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Dans la peau de Rafael Louzan

Pontevedra en Galice, région de 175 000 âmes, avec sa cathédrale, ses lieux historiques, ses icones et ses hommes politiques… Le premier d’entre eux, Rafael Louzan, Président de la région est un homme heureux. Partit de rien, il est devenu richissime et côtoie le gratin du Parti Populaire espagnol… Rafael Louzan, héros de roman de gare ou de polar ?

Le monde est magique...

Rafael Louzan doit se répéter tous les jours : « elle n’est pas belle la vie ? ». Né le 21 novembre 1967, dans une famille pauvre de la petite ville de Ribadumia, commune connue essentiellement, pour son vin blanc et ses trafiquants en tous genres, il a gravi tous les échelons de la politique et de la fortune sans efforts. Selon le site galicien Galizalivre, pour arrondir leurs fins de mois, les parents de Louzan prêtaient leur maison pour stocker le tabac du célèbre contrebandier José M. Prado Bugallo dit « Sito Minanco. » Le petit Rafael préfère, sans doute, les histoires de pirates à l’apprentissage de la lecture. Mauvais élève, il ne finit pas l’école primaire. Qu’à cela ne tienne, avec l’appui du maire de sa commune, tout juste adolescent, il obtient un poste d’employé de mairie comme gardien de nuit. Il adhère ensuite au Parti Populaire (PP), très implanté en Galice. Grâce à ses amis politique et à ses liens avec les mafieux galiciens, le petit Louzan grimpe très vite les marches de l’échelle sociale. En 1996, il est élu député du PP de Pontevedra.

Chou bi dou wouah

L’ascension sociale de Rafael Louzan ne s’arrête pas là... En 2003, il est élu président de la province de Pontevedra. Il succède à plusieurs figures du Parti Populaire comme Mariano Rajoy natif de la région qui fut son Président entre 1983 et 1986 ou Xosé Cuina Crespo (1987-1990). Ce dernier fut le bras droit de Manuel Fraga, fondateur du PP et ancien ministre de Franco. Devenu Premier ministre en 2011, Mariano Rajoy n’oublie pas ses amis galiciens, lors d’une allocution à Sotomayor en Galice en août 2013, il déclare : « De tous les endroits où je dois aller à cause de mes activités politiques, c’est l’endroit où je me sens le plus heureux. Ma maison c’est le Parti Populaire galicien. Rafael Louzan, son fidèle ami, est passé en 25 ans de portier de nuit de Ribadumia aux coulisses du pouvoir, fier et heureux de poser sur de nombreuses photos aux côtés du Premier ministre.

L’homme qui valait 66 000 euros...

Si Rafael Louzan aime à se montrer en public aux côtés de ses amis politique, il est en revanche très discret sur son patrimoine. En 2013, il était un des politiciens du PP qui n’avait pas publié sa déclaration de biens. Il a déclaré pour l’année écoulée un salaire annuel d’une valeur de 66 479 euros, une somme qui laisse songeur comme laisse songeur le prix de sa maison 152 000 euros pour une magnifique villa avec piscine. Mais pour certains à Pontevedra, la vie est si douce... L’année dernière, Rafael Louzan, s’est sacrifié pour payer les études de son fils dans une luxueuse école de Megève (SEK les Alpes), dont le coût s’élèverait à 18 000 euros le semestre, soit 27% du salaire annuel du Président de la région. Les blogueurs galiciens qui suivent de près les activités de leurs édiles l’accusent de tous les maux. Selon eux, Louzán aurait pris des commissions de la part de sociétés "amies" en échange de contrats pour des travaux publics. Il posséderait des immeubles en Amérique Latine. Il distribuerait des enveloppes de 300 euros pour obtenir le vote des émigrés, etc. Médisance de gens jaloux et aigris devant le roman rose d’une réussite spectaculaire d’un gosse partit de rien, ou réalité ?

Mais que fait la police ?

Et le roman vire au polar... Depuis toujours le Parti Populaire galicien entretient des liens étroits avec les mafieux et les narcos. Le port d’Arousa, contrôlé par Rafael Louzan est une porte d’entrée de la cocaïne en Europe. Depuis son enfance, il apparait que Louzan est toujours resté en contact étroit avec des trafiquants notoires comme Marcial Dorado ou Sito Miñanco. Après l’opération Necora lancée par le juge Baltazar Garzon contre les narcos galiciens, les hommes politiques de la région se sont tournés vers d’autres activités moins exposées. Pourtant le PP reste dans l’œil du cyclone, après les affaires de drogues, voici les histoires de corruption, de trafic d’influence et de népotisme. En Galice, Rafael Louzan est l’homme lige du système. Il est au centre de multitudes d’intrigues, d’affaires louches et de transactions si nombreuses et si entremêlées que même les juges ont des difficultés à remonter les pistes. Au cœur du système, se trouve bien entendu le blanchiment d’argent de la drogue, la corruption dans des affaires de marchés publics et last but not least le détournement des aides européennes....

Revue de détails, non exhaustive :

Un cousin de l’épouse de Rafael Louzán, Daniel Meaño Cores, fut arrêté en avril 2007 pour avoir fait partie pendant cinq ans d’un réseau de distribution de cocaïne. De 2005 jusqu’à son arrestation, Rafael Cores Meaño travaillait pour Louzán en tant qu’employé de plomberie au sein de la région de Pontevedra.

En juillet 2010, Rafael Louzán a défendu l’ancien chef des infrastructures de Pontevedra, Evaristo Juncal Carreira, lors de la publication d’articles concernant la vente de sociétés aux hommes de paille des contrebandiers Marcial Dorado et Sito Miñanco. L’argent de la drogue se blanchit au sein de multiples sociétés, commerce de viande, de vins etc. Dans une de ses entreprises figurait Abal Pineiro, cousin de Rafael Louzan, Pineiro possède une somptueuse villa dans laquelle Mariano Rajoy a passé ses vacances de l’été 2013.

En 2012, Louzán a demandé la plus grande prudence face à l’ouverture d’une enquête de l’Union Européenne relative aux éventuels détournements de fonds européens pour la ville d’Ourense en Galice. La région de Pontevedra qu’il préside était dans le collimateur puisqu’elle aurait, elle aussi, reçu 100 millions d’euros de fonds. Selon Novas da Galiza, Nidia Arévalo, une intime de Louzan à la tête des programmes sociaux au sein de la mairie de Mós a détourné des fonds européens vers des sociétés liées à Louzán : Bodegas Agnus Dei.

Face à toutes ses affaires que font la justice et la police espagnole ? Ces dernières années les juges espagnols ont multiplié les opérations mains propres mais leur travail est entravé par l’omerta et la duplicité de certains policiers. D’après le journal Novas de Galiza, les amis de Louzan Marcial Dorado et Sito Minanco aurait versé régulièrement des pots de vin à Hermelino Alonso, chef de la Douane de Galice de son état !

Le bout de la piste...

Depuis des années, le Parti Populaire espagnol fait face à des scandales et à des instructions judiciaires de toutes sortes, citons l’affaire Barcenas, scandale de corruption politique, l’affaire Gürtel, liée à l’attribution frauduleuse de marchés publics. Le 17 février dernier, les juges ont lancé une énième opération dénommée Patos. Dans le cadre de cette opération, les agents de la police nationale ont perquisitionné le bureau de Rafael Louzan. Le roman rose de Rafael Louzan se terminera-t-il aux éditions Fleuve noir...

La Galice a connu de nombreuses célébrités, le Général Franco, de sinistre mémoire. Le dernier des plus grands pirates, Benito Soto Aboal, commandant de la Burla Negra. Après des années à piller les mers et à transporter les esclaves, il fut arrêté, pendu et sa tête fut promenée au bout d’une pique... Quant à la Belle Otero, couverte de gloire, d’or et de diamants, à la fin de sa vie, seule et pauvre, elle finit par se suicider au gaz dans une petite chambre de bonne à Nice... A bon entendeur...

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