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Paul Celan

Poésie et exil (26)

Paul Celan (1920-1970) est un poète et traducteur roumain de langue allemande. Il était né Paul Pessach Antschel au sein d’une famille juive allemande à Cernauti en Roumanie. Il fut naturalisé français en 1955. Son nom d’écrivain est l’anagramme de son patronyme Ancel (en roumain). Il est peut être le plus grand poète de langue allemande de l’après-guerre. Son œuvre est totalement novatrice.

Après un voyage en Israël, Paul Celan est mort à Paris, probablement après s’être jeté du pont Mirabeau.

La continuation, autrement, du crime contre l’humanité.

COURONNÉ DEHORS,
craché dehors dans la nuit.



Sous quelles

étoiles ! Seul

l’argent du coeur-marteau battu à gris. Et

la Chevelure de Bérénice, ici aussi, – j’ai tressé
,
Je tresse, je détresse,

Je tresse.



Gouffre de bleu, en toi

je repousse l’or. Avec lui aussi,celui

dissipé chez les catins et les filles,

je viens et je viens.
Vers toi,

aimée.



Aussi avec blasphème et prière. Aussi avec

chacune, au-dessus de moi,

des massues vrombissantes : elles aussi

fondues en un, elles aussi

phallique nouée vers toi,

Gerbe-et-Parole.


Avec des noms, imbibés

de tout exil.

Avec noms et semences,

avec des noms, plongés

dans tous


les calices qui débordent
de ton sang royal, homme, – dans tous
les calices de la grande
rose du ghetto, depuis laquelle

tu nous regardes, immortel

de tant de mots sur les chemins des matins mortes.



(Et nous chantions la Varsovienne.

Du jonc aux lèvres, Pétrarque.

Aux oreilles de la toundra.)



Et monte une terre, la nôtre,

celle-ci.

Et nous n’envoyons

aucun des nôtres en bas,

vers toi,

Babel.

(traduction de Martine Broda)

Le poème en allemand

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Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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