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La prostitution du langage au service d’un texte sur la prostitution.

Le projet de loi de la majorité sur la prostitution a été repoussé par le Sénat pour repasser devant l'Assemblée nationale qui l'adoptera. Il ne s'agit pas ici d'entrer dans le détail, ni de prendre parti (quand même, si, un peu, à la fin) mais de s'interroger sur ce qu'on a dans la tête quand on s'exprime sur le sujet de la prostitution.

« Aboli bibelot d’inanité sonore » (Sonnet en YX, Stéphane Mallarmé.)

« Le PCF appelle les féministes et les progressistes du pays à se mobiliser largement pour que la proposition de loi soit votée, en deuxième lecture, avec l’abrogation du délit de racolage et la responsabilisation des clients. »

Bien ; mais plus haut, dans sa déclaration, émise à la suite du vote du Sénat il énonce : « Cette orientation [celle du Sénat] est un renoncement de fait à la perspective d’abolir la prostitution... »

Ce qui appelle à réflexion sur le degré de confusion mentale (qu’il faudrait elle aussi sans doute « abolir ») qui règne quand il s’agit de cette question.

La prostitution n’est pas une institution légale ; la législation est floue, comme par hasard elle aussi, puisque l’acte lui-même, le fait de vendre son corps n’est pas un délit, mais tout ce qui l’entoure, si ; alors comment peut-on parler de « la perspective d’abolir la prostitution » ?

Certes, des coutumes peuvent être abolies, mais la question de la prostitution peut-elle être envisagée sous l’angle de la « coutume » ? Est-ce aussi léger que cela ?

Abolir la prostitution ce n’est pas comme abolir la peine de mort qui, elle, était une « violence » inscrite dans la loi.

Il suffisait d’abroger la loi pour abolir la peine de mort. Et pourquoi ne pas s’en aller clamer maintenant sur « la perspective d’abolir le crime » ?

De même, si l’on peut abroger les lois répressives relatives à l’usage des stupéfiants, ou les détourner avec les salles de « shoot », comment envisager « d’abolir l’usage des stupéfiants » ?

Pour ouvrir « la perspective d’abolir la prostitution » dans l’état actuel de la société, il faut envisager de rétablir la guillotine en tant que coupe-cigare, et la ceinture de chasteté.

Parce que, sinon, ne pas inscrire dans la loi l’interdiction de l’acte de prostitution lui-même, l’acte de vendre son corps, mais au lieu de cela pénaliser le client, l’acte d’acheter un corps, c’est hypocritement tourner autour du pot.

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Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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Si la liberté a un sens, c’est celui d’avoir le droit de dire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie d’entendre.

George Orwell

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