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Pujadas, des fraudeurs et des Arabes dans une piscine

Un JT parmi d’autres, sur France 2

 Premier sujet : David Pujadas, annonce, avec un ton satisfait, que les Allemands se sont décidés à faire la chasse aux fraudeurs. Mais de quels fraudeurs s’agit-il ? Il s’agit des immigrés roumains et bulgares, qui fraudent à diverses prestations sociales. Et, selon les journalistes, cette pulsion de sévérité ferait suite à une demande de la population allemande. Un journal allemand (le Bild), titre même : "S’ils [les immigrés] ne sont pas honnêtes, qu’ils s’en aillent".

Remarque 1. Le choix de ce sujet - et de ce reportage - n’est pas innocent. Message subliminal : "Qu’est-ce qu’on attend, nous Français, pour virer tous ces Roms, Arabes, Afghans, tricheurs, voleurs, délinquants, voyous ?" Ce qui, c’est le moins que l’on puisse dire, est caresser le Front National dans le sens du poil, ainsi que tel ancien ministre de l’Intérieur (depuis appelé à de plus hautes fonctions...), qui estimait que les Roms n’étaient pas intégrables en France et n’avaient qu’une vocation : retourner en Roumanie.

Remarque 2. Ce que le journal "oublie" de mentionner, c’est qu’à côté de ces "fraudes" aux prestations sociales des immigrés pauvres de l’Europe pauvre, la fraude fiscale en Allemagne se monte, selon le SPD à 150 milliards d’euros et que, périodiquement, des scandales révèlent que les riches Allemands "planquent" leur argent en Suisse, au Luxembourg ou au Liechtenstein, tous Etats ou micro-Etats situés près de l’Allemagne et germanophones, par exemple le patron du très prospère Bayern de Munich et ancien footballeur Uli Hoeness, qui révèle avoir fraudé le fisc pour 18,5 millions d’euros ! [C’est dire, au passage, combien il doit gagner...].

David Pujadas étale avec complaisance les "trois francs six sous" que grappillent les pauvres et passe sous silence les tombereaux de grosses coupures que les riches – et les grandes sociétés – dérobent à la collectivité.

 Deuxième sujet. Les journalistes montrent, en Libye, des membres de milices armées occupant l’ambassade des Etats-Unis (vidée de ses occupants depuis plusieurs mois) et qui sautent à qui mieux mieux dans la piscine de cette ambassade. Message subliminal : "Depuis que les islamistes ont gagné en Libye, c’est le "foutoir" complet !" Ces Arabes sont décidément indécrottables : quand ils ne vivent pas dans la dictature, ils vivent que dans l’anarchie !" ."On" fait bien de se protéger contre eux, etc.

Remarque 1. Ce que le journal "oublie" de mentionner, c’est que l’anarchie en Libye est le fruit exclusif de la politique des pays occidentaux : surtout de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis. Si ces pays n’avaient pas pilonné les forces armées libyennes (au mépris des résolutions de l’ONU), jamais les opposants au président Kadhafi n’auraient réussi à l’emporter ! Les journalistes présentent avec mépris, étonnement, condescendance une situation dont leur gouvernement (avec d’autres) est directement responsable...

Remarque 2. Il s’agit d’une remarque tout à fait anecdotique : la présence d’une piscine dans l’ambassade américaine à Tripoli. Se représente-t-on le gaspillage scandaleux que signifie l’installation d’une piscine en Libye, un des pays les plus chauds (c’est en Libye qu’on a relevé le record de chaleur du monde, 58° C) et les plus secs du monde (il n’y a aucun cours d’eau d’importance), un pays qui souffre de stress hydrique ?

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Code Chavez - CIA contre Venezuela
Eva GOLINGER
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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