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Imaginez un pays démocratique où les couteaux luisent la nuit

Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché.
(Aragon)

Imaginez un pays démocratique, où le pouvoir est issu des urnes, où les médias sont libres et où un député est assassiné chez lui, à coups de poignards, avec sa jeune compagne.

Mettons que ce pays serait l’Allemagne, ou la Norvège, ou le lointain Japon. Nos médias nous en parleraient-ils ? Bien sûr !

Imaginez qu’un député soit assassiné en Ukraine, en Russie, ou dans la lointaine Chine (un élu ouïghour du Xinjiang, par exemple).

Nos médias seraient déchaînés.

François Hollande, Emmanuel Valls et Laurent Fabius fustigeraient cet acte barbare, ce crime répugnant et ils rappelleraient que tuer un élu du peuple, c’est bafouer le suffrage universel, c’est blesser la démocratie.

Imaginons que le député assassiné soit un opposant au gouvernement vénézuélien. Le parlement européen aurait été saisi d’une proposition de vote d’une motion condamnant Nicolas Maduro comme cela fut contre Chavez quand la licence d’exploitation hertzienne de RCTV (télé putschiste) ne fut pas renouvelée.

Or, rien de tout cela ne s’est produit depuis le 1er octobre alors qu’un jeune député (27 ans) et sa compagne ont été saignés chez eux par un commando de mercenaires.

Le droit et le devoir d’informer passent après des considérations partisanes. La défense de la démocratie est à géométrie variable. La dénonciation des crimes politiques doit servir Wall Street et le CAC 40, aider à faire remonter des cotes de popularité et préparer de prochaines échéances électorales.

Nos médias, se taisent. Et quand ils parlent, ils mentent. Nos médias appartiennent à la finance.

Le Grand Soir va donc suppléer aux carences des médias qui font l’opinion et au mutisme de nos dirigeants socialistes qui regardent ailleurs quand un député socialiste d’un pays ami est exécuté avec sa compagne par des mercenaires.

Merci à nos amis journalistes de Caracas, lecteurs et collaborateurs du Grand Soir, de nous aider dans cette tâche.

LGS

EN COMPLEMENT

Dernière intervention de Robert Serra, plus jeune député (chaviste) de l’Assemblée Nationale vénézuélienne.

à comparer avec notre plus jeune élu à nous :

URL de cet article 27108
   
La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler.
Bernard GENSANE
Bernard Stiegler est un penseur original (voir son parcours personnel atypique). Ses opinions politiques personnelles sont parfois un peu déroutantes, comme lorsqu’il montre sa sympathie pour Christian Blanc, un personnage qui, quels qu’aient été ses ralliements successifs, s’est toujours fort bien accommodé du système dénoncé par lui. J’ajoute qu’il y a un grand absent dans ce livre : le capitalisme financier. Cet ouvrage a pour but de montrer comment et pourquoi la relation politique (…)
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Malheur aux pays qui ont besoin de héros.

Bertolt Brecht

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