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Pasada Carriles : Terroriste, agent de la CIA, maintenant hébergé aux USA. Dossier.

Luis Posada Carriles :

"EX-terroriste" pour le journaliste de Libération, "opposant" pour celui du Monde.

Et personne pour la plupart des autres médias.

J’ai écrit au journaliste de Libération pour lui faire part de ma surprise du terme employé et s’il pouvait m’indiquer à partir de quand et selon quels critères Posada Carriles était devenu un "ex-terroriste". Devinez quoi ? Pas de réponse.

N’oublions pas que, selon les médias français, une information majeure c’est
 : "En hiver, il neige. Et sur la neige, ça glisse".

Combien d’années d’études pour ça ?

Viktor Dedaj

* * * * *

Posada Carriles : le mythe du double acquittement

Par Rosa Miriam Elizalde et José Pertierra

www.progresoweekly.com, juin 2005.

CARACAS - les grands médias répètent - radios, télévisions, dépêches d’agence et journaux - la même histoire selon laquelle " Luis Posada Carriles fut deux fois acquitté au Venezuela." Cela donne l’impression que le Venezuela persiste à persécuter un innocent.

Une recherche sur Google donne 1.229 références sur le soi-disant double acquittement dont 953 en anglais. Un mensonge, répété souvent, devient la vérité, l’unique vérité.

En partant de données fausses, on arrive toujours à une conclusion erronée. Est-ce important que cette histoire soit contredite par les documents des tribunaux Venezueliens ? Est-ce important que des documents récemment déclassifiés par le CIA et le FBI ne laissent planer aucun doute quant à la culpabilité de Posada Carriles sur le meurtre de 73 personnes dans un avion civil, dont un enfant encore dans le ventre de sa mère ?

L’avocat de Posada Carriles lui-même, Eduardo Soto, diffuse le mensonge en déclarant au Miami Herald "mon client à été acquitté deux fois au Venezuela."

Plus qu’une simple coïncidence, le Département d’Etat (des Etats-Unis) répète le mensonge dans une note diplomatique du 27 mai adressée à l’ambassade du Venezuela, lorsqu’il rejeta la première requête pour une détention préventive de Luis Posada Carriles. "Il n’est pas fait mention", dit la note, "de l’acquittement de Posada Carriles prononcé par un tribunal militaire au Venezuela lors d’un premier procès, et des conséquences de cette décision selon la loi Venezuelienne."

Pourquoi un tel mensonge est-il répondu avec autant d’aplomb à la fois par des avocats et des officiels du gouvernement ? Pourquoi la presse accepte-t-elle comme une vérité divine quelque chose qui peut facilement être démentie ? Que s’est-il réellement passé au Venezuela dans l’affaire Posada Carriles ?

Les faits

Le complot fut exécuté par deux Venezueliens nommés Freddy Lugo et Hernan Ricardo qui sont montés sur un avion Cubain à Trinidad le 6 octobre 1976. Ils ont caché des explosives C-4 dans une caméra que M. Ricardo plaça dans les toilettes arrière de l’avion. Les deux hommes débarquèrent à la Barbade, et le malheureux avion décolla et explosa peu après en plein vol au large des plages de la Barbade, tuant les 73 passagers dont une femme enceinte.

La police de la Barbade s’intéressa immédiatement à Lugo et Ricardo et les arrêta quelques heures après l’explosion. Interrogés, ils ont tous les deux avoués en impliquant deux autres personnes : Luis Posada Carriles et Orlando Bosch. Les autorités venezueliennes arrêtèrent Posada et Bosch à Caracas. Au cours de la perquisition effectuée au domicile et au bureau de Posada Carriles, la police trouva les éléments qui confirmaient les aveux des hommes à la Barbade.

Le 25 août 1977, la juge Delia Estava Moreno transmit le dossier à un tribunal militaire, en inculpant les quatre conspirateurs pour trahison. Le tribunal militaire les acquitta, donnant ainsi naissance au mythe de l’acquittement. Mais l’histoire ne s’arrête pas là . Plus tard, la Cour d’Appel Militaire découvrit que le tribunal militaire n’était pas en droit de juger ces hommes et annula la procédure. Le juge déclara que "les inculpés dans l’affaire de l’avion de la Cubana détruit au large de la Barbade le 6 octobre 1976, sont des civils et les crimes qui leur sont imputés dépendent du code pénal civil et non militaire." "La juridiction militaire", jugea la Cour, "s’applique aux militaires pour des infractions militaires. Les civils et les crimes de droit commun ne sont pas soumis aux dispositions du Code de Justice Militaire... Le Tribunal Militaire considère qu’il est nécessaire de préciser qu’il n’a pas la capacité juridique pour juger cette affaire."

La signification du jugement rendu

Que voulait dire la Cour par "absence de capacité juridique" ? La décision du premier tribunal était donc annulée et toute la procédure déclarée nulle. par exemple, si on prend le cas d’un mariage, une procédure de divorce entérine une séparation, alors qu’une annulation stipule que le mariage n’a jamais eu lieu.

Les quatre hommes furent ensuite inculpés pour homicide ["aggravated homicide "] et trahison devant un tribunal civil : la 10eme Chambre du district de l’état de Miranda. Le procès débuta donc comme si c’était la première fois.

Les preuves réelles et celles de la presse vénézuélienne

Les preuves de ce procès sont nombreuses et sont désormais confirmées par les documents récemment déclassifiés de la CIA et du FBI et rendus publics par la National Security Archives de l’université George Washington. Posada Carriles admit quelques jours seulement avant l’attentat, "nous allons attaquer un avion cubain, et Orlando (Bosch) est en possession de tous les détails." Les documents du tribunal venezuelien contiennent des déclarations sous serment qui confirment que la personne qui a posé la bombe dans les toilettes arrière de l’avion, Hernan Ricardo, avoua avoir téléphoné à Luis Posada Carriles depuis la Barbade pour l’informer que la mission de faire exploser l’avion avait été accomplie, qualifiant les passagers assassinés de "chiens".

Selon le document du FBI daté du 21 octobre 1976, l’organisation responsable de l’attentat était la CORU, une organisation terroriste fondée quelques semaines auparavant pour mener des attaques terroristes à travers tout le continent. Un des membres de la CORU, Secundino Carrera, déclaré que "la bombe et les morts étaient totalement justifiés car la CORU est en guerre contre le régime de Fidel Castro."

L’ évasion de Posada

A la veille de l’énoncé du verdict, le 8 août 1985, Posada Carriles s’évada de la prison de San Juan de los Morros, située dans l’état de Guarico, où il avait été enfermé après deux tentatives d’évasion. Aucun verdict ne fut prononcé contre Posada Carriles car selon le Code Pénal Venezuelien, un procès ne peut continuer en l’absence de l’accusé. Le tribunal émit un mandat d’arrêt contre lui.

Ses complices, Freddy Lugo et Hernan Ricardo, furent condamnés pour meurtre le 21 juillet 1986, et à une peine de 20 ans de prison. Le juge réduisit la peine jusqu’au seuil minimum "au vue de l’absence d’antécédents criminels". Cependant, Orlando Bosch fût mystérieusement acquitté.

Posada au Salvador

Après son évasion de la prison vénézuelienne, Posada Carriles réapparut au Salvador, sous le pseudonyme "Ramon Medina", un nom qui lui avait été attribué par le gouvernement Salvadorien. Selon les documents du FBI publiés par la National Security Archives, il devint "directeur de soutien" à l’opération illégale d’approvisionnement de la Contra dirigée par Reagan à la Maison Blanche à partir de la base aérienne d’Illopango au Salvador. Dans une déposition de 31 pages remis aux agents du FBI à Tegucigalpa, Honduras, dans le cadre d’une enquête indépendante menée sur le scandale Iran-Contra, Posada expliqua en détail sa participation dans ces opérations clandestines, dont des missions d’approvisionnement par avion des soldats "contras" au sud du Nicaragua.

Posada Carriles poursuivait sa campagne de terreur depuis la base aérienne d’Illopango au Salvador. Il avoua au New York Times le 12 juillet 1998 qu’il avait organisé une série d’attentats à la Havane provoquant la mort d’un touriste italien et blessant plusieurs autres. En 2004, il faut condamné au Panama pour "mise en danger de la sécurité publique" dans une tentative d’assassiner Fidel Castro en utilisant de puissantes explosives C-4 à l’université de Panama, où le dirigeant cubain devait prendre la parole devant un large public d’étudiants. Quelques mois plus tard, il fût gracié par la Présidente du Panama.

Posada Carriles au Texas

Posada arriva aux Etats-Unis il y a quelques semaines, et refit surface lors d’une conférence de presse à Miami le 17 mai. Il fut arrêté alors qu’il tentait de fuir et inculpé "d’entrée illégale" comme s’il avait seulement traversé illégalement la frontière pour voler quelques légumes dans un champ. Les officiels disent à qui veut l’entendre que les Etats-Unis n’extraderont pas Posada vers Cuba ni (dans une allusion à peine voilée au Venezuela) "vers un pays qui agit au nom de Cuba."

Pourtant le Venezuela tente activement d’obtenir son extradition. Le Département d’Etat a reçu suffisamment de documents pour étayer la demande d’extradition du Venezuela : pour un délit donnant lieu à extradition, selon le traité de 1922 entre les Etats-Unis et le Venezuela, nommément pour "meurtre". Il n’a jamais été acquitté. Il est un fugitif en fuite devant la justice. Les accusations sont toujours portées contre lui et il est recherché à Caracas pour meurtre avec préméditation de 73 innocents.

Posada Carriles est l’Oussama Ben Laden de l’Amérique latine. Si l’administration Bush est pour le moins sérieux dans sa guerre contre la terreur, elle doit extrader Posada Carriles pour qu’il comparaisse pour le meurtre de 73 passagers d’un avion. Sa campagne de terreur doit cesser, au nom des victimes, au nom de notre sécurité, au nom de la justice.

Rosa Miriam Elizalde et José Pertierra

Rosa Miriam Elizalde est une journaliste Cubaine, et José Pertierra est un
avocat cubano-américain basé à Washington, DC. Cet article fut publié à 
l’origine sur le site cubain de Cubadebate

www.progresoweekly.com

Traduction : Cuba Solidarity Project-

10 Mythes et réalités sur Luis Posada Carriles

Par Dawn Gable

Via NY Transfer News Collective * All the News that Doesn’t Fit

VHeadline, 16 Juin 2005.

1. Mythe : Luis Posada Carriles n’est pas un terroriste.

Réalité : dans une série d’interviews accordées quelque par dans les Caraibes, M. Posada a reconnu avoir organisé une série d’attentats à la bombe à Cuba , dans des hotels, restaurants et discothèques, provoquant la mort d’un touriste italien (New York Times, 12 juillet, 1998, dernière édition, section 1, page 1, colonne 1, article intitulé A BOMBERS TALE : Taking Aim at Castro : Key Cuba Foe Claims Exiles Backing. par Ann Louise Bardach et Larry Rohter)

Article du NYT traduit en français et disponible ici :
http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/html/posada_nyt_1998.html

2. Mythe : LPC fut acquitté deux fois pour l’attentat contre un avion de
ligne Cubain et s’évada alors qu’un appel était en cours.

Réalité : le premier aquittement était en fait une annulation de procès lorsqu’un premier tribunal militaire fut déclaré inapte à juger le cas. L’affaire passa ensuite devant un tribunal prénal et Posada s’évada avant que le verdict ne soit prononcé.

3. Mythe : le Venezuela agit au nom de Cuba en réclamant son extradition

Réalité : LPC est recherché par la justice vénézuélienne depuis son évasion de prison en 1985. LPC a la nationalité vénézuelienne et fut chef de la DISIP vénézuelienne (agence de contre-espionnage) de 1967 à 1974. Les bonnes elations actuelles entre le Venezuela et Cuba n’ont rien à voir avec le fait que LPC ait fait connaitre sa présence à Miami.

4. Mythe : Cuba veut faire juger LPC à Cuba

Réalité : Cuba n’a jamais réclamé LPC. Juger LPC à Cuba ne serait pas un avantage pour Cuba en termes de communication. Un tel procès serait vu comme rien de plus qu’une vengeance politique.


5. Mythe : Les US n’extradent pas vers Cuba.

Réalité : Les Etats-Unis ont régulièrement extradé et tenté d’extrader les Cubains "indésirables" (ceux avec un casier judiciaire ou qui ont commis des délits après leur arrivée aux Etats-Unis) qui sont arrivés aux Etats-Unis lors de "l’exode de Pariel" en 1980.

6. Mythe : LPC se trouvait en prison au Panama pour une tentative d’attentat contre le Président Fidel Castro au Panama (qui aurait fait des milliers de victimes parmi les étudiants si l’action avait réussie) fut gracié par la présidente sortante Panaméenne en 2004 parce qu’elle cragnait que LPC ne soit exécuté en cas d’extradition vers le Venezuela.

Réalité : Il n’y a pas de peine de mort au Venezuela

7. Mythe : les avocats de LPC tentent d’utiliser la Convention Contre la Torture pour éviter une extradition vers le Venezuela.

Réalité : L’actuel régime Vénézuelien n’a jamais été accusé de torture. Cependant, plusieurs témoins se sont fait connaitre au Venezuela et accusent Posada de les avoir torturées lorsqu’il était à la tête de la DISIP.

8. Mythe : offrir l’asile à un terroriste connu serait en contradiction avec la politique de l’administration Bush.

Réalité : Ce serait tout à fait dans la lignée de la politique de l’administration Bush vis-à -vis des terroristes Cubains. Orlando Bosch, qui était aussi en prison au Venezuela pour l’attentat contre l’avion civil fut libéré en 1988 avec l’aide d’Otto Reich, à l’époque ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela. Bosch entra illégalement aux Etats-Unis et fut arrêté, puis gracié par le roi George 1er en 1990. On lui accorda ensuite le droit de séjour dans le pays. Le 23 juin 1989, le Département de Justice avait jugé que Bosch devait être extradé à cause de son passé d’activité terroriste, dont 30 actes de sabotage sur le territoire des Etats-Unis, à Cua, Puerto Rico et Panama entre 1961 et 1968, ainsi qu’une tentative d’assassinat en 1975 de l’ambassadeur Cubain en Argentine.

9. Mythe : Les Cubains pensent que LPC est un héro qui lutte contre Fidel.

Réalité : une poignée de Cubains enragés à Miami adorent LPC, c’est vrai. En revanche, le 16 mai 2005, 1,2 millions de Cubain ont défilé sur le Malecon de la Havane devant le batiment de la Section des Intérêts des Etats-Unis pour exiger l’arrestation de LPC, son extradition vers le Venezuela et la fin du soutien des Etats-Unis au terrorisme anti-cubain... y compris le blocus inhumain condamné par ’ONU !

10. Mythe : Tout ça, c’est des conneries....

Réalité : Tout est disponible sur les relations entre le gouvernement des Etats-Unis et LPC et Bosch sur le site de The National Security Archives, documents "THE DECLASSIFIED RECORD : CIA and FBI Documents Detail Career" à 
"International Terrorism" à l’adresse www.nsarchive.org

Dawn Gable

© 2005 VHeadline.com All Rights Reserved.

www.vheadline.com/readnews.asp ?id=37905

Traduction : Cuba Solidarity Project

Le Monde : Fidel Castro veut embarrasser George Bush à propos d’un opposant accusé de terrorisme

Jusqu’à quand et jusqu’où Le Monde ne cessera-t-il de chuter plus bas. Il se décide enfin de parler de Posada Carriles plus de deux mois après un silence qu’on pourrait croire complice, et quand il le fait, c’est pour nous présenter cette vision intéressée et sollicitée des faits : Cuba ne se bat pour la justice et pour les milliers de morts causés par le terrorisme d’Etat des USA. Non ! Castro veut embarrasser Bush ! Et que viennent faire les "supplétifs" là -dedans. Les militants et les torturés, les familles de disparus, les grands-mères de la place de Mai, les victimes des dictatures mises en place par Washington et du Plan Condor sont des procastristes ! Ca en devient sinistre de médiocrité, vraiment ! Envoyer un envoyé spécial à La Havane pour en ramener ça ! Pauvre Monde ! Bien entendu, Bin Laden est un terroriste, mais Posada Carriles est un "opposant" !

Jacques-François Bonaldi (La Havane)

* * * * *


Fidel Castro veut embarrasser George Bush à propos d’un opposant accusé de
terrorisme


Le Monde, de notre envoyé spécial, La Havane 15.06.05.

Comme il y a cinq ans lors de la saga de l’enfant-balsero Elian Gonzalez, Fidel Castro tient, avec l’affaire Posada Carriles, un nouveau thème de mobilisation et une cause embarrassante pour le gouvernement des Etats-Unis. Né à Cuba il y a 77 ans, naturalisé vénézuélien, Luis Posada Carriles est accusé d’être l’inspirateur d’un attentat à la bombe contre un DC-8 de Cubana de Aviacion, qui avait explosé, en 1976, au large de la Barbade. Les soixante-treize occupants de l’appareil, dont tous les membres de l’équipe olympique cubaine d’escrime, avaient péri.

Selon les autorités cubaines, Luis Posada Carriles aurait également recruté deux anciens militaires salvadoriens auteurs d’attentats à l’explosif contre des hôte ! ls de La Havane en 1997. Un touriste italien, Fabio di Celmo, avait été tué par l’une de ces bombes. En 2000, Posada Carriles a été impliqué dans un complot pour assassiner Fidel Castro lors d’un sommet ibéro-américain à Panama.

Rentré clandestinement aux Etats-Unis en mars dernier, Luis Posada Carriles a été arrêté le 17 mai. Incarcéré à El Paso, au Texas, il vient d’être soumis à la justice pour violation de la législation sur l’immigration. Son avocat demande que l’asile politique lui soit accordé et qu’il soit transféré en Floride, où il est considéré comme un héros par les secteurs les plus durs de l’exil anticastriste.

Le Venezuela a annoncé qu’il demanderait l’extradition de Luis Posada Carriles. Washington a laissé entendre que cette requête serait refusée, sous prétexte que le gouvernement vénézuélien, le plus proche allié de Fidel Castro, pourrait l’envoyer à Cuba.

"Les Etats-Unis sont pieds et poings liés. Il faut exiger que ce terroriste soit extradé au Venezuela", a martelé Fidel Castro lors d’un "congrès international contre le terrorisme, pour la vérité et la justice", convoqué à la hâte à La Havane. Le vice-président vénézuélien, José Vicente Rangel, l’ex-président nicaraguayen, Daniel Ortega, et plusieurs centaines de sympathisants de la révolution cubaine s’y sont retrouvés pour dénoncer "l’hypocrisie de la lutte antiterroriste des Etats-Unis". Ces retrouvailles de la gauche latino-américaine procastriste ont été l’occasion de rappeler les dizaines de milliers de morts et de disparus victimes de "l’Opération Condor" menée dans les années 1970 par les dictatures militaires avec l’appui de Washington.

"NOTRE BEN LADEN"

Depuis des semaines, tous les médias cubains, contrôlés par le régime, sont immobilisés pour l’affaire Posada Carriles. Les éditoriaux de la presse américaine, qui mettent en garde l’administration Bush contre la concession de l’asile politique à l’anticastriste accusé de terrorisme, sont mentionnés. De même, un document secret de la CIA établissant un lien entre Posada Carriles et l’attentat de 1976 contre l’avion cubain, qui vient d’être rendu public, est abondamment cité.

Pour la première fois depuis longtemps, un journaliste du Miami Herald a obtenu un visa pour enquêter sur l’affaire Posada Carriles. "Tous les Cubains veulent qu’il soit jugé. C’est notre Ben Laden", explique Maria, une vendeuse qui, pourtant, ne cache pas son exaspération à l’égard du régime.

Vétéran de la dissidence, Elizardo Sanchez n’exclut pas que Fidel Castro ait laissé se tenir les 20 et 21 mai une assemblée des opposants liés aux groupes les plus durs de l’exil, ouvertement patronnée par le président Bush, pour dénoncer les liens entre la dissidence et Posada Carriles.

"C’est une guerre personnelle et à mort entre les deux hommes. Avec Orlando Bosch, Posada Carriles est l’homme le plus haï par Fidel Castro", ajoute ce défenseur des droits de l’homme.

Autre figure emblématique de la dissidence, Osvaldo Paya prend grand soin de se démarquer de l’encombrant personnage. "Nous avons reçu de fortes pressions pour participer à l’assemblée des 20 et 21 mai, pour nous associer aux groupes de l’exil proches de Posada Carriles, mais nous n’avons pas mordu à l’hameçon" , dit le responsable du "Projet Varela", qui a lancé une campagne pour obtenir des changements démocratiques par la voie
constitutionnelle.

Jean-Michel Caroit

Appel au gouvernement Chavez pour déclassifier les documents concernant le terroriste Posada Carriles

AIN, 14.06.2005.

Le Comité vénézuélien pour l’extradition de Luis Posada Carriles a demandé au gouvernement de son pays de déclassifier toute la documentation concernant le travail que cet individu à réalisé au sein de la police politique du Venezuela, dans les années 70.

Jésus Marrero, coordinateur du Comité, a déclaré à l’agence Prensa Latina que cette organisation présentera prochainement une demande formelle dans ce sens au gouvernement du président Hugo Chavez.

Il a précisé que cette démarche fait partie des actions que le Comité entend réaliser pour encourager la lutte contre le terrorisme au Venezuela et obtenir l’extradition de Posada Carriles.

Posada Carriles se trouve actuellement au pouvoir des autorités des Etats-Unis qui lui reprochent un simple délit migratoire alors que le Venezuela demande son extradition pour pouvoir reprendre le procès dont il faisait l’objet en raison de sa participation à un attentat à la bombe contre un avion cubain de passagers, perpétré en 1976.

L’attentat avait fait 73 morts et le procès a été interrompu en 1985 par l’évasion de Posada Carriles du pénitencier vénézuélien où il se trouvait. Jésus Marrero, lui-même torturé par Posada Carriles au début des années 70, a ajouté que le Comité entame actuellement à une nouvelle étape de son activité dans le cadre de laquelle il entend rassembler des preuves et des témoignages prouvant que des Vénézuéliens ont été torturés sur ordre de Posada Carriles qui se faisait appeler " commissaire Basilio " au sein de la police politique du Venezuela.

www.ahora.cu

Nouvelles preuves sur la participation de Posada Carriles et Orlando Bosch à l’attentat de la Barbade

AIN, La Havane, 10.06.05.

De nouveaux documents déclassifiés de la CIA (l’Agence centrale de Renseignement des Etats-Unis) prouvent la participation d’Orlando Bosch et Luis Posada Carriles à l’attentat contre l’avion cubain de passagers qui a explosé, en 1976, au départ de la Barbade ainsi qu’à l’assassinat de lex-ministre chilien des Affaires étrangères, Orlando Letelier.

Un rapport de l’antenne de la CIA à Caracas, la capitale vénézuélienne, mis en ligne sur le site web des Archives de sécurité nationale de l’université George Washington (www.gwu.edu/ nsarchiv), fait mention de l’arrivée de Bosch, à la fin de septembre 1976, à Caracas où il a été accueilli par un officier du ministère de l’Intérieur du Venezuela et par Posada Carriles, identifié dans le document comme un ancien membre de la police politique vénézuélienne.

Selon le rapport de la CIA, Bosch avait alors affirmé que l’assassinat de Letelier, victime d’un attentat à la bombe commis à Washington, avait été un succès pour son organisation. « Maintenant, nous allons essayer autre chose », avait-il ajouté, toujours selon le rapport de l’antenne de la CIA à Caracas.

Quelques jours plus tard, Posada Carriles a été plus précis lorsqu’il a parlé d’une action contre un avion cubain de passagers en assurant que Bosch avait tous les détails en main. Il s’exprimait ainsi une semaine avant l’explosion de l’avion cubain de passagers qui a coûté la vie à 73 personnes de diverses nationalités, essentiellement des Cubains.

L’auteur du document déclassifié souligne dans son rapport que la source de cette information si détaillée était un ancien fonctionnaire du gouvernement vénézuélien ayant toujours fourni des renseignements fiables.

Le document de la CIA rapporte aussi que Bosch avait organisé un dîner à Caracas afin de recueillir des fonds pour son organisation, la Coordination des Organisations révolutionnaires unifiées (CORU), décrite par le FBI comme une « organisation parapluie du terrorisme ».

Orlando Bosch réside aux Etats-Unis depuis que l’administration de George Bush père l’a autorisé à s’y installer, en dépit de l’avis contraire exprimé par le Département de la Justice.

En ce qui concerne Posada Carriles, qui s’est évadé d’une prison vénézuélienne avant la fin de son procès pour l’attentat contre l’avion cubain de passagers, le Venezuela a présenté une demande d’extradition à son encontre aux autorités des Etats-Unis.

Ces dernières reprochent cependant au terroriste un délit mineur à la suite de son entrée illégale aux Etats-Unis.

www.ain.cu

Les Mères de la Place de Mai dénoncent la double morale de Washington en matière d’antiterrorisme.

AIN, La Havane, 09.06.05.

Mme Hebe de Bonafini, présidente des Mères de la Place de Mai, a déclaré à Buenos Aires que la Rencontre internationale contre le terrorisme qui s’est tenue la semaine dernière à La Havane a permis de constater la double morale de Washington en matière d’antiterrorisme.

La présidente des Mères de la Place de Mai, qui exigent le châtiment des militaires responsables de la répression déclenchée en Argentine dans les années 70 et 80, a signalé que Washington entend imposer au monde sa « guerre au terrorisme » alors que des terroristes comme Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, organisateurs de l’explosion en vol d’un avion cubain de passagers, en 1976, trouvent refuge aux Etats-Unis.

Hebe de Bonafini a déclaré à l’agence Prensa Latina que les données fournies lors de la Rencontre prouvent la participation de Posada Carriles à l’opération Condor dans le cadre de laquelle les régimes militaires ont assassiné des milliers de personnes en Amérique latine dans les années 70.

Elle a rappelé aussi que la documentation existant prouve que Posada Carriles agissait pour le compte des services spéciaux US lorsqu’il prêtait main forte aux dictatures militaires sud-américaines, dont le régime de Pinochet pour lequel il a monté l’attentat à la bombe qui a coûté la vie à l’ex-ministre chilien des Affaires étrangères, Orlando Letelier, en pleincentre de Washington.

Posada Carriles est actuellement détenu aux Etats-Unis mais les autorités de ce pays ne lui reprochent qu’un délit mineur à la suite de son entrée illégale aux USA.

Dans une communication présentée à l’Université populaire des Mères de la Place de Mai, Hebe de Bonafini a également exprimé son admiration pour la capacité de résistance dont le peuple cubain a fait preuve au long de plus de 40 ans d’agressions en tout genre, dont de nombreux actes de terrorisme, orchestrées par Washington.

www.ain.cu

La « lutte contre le terrorisme » : le double standard des médias

Intervention publique lors de la « Rencontre internationale contre le
terrorisme, pour la vérité et la justice », à La Havane le 4 juin 2005 par Salim Lamrani

Depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont lancé une vaste « lutte contre le terrorisme » qui concerne « tous les coins obscurs de la planète », selon les propres termes du président George W. Bush. Profitant des tragiques évènements qui ont meurtri le peuple étasunien, les stratèges de la Maison-Blanche ont mis en ouvre leurs plans, préparés bien avant les attaques contre le Word Trade Center, visant à faire main basse sur les richesses du Moyen-Orient et à contrôler le monde. Au nom de cette ample offensive « pour la liberté », les troupes étasuniennes ont envahi deux nations souveraines, l’Afghanistan et l’Irak, causant la mort de plusieurs centaines de milliers de civils innocents. Désormais, l’insécurité et le chaos règnent dans ces deux pays.

Dans le même temps, depuis 1959, Washington abrite sur son territoire des groupuscules terroristes qui mènent une guerre sans merci contre la Révolution cubaine. Ces entités fascistes agissent à ciel ouvert et en toute impunité, car elles ont historiquement bénéficié du soutien de la Maison-Blanche. L’épisode de M. Luis Posada Carriles, qui se trouve aux Etats-Unis depuis mi-mars 2005, alors que les tribunaux étasuniens lui ont notifié une interdiction du territoire pour activités terroristes, a jeté une nouvelle lumière sur l’imposture que constitue la « guerre contre la terreur ».

Cependant, le double standard que les Etats-Unis appliquent dans leur « lutte contre le terrorisme », qui n’est en réalité qu’un subterfuge camouflant des aspirations hégémoniques, s’étend également aux médias internationaux qui avalisent, assimilent et appliquent la doctrine du « bon et du mauvais terroriste ». Ils se font ainsi complices d’une manouvre globale et entérinent de facto les plans impérialistes étasuniens.

Ce complot médiatique est d’une évidence aveuglante. Comment est-il possible qu’à l’heure de la « guerre contre le terrorisme », les transnationales de l’information et de la communication n’abordent pas le cas de Cuba, le pays qui a souffert et qui continue de souffrir de la plus longue et féroce campagne terroriste de l’histoire moderne ?

Les avions civils qui se sont écrasés sur les bâtiments de New York et de Washington ont généré un choc émotionnel gigantesque dans tous les pays du monde. Au nom de quelle amnésie idéologique la presse internationale n’a-t-elle pas évoqué, après les attaques du 11 septembre 2001, le sanglant attentat commis le 6 octobre 1976 contre un avion commercial de Cubana de Aviación à Barbade, qui a coûté la vie à 73 personnes, alors qu’il s’agit d’un des premiers actes de terrorisme aérien de l’histoire. Comment peut-on concevoir qu’au moment où les Etats-Unis hébergent et protègent M. Luis Posada Carriles, le pire terroriste de l’hémisphère américain, les médias internationaux préfèrent s’épancher sur la réunion d’un petit groupe de « dissidents » financés et contrôlés par Washington, comme le démontrent les propres documents du Département d’Etat nord-américain ?

Le traitement médiatique réservé à la problématique du terrorisme confirme non seulement le double discours en vigueur, mais également la mystification que représente la « guerre contre la terreur ». Si la « lutte contre le terrorisme » avait un quelconque fondement, l’ensemble des médias internationaux dénonceraient l’implacable campagne terroriste que les successifs gouvernements étasuniens ont menée contre le peuple cubain depuis 1959. La censure du terrorisme contre Cuba, qui est de loin la plus sophistiquée, illustre clairement la duplicité de la presse occidentale.

La sélectivité dont font preuve les médias ne fait qu’illuminer plus fortement l’atmosphère doctrinale qui règne au sein des rédactions du monde. Le scandale des cinq citoyens cubains emprisonnés aux Etats-Unis est exemplaire. MM. Gerardo Hernández Nordelo, Ramón Labañino Salazar, Antonio Guerrero Rodrà­guez, Fernando González Llort et René González Sehweret ont été condamnés à quatre peines de réclusion criminelle à perpétuité, doublées de 77 ans de privation de liberté, pour avoir infiltré des groupuscules terroristes de Floride protégés par Washington. Si les sociétés occidentales étaient intellectuellement libres, elles dénonceraient le traitement cruel et inhumain réservé aux Cinq. Or, ce scandale judiciaire a été complètement supprimé de l’espace médiatique dominant.

Les informations passent par un filtre idéologique qui montre à quel point les fondements du totalitarisme sont profondément ancrés dans les structures des médias internationaux. En réalité, la presse, qui est censée fournir aux citoyens une information non biaisée, n’est rien d’autre qu’un outil du contrôle de la pensée et des idées puisqu’elle écarte systématiquement les débats importants comme le bien fondé et la légitimité d’une guerre terroriste contre une nation qui a choisi le sentier de l’indépendance et de l’autodétermination. Les questions fondamentales, comme le droit de Cuba à se défendre contre les agressions constantes, ne sont pas abordées.

La presse française a poussé l’indécence au point de qualifier M. Luis Posada Carriles de combattant « anticastriste », de personne « accusée de terrorisme » ou, comble de la fourberie, « d’ex-terroriste ». Ce crime sémantique n’est nullement remis en cause et montre combien les cloisons doctrinales fonctionnent parfaitement. Que se passerait-il si M. Oussama Ben Laden était qualifié « d’anti-Bush », de personne « accusée de terrorisme » ou « d’ex-terroriste ». Le tollé que déclencheraient de tels qualificatifs serait à la hauteur de la collusion des médias au sujet de M. Posada Carriles.

Les grands groupes de presse, d’une certaine manière, se font complices du terrorisme puisqu’à leurs yeux, les attentats sanglants contre Cuba ne revêtent aucune importance. Dans la mesure du possible, les horreurs commises au nom d’une aversion antirévolutionnaire et réactionnaire sont occultées. Quand cela n’est plus possible, elles sont minimisées et les criminels responsables sont médiatiquement absous en toute impunité, comme le montrent les termes utilisés pour se référer au pire terroriste du continent américain.

La presse accepte tacitement de justifier un type de violence et de dénoncer ce qu’elle qualifie de terrorisme arbitraire. La nuance varie selon la victime visée : si elle est européenne ou étasunienne, les responsables sont des criminels sans foi ni loi ; lorsqu’elle est cubaine, ils deviennent des personnes « accusées de terrorisme », des « anticastristes » ou des « ex-terroristes ». L’opinion publique est la principale proie de cette tyrannie médiatique.

Le cadre idéologique établi au sein des médias censure les véritables enjeux. De ce fait, la presse, propriété des grands groupes économiques et financiers, présente des caractéristiques despotiques qui sont un péril pour l’avenir de l’humanité.

Pourquoi Cuba ? La réponse est relativement simple. L’Ile des Caraïbes a démontré que l’application de la doctrine néolibérale est un échec total. Le peuple cubain continue de commettre l’impardonnable péché de croire que l’être humain n’est pas condamné à l’indifférence et à l’humiliation. Pendant que l’Europe et les Etats-Unis envoient des troupes militaires à Haïti pour renverser un président, Cuba dépêche gratuitement des médecins et des professeurs au même endroit pour tenter d’alléger les souffrances des populations désemparées. Les Etats-Unis et le monde occidental ne peuvent pas accepter cet affront. Voilà une partie des raisons pour lesquelles la presse internationale est complice du terrorisme contre Cuba en cautionnant, par son silence, les crimes de Washington.

Par conséquent, il est du devoir des intellectuels de ne pas se ranger du côté des bourreaux.

Salim Lamrani

L’opposant cubain est réclamé par le Venezuela qui l’accuse de terrorisme. Bush refuse d’extrader Posada Carriles

Le Figaro, de notre envoyée spéciale, Caracas, 30.05.2005.

Les États-Unis refusent d’extrader l’opposant cubain Luis Posada Carriles, réclamé par le Venezuela qui souhaite le juger pour un attentat à la bombe contre un avion de ligne qui fit 73 morts en 1976. Le département d’Etat a rejeté la demande de Caracas, à la veille du week-end, en assurant que l’accusation contre le militant anticastriste « n’était pas suffisamment étayée d’un point de vue légal ». A Caracas, l’ambassade des États-Unis a de surcroît assuré que le gouvernement d’Hugo Chavez n’avait pas formellement exigé son extradition. Pour ajouter à la confusion, le président de la Cour suprême du Venezuela, Omar Mora, a annoncé à la presse que les États-Unis venaient de lui retirer son visa. « Je ne veux pas croire qu’il s’agisse d’une réponse à la demande d’extradition présentée par mon Tribunal », a-t-il dit, s’étonnant toutefois de la coïncidence des faits.

Les Etats-Unis sont gênés. Ils ont tergiversé pendant des semaines avant de reconnaître la présence chez eux du terroriste cubain présumé, qui s’est échappé d’une prison vénézuélienne en 1985.

Ils l’ont finalement arrêté, il y a deux semaines, en l’accusant d’entrée illégale sur leur territoire. Depuis, le dilemme persiste pour Washington. Remettre Posada Carriles aux autorités vénézuéliennes déclencherait la colère de la communauté cubaine exilée à Miami, dont l’aile radicale en a fait un héros. Le président George W. Bush et son frère Jeb, gouverneur de la Floride, ne peuvent pas se le permettre. Refuser de l’extrader peut néanmoins être interprété comme la manifestation de l’hypocrisie américaine : la guerre contre le terrorisme, lancée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York, ne s’appliquerait pas aux criminels amis de Washington. Or, Posada Carriles a longtemps été employé par la CIA.

Côté vénézuélien, on se réjouit de l’embarras américain. « Washington nous rend un grand service en refusant l’extradition, confie un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères à Caracas. Tout le monde se moque de Posada Carriles ici. Ce qui nous amuse, c’est de voir le gouvernement américain embarrassé par cette patate chaude. » Le Cubain doit être présenté le 13 juin à un juge américain de l’immigration qui devra décider de son éventuelle libération sous caution.

Après avoir menacé de geler les relations diplomatiques avec Washington s’il n’obtient pas l’extradition, le président Hugo Chavez semble désormais soucieux de ne pas enflammer la dispute.

Samedi, à la surprise générale, il n’a pas participé à une manifestation qui réunissait des dizaines de milliers de ses partisans à Caracas pour exiger justice de Washington. Hugo Chavez était même prêt hier, selon ses proches, à renoncer à son émission dominicale « Alo Presidente » au cours de laquelle il aurait immanquablement attaqué George W. Bush.

Lamia Oualalou

http://www.lefigaro.fr

Voici (encore) un exemple de journalisme sidérant. Posada Carriles est qualifié de "ex-terroriste". A partir de quel moment précis un terroriste devient-il un "ex-terroriste" ? Quel est le délai ? Ben Laden est-il aussi un "ex" terroriste ?

En tout cas, l’auteur, Jean-Hébert ARMENGAUD, mériterait de devenir "ex-journaliste".

Viktor Dedaj

* * * * *


Cuba réclame une figure anticastriste arrêtée aux Etats-Unis

Luis Posada Carriles, interpellé mardi, serait l’auteur d’un attentat meurtrier contre un avion cubain en 1976.

Libération, 19.05.2005.

Les autorités américaines doivent décider dans les jours qui viennent du sort de l’ex-terroriste cubano-vénézuélien Luis Posada Carriles. Cet activiste anticastriste historique a été arrêté mardi soir en Floride. Fidel Castro mais aussi le Venezuela d’Hugo Chávez ­ proche du régime de La Havane ­ réclament son extradition.

Luis Posada Carriles, 77 ans, est accusé d’avoir organisé, en 1976, l’attentat contre un avion de la compagnie Cubana de Aviación, dont l’explosion en vol, entre Caracas et La Havane, avait fait 73 morts. Né à Cuba, naturalisé vénézuélien, il aurait travaillé pendant une dizaine d’années pour la CIA après avoir participé à la préparation du débarquement raté de la baie des Cochons pour tenter de renverser Castro, en 1961. On le retrouve au début des années 70 à Caracas, où il travaille pour une agence gouvernementale de renseignements, avant de fonder son « entreprise de sécurité ». Avec des complices, il aurait alors préparé l’attentat contre le vol Caracas-La Havane, affirment les services cubains et américains. Arrêté, il nie son implication et est acquitté une première fois à Caracas.

Toujours en détention préventive avant le procès en appel, Luis Posada Carriles s’évade en 1985. Des témoins disent ensuite l’avoir vu aux côtés des « contras » qui luttent contre le régime sandiniste au Nicaragua. Cuba l’accusera plus tard d’être derrière la série d’attentats à l’explosif qui visent, l’été 1997, plusieurs hôtels à La Havane. Une des explosions a tué un touriste italien. Posada reconnaîtra être impliqué, avant de nier.

En novembre 2000, il prépare un attentat contre Fidel Castro à Panamá, où a lieu un sommet ibéro-américain de chefs d’Etat. Condamné, il est amnistié quatre ans plus tard par la présidente panaméenne. Sa trace se perd ensuite, jusqu’en mars dernier, quand il entre clandestinement aux Etats-Unis, où il avait l’intention de demander l’asile politique.

Depuis cette date, Fidel Castro a eu beau jeu de dénoncer, durant des heures à la télévision cubaine, l’attitude « honteuse » et « hypocrite » des Etats-Unis face au terrorisme. Mardi, d’ailleurs, le dictateur avait convoqué une gigantesque manifestation dans les rues de La Havane qui, officiellement, a réuni plus de 1 million de personnes. « Tous les actes terroristes de Posada Carriles ont été financés par les gouvernements des Etats-Unis, a accusé Fidel Castro durant la manifestation, qui est passée devant la Section des intérêts américains à La Havane. Le terrorisme a été créé par les dirigeants américains pour détruire notre révolution. »

Selon l’avocat de Posada Carriles, celui-ci aurait renoncé à demander l’asile politique aux Etats-Unis, demande qui aurait plus qu’embarrassé Washington. Pour autant, les Etats-Unis ne semblent pas près d’extrader le terroriste. Selon le département de Sécurité intérieure, l’administration « n’a pas l’habitude de livrer des gens à Cuba ni à des pays qui agissent en son nom », en allusion au Venezuela.

Jean-Hébert ARMENGAUD

www.liberation.fr

Bush reçoit à la Maison Blanche un complice notoire de Posada

Granma, 23.05.2005.

Le président nord-américain George W. Bush a reçu vendredi dernier, le 20 mai, dans le bureau ovale de la Maison Blanche, une petite délégation cubano-américaine dirigée par le terroriste Luis Zuñiga Rey, fondateur du Comité para-militaire de la Fondation Nationale Cubano-Américaine de Miami, qui a assuré durant des années le financement et la logistique des activités terroristes de Luis Posada Carriles.

Zuñiga a créé et dirigé le Comité para-militaire de la FNCA avec Horacio Garcia, Roberto Martin Pérez, Alberto Hernandez et Feliciano Foyo. Le terroriste international Luis Posada Carriles a désigné publiquement ce comité et ces individus comme leur principal appui financier et logistique.

Ce personnage avait été capturé antérieurement le 1er août 1974, près de Boca Ciega, à La Havane, quand il a été surpris avec une charge d’explosifs et d’armes, en compagnie de deux autres membres d’un commando terroriste infiltré dans le but de provoquer des attentats.

« FAIS-LE ET TU SERAS BIEN RÉCOMPENSÉ »

Percy Alvarado, le célèbre agent Frayle de la sécurité cubaine, a connu Luis Zuñiga Rey à Miami, dans le cadre d’une mission.

« Zuñiga m’a dit, face à face, qu’il était nécessaire d’être violent et insensible, calculateur et impitoyable, pour enverser Fidel et la Révolution », rappelé le Guatémaltèque dans un récent témoignage.

« Je m’en rappelle encore, face à moi, ce soir-là de novembre 1993, quand il m’a imposé les plans de la FNCA pour faire sauter de puissantes bombes à l’hôtel Nacional de La Havane et dans un célèbre restaurant de cette ville ». « Il n’y avait en lui ni peine ni préoccupation pour les conséquences de la proposition qu’il venait de formuler : ’Fais-le, dit-il, et su seras récompensé !’ Il fallait organiser un approvisionnement d’armes et d’explosifs pour que ma prétendue cellule place les bombes dans les hôtels et lieux visités par des touristes à La Havane ».

«  Il me donneraient en plus, et il a insisté, huit capules de phosphore pour incendier aussi des cinémas et des théâtres remplis de cubains innocents. Ces nuits de novembre et décembre 1993, il n’y avait pas de pitié en lui, juste de la haine irrationnelle et de la soif de vengeance », a signalé Percy Alavarado qui a ajouté que Zuñiga avait exigé que l’on étudie la vulnérabilité des hôtels, des centrales thermo-électriques et des raffineries cubaines pour de futurs attentats.

L’ex-agent Frayle a précisé que Zuñiga recrutait de façon systématique des Cubains ou des visiteurs de l’île pour réaliser des actes terroristes. En 1993, il l’a chargé de faire sauter le Cabaret Tropicana contre 20 000 dollars, en faisant cette offre depuis son poste de directeur de la FNCA.

Zuñiga est aujourd’hui directeur exécutif du Cuban Liberty Council, organisation qui réunit les éléments les plus fanatiques de la mafia miamienne (plusieurs d’entre eux avec leur passé de collaborateur de la CIA) qui ont appuyé, financé et approvisionné durant des décennies les opérations criminelles de Posada.

UNE ATTAQUE CONTRE DES PÊCHEURS

Un autre terroriste reconnu faisait également partie du groupe reçu par le président des États-Unis : Eleno Oviedo Alvarez, arrêté à Cuba le 21 février 1963, avec d’autres membres d’un commando terroriste (Ermelio Viera Mollinedo, Domingo Martinez Cardenas, Rafael Santana Alvarez, Juan Reyes Morales, Juan et Armando Morales Pascual et Agustin Viscaino Pino) quand ils débarquaient des armes et des munitions sur les côtes cubaines.

Plusieurs des détenus déclarèrent ensuite avoir participé à une attaque d’embarcations de pêche appartenant à la coopérative de Cardenas, Matanzas, survenue une semaine auparavant, dans laquelle ont été blessés les pêcheurs Armando et Ramon Lopez Ruiz. Les agresseurs ont conduit les deux embarcations jusqu’à Elbow Key, aux Bahamas, où les blessés ont été abandonnés à leur sort.

Parmi les invités de Bush, on distinguait aussi l’entrepreneur musical Emilio Estefan, actionnaire de Bacardi qui a financé des actes terroristes au Nicaragua, en Angola et à Cuba. Avec la chanteuse Gloria Estefan, il a parrainé généreusement des organisations comme Hermanos al Rescate, dirigé par le terroriste José Basulto qui a été membre de l’Opération 40 de la CIA aux côtés de Luis Posada Carriles.

«  La réunion s’est produite aux environs de 11h30 et a duré quelque 45 minutes », a rapporté le Nuevo Herald en précisant que « l’on n’a pas parlé de l’activiste anti-castriste Luis Posada Carriles, détenu à El Paso, Texas ».

Jean-Guy ALLARD

www.granma.cu

Liens Bush-Posada : la preuve par le Sénat

Radio Habane Cuba, 07.05.2005.

Le monde entier sait que Posada Carriles, un des pires terroristes de notre temps se trouve aux Etats-Unis où il a demandé ni plus ni moins que l’asile politique ! Mais s’il est bien connu des Cubains - il a fait exploser en plein vol un avion de notre compagnie aérienne en 1976, plongeant le pays dans la consternation - il l’est aussi de la famille Bush. Ce document du Sénat étasunien qui date de septembre 88 le prouve. Nous vous l’offrons.

Tom Harkin, sénateur démocrate de l’Indiana depuis 1984 est intervenu au cours d’une des sessions de septembre 88 portant sur le scandale Iran-contras, c’est-à -dire sur l’affaire des ventes illégales d’armes à l’Iran qui permettaient de financer les bandes armées de la contre révolution nicaraguayenne.

Il a alors demandé au Vice-président Bush père d’expliquer tout ce qu’il savait sur Posada et les raisons qui l’avaient amené à ne rien faire contre lui.


Voici la traduction du Compte rendu de session du Sénat


Compte rendu du 7 septembre 1988

Congrès 100, Seconde session

Compte rendu 134 S 13037
Réf. : Vol. 134 No 131


M. Harkin (Sénateur démocrate de l’Indiana) : " M. le Président, au moment où le peuple étasunien se prépare à prendre une décision finale au sujet des deux candidats à la présidence, il semble bon de connaître quelle est la position des candidats au sujet d’importantes questions politiques.

En tête de liste doit figurer la question du terrorisme international et les actions décidées par les candidats contre des terroristes internationaux notoires.

Pour cette raison, les électeurs étasuniens ont droit à des réponses de Georges Bush à certaines questions difficiles sur leur relations et celle du bureau du Vice-président avec un terroriste connu, Luis Posada Carriles.

Question 1 : M. Bush, que savez-vous de Luis Posada ?

Luis Posada, aussi connu sous le nom de Ramon Medina a été assistant du Chef de la logistique de Félix Rodriguez qui, de 1985 à 1986, a dirigé une opération secrète de la Maison Blanche qui était organisée depuis la base d’Ilopango au Salvador pour transporter des armes pour les Contras (nicaraguayens).

Posada qui a été identifié par Rodriguez lui-même au cours des audiences sur l’affaire Iran-contras, a passé 10 ans dans une prison vénézuélienne parce qu’il avait fait exploser un avion de Cubana, entraînant dans la mort 73 personnes en 1976. Après s’être évadé, Posada a retrouvé son camarade de la Baie des Cochons, Félix Rodriguez et il a pris le nom de Ramon Medina pour son travail à Ilopango.

Question 2 : Que sait le conseiller de sécurité nationale, Donald Gregg, sur Posada Carriles et lui avez-vous posé à un moment ou un autre une question sur lui ?

Don Gregg, conseiller de Sécurité Nationale du Vice-président (Bush), était le conseiller de la CIA de Féliz Rodriguez au cours de la guerre du Viêt-nam et il a aidé à placer Rodriguez au Salvador comme assesseur en lutte contre la guérilla en 1984. Moins d’un an après, le Lieutenant colonel Ollie North a recruté Rodriguez pour diriger les opérations secrètes de remise d’armes aux contras qui avaient leur base à Ilopango.

A la fin de 1985, Rodriguez avait aidé à préparer l’arrivée de Luis Posada à la base aérienne d’Ilopango au Salvador.

Donc, je demande, M. le Président : Pouvons-nous vraiment croire que Don Gregg n’a jamais posé de question à son ex-collègue de la CIA Félix Rodriguez sur les opérations secrètes de remise d’armes ou au sujet du camarade de Rodriguez, le terroriste international Luis Posada ?

Question 3 : M. Bush, au cours de vos nombreuses réunions avec Félix Rodriguez auquel vous vous êtes référé comme à un " bon ami ", vous ne lui avez jamais posé de questions sur ses associés et vous n’avez jamais voulu savoir s’il employait ou non Posada ?

Les aides de Bush reconnaissent que Rodriguez a eu des contacts réguliers avec le bureau du Vice-président. A trois occasions différentes, le vice-président s’est réuni avec Rodriguez au moment où celui-ci dirigeait l’opération secrète de remise des armes aux Contras au cours de la période pendant laquelle le Congrès a interdit l’aide militaire aux Contras entre 1984 et 1986.

Dans un mémorandum de Don Gregg lui-même au Vice-président pour la réunion du 1er mai 1986 avec Félix Rodriguez, il est fait mention d’une information sur le " réaprovisionnement des Contras " comme un des points de la réunion.

Devons-nous croire que ni vous ni votre conseiller pour la Sécurité Nationale, Don Gregg qui a été pendant de longues années associé à Rodriguez, n’a jamais posé à celui-ci de question sur ses associés à Ilopango, sur les personnes avec lesquelles il travaillait, ne lui a jamais demandé qui étaient certaines des personnes qui l’aidaient à Ilopango ? Bien entendu, ils ne lui ont jamais rien demandé à propos de Luis Posada.

Question 4 : M. Bush, Lorsque vous étiez directeur de la CIA en 1976, avez-vous enquêté sur le rôle joué par Posada et les autres Cubains dans l’attentat contre l’avion de Cubana ?

Bush était directeur de la CIA lorsque l’attentat de l’avion a eu lieu - comme je l’ai dit, il a fait 73 morts - et il s’y est particulièrement intéressé ainsi qu’à une série d’attentats anti-castristes qui ont bouleversé le continent au cours de cette année, 1976.

L’attentat de 1976 contre l’avion, selon des fonctionnaires fédéraux de Miami, a été réalisé par une coalition de groupes paramilitaires anti-castristes qui se font appeler Coordination des Organisations révolutionnaires Unis ou CORU. La CORU a été impliquée dans une série d’attentats et d’assassinats aux Etats-Unis et en Amérique Latine, y compris l’attentat à la bombe du 21 septembre 1976 contre le dirigeant chilien en exil, Orlando Letelier à Washington. Il a eu lieu ici même, dans le district fédéral de Washington, bien entendu, Orlando Letelier et une jeune Étasunienne qui se trouvait dans la voiture avec lui, sont morts.

En ce qui concerne la vague d’attentats, Bush a réalisé en tant que directeur de la CIA, un voyage de fin de semaine début novembre à Miami avec un fonctionnaire du FBI pour, selon ce qui a été dit, enquêter sur le lien des Cubains avec les attentats contre l’avion et contre Letelier, ici à Washington. Posada était non seulement membre du CORU, mais il avait eu un contrat avec la CIA jusqu’en 1975.

Selon les documents de la CIA elle-même, Posada, connu comme un expert " en démolition " a travaillé pratiquement à temps complet pour la CIA depuis l’invasion de la Baie des Cochons d’avril 1961 à 1967.

Il a occupé un poste important dans les services spéciaux vénézuéliens au sein desquels il a continué à travailler comme informateur de la CIA jusqu’à juin 1974.

La réponse réelle est, compte tenu des liens passés de Posada avec la CIA, de la connaissance qu’avait CIA du rapport entre les Cubains et l’attentat de l’avion de ligne ainsi que l’attentat de 1976 contre Letelier, pourquoi, en tant que directeur de la CIA, n’avez-vous pas eu connaissance de l’existence de Posada à ce moment-là  ? Pourquoi aucune action n’a-t-elle été décidée ?

Question 5 et 6 : Pourquoi, M. Bush, après que la presse eut annoncé en octobre 1986 que Posada, le terroriste international responsable de l’attentat contre l’avion de ligne en 1976, était la même personne que celui qui travaillait avec votre " bon ami " Félix Rodriguez à Ilopango, n’avez-vous pas enquêté sur ces accusations ? Pourquoi la Force de choc pour combattre le terrorisme que vous dirigiez n’a-t-elle pas enquêté sur les accusations à propos des liens entre Posada et l’opération secrète d’approvisionnement des Contras ?

M. le Vice-président, dans un rapport de 1986 de votre Force de Choc pour combattre le terrorisme, vous définissiez la politique des Etats-Unis sur le terrorisme comme " forte et résolue " et, plus loin, vous écriviez que " nous nous opposons fermement au terrorisme sous toutes ses formes et où qu’il ait lieu. "

Mais, en novembre 1986, l’agence de presse UPI, l’AP, Newsweek, le Miami Herald, le Christian Science Monitor et le Washington Post ont révélé que le Ramon Medina identifié par Eugene Hasenfus comme étant l’assistant principal de Félix Rodriguez à Ilopango, était Luis Posada, le terroriste international. Néanmoins, rien n’a été fait.

Le lien Medina-Posada a été confirmé par Félix Rodriguez dans son témoignage du 28 mai 1987 devant la commission Iran-Contras.

Néanmoins, lorsque le rôle de Posada a été rendu public à la fin 1986, Don Gregg, conseiller de Sécurité nationale du Vice-président, a dit que George Bush qui avait été désigné par le Président pour diriger la politique de l’administration contre le terrorisme international " n’a pas accordé une grande attention " aux informations données par la presse et n’a fait aucune enquête après que les journalistes lui eurent posé des questions sur les liens existant entre le fugitif et Rodriguez.

Un terroriste international qui fait exploser en plein vol un avion de ligne, qui assassine 73 personnes, qui s’évade de prison, se retrouve à Ilopango, comme assistant de Félix Rodriguez, son vieil ami de la CIA, participant à une opération illégale pour réapprovisioner les Contras. Néanmoins, le Vice-président a dit qu’il n’avait pas prêté une grande attention aux informations données par la presse - pas une information unique, mais des articles de l’UPI, l’AP, Newsweek, le Miami Herald, le Christian Science Monitor et le Washington Post.

En ce qui concerne le conseiller de Sécurité nationale du Vice-président, Don Gregg, dit-il " je ne savais pas quand était apparues les accusations contre Posada Carriles et je ne leur ai pas prêté attention. "

Permettez-moi de le répéter. Malgré les nombreuses informations données et enquêtes menées par la presse en octobre et novembre 1986, le Vice-président qui dirigeait la Force de choc spéciale du Président pour la lutte contre le terrorisme international, n’a même pas pris la peine de demander ni à Félix Rodriguez, qu’il qualifie de bon ami, ni à son propre conseiller de Sécurité nationale de mener une enquête sur les gens liés à l’ex-associé de la CIA de M. Gregg au sujet de l’assistant principal de Rodriguez à Ilopango, M. Luis Posada.

Ou bien M. Gregg et M. Bush ne nous disent pas tout au sujet de ce qu’ils savaient sur l’opération Rodriguez-Posada à Ilopango ou le Vice-président assurait très mal le travail qu’il effectuait pour le Président en tant qu’homme clef sur la question du terrorisme international. Si M. Posada, qui était un proche camarade de travail d’un associé proche du Vice-président et une personne en rapport depuis longtemps avec le conseiller de sécurité national de M. Bush, a pu passer au travers du filtre de la Force spéciale chargée du terrorisme du Vice-président, nous avons tout lieu de nous demander sur quels autres terroristes internationaux le Vice-président ne s’est pas donné la peine d’enquêter.

Ce qui m’amène à ma dernière question pour M. Bush : Quelle est votre politique envers le terrorisme international ?

Vous affirmez que l’administration Regan-Bush s’est opposée au " terrorisme sous toutes ses formes et où qu’il se produise ". Il semble que vous considérez certains types de terrorisme international comme moins dangeureux ou, pour le moins, moins dignes de faire l’objet d’une enquête que d’autres.

Le cas de Posada démontre que vous n’avez pas pris la peine d’utiliser vos bureaux et votre Force spéciale pour le terrorisme international pour enquêter sur les activités d’un terroriste international connu. Cela est-il dû, M. le Vice-président aux liens de Posada avec votre " bon ami " Félix Rodriguez ? Ou cela a-t-il été dû au rôle joué par Posada dans l’organisation de l’opération d’approvisionnement de la Contra depuis la base d’Ilopango ? Ou cela a-t-il été dû aux liens passés de Posada avec la CIA que vous avez dirigée à la moitié des années 70 ?

Que nous révèle cela de votre opposition, M. le Vice-président, à d’autres terroristes ou à d’autres figures internationales impliquées dans des activités illégales comme la drogue ?

M. le Vice-président, je crois que c’est un dilemme : Il est dur de lutter contre le terrorisme lorsque les terroristes sont des amis d’un de vos " bons amis " et sont partie prenante d’une opération illégale qui a lieu sous votre nez.

M. le Président, le peuple nord-américain mérite un compte rendu complet de M. Bush et du bureau du Vice-président au sujet de ce qu’il savaient à propos du rôle de Luis Posada dans l’opération secrète de ravitaillement de la Contra et de la raison pour laquelle M. Bush n’a pas pris la peine d’avoir recours à ses services pour enquêter sur les accusations à propos des liens de Posada avec cette opération de ravitaillement et Félix Rodriguez, y compris après que la presse en eut parlé à la fin 1986.

Comme chef de la Force de choc du Président sur le terrorisme international, M. le Vice-président, vous auriez dû faire le serment - la promesse- d’en finir avec tous les terroristes quelle que soit leur obédience.

M. le Vice-président, vous devez confesser tout ce que vous savez au peuple nord-américain et expliquer où vous étiez à la fin 86 quand le lien avec Posada a été rendu public.

Vous devez cela aux électeurs des Etats-Unis ; afin de confirmer votre engagement contre le terrorisme en reprenant votre promesse d’en extirper les racines, d’enquêter et d’en finir avec le terrorisme international où qu’il ait lieu, le premier pas est de confesser tout ce que vous savez sur Posada Carriles, le terroriste international.

www.radiohc.cu/homefra.htm

Une figure de l’anticastrisme a collaboré avec la CIA

AFP, Miami, Floride, 11.05.2005.

Luis Posada Carriles, 77 ans, une figure de l’anticastrisme, a collaboré pendant au moins 10 ans avec la CIA et est l’un des auteurs de l’attentat contre un avion cubain qui a fait 73 morts en 1976, selon des documents d’archives rendus publics mercredi (bien mercredi) aux États-Unis.

Posada Carriles, qui serait déjà sur le sol américain, a demandé officiellement à la mi-avril l’asile politique à ce pays, une requête qui embarrasse l’administration Bush.

Ancien du débarquement avorté de la Baie des cochons en 1961, Posada Carriles avait été grâcié en 2004 par le Panama où il purgeait une peine de huit ans de réclusion avec trois complices notamment, pour tentative d’attentat contre le président cubain Fidel Castro lors du sommet ibéro-américain de novembre 2000.

Caracas souhaite également le juger pour sa participation supposée à l’attentat qui a conduit à l’explosion en vol d’un avion de la Cubana de Aviacion en 1976, faisant 73 morts. L’appareil assurait la liaison La Barbade-La Havane. Posada Carriles, qui nie toute
implication dans cet attentat, s’était évadé d’une prison vénézuélienne en 1985 alors que son cas était en appel.

Or, des documents d’archives rendus publics par l’université George Washington et obtenus à Miami ont semblé confirmer ce lien. Selon un document du FBI (Police fédérale) du 3 novembre 1976, Posada Carriles discutait de l’attaque dans un bar de Caracas au sein d’un groupe. Un autre document du FBI daté du 7 octobre 1976, le lendemain de l’attentat, cite un informateur confirmant qu’il préparait l’attaque.

D’autres documents indiquent que Posada recevait de la CIA 300 dollars par mois dans les années 1960, et a collaboré avec l’Agence de 1965 à juin 1976.

Fidel Castro a appelé mardi soir à la tenue d’une manifestation de masse la semaine prochaine contre la façon dont les États-Unis gèrent le cas de Posada. « Tout le monde sait qu’il est à Miami », a déclaré le président cubain, en accusant les autorités américaines de le protéger.

« Je pense qu’il est juste de dire que nous ne savons pas où il se trouve à l’heure actuelle », a déclaré lundi le porte-parole du département d’État, Tom Casey.

Mardi, le New York Times a appelé dans un éditorial les États-Unis à ne pas accorder l’asile politique à Posada Carriles, en exigeant de l’administration qu’elle n’applique pas la politique du deux poids deux mesures dans les affaires terroristes.

« Il (Posada) devrait être arrêté et extradé pour être traduit devant la justice, non seulement pour l’attaque de l’avion, mais aussi pour d’autres attaques terroristes qu’il a reconnu avoir planifiées, dont une qui a tué en 1997 un homme d’affaires italien à La Havane (Fabio de Celmo) », a ajouté le quotidien.

[Il est aussi accusé de la participation dans l’assassinat de l’ex-chancelier chilien Orlando Letelier,en 1976 à Washington. Jéssica ]

www.cyberpresse.ca/monde

Le terroriste anti-castriste qui embarrasse Washington

RFI, de notre correspondante à la Havane, 18.05.2005.

Depuis un mois, Fidel Castro ne parle plus que de Luis Posada Carriles, un exilé cubain accusé de terrorisme contre l’île, qui vient de demander l’asile politique aux Etats-Unis. Une affaire délicate pour Washington, qui met à l’épreuve la crédibilité de son discours de lutte contre le terrorisme.

En décidant finalement d’arrêter Luis Posada Carriles mardi après-midi, Washington a mis fin à six semaines d’un silence embarrassé, que La Havane n’a eu aucun mal à dénoncer comme un aveu de complicité. Le dénouement -provisoire- de cette affaire (les services d’immigration américains ont maintenant 48 heures pour décider du statut du détenu) a donc eu lieu quelques heures à peine après le défilé massif des Havanais sur le Malecón, le boulevard du front de mer de la capitale cubaine.

Convoqués par leur gouvernement à une « marche historique pour la justice et contre le terrorisme », les Cubains ont été plus d’un million selon les autorités à reprendre des slogans réclamant « justice et non vengeance », devant la section d’intérêts américaine. Une marche ininterrompue qui a déroulé la file de ses participants pendant plusieurs heures, lancée par un bref discours du président cubain en personne à 8h du matin.

Car depuis la mi-avril, Fidel Castro n’a cessé de parler de Luis Posada Carriles dans ses longs discours retransmis en direct à la télévision, quasi quotidiennement depuis deux mois. Mais les Cubains connaissent le nom de cet exilé depuis longtemps. Presque du même âge que le Comandante, Luis Posada Carriles, né en 1928 dans le centre de Cuba, a dédié les quarante-cinq dernières années à lutter de façon violente contre le régime castriste.

Tentative d’assassinat de Fidel Castro

Entraîné par l’armée américaine pour participer à l’opération de la baie des Cochons en 1961, il ne débarquera finalement pas sur l’île. Mais il travaillera pour la CIA dans les années 60, avant de s’installer au Venezuela, tout en restant en contact avec les exilés cubains de Miami. En octobre 1976, un avion de ligne cubain, qui relie Caracas à La Havane, explose en plein vol, faisant 73 victimes. Des documents du FBI et de la CIA, qui viennent d’être déclassifiés la semaine dernière, le mettent directement en cause dans cet attentat. Il avait déjà été arrêté pour cela à l’époque : emprisonné pendant neuf ans, en attente du jugement d’appel, il s’était échappé en 1985, et avait gagné l’Amérique centrale.

C’est en 1997 que les Cubains entendent parler de lui à nouveau, au moment d’une série d’attentats contre des hôtels de l’île communiste, qui commence alors à s’ouvrir au tourisme. Un jeune vacancier italien est tué. « Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment » aurait dit à son égard Luis Posada Carriles, qui a revendiqué la paternité de ces attentats dans une interview au New York Times, avant de se rétracter.

En décembre 2000, Luis Posada Carriles est arrêté à Panama, en compagnie de trois autres anticastristes notoires. Ils sont accusés d’avoir voulu assassiner Fidel Castro, qui devait y tenir un discours. Condamné à huit ans de prison, il est finalement gracié dans des circonstances étonnantes par la présidente sortante du Panama, Mireya Moscoso, en août 2004. Il avait, depuis lors,disparu, jusqu’à son entrée illégale sur le sol américain, fin mars, et sa demande d’asile politique, en tant qu’ancien membre de la CIA.

Cette réapparition a été l’occasion pour La Havane de dénoncer publiquement le terrorisme dont l’île a été victime depuis la révolution de 1959. Selon des chiffres du gouvernement cubain, plus de 3 400 personnes auraient trouvé la mort dans des opérations violentes anti-castristes depuis cette date.

« Le pire terroriste du continent »

Au moment où l’administration américaine fait de la lutte contre le terrorisme la priorité de sa politique extérieure, le cas de cet exilé cubain s’avère embarrassant pour Washington. En témoigne le silence des autorités américaines pendant six longues semaines, face aux dénonciations quotidiennes venues de La Havane et de Caracas.

Aux Etats-Unis même, les critiques commencent à s’élever : c’est « un test pour la définition américaine du terrorisme », titrait la une du New York Times début mai, dans un long article sur Posada Carriles exhortant l’administration Bush à ne pas lui accorder l’asile politique.

Le journal résumait les trois options des autorités : lui accorder l’asile, au risque de décrédibiliser fortement son discours contre le terrorisme ; le juger aux Etats-Unis, au risque de se mettre à dos la communauté cubano-américaine de Floride, un lobby politique important pour les Républicains ; ou l’extrader vers le Venezuela, mais avec le risque d’offrir de cette façon une victoire politique à Fidel Castro et Hugo Chavez, tous deux ennemis déclarés de Washington.

En effet, le Venezuela a officiellement demandé l’extradition de Posada Carriles, dans le cadre du procès inachevé sur l’explosion de l’avion cubain. Les Etats-Unis ont un accord d’extradition avec Caracas, mais, peu après l’arrestation du terroriste cubain, les services d’immigration ont fait savoir qu’ils n’ont pas l’intention de l’extrader vers Cuba, ni vers un pays « qui agit comme intermédiaire de l’île ». Cette allusion directe au Venezuela laisse planer l’incertitude sur le sort du « pire terroriste du continent », comme le désigne habituellement Fidel Castro dans ses discours récents.

Sara Roumette

http://rfi.fr

Les autorités américaines interpellent un exilé cubain sur fond de manifestation monstre à La Havane.

AP, La Havane, 17 mai 2005.

Miami - Les autorités américaines ont interpellé mardi un exilé cubain, Luis Posada Carriles, qui avait demandé l’asile politique aux Etats-Unis, mais qui est accusé par Cuba et le Venezuela d’être impliqué dans un attentat meurtrier contre un avion de ligne cubain en 1976.

L’interpellation de Luis Posada Carriles, un ancien agent de la CIA âgé aujourd’hui de 77 ans, a été annoncée alors que se déroulait à La Havane une manifestation monstre à l’initiative de Fidel Castro pour exiger précisément l’arrestation de cet exilé, vieil ennemi du Lider Maximo.

Des centaines de milliers de personnes ont en effet défilé devant la mission américaine dans la capitale cubaine dans une démonstration de force inégalée depuis l’affaire Elian, du nom de cet enfant cubain dont la famille se disputait la garde en 2000.

Posada a été placé en garde à vue par les services américains de l’immigration, a annoncé le département fédéral de la Sécurité intérieure dans un communiqué, sans dire ce que les autorités américaines avaient l’intention de faire de lui.

Toutefois, Washington s’est fixé pour règle de ne pas extrader une personne recherchée vers Cuba ou vers tout autre pays qui agirait en son nom. Le département de la Sécurité intérieure a 48 heures pour déterminer le statut de Posada au titre de l’immigration.

Posada est arrivé aux Etats-Unis en mars dernier et, peu après, a fait une demande d’asile politique dans ce pays. La semaine dernière, le Venezuela a formellement demandé l’extradition de Posada pour son implication présumée dans l’explosion en vol d’un avion de ligne cubain, attentat qui avait fait 73 morts, dont l’équipe cubaine d’escrime, au large de la Barbade, il y a 29 ans.

Posada s’était échappé d’une prison vénézuélienne en 1985 alors que le procureur s’apprêtait à faire appel de son second acquittement dans cette affaire. Depuis cette évasion, on avait perdu sa trace. Jusqu’à sa réapparition en mars dernier à Miami (Floride), fief des exilés cubains.

Mardi, avant son interpellation, Posada avait accordé plusieurs interviews dans lesquelles il avait annoncé son intention de renoncer à sa demande d’asile et de quitter les Etats-Unis pour un autre pays.

Lorsque sa demande d’asile avait été connue, Fidel Castro s’était empressé de dénoncer l’hypocrisie des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. C’est sous ce slogan qu’il a réuni mardi à La Havane des centaines de milliers de Cubains qui ont défilé pendant plus de quatre heures.

"Ce n’est pas une marche contre le peuple des Etats-Unis", a déclaré mardi Fidel Castro, vêtu de son traditionnel uniforme kaki. "C’est une marche contre le terrorisme, en faveur de la vie et de la paix."

Les USA ont caché de l’information sur l’attentat contre l’avion cubain.

Granma, 17.05.2005.

Le président Fidel Castro a accusé hier le gouvernement des Etats-Unis de connivence avec le terrorisme, en taisant des informations sur le sabotage d’un avion cubain face aux côtes cubaines, le 6 octobre 1976.

Le lendemain de cette action criminelle, le FBI et la CIA connaissaient les auteurs matériels et intellectuels du sabotage, selon un document lu par le président Fidel Castro durant con allocution spéciale de ce jeudi.

Un des 14 matériels déclassés et divulgués il y a deux jours par les Archives de Sécurité nationale de l’Université George Washington, précise qu’une source du FBI à Caracas a cité les noms et les circonstances de la préparation de l’attentat.

« La source a dit être convaincue que Luis Posada Carriles et Orlando Bosch avaient été les artisans du sabotage de l’avion », a indiqué Fidel, qui a en outre mentionné les noms des mercenaires Hernan Ricardo et Freddy Lugo, qui ont posé la bombe dans l’avion.

Tout ce que l’on sait aujourd’hui aurait pu être connu le lendemain de la monstrueuse action, s’ils n’avaient pas archivé et caché l’information. Ricardo Alarcon, président du Parlement cubain, a rappelé des faits survenus après l’attentat, par exemple l’arrestation des deux Vénézuéliens à Trinité-et-Tobago, et la manière dont ceux-ci se sont rendus à l’ambassade US dans ce pays avec le nom et le numéro de téléphone de l’un de ses fonctionnaires.

Posada Carriles leur avait donné ce numéro, qui était leur employeur. Ni Posada ni Bosch n’avaient encore été arrêtés à Caracas, et déjà le FBI et la CIA étaient au courant de tout, a indiqué Alarcon, précisant que Trinité-et-Tobago demanda de l’aide et de l’information et que les Etats-Unis les lui refusèrent.

C’est maintenant que ces documents sont connus, ils ont été déclassés en 1983, mais c’est seulement maintenant qu’ils voient le jour, suite à une demande des Archives de Sécurité et tous prouvent l’essence terroriste de Posada Carriles et Bosch, outre le pharisaïsme des autorités nord-américaines, a commenté Alarcon.

Fidel a qualifié Bush père de grand-père du monstre, puisqu’il était directeur de la CIA au moment où survinrent les faits, et c’est lui - malgré l’ opposition du procureur général adjoint des USA - qui lui accorda le droit de séjour à Bosch dans ce pays et ensuite la grâce.

Nous allons voir maintenant si Bush fils fait la même choses avec l’autre, a indiqué Fidel, faisant allusion à l’entrée illégale de Posada Carriles aux Etats-Unis, à sa demande d’asile politique et au silence des autorités de ce pays. Le document insiste sur les détails de la préparation de l’attentat et montre qu’il y eut deux réunions dans un hôtel de Caracas, avec la participation des terroristes Posada Carriles, Frank Castro, Gustavo Castillo et Ricardo « Monkey » Morales.

Quelques personnages du gouvernement vénézuélien sont aussi impliquées, et si Posada et Bosch commencent à parler nous aurons notre propre Watergate, indique la source du FBI.

Dans son intervention au Palais des Congrès de La Havane, Fidel a cité d’autres rapports déclassés qui précisent que jusqu’en juin 1976 posada est resté en contact avec la CIA, dont il a été un agent en service actif depuis 1965, même si ses liens avec l’agence datent de 1961.

Le 10 juin 1976 marque précisément le dernier contact « fortuit » de cette agence avec son agent, et par un effet du hasard le lendemain était créé à Saint-Domingue la CORU, définie par le FBI lui-même comme une « organisation terroriste anticastriste qui a revendiqué des attaques à la bombe », a indiqué le président cubain.

Il est évident, a poursuivi le chef de la Révolution, que la communauté d’intelligence a eu vent des plans d’attentats aux Etats-Unis ou dans d’autres pays, et que ces informations n’ont jamais été utilisées pour neutraliser les groupes terroristes ou les empêcher d’agir.

Fidel a repris le thème de celui qu’il a appelé le « bandit furibond », John Bolton, que le gouvernement Bush essaie de faire accepter moyennant le maximum de pressions comme ambassadeur nord-américains à l’ONU.

A ce sujet Felipe Pérez Roque, ministre de l’Extérieur de Cuba, a signalé que depuis le 7 mars, date à laquelle Bolton a été proposé par le président Bush pour occuper cette fonction, cette désignation est la plus controversée de son second mandat.

Au total, 102 ex-ambassadeurs de ce pays ont signé une lettre s’opposant à cette nomination, qui en avril n’a pas été approuvée en raison des doutes et des inquiétudes que suscitait la carrière de Bolton.

Aujourd’hui le Comité des Relations extérieures du Sénat, après cinq heures de débat et sans accord final, a décision de remettre l’affaire au Sénat, sans recommandation, ce qui est considéré par les spécialistes comme une défaite politique pour Gorge W. Bush, a dit le ministre de l’Extérieur.

Le monde se rend compte de la mentalité nazi-fasciste et mensongère de ce gouvernement, a poursuivi Fidel, ajoutant que les énormités que dénonce la presse font l’objet de débats, ce qui prouve l’incapacité de cette administration.

Finalement, il a lu un article de l’avocat José Pertierra, publié dans le journal cubain Juventud Rebelde, où il est démontré que le président des Etats-Unis doit rendre des comptes dans le cas de Posada Carriles, qui depuis plusieurs semaines se trouve illégalement aux Etats-Unis.

Pratiquement tous les médias des Etats-Unis et d’autres pays reconnaissent que Posada Carriles est un terroriste, a indiqué Fidel.

CETTE BATAILLE EST AUSSI LA BATAILLE POUR LE RETOUR DES CINQ

Le président cubain a assuré que la bataille contre le terrorisme est aussi la bataille pour le retour des Cinq injustement emprisonnés aux Etats-Unis. Il se référait à René Gonzalez, Gerardo Hernandez, Ramon Labañino, Fernando Gonzalez et Antonio Guerrero, arrêtés pour avoir combattu le terrorisme. Il s’ est déclaré convaincu qu’un jour le peuple nord-américain soutiendra la cause de ces combattants pour la liberté, afin qu’ils soient remis en liberté et retrouvent leur patrie.

A propos de la marche qui aura lieu le 17 mai devant le Bureau des Intérêts des Etats-Unis à La Havane pour exiger que justice soit faite et condamner le terrorisme, Fidel a dit que ce jour-là le peuple parcourra les kilomètres nécessaires pour que les Cinq recouvrent la liberté.

Dans la mesure où les mensonges de l’empire seront éventés et que les calomnies et les faussetés brandies contre les patriotes cubains seront démasquées, le jour de la libération de ces cinq compatriotes sera plus proche.

POSADA EN CIENFUEGOS

« Voici les empreintes de Johnny Bambusio ! »

Et cela tue ?, demande l’éboueur marchant à côté de sa charrette au jeune Luis qui déambule au milieu de la route avec sa carabine de calibre 22.

Il ne fallait pas poser cette question à ce garçon que l’on disait bravache.

Celui-ci a répondu par l’affirmative, s’est arrêté devant la mule qui tirait la charrette et lui a tiré un projectile à la tête qui l’a tué sur le coup. Ce geste stupide de Luis Faustino Posada Carriles devait coûter 80 pesos au père de ce fils crâneur.

Une enquête menée à Cienfuegos, avec témoignages de voisins et examen d’archives, révèle divers aspects jusqu’alors inconnus de la personnalité d’un individu que la CIA, dans le cadre de ses opérations pour détruire la Révolution cubaine, sélectionnera pour faire partie de l’équipe de tueurs de la sinistre Opération 40.

L’incident de la mule n’était pas le premier par lequel Luis Nicolas Posada Gonzalez, homme honorable propriétaire d’une petite librairie. Constatait les dangereuses manies de son premier rejeton.

Né le 15 février 1928, dans la maison familiale du 195, rue Tacon, à Cienfuegos, le petit Luis, depuis l’âge de 9 ans, capturait des lézards qu’il tuait ensuite avec une carabine.

A 15 ans, il se consacrait à tirer depuis le toit de sa demeure sur les chats des voisins avec son arme de calibre 22.

A une occasion, toujours depuis ce toit, il a tué le perroquet d’un voisin qui se balançait sur son perchoir.

"CHIMISTE" ET FUMIGATEUR

Posada a fait son cours primaire dans des institutions régies par les jésuites et les dominicains. Il a ensuite fait son secondaire et suivi un cours de "chimiste du sucre" dans une institution des dominicains qui lui permettra ensuite de se prétendre "chimiste" de profession.

A peine âgé de 18 ans, Luis Posada Carriles a travaillé dans une distillerie de la Centrale sucrière San Agustin, dans la municipalité de Santa Isabel de las Lajas. Il portait alors un revolver Colt de calibre .38 et terrorisait ses compagnons de travail.

Avec la fin de la Seconde guerre mondiale, un an plus tard, les affaires de l’entreprise se sont évanouies et Posada a perdu son premier emploi. Chômeur durant presque cinq ans, quelque peu fainéant et coureur, selon plusieurs témoignages, il fréquentait la clientèle de fils à papa du Yacht Club de Cienfuegos où il se liera aux politicards qui appuyaient le dictateur Fulgencio Batista.

Il visite alors les salles de boxe où, après les combats, il provoque les gagnants. Ce qui lui vaut de dures leçons.

A plusieurs occasions, il se trouve mêlé à des bagarres de bars. Une d’elles le mène devant un tribunal pour avoir défiguré un chauffeur d’omnibus. Ses amitiés batistiennes lui éviteront un procès.

Profondément raciste, il détestait particulièrement les asiatiques au point où il se promenait dans les rues en distribuant des gifles aux Chinois qu’il croisait.

Il finit par trouver un poste de fumigateur au début des années 50, auprès d’une entreprise appelée CEFI appartenant au propriétaire de l’hôtel La Paloma. Il conduisait alors une voiture avec laquelle il visitait les commerces pour proposer ses services.

Luis Posada Carriles continuera à travailler comme fumigateur durant plus de cinq ans. Il continue à porter des armes. Ses relations avec le politicard Bebo Llerendi, mari de la cousine du colonel Ugalde Carrillo, chef du service de renseignement militaire (SIM) de la dictature, lui facilitera l’obtention d’une accréditation de ce corps répressif.

Des voisins assurent qu’il possédait aussi une accréditation du BRAC, la Brigade de répression du communisme, créée par Fulgencio Batista avec l’aide des services de renseignement nord-américains. Cela lui permettait de se promener librement avec une arme à feu.

C’est le personnage de Walt Disney, créé en 1942, qui lui vaudra plus tard le surnom de "El Bambi" bien qu’il n’ait rien à voir avec le jeune cerf. Posada se présentait lui-même comme "El Bambi" ou parfois "Johnny Bambusio".

Des témoins racontent comment, à une occasion, dans les toilettes du Yacht Club, il s’était coupé le bout des doigts avec une lame de rasoir pour ensuite tacher le mur et s’écrier : « Voici les empreintes de Johnny Bambusio ! »

AVEC LA BANDE "CIA" DE PHILLIPS ET MORALES

Avec 1959 et le Triomphe de la Révolution, "El Bambi" qui a déjà 31 ans et
est identifié aux sbires batistiens, disparaît en vitesse de Cienfuegos
pour s’installer dans la capitale où il travaille avec l’entreprise
transnationale nord-américaine Firestone...

A La Havane, il se lie aux groupes contre-révolutionnaires orientés par David Atlee Phillips, l’officier CIA qui, sous la couverture de ses affaires, recrute des agents, et David Sanchez Morales, le chef de station "déguisé" en diplomate.

En février 1961, à peine 14 mois après la prise du pouvoir par Fidel et ses barbudos, Posada se réfugie à l’ambassade d’Argentine, alléguant être pourchassé.

Luis Posada Carriles voyagera le 25 de ce mois avec un sauf-conduit à Miami où il s’intègrera au réseau de groupes terroristes que gèrent les services de renseignement nord-américain.

Il se joint à un groupe terroriste appelé Los Halcones Negros de l’Organisation Unidad Revolucionaria dirigée par la CIA où son habileté de tireur lui vaut le nom de code de "El Cazador".

Posada sera vite sélectionné, en vertu de ses caractéristiques, pour faire partie de l’Opération 40, un groupe de tueurs formé par la CIA pour exécuter des tâches "sales" en appui à l’invasion manquée de Playa Giron.

Le groupe finira par exécuter de telles tâches à travers tout le continent. Depuis Buenos Aires jusqu’à ... Washington.

Parmi les recruteurs de la CIA de l’époque se trouve un jeune Texan au "bel" avenir, fils d’un banquier connu pour ses sympathies hitlériennes : George Bush I, digne père de l’actuel président nord-américain, George Bush II.

(Fragment du livre en préparation Welcome Home,

Editorial Capitan San Luis).

Jean-guy ALLARD

www.granma.cu

Conference de presse du 21 Avril à Miami pour demander l’extradition de Posada Carriles.

ANSWER, 21.04.2005.

La coalition A.N.S.W.E.R ( Act Now to Stop War and Racism) a été l’un des principaux organisateurs et participants à cette conférence de presse , organisée pour dénoncer la demande d’asile du dénommé Posada Carriles, supposé etre entré aux EU avec l’aide de ses vieux amis de la Maison Blanche, et de la CIA.

Carriles est arrivé discrètement fin Mars, et ses " supporters" de l’extrème- droite de Miami sont intervenus pour établir une demande d’asile aux EU, puisq’il a été agent de la CIA.

Parmi les organismes de Presse et Télévision présents , Télémundo, Fox TV, l’AFP, la NBC, l’agence Mexicaine Notimex, le Miami Herald, le Sun Sentinel, et Telemiami 21.

Andrés Gomez, coordinateur de la Brigade Antonio Maceo et leader de la Communauté Progressiste de Miami, a ouvert la conférence par ces mots : " Et maintenant, nous avons le "cas" Posada Carriles ! nous voulons rappeler au Président et à toute l’opinion publique de ce pays et du monde que les EU font une priorité de la guerre contre le terrorisme ; pendant combien de temps Bush va-t-il déroger à "sa" logique , et continuer à heberger sur le territoire étasunien des terroristes notoires ? "

Gomez a lancé un appel urgent pour l’arrestation de Posada, affirmant que les autorités étasuniennes savent très bien ou il se trouve.

Gloria La Riva, de la coordination ANSWER, a déclaré que Bush avait déjà reçu 10000 lettres, ainsi que le Congrès ; elle a ajouté : " Miami est la seule ville du monde qui pourrait donner asile à Posada Carriles, mais Miami fait partie des EU et la population des EU, y compris les habitants de Miami, demandent justice pour les victimes des attentats, pour les handicapés, suite à ces attentats. "

Max Lesnik, une personnalité Cubaine reconnue aux EU, ajoute : " nous sommes témoins de ces actes de terrorisme, parce que nous en avons souffert nous- memes". "lorsque je dirigeais la revue Replica, onze bombes ont explosé dans nos bureaux, pas très loin d’ici ; ces bombes ont été placées ici simplement parce que les cubains d’extrème- droite considéraient que nous n’avions pas le droit de nous exprimer ..."

Une déclaration de l’Ordre National des Avocats a été lue : le Président de l’Ordre, Michael Avery, a écrit : ..." le Président Bush a dit que n’importe quel Etat protégeant des terroristes serait complice d’assassinats et aussi coupable de crimes terroristes ; en permettant l’entrée de Posada Carriles et en examinant sa demande d’asile, Bush se rend complice des crimes commis contre Cuba."

Les militants d’ ANSWER ont ensuite rappelé le " palmarès " de Posada Carriles, longue liste d’actes au service du terrorisme anti-cubain.

Ils ont ensuite rappelé que nos cinq camarades cubains, ayant empéché plus de 170 actes terroristes contre Cuba, sont toujours incarcérés aux EU et condamnés à de lourdes peines ; au lieu d’arreter les vrais terroristes, les autorités ont condamné les anti- terroristes !!

ANSWER a indiqué un moyen facile pour faciliter l’envoi de lettres à Bush et au Congrès, et a inclus sur son site www.internationalanswer.org une lettre-type.

info@internationalanswer.org.

( Traduction effectuée, du mieux possible, par Andrée Palol )

ONU : Cuba enjoint Washington de s’expliquer sur la présence de Posada Carriles aux USA.

AIN, La Havane, 26.04.05.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a rappelé que les pays membres sont dans l’obligation d’informer sur l’adoption de mesures contre le terrorisme. Auparavant, Cuba avait enjoint le gouvernement des Etats-Unis, en particulier son président, de préciser s’il est ou non au courant de la présence du terroriste Luis Posada Carriles en territoire US.

Dans une intervention inattendue devant la session publique du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au terrorisme, l’ambassadeur cubain Orlando Requeijo a également exigé que le gouvernement des Etats-Unis informe quel genre de mesures a-t-il pris pour retrouver à Miami le terroriste Posada Carriles, responsable de nombreux attentats à la bombe dont celui qui a coûté la vie aux 73 personnes qui voyageaient dans un avion cubain de passagers, en 1976.

La session publique du Conseil de sécurité de l’ONU sur le terrorisme se consacre toujours au débat sur les activités d’al-Qaeda et du taliban, si bien que la dénonciation cubaine sur la présence du terroriste Posada Carriles dans le territoire même du pays où siège cette instance de l’ONU a surpris les participants, rapporte depuis New York l’agence Prensa Latina.

L’ambassadeur de Cuba a déclaré que le gouvernement de l’île « ne peut pas comprendre » quelles sont les raisons qui empêchent Washington « d’agir ou d’enquêter » sur la présence de Posada Carriles aux USA alors que la résolution 1373 de septembre 2001 engage tous les pays à prendre des mesures effectives pour empêcher la circulation de terroristes, à dénier tout abri à ceux-ci ainsi qu’à ceux qui les protègent et à échanger des informations pouvant contribuer à leur arrestation.

L’ambassadeur Requeijo a rappelé que l’avocat de Posada Carriles a présenté une demande d’asile aux USA en invoquant « les services prêtés aux Etats-Unis pendant plus de 40 ans en tant que membre de la CIA et des forces armées des Etats-Unis ».

Après avoir cité les paroles du président des Etats-Unis George W. Bush, selon lesquelles « si quelqu’un soutient un terroriste, si quelqu’un cache un terroriste, si quelqu’un nourrit un terroriste, il est aussi coupable que les terroristes », le diplomate cubain a estimé que les autorités nord-américaines se trouvent face à un grave dilemme. « Soit elles s’alignent éfinitivement en faveur du terrorisme en protégeant cet individu, soit elles lui portent un coup solide en l’arrêtant et l’extradant au Venezuela », a-t-il précisé.

L’ambassadeur cubain à l’ONU a également appelé la communauté internationale à rester vigilante face à la possibilité que Posada Carriles, qui se trouve actuellement aux USA, soit envoyé maintenant dans un autre pays ou tout simplement « supprimé par des forces internes aux Etats-Unis ».

«  Nous ne voulons pas la mort de ce monsieur, nous voulons que justice soit faite et qu’il paie pour les crimes qu’il a commis pendant sa longue carrière de terroriste », a souligné l’ambassadeur de Cuba devant le Conseil de sécurité.

www.ain.cubaweb.cu

Des pro-castristes demandent à Bush d’arrêter un opposant

AFP, Miami, 21.04.2005.

Des militants pro-castristes ont demandé jeudi au président américain George W. Bush d’arrêter Luis Posada Carriles, un opposant du président cubain Fidel Castro, qu’ils qualifient de terroriste et qui vient de demander l’asile politique aux États-Unis.

à‚gé de 77 ans, M. Posada Carriles est accusé par la Havane d’avoir comploté pour tenter assassiner Fidel Castro et d’avoir préparé des attentats contre plusieurs hôtels à la Havane en 1997. Le Venezuela souhaite également le juger pour sa participation supposée à l’attentat ayant conduit à l’explosion en vol d’un avion de la compagnie Cubana de Aviacion en 1976, provoquant la mort de 73 personnes. M. Posada Carriles s’était évadé d’une prison vénézuélienne en 1985 alors qu’il était jugé en appel.

« Ce n’est pas une question d’idéologie mais une question de terrorisme », a expliqué Max Lesnik, responsable de l’organisation Alianza Martiana, favorable au gouvernement communiste de Cuba.

M. Lesnik estime que M. Posada Carriles doit être arrêté comme tout autre suspect terroriste le serait. « Imaginez Oussama ben Laden se trouvant dans le nord de Miami et demandant l’asile politique », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Des parlementaires américains soutiennent la campagne pour l’arrestation de Carriles, né à Cuba mais ayant la nationalité vénézuélienne.

« Alors que les États Unis combattent le terrorisme à l’étranger, nous ne devons pas accueillir de terroristes chez nous », a déclaré le démocrate Jim McDermott dans une lettre ouverte au département (ministère) de la sécurité intérieure.

M. Posada Carriles a quitté Cuba peu après la prise du pouvoir par Castro en 1959. Il a travaillé avec la CIA pour tenter de renverser son régime puis ceux opposés à Washington en Amérique centrale. Dans les années 1980, il a ainsi combattu aux côtés des Contras contre les Sandinistes au Nicaragua.

www.cyberpresse.ca

( Le titre est pas mal .... )

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Un dissident cubain demande l’asile aux Etats-Unis


AP, Miami, 13.04.2005.

Le dissident cubain Luis Posada Carriles, impliqué dans des tentatives d’assassinat contre Fidel Castro et recherché au Venezuela pour un attentat contre un avion de ligne en 1976, a déposé une demande d’asile politique aux Etats-Unis mercredi, selon son avocat. Cuba et le Venezuela protestent contre une éventuelle réponse positive.

Agé de 77 ans, l’opposant à la double de nationalité cubaine et vénézuélienne a travaillé pendant des années pour la CIA et risque d’être exécuté s’il était renvoyé à Cuba, affirme Me Eduardo Soto, qui ajoute que son client a été acquitté deux fois dans l’attentat contre l’avion cubain au Venezuela.

Luis Posada serait entré aux Etats-Unis il y a environ un mois. Il devrait se montrer au grand jour dans les prochains jours afin d’être entendu par les autorités américaines, d’après Me Soto.

Cuba et le Venezuela, qui ont resserré leurs liens sous la présidence d’Hugo Chavez, ont par avance critiqué l’éventualité de l’accueil de Luis Posada aux Etats-Unis. Fidel Castro a estimé lundi que cela reviendrait à soutenir le terrorisme international. De son côté, le vice-président vénézuélien Jose Vicente Rangel accusait le dissident d’être recherché au Venezuela pour une évasion de prison en 1985 et appelait le président américain George Bush à « être cohérent avec sa politique antiterroriste » et à livrer l’homme à Caracas.

Un responsable américain ayant requis l’anonymat a estimé que, bien qu’aucune accusation criminelle ne pèse sur Luis Posada, il serait extradable vers un pays acceptant de l’accueillir, pour sa participation présumée à des actes terroristes, et notamment à l’attentat contre le vol des Cubana Airlines.

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Grosse colère diplomatique

RFI, de notre correspondante à La Havane, 28.08.2004.

Au terme d’un feuilleton judiciaire et politique, La Havane a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Panama. Cette décision intervient après la grâce accordée par la présidente panaméenne à quatre hommes accusés d’avoir voulu assassiner Fidel Castro en novembre 2000.

Un véritable scénario en plusieurs actes vient de se jouer entre Cuba et le Panama lors des quinze derniers jours. Premier acte : une note diplomatique publiée le 14 août par La Havane. Il y est question de rumeurs concernant la grâce que pourrait accorder la présidente du Panama, Mireya Moscoso, à quatre militants anticastristes emprisonnés au Panama. Le ministère des Affaires étrangères cubain y dénonce « les nombreux crimes commis par ces personnes » et signale que la responsabilité d’une telle démarche « retomberait sur les épaules de la présidente panaméenne », qui doit quitter le pouvoir le 31 août.

Les quatre hommes en question, des exilés cubains âgés de 60 à 76 ans, sont soupçonnés d’avoir projeté un attentat contre Fidel Castro en novembre 2000, alors que celui-ci devait tenir un discours à un sommet ibéro-américain à Panama. Faute de preuves de complot proprement dit, malgré la découverte de plusieurs kilos d’explosifs, Luis Posada Carriles, Gaspar Jiménez, Guillermo Novo et Pedro Remón ont été condamnés pour atteinte à la sécurité publique et falsification de documents, à des peines de sept à huit ans de prison.

Deuxième acte une semaine plus tard, quand La Havane rédige une seconde note diplomatique publiée dans le quotidien national Granma. Cette fois-ci, les autorités castristes préviennent le Panama que la libération des quatre « monstrueux criminels » entraînerait une rupture immédiate des relations diplomatiques entre les deux pays. En guise de réponse, Panama rappelle son ambassadeur à La Havane et annonce que la grâce des anticastristes est désormais à l’étude. Une décision suivie le lendemain par l’expulsion de l’ambassadeur cubain à Panama.

Troisième acte, le mercredi 25 aout, avec l’annonce, dans la soirée, de la grâce des quatre hommes. Le lendemain à l’aube, un avion privé emmène trois d’entre eux à Miami où ils sont accueillis par des dizaines de personnes enthousiastes. Dans l’après-midi, Cuba annonce la rupture des relations diplomatiques « pour un temps indéfini ». Même si la situation semble actuellement des plus tendues, le dernier acte pourrait bien être la réconciliation entre les deux pays, lors de la prise de pouvoir du nouveau président panaméen, le 1er septembre. Martin Torrijos, le fils du général Ricardo Omar Torrijos, qui fut un grand ami de Fidel Castro, a en effet dénoncé publiquement la décision de la présidente, la qualifiant de « regrettable et injustifiable ».

Grâciés pour raisons humanitaires

Les rebondissements de cette affaire et la réaction cubaine s’expliquent car ils touchent à un sujet crucial pour La Havane : les actions violentes exécutées par l’exil cubain depuis 45 ans pour mettre fin au régime castriste. Luis Posada Carriles, considéré comme le chef des quatre anticastristes libérés jeudi, est en effet accusé par le gouvernement cubain d’avoir participé à de nombreux attentats contre l’île communiste et contre son là­der maximo, Fidel Castro.

L’un des attentats imputés à cet homme de 76 ans concerne l’explosion en vol d’un avion de la Cubana de Aviación, en 1976 : 73 personnes avaient trouvé la mort, dont l’équipe féminine d’escrime. Arrêté au Vénézuela dans le cadre de cette affaire, il s’était évadé en 1985 avant de trouver refuge au Salvador. A la fin des années 90, il avait revendiqué la série d’attentats qui avaient visé des installations touristiques de La Havane, en 1997, où un touriste italien avait été tué. Dans une interview accordée en 1998 au New York Times, Luis Posada Carriles avait affirmé avoir reçu son financement de la Fondation nationale Cubano-américaine, une puissante organisation de Floride représentant la partie la plus radicale de l’exil cubain, qui a toujours nié avoir participé à des actions violentes contre l’île.

Lors de son arrestation à Panama en 2000, Cuba avait demandé l’extradition de Luis Posada Carriles, accusé de terrorisme. Elle avait alors été refusée par la même Mireya Moscoso. Jeudi, elle a justifié la grâce présidentielle « pour des raisons humanitaires, car ils pouvaient être extradés vers le Vénézuela ou Cuba, où, j’en suis sûre, ils auraient été tués », a-t-elle ajouté.

En réaction à ces propos, le Vénézuela a rappelé son ambassadeur à Panama, sans toutefois rompre ses relations diplomatiques avec son voisin d’Amérique centrale. Par ailleurs, si trois des Cubains libérés, de nationalité américaine, ont rejoint Miami, personne ne sait où se trouve actuellement le quatrième, leur chef présumé, Luis Posada Carriles.

Sara Roumette

http://rfi.fr

 Source : Cuba Solidarity Project

"Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba,
nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains."

Posada Carriles, terroriste, protégé et hébergé par Bush : « Finis-en avec cette semence avant qu’elle naisse... ! », par Jean-Guy Allard.

Posada Carriles et l’assassinat de Kennedy.<BR>
Mafia, drogues et trafic de personnes. La Connexion Mexico-Posada Carriles.

Bush veut libérer le terroriste et agent de la CIA Luis Posada Carriles : Manifestation géante à la Havane.

[- Washington serait sur le point de mettre en cause trois traités contre le terrorisme.]

Des juristes demandent l’extradition du terroriste cubain Posada Carriles.

Le terroriste Luis Posada Carriles, bien protégé par Washington : Infamie à El Paso. Vengeance à Miami.

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