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Françafrique normale pour président normal

"Un président normal..."

Celui qui, faisant campagne pour les présidentielles françaises, aspirait aux plus hautes fonctions de l’état et n’avait de cesse de répéter "Je serai un président normal" est devenu président de la France.

Concernant l’Afrique, à l’instar de tous ses prédécesseurs, le candidat Hollande et ses "voix autorisées" avait promis que la vieille françafrique de Papa, obsolète et révolue, serait passée à la trappe, que les rapports entre la France et les pays du continent seraient d’une toute autre nature...Bref, on allait voir ce qu’on allait voir.

Pourquoi pas ? Surtout au sortir d’un quinquennat somme toute très strass-paillettes et, s’agissant de l’Afrique, marqué par deux vrais mauvais coups : L’intervention armée en Côte d’Ivoire et la guerre contre Kadhafi et pour son pétrole ? (1)

Hélas, dès le début du quinquennat, le vent tournait déjà et après un subreptice changement de têtes dans les ministères concernés le pire semblait de nouveau promis aux africains.

Serval confirma leurs inquiétudes et dans la foulée, Sangaris parachevait le Knock down. La farce de N’Djaména ne faisant que confirmer la continuation d’une politique africaine de la France intacte.

En effet, utilisant son "ami" Idriss Déby, très persuasif auprès des représentants de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale, rassemblés à N’Djaména (!), la France fait tout bonnement virer Djotodia ! Quoi de plus normal ?
Un président jusque là "toléré" par Paris n’entre plus dans les plans français ? Qu’à cela ne tienne, Fabius le fait débarquer dans les 48h, sans préavis, pour une autre marionnette et mieux, Fabius le revendique. Quoi de plus normal ?
Ainsi va le théâtre de Guignol imposé par la France à l’Afrique, depuis les indépendances...autrement dit, pour les africains, depuis toujours !

Un dispositif militaire renforcé

Comme s’il s’agissait d’un continent vierge de toute population, de vie et d’histoire, les puissances occidentales se partagent les rôles et les régions. Les américains, et c’est relativement nouveau dans leur stratégie, ont déjà établi de nombreuse têtes de pont militaires sur le continent (2), les anglais également, pendant que les français, eux, se doivent de renforcer leurs positions.
"Pour l’Afrique, il y a un partage des rôles : Le Mali, c’est notre affaire, le Soudan celle des américains, la Somalie celle des britanniques. Et pour les américains et les anglais, la Centrafrique, c’est pour les français." ( Un diplomate français. Rapporté par l’AFP 1/12/2013.)

Au moins après cette déclaration, les choses ont le mérite d’être claires. Et c’est la raison pour laquelle la France envisage la réorganisation de sa base de N’Djaména qui dispose dores et déjà de deux avions ravitailleurs en vol, de trois avions Rafale, de trois avions Mirage et d’un contingent de parachutistes.
Alors que les français disposent toujours d’une base militaire en Mauritanie, pensant toujours à redéployer leur dispositif général ils envisagent la signature d’un accord de défense avec le Mali au termes duquel, ils disposeront d’une base à Bamako.(3)

Le dispositif prévoit aussi un contingent minimum de 3000 soldats dans les pays de la région. Sont ainsi concernés par le plan, le Sénégal, le Tchad, le Burkina, la Mauritanie, le Gabon, le Cameroun et le Niger où sont déjà basés les deux drones espions achetés aux USA en fin d’année 2013. Gageons qu’après son "aide" à la Centrafrique, la France saura aussi lui faire signer un accord de défense, très utile pour la "présence française amie", comme elle a su garder une présence "amie" à Djibouti en même temps que...sa base militaire.

Pour un président qui devait rompre avec la françafrique : Deux guerres en même temps sur le continent et déploiement d’un dispositif militaire jamais vu auparavant...Un sacré bilan ! Mais au fond, quoi de plus normal pour un président normal ?

François Charles

»» http://lautreafrique.info/2014/01/hollande-en-afrique/

1/ Sachant que le député Hollande avait soutenu la guerre contre la Libye et l’intervention armée contre Gbagbo, il eut été judicieux d’être très prudent quant à ces promesses.

2/ Pour l’implantation des impérialismes en Afrique, voir « l’Autre Afrique » (www.lautreafrique.info)

3/ Accord normalement signé le 20/01/2014


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