@Clocel
Tu parles d’assimilation par les forces contre-révolutionnaires mais ce n’est pas trop ce que l’on peut constater en ce moment au Venezuela, par exemple, hein ?
Je pense depuis longtemps que cette question de la continuité et du respect du combat révolutionnaire initial est fondamental. Quand on constate, après tant de souffrances d’un combat exemplaire, la place qu’a pris la corruption dans des pays comme le Vietnam par exemple, on ne peut manquer de s’interroger sur ce qu’il convient de faire dans ces situations.
Cela met au premier plan la question que doivent se poser tous les révolutionnaires avant la prise de pouvoir : comment ne pas permettre aux nouveaux dirigeants de devenir des notables jaloux de leur situation et aux combattants de se laisser aller à la satisfaction d’avoir gagné en perdant leur combativité. Cela amène à poser la question essentielle qui est débattue dans les ouvrages de Canfora : la place du démos dans les nouvelles institutions et le leurre que peut représenter la « démocratie » représentative que les têtes pensantes du « monde libre » prétendent imposer partout, étant censée être le nec plus ultra des systèmes politiques. On sait bien ici ce qu’il en est de cette fiction au moment où les dirigeants européens n’en reviennent pas que le gouvernement grec s’autorise à respecter les engagements qu’il a pris devant les électeurs !
Ce que je voulais souligner avec ce passage du livre de Canfora, c’est la stratégie de l’Empire dont les actions vis-à-vis de Cuba menées depuis des décennies peuvent aujourd’hui leur sembler contre-productives même s’ils viennent de commettre une agression majeure à l’égard du Venezuela. Mais peut être que cela illustre simplement les oppositions existant au sein du pouvoir.