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Avant les sans-dents, les sans-culottes.

Extraits choisis de deux textes anonymes de 1793 (Archives nationales, F7 4775 et Archives nationales, D XI (23))

1. Réponse à l’impertinente question : Mais qu’est-ce qu’un sans-culotte ?

Un sans-culotte, messieurs les coquins, c’est un Être qui va toujours à pied, qui n’a point de millions, comme vous voudriez tous en avoir, point de châteaux, point de valets pour le servir, et qui loge tout simplement avec sa femme et ses enfants, s’il en a, au quatrième ou au cinquième étage.

Il est utile, car il sait labourer un champ, forger, scier, limer, couvrir un toit, faire des souliers et verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour le salut de la République.

Et comme il travaille, on est sûr de ne rencontrer sa figure ni au café de Chartres, ni dans les tripots où l’on joue, ni au théâtre de la Nation, quand on donne L’Ami des Lois, ni au théâtre du Vaudeville à la représentation de La Chaste Suzanne, ni dans ces cabinets littéraires, où pour deux sols, qui sont si précieux, on vous offre de l’ordure de Gorsas avec la Chronique et le Patriote français.

Le soir, il se présente à sa section, non pas poudré, musqué, botté dans l’espoir d’être remarqué de toutes les citoyennes des tribunes, mais bien pour appuyer de toute sa force les bonnes motions, et pulvériser celles qui viennent de la faction abominable des hommes d’Etat.

Au reste, un sans-culotte a toujours son sabre avec le fil ; pour fendre les oreilles de tous les malveillants, quelquefois il marche avec sa pique ; mais au premier son du tambour, on le voit partir pour la Vendée, pour l’Armée des Alpes, ou pour l’Armée du Nord.

2. Définition du modéré, du feuillant, de l’aristocrate, enfin de la classe des citoyens sur lesquels on devrait prendre le milliard qu’on doit lever dans toute la République.

L’aristocrate est celui qui par mépris ou indifférence n’est pas inscrit sur le registre des gardes nationales et n’a pas prêté le serment civique. Celui qui par sa conduite, ses activités, ses discours, ses écrits et ses liaisons a donné des preuves qu’il regrettait amèrement l’Ancien Régime et désapprouve la Révolution dans toutes ses parties. Celui qui par sa conduite a fait présumer qu’il enverrait de l’argent aux émigrés ou se joindrait à l’armée ennemie. Celui qui a annoncé des nouvelles affligeantes et reconnues fausses. Celui qui par une économie mal entendue laisse des terres incultes sans vouloir les donner ni à moitié, ni les affermer, ni les vendre à leur juste valeur. Celui qui n’a pas acheté des biens nationaux alors qu’il en avait l’occasion et les facultés. Et surtout celui qui a déclaré qu’il n’oserait pas en acheter et a conseillé de ne pas faire cet acte de civisme. Celui qui n’a pas fourni de l’ouvrage aux ouvriers et journaliers alors qu’il en avait les facultés et l’occasion à un prix progressif relativement aux denrées. Celui qui n’a pas fait des souscriptions pour les volontaires et surtout celui qui n’a jamais rien donné relativement à ses facultés. Celui qui par aristocratie ne fréquente pas les prêtres assermentés et surtout celui qui a conseillé de ne pas le faire. Celui qui n’a pas amélioré le sort de l’humanité indigente et patriote, alors qu’il en avait notoirement les facultés. Celui qui ne porte par méchanceté une cocarde de trois pouces de conférences ; celui qui a acheté des habits autres que nationaux et surtout ceux qui ne se glorifient pas du titre et de la coiffure du sans-culotte.

Un Lecteur

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Les éditocrates - Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle, Aude Langelin
Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leur nouveau livre envahit les tables des librairies. « Ils », ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) (…)
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Rien n’est aussi stupide que l’intelligence orgueilleuse d’elle-même.

Mikhaïl Bakounine

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