’est leur droit) n’ont pas leur papier sur eux (c’est leur droit), ne se laissent pas contrôler et préfèrent s’enfuir ?
Hypothèse (le tribunal correction de Rennes aime bien les hypothèses plus que le texte de conversations radio entre policiers) : parce que ces jeunes pensaient qu’on ne les croirait pas et qu’on les amènerai au poste de police
Nos représentations, notre manière de faire société, tout cela est en cause dans cette affaire.
Bref, cet affaire n’est pas rien. C’est un symptôme de ce qu’est la France (je parle du pays légal, évidemment) aujourd’hui. Cette affaire c’est une raison de devenir révolutionnaire. Et pour commencer de ne pas accepter qu’on justifie l’injustifiable.