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Claude Gauthier

Poésie et exil (24)

Ceci est une chanson magnifique de 1972. Elle dit l’exil intérieur, mais aussi l’ancrage dans une terre, la quête d’une identité.

Claude Gauthier est né en 1939 à Lac-Saguay, dans les Laurentides, au nord de Montréal. “ Le plus beau voyage ” est un hymne d’amour à une terre, et aussi un hymne politique.

J’ai refait le plus beau voyage
De mon enfance à aujourd’hui
Sans un adieu, sans un bagage,
Sans un regret ou nostalgie

J’ai revu mes appartenances,
Mes trente-trois ans et la vie
Et c’est de toutes mes partances
Le plus heureux flash de ma vie !

Je suis de lacs et de rivières
Je suis de gibier, de poissons
Je suis de roches et de poussières
Je ne suis pas des grandes moissons
Je suis de sucre et d’eau d’érable
De Pater Noster, de Credo

Je suis de dix enfants à table
Je suis de janvier sous zéro

Je suis d’Amérique et de France
Je suis de chômage et d’exil
Je suis d’octobre et d’espérance
Je suis une race en péril
Je suis prévu pour l’an deux mille
Je suis notre libération
Comme des millions de gens fragiles
À des promesses d’élection
Je suis l’énergie qui s’empile
D’Ungava à Manicouagan

Je suis Québec mort ou vivant

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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

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