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Lutter encore contre toutes les formes de racisme sans hiérarchisation.

Mobiliser et rassembler plus largement encore contre le racisme semble être la nécessité du moment. Les manifestations de l’automne 2013 n’ont pas épuisé cette nécessité. Depuis d’autres évènements sont intervenus - politiques et médiatiques - qui ont à nouveau lâché la parole ou le geste raciste.

Renouer avec l’antiracisme universaliste pour mobiliser largement est donc nécessaire ! C’’est nécessaire pour construire un autre monde, plus fraternel et plus solidaire ! Au plan national, la République a été compromise jadis par le colonialisme, elle ne saurait s’accommoder au racisme du FN ou à celui de certains médias qui construisent une opinion faussée d’autrui. A la République il faut un antiracisme universaliste ferme doublé d’une ouverture d’esprit aux problèmatiques nouvelles issues des migrations humaines.

Le racisme se manifeste soit par un discours soit par des exclusions dites racistes. Le combat contre le racisme est un combat constant mais difficile.

I - A propos du racisme à critère religieux.

Certes la riposte peut être juridique [1] sous la forme du procès tant que la loi française dira que le racisme n’est pas une opinion. Mais cette lutte doit aussi être idéologique et collective.

A) Idéologique sur au moins deux plans vu le contexte de cette fin de 2013 :

D’une part le racisme contre les Juifs n’est pas plus grave que celui contre les Arabes ou les Musulmans. L’antiracisme universaliste s’oppose à cette hiérarchisation intolérable. On ne saurait oublier qu’il a eu aussi des agressions de musulmanes voilées ces derniers temps. Or la critique du sexoséparatisme, parfaitement possible et même nécessaire, n’autorise nullement les agressions verbales et physiques des musulmanes. La critique sexoséparatiste s’adresse aux hommes et aux femmes qui imposent le voilage des femmes pas contre celles qui le portent librement [2] . Elle est fondée sur l’idée qu’il est parfaitement possible pour les hommes de respecter les femmes non couvertes, non voilées. La religion ne saurait devenir un alibi pour empêcher la diversité vestimentaire, pour interdire la séduction féminine. Ce respect humain doit pouvoir se maintenir aussi à l’égard des femmes sexy. Il en va de la possibilité de construire une société civilisée ou la décence n’est plus mesurée à la surface des vêtements des femmes. La décence la plus élaborée, la moins « primaire », s’oppose plus aux humiliations qu’au nudisme ! Il faut favoriser l’éducation au « double regard » : voir l’être sexué (femme séduisante et homme regardant) et voir l’être humain digne (aussi bien la femme que l’homme).

- D’autre part parce qu’il faut répéter que c’est bien différent d’accuser les juifs ou des juifs ou les musulmans plutôt que des musulmans. Il y a des juifs qui construisent des murs en Israël et d’autres qui les cassent, qui refusent un nouvel Apartheid ! Idem pour les musulmans sur un autre plan ! On ne saurait généraliser, globaliser, mettre tous les juifs ou tous les musulmans dans un même sac qu’il soit positif ou pire négatif. On ne saurait donc « communautariser ». La communautarisation opère racisme par essentialisme. Si les religions portent en elles diverses idéologies contestables il importe de ne pas les attribuer à tous les juifs, à tous les musulmans, à tous les chrétiens. L’usage du terme sionisme ou de celui d’intégrisme, permet d’opérer ces distinctions, parfois de façon imparfaite d’ailleurs. Mais c’est un premier pas pour éviter la globalisation raciste.

B) Collective et pratique car il va falloir se mobiliser .

Une large fraction des politique s’est discréditée dans la lutte contre le racisme. L’initiative doit donc revenir aux associations antiracistes.

Si une majorité de personnes critiquent à raison un usage négatif - à formes variables - de la religion, elles doivent pouvoir aussi s’opposer aux agressions des musulmans ou des juifs. Qui ne voit qu’il y a là un enjeu ! Il faut pouvoir mobiliser ces personnes. Il revient aux associations antiracistes universalistes de permettre cette mobilisation large contre le racisme sous toutes ses formes. Elles savent le faire.

II - A propos des autres formes de racismes.

Le racisme contre les Rroms et celui contre les Noirs et les Arabes ne sont évidemment pas plus tolérables. Si une fermeté est à soutenir c’est bien celle contre le racisme, comme d’ailleurs celle contre le sexisme ou l’homophobie. Il faut savoir pardonner à celui - individu ou groupe ou institution - qui abandonne son racisme et revient sur une position positive et de dignité humaine mais il faut savoir aussi être très ferme contre le racisme. La fermeté n’est pas un autoritarisme ou un défaut de pédagogie - elle est nécessaire - mais la conscience de la gravité des différentes formes de racisme. Le racisme n’est pas une opinion mais un délit !

Les Rroms sont présents depuis des siècles sur le continent européen, ils doivent pouvoir y vivre décemment. Les politiques doivent favoriser leur insertion économique et sociale, leur intégration scolaire. Il faut aussi permettre la connaissance de ce peuple si méconnu.

Autre point : Il n’est pas bon de laisser entendre qu’une partie de la jeunesse noire ou arabe peut en toute légitimité apprécier Dieudonné et son antisémitisme sous prétexte que Dieudonné est noir et soit disant « antisioniste » . Cela est dangereux, tout comme il ne serait pas bon de laisser entendre que des Juifs puissent, sans critique aucune, s’adonner au racisme anti-arabe ou anti-musulmans. Si c’était le cas alors il importerait d’agir. La peste communautariste porte le racisme. Et le racisme nuit gravement au vivre ensemble dans la diversité !

III - Lutter encore mais élargir le champ d’analyse !

L’alternative « vivre ensemble » reste la fraternité, la sororité dans l’égalité . Et cela doit se traduire par des mesures politiques qui renforcent ce vivre ensemble au plan démocratique, social et territorial. L’antiracisme n’est pas que proclamation humaniste, il se veut aussi force de propositions pour approfondir et élargir son champ d’action.

La question du droit de vote des résidents étrangers extracommunautaires (hors Union européenne) est de nouveau posée. Il est temps de relancer le débat autrement que par des invectives. La droite centriste peut et doit évoluer sur ce point. Offrir des droits démocratiques et citoyens - le droit de vote à certaines élections à minima - à des individus non reconnus par l’État comme membre de la Nation devrait être possible avec l’octroi d’une carte de résidents de longue durée. Il suffit de s’accorder sur la dite durée (5ans ou plus), de vérifier si l’impôt est bien payé (ou déclaré), si la personne n’a pas commis de crimes. Bref de discuter de ce qui peut débloquer la situation. Je suis là sur une position de compromis pour ce débat, mes positions étant plus ouvertes encore.

Enfin, aujourd’hui la question de l’antiracisme n’est pas seulement franco-française elle se discute aussi au plan européen mais aussi plus largement encore au plan d’une zone élargie qui englobe le Moyen Orient et l’Afrique. Les migrations historiques obligent à un tel élargissement de l’analyse.

Christian Delarue, 02 Janvier 2014.

Source : Club Médiapart.

[2C’est par une législation plus laïque - éventuellement - que l’on doit avancer pour faire reculer les formes offensives et déplaisantes de la religion et non par des agressions verbales ou physiques. Il importe d’être clair sur ce point.


 http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/020114/lutter-encore-contre-toutes-les-formes-de-racisme-sans-hierarchi

COMMENTAIRES  

04/01/2014 13:30 par Maxime Vivas

Merci, Christian, pour cet article remarquablement limpide.
Trop d’articles sur le sujet sont des salmigondis fumeux où l’essentiel est noyé.

04/01/2014 16:36 par Max Panora

Ouf... les articles, commentaires et faux-débats actuels sur le sujet sont si désespérants que je respire avec bonheur vos mots qui ramènent enfin ce sujet essentiel sous une lumière noble et profonde.

04/01/2014 17:51 par José Branco Lucio

Bonsoir,

"LA LUTTE ANTI-RACISTE est un combat constant mais difficile".
pas si limpide que ça cet article !

04/01/2014 21:24 par bolivarien

Donc, après les débats imposés sur le voile puis le mariage homo , nos zélites (Valls en tête), ont décidé d’alimenter les comptoirs sur le sujet du racisme,.
Et pour élargir ce débat , voilà que surgit l’expression "racisme à caractère religieux.".
C’est l’escalade , jusqu’où va-t-on grimper ? Le racisme à caractère régional des marseillais envers les parisiens ? le racisme à caractère générationnel des vieux envers les jeunes fans de Dieudonné ? Le racisme à caractère journalistique de Rue 89 ou Charlie Hebdo envers LGS ?
Dès que le mot racisme est brandi, le débat devient stérile, aucun raisonnement possible avec un détenteur d’opinion.
Il y a quand même 2 points positifs dans l’étalage de ces indignations sélectives, pendant que des êtres toutes races confondues (mais plutôt noires et arabes) meurent de faim ou de bombes.
Le premier, c’est qu’une majorité de français est contre la censure .
Le deuxième c’est l’effet contre productif des tentatives d’amalgame de la part de certains fanatiques : la différence entre antisionisme et antisémitisme est en train de se préciser dans l’esprit du grand public .
L’ONU a proclamé 2014 , "année internationale de la solidarité avec le peuple Palestinien".
Le racisme à caractère Onusien vient de naître...

05/01/2014 00:24 par gérard

Merci bolivarien, car je désespérais à la lecture de cet article qui entre bille en tête dans plein de pièges tendus par disons, "le Système"...
« Certes la riposte peut être juridique sous la forme du procès tant que la loi française dira que le racisme n’est pas une opinion. »
Légiférer contre des opinions ! (sans commentaire !) ou plutôt si, il y a la loi, appelons la G, cette loi indigne n’est-elle pas suffisante, il en faut une autre qui serait encore plus indigne ?
Mais l’auteur va crescendo :
« Le racisme n’est pas une opinion mais un délit ! »
NON, c’est avant tout une opinion !
...que je ne supporte pas moi aussi, mais faire d’une opinion un délit c’est absolument inadmissible...et qui plus est, extrêmement dangereux.
« Il n’est pas bon de laisser entendre qu’une partie de la jeunesse noire ou arabe peut en toute légitimité apprécier Dieudonné et son antisémitisme sous prétexte que Dieudonné est noir et soit disant (?) « antisioniste »  »
La jeunesse blanche...elle aurait le droit, elle ?
Qui a participé à l’ostracisme général (orchestré par qui ?) envers Dieudonné après son excellent (j’insiste !) sketch dans l’émission "on ne peut pas plaire à tout le monde" (ça pour le coup !)...la Gauche !
Et qui était visé dans ce sketch ? Les fondamentalistes religieux partie prenante de l’extrême-droite israélienne au pouvoir actuellement.
Y a-t-il pas un soucis quelque part dans cette histoire ?
Je ne l’avais pratiquement pas revu depuis, en visionnant dernièrement un sketch de lui sur la guerre, qui m’a bien fait rire même si par moment j’avoue qu’il est presque limite, mais l’humour se doit de pratiquer la transgression et l’auto-dérision...avec lui, on est servi !
Devant ce lynchage médiatique, je n’ai eu qu’une seule réaction :
Desproges reviens ! Ils sont devenus fous !
Tiens, il est bien préférable de lire l’article de Diana Johnstone de Counter Punch, il n’est pas envahi par la langue de bois :
http://mounadil.wordpress.com/2014/01/02/la-campagne-contre-dieudonne-vue-par-diana-johnstone-pour-le-magazine-americain-counter-punch/
Elle est pas belle la France ?

05/01/2014 01:16 par Christian D

merci à jbl de sa remarque : c’est bien l’antiracisme qui un combat difficile
J’ai vu d’autres fautes corrigées sur

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article3877

05/01/2014 07:07 par olivier

Merci pour ce texte.
Je me permettrais néanmoins de relever quelques points.
Premièrement et sans vouloir lancer de polémique stérile, je souhaiterais rappeler que Dieudonné ne se revendique aucunement antisémite. Si le racisme est une peste, la stigmatisation de la personne comme forme de lutte en est une autre qui ne rend pas le discours antiraciste plus opérant pour autant. C’est au niveau de l’argumentaire et non de la personne qu’il faut centrer l’offensive, à mon sens.
Deuxième point, le racisme n’est pas à mon avis une maladie mais bien plus un symptôme d’un mal plus profond qui ronge toutes les démocraties représentatives qui ont échoué à transmettre les valeurs citoyennes à la plus grande partie des personnes qui les composent, les désinvestissant de tout espoir de conscience citoyenne en limitant leur rôle participatif au seul choix du bourreau qui va être chargé d’appliquer les diktats imposés. En ce sens, il me semble que tenter de régler le problème des racisme/disparités de genre/homophobie ou n’importe quel aspect communautariste sans aborder le problème en amont est, de mon point de vue, illusoire et ne peut aboutir qu’à plus de lois injustes, inappropriées et qui, à terme pourraient nuire à des piliers nécessaires au maintiens de la démocratie, comme peut l’être la liberté d’expression.

05/01/2014 08:42 par Maxime Vivas

je souhaiterais rappeler que Dieudonné ne se revendique aucunement antisémite

Mais personne (pas même les Le Pen et les Blocs identitaires) ne se revendique antisémite, la loi stipule que le racisme est un délit.
La question est : est-ce qu’il l’est ?
L’autre question est : Le foulard, le mariage pour tous, les roms, Dieudonné, combien de chiffons rouges encore ? Non pas que ces sujets doivent être ignorés, mais qui ne voit leur instrumentalisation par surmédiatisation avant usure, puis disparition de la scène pour des sujets neufs ?

05/01/2014 07:23 par Maxime Vivas

Corrigé ainsi par LGS :
Le racisme se manifeste soit par un discours soit par des exclusions dites racistes. Le combat contre le racisme est un combat constant mais difficile.

Chacun avait compris, mais c’est mieux de corriger, d’autant plus que les hyènes rôdent dans nos parages, déguisées en journalistes, moralistes et anti-fafs...

05/01/2014 09:47 par Marcel Dugenoux

...

Vous m’excuserez mais je trouve le sens de votre texte d’autant plus inquiétant qu’il apparaît dans la logique même des raisonnements ayant conduit aux impasses communautaristes et xénophobes actuelles.

Comme vous le faites parler d’anti-racisme universaliste c’est tenir le truisme pour une démonstration : l’universalisme à lui seul, à savoir comme reconnaissance du droit universel de toute personne à une existence digne et à une considération fraternelle, constitue un principe transcendant par sa définition même tout racisme.

Pour le "racisme", et c’est ce qui me fait suggérer que vous vous trompiez, il est une erreur de l’invoquer sans questionnement, comme s’il s’agissait d’un concept dont on ait fait le tour. Se poser "antiraciste" c’est prendre exactement la posture de qui prétendrait en avoir fait le tour et s’exempter de toute gestuelle relevant d’une forme de racisme. Personnellement je trouverais beaucoup plus fécond de tenter de deviser quant à tout ce qui sur le fond fait de chacune et chacun d’entre nous une raciste un raciste en puissance ; dans cette direction là, la critique de l’héritage judéo-chrétien et celle même d’une valeur humaine méritoire qui prévaut dans tous les rouages de notre organisation sociale et de notre culture peuvent se reconnaître pour ce qu’elles sont, à savoir les véritables causes de l’étiquetage dégradant des autres.

En somme, je ne vois pas le racisme comme autre chose qu’une des formes, une des manifestations que prend la croyance dans l’acquisition possible d’une valeur individuelle qui puisse d’une manière ou d’une autre prétendre transcender la valeur universelle de tout être humain. Le déni du droit à une existence digne et à une pleine considération n’est pas seulement l’oeuvre pour des raisons de couleur de peau ou d’origine ethnique, mais tout autant dans le regard même que toute personne vivant dans notre société porte sur elle-même. En d’autre terme tant que toute personne - ou en tout cas une large majorité d’entre elles - n’ait pas la capacité d’être "fraternelle" à son propre égard et soit comme le veut la société de prédation, de compétition et de concurrence actuelle dans une "compétition permanente" vis à vis d’elle-même (réussir, se dépasser, se réaliser, mériter, etc.), comment imaginer qu’elle accorde le moindre sens à une "valeur universelle de la personne" qui affirme une image de soi qu’elle ne porte plus ?

Nous n’avons aucune chance de contribuer à faire changer le point de vue d’être humains sur d’autres êtres humains en faisant l’impasse sur tout ce qui dans notre propre culture relève d’un projet hégémonique et prédateur. La mise en compétition entre les individus, caractéristique commune aux sociétés aussi bien capitalistes que prétendument "progressistes", n’a semble-t-il jamais été évaluée en regard de son impact dévastateur. Ceci au point qu’on se trompe aujourd’hui complètement de combat en focalisant sur l’un de ses symptomes comme ici (je ne conteste pas les barbaries du racisme, j’entend juste ne pas les situer en marge du principe barbare de notre idéologie). Ce qui fonde souvent les comportements de rejet culturel ou xénophobe n’est qu’un aspect réactif d’une considération dégradée de soi. C’est par exemple en affirmant son attachement à ses origines et à son héritage culturel, en leur accordant le pouvoir de nous conférer en soi une valeur qu’on ne fait rien d’autre qu’exprimer à quel degré intimement cette valeur n’irait pas soi pour soi.

Commençons à travailler pour démanteler étage par étage les édifices millénaires de la compétition et de la concurrence et nous verrons à mon avis prospérer des communautés humaines dignes d’être désignées pour telles. Je suis persuadé qu’il existe une relation directe et de cause à effet entre la frustration individuelle et l’expression de toute forme de haine raciale ; le problème posé par ces expressions c’est souvent qu’elles relèvent d’une perversion de leurs causes difficilement accessible de l’extérieur. Qui pourtant voudrait oberrer que les manifestations les plus extrêmes de la violence exclusive viennent précisément de personnes s’étant construites des personnalités extérieures complètement blindées et pour ainsi dire "inatteignables" ?

Je ne crois pas aux associations antiracistes en tant que vecteur potentiel significatif d’une évolution sociale vers plus de fraternité. Ceci parce que toutes - et ce texte en est la preuve - adoptent à un moment donné un regard social disciplinaire et non pas donnent à l’approche clinique du manque d’estime de soi sa part déterminante dans la construction de l’intention dicriminatoire. Là où nous en sommes aujourd’hui, c’est à une société tellement conditionnée à appliquer légalement des "obligations de respect" que la notion même de fraternité lui échappe complètement. Le respect en effet, c’est tout ce qui reste pour tenter de limiter l’incidence de la disparition des sentiments dans une société normalisée, robotisée et lobotomisée. Or, la fraternité est un sentiment. Ainsi le projet de policer une obligation de respect n’a-t-il pas grand chose à voir avec le désastre sociétal ambient ; évidemment à moins d’exprimer un autre des ces principes à l’oeuvre dans l’absurdité globale régnante et qui prétende que par une contrainte savante et pédagogique il soit possible de construire chez l’autre un sentiment.

À ma connaissance le seul sentiment qu’il soit possible de construire par la contrainte d’un individu, qu’elle se prétende "humaniste" ou pas, c’est précisément la haine. Il suffit pour cela d’observer ce que produit coercition dans son application systématique à l’être humain là encore depuis des millénaires. Pour Dieudonné par exemple, on peut certes s’affliger de telle ou telle phrase par laquelle il en vienne à désigner quelqu’un comme méritant la chambre à gaz ; mais doit-on forcément faire abstraction de la cabale médiatique à laquelle il s’est exposé depuis des années du fait d’avoir pondu un sketche profondément débile à la télé ? ce type là s’est fait méthodiquement lyncher au point de ne trouver d’écho amical et solidaire qu’auprès de personnes qui soit calculaient l’avantage à s’afficher avec lui, soit comme lui étaient les héritières d’un parcours à obstacles. Quelle est sa "réussite sociale" à celui-là ? Pour ma part je lui reconnaîtrais aisément un sacré mérite dans ses efforts pour opposer un lynchage auquel on l’aura voué, évidemment si j’accordais crédit à la valeur méritoire. Mais ce dont on l’affuble désormais c’est l’étiquette d’idiot inutile, étonnament comme si il fallait admettre que l’inutilité clownesque exempte de tout respect non seulement de sa dignité, mais aussi de sa sensibilité.

Le problème de la haine sociétale n’est pas seulement dans des manifestations passionnelles comme celles à l’oeuvre dans la dramaturgie dieudonesque. C’est aussi celui de la haine froide qui voudrait considérer la loi comme une solution mirâcle quand elle ne fait qu’instituer et cristaliser le principe général d’indifférence. Et de fait, ce qui peut être reproché à l’ordre contemporain c’est dans l’acception de la justice qui a profondément changé ces vingt dernières années, que plutôt que défendre les faibles, plutôt que préférer épargner un coupable que condamner un innocent, elle soit devenue un mécanisme pratiquement automatique, un simple rouage de la machine à broyer les êtres au nom d’un intérêt général pour qui la personnalité du délinquant n’a pas à être prise en compte. On dirait même qu’a contrario, et grâce à nos grands médias, la personnalité soit devenue le creuset d’arguments à charge, où se cultivent les idées force de nos politiques, construisant une néodémocratie robotique où la personne quand elle ne correspond plus au canon normé du citoyen méritoire, n’a que ce qu’elle mérite, et n’entre plus dans la catégorie de celles dont il serait recevable d’entendre l’opinion.

Pourquoi les imbéciles mériteraient-ils être dépouillés de leurs droits fondammentaux ? Au nom de quoi, au nom de quelle acception de la démocratie et de la justice s’exprime ce consensus actuel qui veuille que la fraternité se limite forcément aux personnes "correctes", "propres sur elles" et à savoir non-porteuse des tares culturelles contre lesquelles en réalité personne ne peut vraiment prétendre être vacciné ?

05/01/2014 13:34 par Christian D

Les associations antiracistes qui luttent contre toutes les formes de racisme sans les hiérarchiser se devaient dans un premier temps de réfuter les pitreries racistes de Dieudonné comme d’ailleurs l’AFPS se devait aussi de le faire en disant que l’antisionisme n’était pas un antisémitisme. Ensuite, avec la montée en charge de la lutte antisémite à dominante exclusiviste, (implicitement ou socialement, le racisme contre les juifs serai lui très très intolérable), il a fallu, à mon avis, ne pas être dupe des oublis, ni se trouver à hurler avec les loups. On ne peut en effet d’un côté stigmatiser les Rroms, ne pas réagir au racisme de la "banane" (de type retour d’un fond colonial) et s’en prendre exclusivement à Dieudonné alors que le racisme contre les juifs est vaste aussi vaste que celui contre les musulmans et qu’il ne s’agit pas, à mon sens, de choisir l’un contre l’autre, mais de les réfuter tous les deux.

05/01/2014 18:55 par gérard

@ Maxime Vivas
« les hyènes rôdent dans nos parages, déguisées en journalistes, moralistes et anti-fafs... »
Qu’est ce à dire au sujet de ces "hyènes" ?
Est-ce une charge (déguisée elle aussi) contre ceux qui comme moi, n’apprécient pas cet article, et ce afin de les cataloguer arbitrairement en "hyène" d’une de ces trois cases ?
Au fait, dans laquelle de ces "cases" suis je placé ?
Et qu’entendre par "nos parages" ?
Les "parages" du Grand Soir, s’agit-il de ceux que j’ai fortement appréciés (et que je continue), toutes les positions courageuses, lucides et qui furent prises souvent à contre courant de la « pensée unique » , sur Cuba, Chavez, la Libye, la Syrie etc, et sur le 11 Septembre ? Avec un chouïa plus de difficultés quand même sur ce dernier
Il ne s’agit pas de les "défendre" contre des "hyènes", mais de les discuter.
Ou bien s’agirait-il de sujets de société, plus difficiles à aborder, car là "on" se barricade souvent derrière des positions "mainstream" d’une certaine Gauche, comme cet article de Delarue qui ne s’éloigne pas d’un iota du "politiquement correct" de Gauche malheureusement souvent assez simpliste et même "catho de gauche" :
« Il faut savoir pardonner etc... »
La Gauche comme je l’ai dit, a rejeté Dieudonné, elle paye maintenant le prix de sa connerie car elle l’a poussé Dieudonné dans le camp qu’on dit adverse !
J’en ai fait de même je l’avoue, quand j’ai su où il s’était réfugié, et ai pris connaissance de ses "liaisons dangereuses", celles que je ne pouvais moi non plus pas..."encadrer" !
Logique avec lui-même, il est allé au bout de ses provocations, car il est évident pour moi qu’il est pas foncièrement raciste, car il y a trop d’auto-dérision chez lui...
Ses provocations sont de trop pour le "politiquement correct de la Gauche" et comme bien sûr la Gauche ne subit aucun Lobbying sioniste (ça se saurait !) elle n’a pas chercher à les comprendre...
Malheureusement c’est oublier ou bien ne pas vouloir se rendre compte que le véritable raciste, le politique, le doctrinaire, pour tout dire le Fasciste lui...il n’a surtout mais surtout pas d’humour !
« on m’a appris que des juifs s’était glissés dans la salle (...) »
Ainsi commençait un sketch de Desproges, mais c’était il y a combien de temps déjà ?
Un bail !
On connaissait son deuxième ou troisième degré, mais pour Dieudonné, "on" n’a surtout pas cherché à le voir ; la basse politique avait repris ses droits, et Vals a plongé tête baissé dedans, mais la Gauche aussi car elle était piégée par des année d’obscurantisme !
Pour en sortir de cet "obscurantisme", il faudrait faire un audit de ce 20ème siècle : pas mal de mythes alors s’effondreraient mais ça ce serait la vraie Histoire, elle ne plairait pas à tout le monde...

05/01/2014 21:10 par Leo Lerouge

Ah, eh bien, on est en plein dans l’antiracisme blanc du machiste néo-colonial de la pseudo-gauche qui se décrète compétente à décider de ce qui est bon pour les autres, femmes et "indigènes" en tête.
De plain-pied dans le paternalisme, quoi.

"Au plan national, la République a été compromise jadis par le colonialisme, elle ne saurait s’accommoder au racisme du FN ou à celui de certains médias qui construisent une opinion faussée d’autrui".
D’abord, la République n’a pas été "compromise" par le colonialisme, mais c’est en son nom qu’ont été perpétuées les conquêtes coloniales et la colonisation, qui se poursuivent aujourd’hui sous d’autres formes.

D’autre part, c’est bizarre que soit occulté le racisme instillé délibérément par TOUS les médias institutionnels et les autres formations politiques, comme si seul le FN était raciste. Je rappelle à toutes fins utiles que le FN n’a encore jamais été au pouvoir et que les lois discriminatoires ont bien été votées sous l’UMPS.
Les politiques racistes ne s’arrêtent pas à la droite sarkoziste et à l’extrême-droite, elles sont également préconisées par le PS et certains membres de la « gauche de la gauche", qui jurent leurs grands dieux qu’il s’agit de faire appliquer la "laïcité".

Ensuite, on nous parle de "racisme à critère religieux" encore une appellation absurde.
Le racisme est le racisme, même s’il est déguisé sous des termes qui laisseraient à penser qu’il s’agirait de religion, une manœuvre destinée à éviter de tomber sous le coup des lois antiracistes tout en permettant de dire tout le mal qu’on pense des Arabes, … euh, des "musulmans".

Et si on veut combattre le racisme, fort bien, mais pourquoi y mêler la religion, en préconisant une "législation plus laïque" (encore une aberration) pour "faire reculer les formes offensives et déplaisantes de la religion" ?
C’est-à-dire en amendant la loi sur la Séparation de l’Eglise et de l’Etat pour réglementer, selon ses critères de Blanc judéo-chrétien, les pratiques religieuses qui lui apparaissent comme "offensives et déplaisantes".
On en est, donc, encore et toujours, aux signes "ostentatoires" qui nous agressent et on en appelle à la loi pour les faire disparaitre de notre espace.

"La critique sexoséparatiste s’adresse aux hommes et aux femmes qui imposent le voilage des femmes pas contre celles qui le portent librement".
Que vient donc faire cette considération dans une prétendue charte sur l’antiracisme "universaliste" ? N’est-on pas, justement, dans l’ostracisme, malgré les précautions oratoires anesthésiantes ?

Et encore : "la religion ne saurait devenir un alibi pour empêcher la diversité vestimentaire, pour interdire la séduction féminine".
Là aussi, on outrepasse largement le cadre de l’antiracisme : que viennent donc faire là "la séduction féminine" et la "diversité vestimentaire", qui, concerne, évidemment, les femmes uniquement ?

Et, ça continue ! on nous explique qu’il faut que les hommes "respectent" les femmes qui ne portent pas de foulard - ou de vêtements couvrants ("Elle est fondée sur l’idée qu’il est parfaitement possible pour les hommes de respecter les femmes non couvertes, non voilées").
Quid des autres femmes ? Ne faut-il pas aussi respecter les femmes qui portent le foulard ? Ou bien, n’est-ce pas compris dans le package ?
Et de quels "hommes" s’agit-il ?
Noooon ! Ne me dites pas que dans un club antiraciste, les hommes de "confession musulmane" seraient exclus s’ils ne jurent pas sur la bible de "respecter les femmes qui ne portent pas de foulard " ?

Mais ce n’est toujours pas fini : dans la catégorie "respect humain", on nous précise qu’il "doit pouvoir se maintenir aussi à l’égard des femmes sexy".
Mes chers frères et mes chères sœurs, acceptons dans cette noble assemblée les femmes sexy, tant frappées d’ostracisme dans notre société, et pourtant si dignes de notre regard !

Qu’est ce que c’est que cette salade indigeste ? Que viennent faire les foulards et les femmes "sexy" (chacun ses critères, évidemment, ce qui va encore compliquer la tâche de l’"antiraciste universaliste", soucieux de cerner tous les cas de figure pour ne pas ouvrir la porte à n’importe qui, et semer le trouble dans les assemblées).

Pourquoi donc les vêtements des femmes devraient-il rentrer dans le cadre d’une charte sur l’antiracisme dit "universaliste", c.-à-d., si je ne me trompe, censé englober tout le monde avec ses différences ?

Mais on n’est toujours pas au bout de nos peines, car on nous explique :
" Il faut favoriser l’éducation au « double regard » : voir l’être sexué (femme séduisante et homme regardant) et voir l’être humain digne (aussi bien la femme que l’homme)".
"Femme séduisante et homme regardant" : non mais, qu’est-ce que c’est que ce vocabulaire de macho déguisé en antiraciste ? En quoi les relations hommes-femmes "sexuées" doivent-elles constituer un critère dans une démarche soi-disant antiraciste ? Il s’agit d’une partouze ou quoi ?

Passés les couplets sur l’encadrement" des hommes musulmans et le traitement à imposer aux femmes - évidemment, ces pauvres filles étant incapables de jugement personnel, ni de savoir comment s’habiller pour complaire aux désirs masculins, voilà qu’on apprend qu’il y a juifs et juifs et musulmans et musulmans !
Une révélation. Merci pour ce trait de génie. Ca va nous changer de notre vision étriquée des choses.

Une fois tout cela mis en place, on va pouvoir se "mobiliser".
Bon, très bien. Bonne idée.
Euh … Avec qui ?
Respect, dignité humaine, loi pour une laïcité plus laïque, tout est prévu, c’est dans la boîte, coco. Il n’y a plus qu’à attendre les invités.

Le racisme, on le voit, c’est ceux qui en sont le moins affectés qui en parlent le mieux.
Pareil pour les femmes.
Et vous allez voir que ceux pour qui on se décarcasse ne se pointeront même pas pour accéder à cet univers merveilleux qu’on leur a concocté, les ingrats !

Vous avez remarqué le pourcentage d’indigènes qui fréquentent les associations dites antiracistes et les partis traditionnels de gauche ?
Et vous avez remarqué que, quand ils font partie d’un parti politique, ils sont, en général, placés, comme les femmes, en position inéligible sur les listes électorales ?

Et vous avez une idée des raisons de cette désaffection indigène dans nos plus belles institutions ?
Parce qu’on a reproduit des schémas d’exclusion similaires à ceux qu’on leur impose à l’échelle de la société entière.
Un comble.

05/01/2014 22:45 par anonyme

Alors quoi ? Y a personne au grand soir, ce soir ? Pour rassurer Gérard ?
Ah, c’est pas une sinécure d’être commentateur sur ce site ! Faut tout faire ici ! Et en plus, à l’occasion, on se fait engueuler parce qu’on a pas été gentil, ou moquer parce qu’on a un peu exagéré.

A Gérard,

Mais non Gérard, les hyènes c’est pas vous. Relisez bien : il y a un s à hyènes ; elles sont donc plusieurs. Alors que vous, pauvre Gérard, vous êtes esseulé.
Non, on ne peut pas honnêtement vous qualifier de hyène. Vous seriez plutôt... dans le pire des cas... la mouche du coche, non ? (la petite bête qui agace le cocher en lui tournant autour).

Les hyènes dans la nomenclature du GS, c’est pas ça du tout. C’est des méchants qui s’acharnent sur les gentils, et ils sont bêtes en plus, et ils sont plus réacs que les réacs tout en se prétendant plus à gauche que la vraie gauche (= le GS et tous ceux qui sont d’accord avec, c’est à dire, parmi d’autres, nous. Enfin... sauf exception)

05/01/2014 23:28 par Dwaabala

Que chacun, dans les masses populaires, ait l’espoir et la possibilité d’accéder à des conditions de vie tolérables et pff...
En attendant ce jour, quand on n’est pas placé du trop mauvais côté de la barrière, on doit ratiociner, mobiliser et rassembler sur quantité de thèmes successifs ou simultanés destinés à permettre de construire un autre monde, plus fraternel et plus solidaire.

05/01/2014 23:58 par José Branco Lucio

Bonsoir,

A l’unisson avec Gérard , Maxime , je vous dis :" alors pourquoi tant de hyènes ?" :-) .
Je n’ai pas trouvé l’article de CD très à mon goût mais Gérard en parle si bien .

06/01/2014 01:59 par Safiya

Perso, je reste méfiante quels que soient les écrits de Christian Delarue, il me revient à l’esprit, à chaque fois : www.legrandsoir.info/l-interdiction-du-voile-islamique-par-la-loi-chez-les-nounous-est-excessive-mais.html

Donc un article par lui commis concernant la lutte contre le racisme me laisse pour le moins dubitative...

06/01/2014 08:02 par Christian D

Réponse à :

Ah, eh bien, on est en plein dans l’antiracisme blanc du machiste néo-colonial de la pseudo-gauche qui se décrète compétente à décider de ce qui est bon pour les autres, femmes et "indigènes" en tête.
De plain-pied dans le paternalisme, quoi.

Antiracisme contre toutes les formes de racisme pas pro-blanc ni pro juif ni pro arabe. Critique de la banane coloniale. Contre paternalisme précisément des autoritaires, pour la liberté de tous et toutes ;

"Au plan national, la République a été compromise jadis par le colonialisme, elle ne saurait s’accommoder au racisme du FN ou à celui de certains médias qui construisent une opinion faussée d’autrui".
D’abord, la République n’a pas été "compromise" par le colonialisme, mais c’est en son nom qu’ont été perpétuées les conquêtes coloniales et la colonisation, qui se poursuivent aujourd’hui sous d’autres formes.

D’accord avec cette critique. Autant faire que cela ne se reproduise pas !

D’autre part, c’est bizarre que soit occulté le racisme instillé délibérément par TOUS les médias institutionnels et les autres formations politiques, comme si seul le FN était raciste. Je rappelle à toutes fins utiles que le FN n’a encore jamais été au pouvoir et que les lois discriminatoires ont bien été votées sous l’UMPS.
Les politiques racistes ne s’arrêtent pas à la droite sarkoziste et à l’extrême-droite, elles sont également préconisées par le PS et certains membres de la « gauche de la gauche", qui jurent leurs grands dieux qu’il s’agit de faire appliquer la "laïcité".

Cette critique est ailleurs. Je suis favorable à la laïcité.

Ensuite, on nous parle de "racisme à critère religieux" encore une appellation absurde.
Le racisme est le racisme, même s’il est déguisé sous des termes qui laisseraient à penser qu’il s’agirait de religion, une manœuvre destinée à éviter de tomber sous le coup des lois antiracistes tout en permettant de dire tout le mal qu’on pense des Arabes, … euh, des "musulmans".

Il y a 19 critères légaux de discrimination dont la religion. Contre les musulmans c’est le critère religieux, contre les juifs, ce peut être aussi le critère religieux. C’est aussi le lieu d’affrontements communautaires. Par contre Arabes, Roms, Noirs font références à des critères non religieux.

06/01/2014 08:17 par Cunégonde Godot

"Le racisme se manifeste soit par un discours soit par des exclusions dites racistes. Le combat contre le racisme est un combat constant mais difficile."
Comme tout est si simple !...
"Chacun avait compris, mais c’est mieux de corriger, d’autant plus que les hyènes rôdent dans nos parages, déguisées en journalistes, moralistes et anti-fafs…"
Mais oui, mais oui, "chacun avait compris", soyez rassuré, M. Vivas. Ou non, d’ailleurs, mais qu’est-ce que cela change, hein ? "Les hyènes rôdent dans nos parages", du Hollywood dans l’e-texte. Créer une mentalité d’assiégé, ça consolide les haines et embrume les cerveaux, un bon vieux truc qui a tant et tant servi. C’est curieux comme l’(alter)mondialisme débouche si naturellement sur des (alter)généralités stigmatisantes que partout l’on psalmodiera à satiété (et déjà présentes dans l’article ci-dessus et dans bien d’autres endroits) dans chaque "camp". L’essentiel est d’être dans celui du Bien. Tout est là. Simple, si simple.
Et pendant ce temps-là, les "socialistes" continuent leur travail de destruction systématique de la France (essentiellement celle issue du CNR d’ailleurs). Je préfère employer le mot "socialistes" car que l’on sache ! c’est bien sous ce vocable qu’ils se sont fait élire (par lagauchedelagauche entre autres) et non sous celui de "solfériniens"... Ils détruisent tranquillement avec une touche d’acharnement, sans se presser (à l’européenne, alla Monnet), comme à chaque fois qu’ils parviennent au pouvoir. A Bruxelles et à Washington, à Ryad, etc., on sourit benoîtement et on se frotte les mains...

06/01/2014 08:43 par DLR

Il faut distinguer la possible critique de la religion - ce qu’elle produit comme normes et obligations mais aussi sa prétention à être en surplomb des humains - et les croyants eux-m^mes. Distinguer aussi les croyants tolérants des intégristes qui font une interprétation autoritaire de leur religion. S’en prendre éventuellement à l’appareil religieux (masculin) plutôt qu’aux lampistes. Voilà qui évite essentialisme et racisme dans la critique des oppressions religieuses.

06/01/2014 09:38 par marc

Maxime qui, à juste raison, a été sensible dans une autre occasion à la menace du manche de pioche,ne semble pas avoir réagi à la seule "menace d’action" de cet article, au sujet de Dieudonné, semble-t-il, je cite et souligne :

"Autre point : Il n’est pas bon de laisser entendre qu’une partie de la jeunesse noire ou arabe peut en toute légitimité apprécier Dieudonné et son antisémitisme sous prétexte que Dieudonné est noir et soit disant « antisioniste » . Cela est dangereux, tout comme il ne serait pas bon de laisser entendre que des Juifs puissent, sans critique aucune, s’adonner au racisme anti-arabe ou anti-musulmans.

Si c’était le cas alors il importerait d’agir.

La peste communautariste porte le racisme. Et le racisme nuit gravement au vivre ensemble dans la diversité ! "

06/01/2014 10:16 par Maxime Vivas

J’ai réagi presto en deux mots sur cet article qui est assez limpide pour être porté à la connaissance de lecteurs moins exigeants que les nôtres. C’est un article utile.
Puis, chacun peut l’analyser et objecter, c’est la règle ici et c’est bien, y compris pour l’auteur. D’ailleurs, sur remarque d’un lecteur et avec l’assentiment de l’auteur, une formulation a été rectifiée.
Sur Dieudonné : les abrutis au manche de pioche dont vous parlez, nous ont lancé au visage, dans leur magma diffamatoire de 2011, 117 fois le nom de Dieudonné (jamais cité alors ou publié dans LGS et dont nous avions dit que nous condamnions la dérive). C’est dire si nos calomniateurs, la mère Guyet et ses complices d’Article 11, méritent un mépris sans nuance.
Sur "l’affaire Dieudonné" 2013/2014, je crois savoir que LGS prépare un article qui viendra à son heure et qui apportera un peu de hauteur (pas très difficile), plus une analyse politique (moins facile). Un article de fond au goût étrange venu d’ailleurs, comme vous les aimez.

06/01/2014 09:50 par gérard

@ anonyme
Merci pour m’avoir avec "la mouche du coche", précisé votre haut degré d’analyse sur le sujet de l’article, elle me manquait cruellement...
Quant à votre connaissance sur les chevaux, apparemment ni vous ni Jean de La Fontaine n’en avez un iota : les mouches sont un véritable problème pour les chevaux (leurs yeux et les plaies qu’ils pourraient avoir) ; il y a notamment les mouches plates que les mutations génétiques ont rendues, par leur platitude, impossible à combattre, comme celle de certains commentaires.
Si vous tenez à me rassurer, et je vous en remercie, c’est surtout de ne pas en rencontrer trop souvent, des "platitudes"...
J’aimerai préciser un point d’importance :
Il est souvent dit (et dernièrement dans un commentaire) : « de la discussion jaillit la lumière. »
Je préfère et de loin : « de la contradiction jaillit la lumière »

06/01/2014 13:42 par Rakovski

Le titre de l’article est juste et ambitieux mais son contenu laisse poindre un certain nombre de préjugés qui jurent avec le combat affiché.

Tout d’abord, l’auteur affirme" Au plan national, la République a été compromise jadis par le colonialisme(...)"

Jadis ? Allons demander aux habitants de la Guyane, de la Réunion, de la Martinque, la Guadeloupe, de la Nouvelle-Calédonie si notre Vème République ne les traitent pas jusqu’à aujourd’hui comme des colonisés dont les droits, les salaires, la protection sociale diffèrent des métropoliains ? N’y a-t-il pas un racisme Vème République dans ces colonies d’outre-mer où certains métropolitains traitent le habitants de "fainiants vivant sur le dos de la France"

Jadis ? Et l’intervention de la France au Lybie qui a tué plus de 50 000 civils pour installer au pouvoir des groupes djihadistes qui sèment la terreur et le chaos au profit de groupe pétrolier et d’autres industries, n’est ce pas là la politique de la canonnière version Sarkhozy-Hollande ?

Jadis ? Et la tentative de la France, de déchoir dans son ancienne colonie, un prédisent élu en Syrie, en soutenant et armant avec les Saoud et l’Otan, des dizaines de milliers de Takfaristes, dont de jeunes français, qui sont allés massacrer, torturer, violer, présentés par les médias comme des démocrates révolutionnaires !

Jadis ? Et l’intervention récente de Hollande, au Mali et aujourd’hui en Centre-Afrique pour défendre les intérêts des capitalistes français, n’est-ce pas du colonialisme. La FranceAfric ne vous parle pas ?

Par conséquent, on peut déjà dire que le racisme n’a pour unique cause le FN mais qu’il est institutionnel, qu’il est inscrit et qu’il se nourrit de la politique quotidienne de nos gouvernements

Ne pas le voir, c’est de ne pas comprendre que le racisme s’incrit dans des enjeux de luttte de classe à l’échelle mondiale. Et une analyse dont les bases sont fausses, superficielles, ne peut déboucher sur une stratégie juste de lutte contre le racisme.

Ainsi, la "riposte juridique" dans le cadre d’une République qui légitime des interventions coloniales dans des pays dominés et exploités ne peut être qu’un leurre qui sert avant tout de vernis démocratique. Seule une analyse de classe,permet de le voir clairement et de ne pas tomber dans le piege des associations anti-racistes qui prétendent combattre le racisme sans combattre le capitalisme et les rapports dominants/dominés que les capitalistes ont construits.
Car le racisme prend sa source dans l’exploitation d’une popualtion étrangère sur son propre territoire ou que l’on met en concurrence avec les nationaux
.

Par conséquent rien n’est plus faux d’écrire : " L’initiative doit donc revenir aux associations antiracistes."

Pas seulement pour les raison fondamentales évoquées au dessus, mais en raison même de ce que dénoncé l’ariticle : la hierarchisation des racismes !

Qu’est-ce que c’est ? C’est la hierarchisation des victimes en fonction de leur nationalité, leur religion, leur origine géographqiue. Ainsi dans le conflit Palestion-israélien, les victimes israéliennes ont droit à des reportages très précis sur leur nom, prénom, des témoignages recueillis dans leur famille, tandis que pour les victimes palestiennes, les journalistes nous donnent bien souvent uniquement des chiffres sur le nombre de morts. Cette déshumanisation des Palestiniens est la concrétisation de la hie.rachisation des victimes et des douleurs. Idem entre le traitement de l’affaire Saïd Bourarach tué par 6 membres de la ldj, condamnés à 6 mois de prison ferme et l’affaire Halimi ou les accusés écopèrent jusqu’à la prison à perpétuité, où encore le traitement entre le soldat Gilad Shalit-cause nationale- et le civil Salah Amouri.

Or, la Licra dans son intitulé même hierarchise les victimes en dissociant les juifs du reste du monde. Par ce biais, elle fait du racisme au nom de l’antisémitisme. Non seulement la licra défend l’idée que les juifs sont le peuple élu, donc supérieurs aux autres, d’ou cette distinction, mais en plus cette distinctin lui sert défendre le racisme de la dernière colonie du monde occidental.

Racisme défendu par l’idéologie du sionisme comme base et fondement de l’Etat coloniale sioniste.

Il est doublement regrettable que l’auteur qui prétend combattre la hierarchie des victimes n’ait rien à dire sur la hierarchisation de la Licra, et que l’initiative du combat reviendrait à ce type d’organisation !!!

Dès lors, est-il surprenant que l’auteur reprenne les diffamations d’antisémite de la Licra et du Crif contre Dieudonné ? Diffamations auxquels ont droit tous antisionistes, Marx le premier . Injures en guise d’argments qui coulent tel un torrent de haine dans les médias capitalistes, chez les sionistes de la colonie israélienne qui massacrent les palestiniens, et chez des racistes comme Valls qui tient des propos racistes sur un marché d’Evry et qui a pour ami un ex néonazi. Ce même Valls qui chargé du respect des libertés publiques en appelle à troubler l’ordre public. Tiens, on pense à Cahuzac dans le même registre de Tartuffe. Il fallait y penser ! Quand la LDJ veut empêcher des meetings pour la Palestine,il leur suffira d’aller casser la gueule aux participants pour que Valls interdisse ces meetings antisionistes au nom de l’antisémitisme.
Quelle gloire de s’afficher avec le réactionnaire et raciste Valls, Barbier de l’Express dénoncé comme un journal fasciste par Mélenchon, d’un Arno Klarsfeld qui clame sa fierté d’aller chaque année tuer des Palestiniens !

Quant à Sos-racisme, cet appareil du ps s’est servi du racisme uniquement pour faciliter la rééection de Mitterrand- et de son appareil-, qui toute sa vie a gardé son amitié pour Réné Bousquet.
Sos-racisme, insidieusement alimente le discours du FN depuis les années 80, en défendant la politique d’un gouvernment qui mène une lutte contre les classes exploitées, au travail, au chômage où en retratie. FN qui s’empresse de rappeler la connivence entre sos-racisme et ce que les travailleurs doivent endurer de la gauche au pouvoir.

Alors libre à l’auteur, d’écrire : "L’alternative « vivre ensemble » reste la fraternité(...)

La fraternité avec nos exploiteurs du cac 40 !? IL NE PEUT Y AVOIR DE FRATERNITE AVEC CEUX QUI NOUS JETTENT A LA RUE, de "nos" entreprises, de nos logements, qui nous réduisent à la pauvreté en augmentant sans cesse les prix pour augmenter leur profit et accablent à la tâche ceux qui ont un travail.

"Vivre ensemble" ? Mais de qui se moque-t-on ! Alors même que les possédants nous ghéttoïsent et nous mettent en concurrence avec des salariés payés 3 à 4 fois moins chères que nous !

Alors oui, pour combatre le racisme, il faut combattre les politiques capitalistes de nos gouvernements et de leur fraternel soutien, de l’UE, qui n’est rien d’autre que l’union des exploiteurs européens.

06/01/2014 14:40 par Leo Lerouge

@CD :
il ne suffit pas de se proclamer laïque, contre tous les racismes, anti-paternaliste, anticolonialiste et pour la liberté de tous pour l’être.
Dicter une politique qui restreindrait d’emblée la liberté d’expression des musulmans sur des points de détail, vouloir d’entrée imposer aux femmes la façon de s’habiller, avec force détails, est exactement le contraire de ce que vous affirmez.
Quant à la laïcité, vous êtes pour l’interprétation exclusive que vous en faites.

"Autant faire que cela ne se reproduise pas !"
Là encore, vous refusez d’admettre que le néocolonialisme existe bel et bien, et dicter aux musulmans comment ils doivent se comporter et penser, c’est du néo-colonialisme, qu’on le veuille ou non.
Car vous voulez qu’ils viennent sur votre propre terrain en commençant par dresser des barrières et instaurer des laissez-passer en leur déniant le droit au dialogue et en rejetant d’emblée tout ce qui vous dérange et qui fait partie de vos propres préjugés.
Si vous les considériez sur le même pied d’égalité, vous leur tendriez d’abord la main et vous commenceriez par les écouter.
Parce que c’est eux qui sont victimes du racisme, et eux que vous prétendez vouloir aider, pas l’inverse.

Et en agissant ainsi, vous ne cherchez pas à combattre le racisme, mais à leur imposer de redevenir invisibles. Comme au bon vieux temps, où il fallait qu’ils "restent à leur place".

Hélas pour beaucoup, la majorité des musulmans sont aussi français et ils ont les mêmes droits que nous tous.
Il va falloir qu’on finisse par l’admettre.

Quant à la discrimination contre la religion, au temps pour moi, je n’avais pas souvenir de cette clause, mais il faut dire que l’Etat lui-même, chargé de l’appliquer, non seulement ignore les doléances des musulmans victimes de discrimination, mais s’exempte de respecter ces règles en attisant les haines communautaires cultuelles.
Ce qui laisse la porte grande ouverte à l’islamophobie dans tout le reste de la population, qui ne s’en prive pas.

@Dwaabala
En effet, il s’agirait de "construire un autre monde, plus fraternel et plus solidaire".
Mais le sport national, c’est aujourd’hui de diviser les classes populaires, non seulement depuis en haut, ce qui est une politique qui se conçoit parfaitement dans leur optique, mais au sein même de ces classes, ce qui et bien plus grave.
Et, finalement, on perd toute son énergie à expliquer encore et toujours l’évidence, car on se heurte systématiquement à la volonté obstinée de détruire irrémédiablement les liens, bien plus importants que quelques particularités culturelles, qu’on pourrait avoir entre nous.
La fraternité et la solidarité peuvent attendre.
Et la révolution à une poignée de gens, ça va pas le faire non plus.
Nous creusons notre propre tombe.Et les pouvoirs ne seront pas détruits pas nous, mais par eux-mêmes, mais nous, nous l’aurons été avant.

Quant à l’"affaire" Dieudonné, puisque certains mettent ça sur le tapis, il y a deux choses distinctes :
1. le tapage assourdissant orchestré par le gouvernement "socialiste" (et ses commanditaires) qui s’acharne à mettre fin à sa carrière pour "propos antisémites" ( pourquoi donc ne pas appliquer la loi et la loi seule ?).
Pourquoi une telle meute contre un individu ?
Ne serait-ce point pour nous faire oublier les mesures gouvernementales de plus en plus abjectes qui nous touchent directement ? Encore un chiffon rouge pour nous détourner de la vraie lutte et occuper nos esprits tristement grégaires.

Je suis contre toute censure : d’abord, plus on censure, plus on favorise la clandestinité, et, donc, le sectarisme et le cloisonnement, ensuite, censurer des idées, c’est empêcher tout dialogue et infantiliser le peuple en lui déniant tout sens critique et en lui imposant une pensée unique.
D’autre part, accepter la censure pour les autres, c’est accepter la censure pour soi-même et permettre au pouvoir de limiter, voire de supprimer à terme, toutes les libertés.
Aujourd’hui, c’est Dieudonné, demain, ce seront les manifestations hostiles aux mesures gouvernementales, et le reste suivra peu à peu jusqu’à on se retrouve dans un état policier à part entière.

2. Je ne cautionne en aucune façon la politique de Dieudonné. Il a choisi son camp, pour des raisons diverses, plus ou moins intéressées (ce qui peut s’expliquer, au départ, par son exclusion des médias), mais il a fait des choix rédhibitoires pour moi : inciter à la haine raciale pour s’attirer un public captif (nombreux en France), en particulier parmi la population jeune frustrée qui ne sait pas à qui se vouer, et créer la confusion dans le discours politique de gauche.

Et si on a pu se laisser berner au début, ou si son éviction nous a choqués, sa connivence avec le FN (qu’il soit ou non d’accord, là n’est pas la question, car c’est ce que les gens comprennent qui importe), la prestation de Faurisson dans son spectacle en tenue de prisonnier des camps de concentration auraient dû définitivement ouvrir les yeux de beaucoup de monde à gauche.
Ses positions sont indéfendables quand on se dit de gauche, libertaire, ou que sais-je encore.
Transiger, c’est trahir.
Et donc,si je ne souhaite pas cette mise au ban arbitraire, je n’ai que mépris pour ce personnage et toute la clique de ceux qui incitent le peuple à la haine de l’autre. Qu’il soit musulman ou juif. Ou autre.
i

07/01/2014 07:11 par Marcel Dugenoux

...

@Rakovski

"La fraternité avec nos exploiteurs du cac 40 !? IL NE PEUT Y AVOIR DE FRATERNITE AVEC CEUX QUI NOUS JETTENT A LA RUE, de "nos" entreprises, de nos logements, qui nous réduisent à la pauvreté en augmentant sans cesse les prix pour augmenter leur profit et accablent à la tâche ceux qui ont un travail.

"Vivre ensemble" ? Mais de qui se moque-t-on ! Alors même que les possédants nous ghéttoïsent et nous mettent en concurrence avec des salariés payés 3 à 4 fois moins chères que nous !"

Merci pour cette confirmation combien éloquente du degré d’importance que revêt dans les sujets qui nous occupent la compréhension du mot "fraternité".
Pour être logique, si il n’y a aucune fraternité possible avec celles et ceux qui nous jètent à la rue, nous vouent au chômage et nous accablent, il est pour le moins surprenant de résumer l’engeance à la seule clique des patrons du Cac 40.

Nous mettent à la rue, quand ça arrive vraiment, les flics. Régissant et exécutant les lois scélérates écrites en faveur des plus forts, à savoir le patronat financier, l’État. Et sur les causes essentielles de l’exploitation comment ne pas citer les principales : le consentement et la résignation d’une majorité.

Autrement dit ce que résume en elle-même cette saillie, outre qu’il faille bien se trouver quelqu’un à haïr et à tenir pour responsable du desastre, c’est bien la relation directe allant de la frustration individuelle à la culture de la haine. C’est d’ailleurs un phénomène qui rend extrêmement facile pour les puissants d’opposer aux prolétariens : ces derniers depuis des lustres entretiennent - bêtement, il faut le dire, mais si cela ne fait pas plaisir - la victimation, parce qu’elle leur sert d’argument de vente.

Ben non la fraternité c’est autre chose, et c’est bien de sa disparition dans la société civile que provienne le succès croissant des replis communautairtes religieux.

Or - et c’est ce que je tentais sans doute maladroitement de suggérer plus haut - impulser une dynamique de changements radicaux d’organisation sociale n’a absolument aucun besoin de s’étayer sur la désignation d’un groupe comme ennemi exclusif, dusse-t-il être tenu pour tel par bon nombre de toxicomanes de la télévision. Cela d’autant qu’une réelle opposition à l’ordre contemporain ne puisse se revendiquer telle sans prendre en compte la déclinaison dominante de la stratégie du communautarisme haineux, ciblant "terroristes", "extrémistes" et autres "déviants", utilisant les mêmes ressorts affligeants allant de la dénonciation aux embrigadements.

07/01/2014 08:40 par DLR

Je doute que l’on puisse "dialoguer" avec les musulmans tout comme on ne peut dialoguer avec les juifs car quels musulmans ? quels juifs ? Communautariser les musulmans ou les juifs c’est masquer une hétérogénéité de positions et c’est une source de racisme. L’UOIF ne représente pas les musulmans et le CRIF ne représente pas les juifs ! Ces organisations représentent les plus radicaux dans leur champ !

07/01/2014 08:55 par DLR

A propos du "vivre ensemble" j’ai cédé in fine dans ce type de texte à une simplification "classique" (limitons les affrontements communautaristes et racistes), mais cette simplification n’efface pas les combats "classistes" entre le peuple-classe et l’oligarchie politico-financière. Bien au contraire. Pendant qu’il y a dispute sur les identités culturelles, le néolibéralisme avance ses pions, comme avec l’accord TAFTA par exemple !

07/01/2014 10:54 par Rakovsky

Merci pour votre rėponse
Comment peut on engager une discussion quand un administrateur, un bureaucrate dėcide de ne pas publier votre réponse ? Hier j ai posté une rėponse å Lerouge.... passer à la trappe !

[édité par LGS]

Rakovsky

— -> Réponse LGS : Nous n’avons pas trace de votre commentaire supposément passé à la trappe.

07/01/2014 13:07 par Leo Lerouge

@Rakovsky : je confirme, LGS, qui tient souvent un rôle d’observateur, passe rarement à la trappe les coms. Pour en juger, il suffit de lire les fils de discussion.
Cela m’étonnerait que vos commentaires fassent partie des éliminés. Il y a peut-être eu une fausse manœuvre quelque part.
J’attends vos critiques avec intérêt et je répondrai ensuite globalement pour ne pas influencer votre premier jugement.
En tous cas, les contributions nouvelles sur ce fil de discussion sont rafraîchissantes et ont ouvert d’autres perspectives et d’autres points de vue à des années-lumière des poncifs qui sont ressortis inlassablement quand il s’agit d’islamophobie, de laïcité et autres diversions.
Je vous remercie, ainsi que Marcel Dugenoux et DLR, d’avoir élargi le débat et posé les vraies questions.

07/01/2014 21:36 par Rakovski

Tout à fait d’accord avec un certain nombre de commentaires qui disent que cet article fait la démonstration de ce qu’il affirme combattre. Est-ce une maladresse ? Un autre article sur l’interdiction du voile aux nounous, cité par un commentateur, laisse envisager que l’auteur est emprunt d’une somme de préjugés.
L’auteur emploie des caétégorisations racialistes que l’on retrouve chez Finkelkraut, comme "la jeunesse noire ou arabe" qui consiste à ne pas reconnaître ces jeunes comme des français mais comme des enfants étrangers, reconnaissable à la pigmentation de leur peau. Or, le racisme, c’est croire en l’existence de race sur des critères de division hierarchique non scientifique, absurde comme le sang ou la pigmentation de la peau. Il n’y aucune race humaine mais une espèce humaine.

A Léo Rouge
Vous écrivez très justement : "accepter la censure pour les autres, c’est accepter la censure pour soi-même et permettre au pouvoir de limiter, voire de supprimer à terme, toutes les libertés.
Aujourd’hui, c’est Dieudonné, demain, ce seront les manifestations hostiles aux mesures gouvernementales, et le reste suivra peu à peu jusqu’à on se retrouve dans un état policier à part entière."

Mais pour aussitôt rejetez vos principe affirmés. Pour ce faire, vous n’avez d’autre choix de reprendre comme vrai toute les insultes médiatiques qui pleuvent sur Dieudonné depuis qu’il a dénoncé en 2003 lors d’un sketch la politique coloniale et raciste des sionistes. En effet, vous écrivez : " il a fait des choix rédhibitoires pour moi : inciter à la haine raciale". Alors ce serait inciter à la haine raciale que de rire de la bêtise raciste des colons, que payent de leur vie, les Palestiens depuis 1946 ?
A ce compte là, Mandela et tous les anti-Apartheid peuvent être considérés comme des racistes. A ce compte là, les anti-sionistes sont antisémites.

Et voilà fondamentalement, ce que les sionistes reprochent à Dieudonné comme à d’autres et s’emploient pour cette raison à le détruire comme ils l’ont l’habitude de détruire tous hommes où femmes publics qui dénoncent le racisme idéologique d’Israël, y compris tous les juifs antisionistes.

Je vous invite à refléchir à cette question : " Qui s’est fait piéger ?"

Et votre mépris, qu’est-ce qu’il n’indique que trop ? Que comme d’auttres sur cette question de l’anitsionisme ou sur d’autres sujets, comme par exemple les attentats du 911, vous cedez à l’émotion moralisante distillée par les médias capitalistes. L’émotion des images et des discours comme réponse tranchante qui rejette toute contradiction, qui remplace toute réflexion, toute recherche, toute confrontation des pensées, toute recherche contradictoire, toute lecture par des accusations rédibitoires, des diabolisations et des interdictions de toutes sortes, qui si elles se révélent insuffisantes sont alors sanctifiés par une loi religieuse qui interdit aux contradicteurs d’exposer le résultat de leur travaux de recherche historique !

Le mécanisme par lequel on abandonne tout esprit critique, toute principes contradictoires d’un échange libre, s’explique par la lobotomisation médiatique et educatif quotidienne. Car l’école est aussi une école de propagande historique.
Ainsi, on serait un négationiste, complotiste si on remets en cause la version officeille du 911, preuve à l’appui ? Taisons-nous et obéïssons à nos dirigeants ! On serait un horrible négationiste si on juge la loi Gayssot comme contraire au principe de la recherche historique ? et que l’on considère qu’il appartient au seul citoyen de se faire sa propre opinion sur la base de ses propres lectures ? et qu’ imposer une version de l’histoire par une loi coercitive pour empêcher tout contradiction est digne d’un régime totalitaire ? que les citoyens sont souverains pour juger par eux-mêmes, et qu’une quelconque autorité veuille dire, sanctifier l’histoire par la force a toujours conduit les citoyens à eveiller leur curiosité ?
Interdissez les ouvrages écrits ou cinématographiques d’un homme sur n’importe quel sujet et on s’empressera alors de le lire où le visionner !
Ce n’est pas aux juges où son bras armé, la police, de dire ou de faire l’histoire qu’elle que soit le sujet. C’est aux historiens et nul historien ne peut imposer par la force des armes son enseignement. Est-ce du racisme que dénoncer les principes des régimes totalitaires que reprend à merveille la loi Gayssot et que certains voudraient étendre à la protection du sionisme ?
Ce qu’à fait Dieudonné avec Faurisson en lui décernant le prix de l’infréquentabilité, n’est-ce pas de rire sur une scène de théâtre, de ces gens qui se targuant de liberté voudraient par la force nous imposer leur dictature raciste ?
Quand on me demande, au nom de l’émotion et de la douleur, de condamner un homme ou une femme, comme Meyssan par exemple et mieux encore un homme de théâtre, surtout quand ces gens là sont des réactionnaires, des colonialistes, des impérialistes, je le lis d’abord et le confronte à ses adversaires avant de le juger. La condamnation, sans possiblité d’avancer ses arguments, au nom de l’émotion est un procédé totalitaire, et elle permet la justification de nombreuses guerres de pillage.On ne doit pas l’accepter si on ne veut se retrouver à défendre des mensonges et des crimes.

Oublier ce principe de base, n’est-ce pas tomber dans les ornières de tous les puissants et riches tartuffes du système capitaliste ?

cordialement

08/01/2014 11:00 par Leo Lerouge

@rakovski :
Vos discours précédents, lus sans doute trop vite, m’avaient parus sensés, mais là c’est du grand n’importe quoi.
Je veux bien qu’on discute sur ce que j’ai écrit, mais certainement pas sur ce que je n’ai pas écrit !
Vous me jetez à la figure, en vrac : Mandela, le 11 sept. et l’accusation de négationnisme contre ceux qui contestent les conclusions officielles, ma prétendue crédulité envers les médias institutionnels, l’idéologie enseignée à l’école, j’en passe.
Vous allez même me donner des leçons sur ce que j’ai dit avant vous, ce qui indiquerait que vous ne lisez pas les commentaires et, donc, ne cherchez pas à les comprendre, mais que vous profitez de quelque phrase isolée pour asséner tout un discours prémâché.

Oui, je suis contre toute censure et, par conséquent et a fortiori, contre la curée à laquelle se livrent ces fumiers de socialistes, qui veulent faire rendre gorge à un individu lambda privé des grands médias, alors qu’ils sont eux-mêmes parallèlement en train de liquider tous les acquis sociaux et de communautariser la France en instaurant des privilèges à certaines communautés et en montrant d’autres du doigt.
Je l’ai largement dit plus haut : le mépris du ministre de l’intérieur envers les femmes musulmanes, entre autres, car les exemples sont pléthore, est ignoble.
Son attitude pro-Israël l’est de même, dans la mesure où ses affinités, avec un pays étranger, qui plus est, régissent ses actes en tant que représentant de ce pays où il est responsable de la sécurité et de la paix civile.
Il en va de même pour tous les autres responsables, Hollande en tête, qui se tiennent hypocritement derrière cet individu.
A ma connaissance, aucun n’a encore démissionné, et ce n’est pas étonnant puisqu’ils n’ont pas jugé bon de démissionner ni quand Hollande a relancé les agressions coloniales en Afrique, ni devant l’attitude belliqueuse jusqu’au-boutiste que lui et Fabius ont menée contre la Syrie.

Ce n’est pas pour autant que je considère qu’une politique qui prétendrait aller à contre-courant de celle-là serait LA solution.

D’abord, parce que le programme antisioniste (voir en ligne) vise uniquement à "éradiquer le sionisme", condamner ceux qui en font l’apologie, tout en prétendant vouloir "promouvoir l’expression libre de la politique, de la culture, de la philosophie et de la religion", et "instaurer un dialogue national de sensibilisation pour un projet de société qui exclut toute apologie du Sionisme".

Qu’est-ce que c’est que cette politique vue par le petit bout le la lorgnette ?
Il est où le projet pour renverser le capitalisme ? Parce que, sans les dirigeants serviles des pays capitalistes, sans leur silence coupable, voire leur complicité affichée des crimes commis par les dirigeants israéliens, le sionisme ne serait rien.

"Eradiquer le sionisme" n’a aucun sens si on ne cherche pas, d’abord, à combattre tous ces gens-là.
Rien sur l’abolition des privilèges (sauf s’ils sont "sionistes", je suppose), rien sur un projet de société basé sur la justice sociale, sauf des mots vides de sens comme en produisent également les autres partis.
Il faut arriver à la 15° et dernière proposition du programme pour trouver, enfin, une phrase qui laisserait entendre que le parti se soucie du peuple (français, en l’occurrence) : "Militer pour l’instauration d’une société de justice, de progrès et de tolérance". Oui, on va y songer.

Pour autant, rien sur le FN.
Et pour cause : le FN est reçu cordialement dans les spectacles de Dieudonné, qui a annoncé (que ce soit une boutade ou non, peu importe, c’est l’information qui reste à l’esprit – et on ne rit avec les fachos si on prétend les combattre) que Le Pen était le parrain d’un de ses enfants, qui fait campagneavec Soral pour les Européennes, qui fait monter Faurisson sur scène, je le répète, et on m’explique que c’est pour "dénoncer la "dictature raciste" ?
C’est quoi le programme du FN, un truc pour Bisounours ?

Si on dénonce la "dictature raciste", il s’agirait de se donner les moyens de les combattre toutes. Pas d’en laisser proliférer en toute quiétude.

D’autre part, on n’instruit pas le peuple avec des slogans et des litanies qu’on leur parachute d’en haut.
Et en ce qui concerne le soutien du parti antisioniste à la cause palestinienne, les Palestiniens n’ont certainement pas besoin d’un fléau supplémentaire.
Quant à Dieudonné, il se diabolise tout seul – et sciemment.

Alors que ce soient les bien-pensants de gauche qui veulent éradiquer les différences culturelles, ou les "antisionistes" qui veulent éradiquer le sionisme, sans s’attaquer, ni les uns ni les autres, au mal profond créé par la société capitaliste, on est dans la même démarche : monter les communautés les unes contre les autres pour empêcher la cohésion des classes populaires.
C’est ce que j’ai appelé la "haine raciale". Et que vous avez compris comme vous vouliez l’entendre pour lancer votre diatribe.

Mais rien de tout cela ne bénéficiera au peuple, qui peut toujours crever, avec ses problèmes de pauvre.

J’ai parlé de solidarité et de fraternité. Je le maintiens.
Il n’y a que cela qui permettra de combattre le capitalisme et de faire cesser les guerres colonialistes.
Pas les discours de quelque gourou qui endort la conscience du peuple avec des signes de reconnaissance bidon.

Merci de ne pas me répondre.
Le débat s’arrête là. Je ne vais pas perdre tout mon temps à satisfaire les manœuvres de diversion du gouvernement.

08/01/2014 23:50 par DLR

L’auteur emploie des caétégorisations racialistes que l’on retrouve chez Finkelkraut, comme "la jeunesse noire ou arabe" qui consiste à ne pas reconnaître ces jeunes comme des français mais comme des enfants étrangers, reconnaissable à la pigmentation de leur peau. Or, le racisme, c’est croire en l’existence de race sur des critères de division hierarchique non scientifique, absurde comme le sang ou la pigmentation de la peau. Il n’y aucune race humaine mais une espèce humaine.

Cette expression n’est pas de moi ! Elle a été employé par certains pro-palestiniens ou pro-sud ! Il ne s’agit pas pour moi "de tous les noirs et de tous les arabes", globalisation raciste que je critique abondamment, mais de certains (pas tous). Peu importe qu’il soit français ou non en l’espèce ! Il s’agit de certains admirateurs de soral et dieudonné. Je ne fais le jeu d’aucun communautarisme, sorte de racisme !
Il faut voir surtout ce que j’en fait ! Certainement pas une défense des "races" puisque je suis au MRAP, qui refuse la notion de race.

08/01/2014 23:55 par DLR

La phrase exacte est :

Il n’est pas bon de laisser entendre qu’une partie de la jeunesse noire ou arabe peut en toute légitimité apprécier Dieudonné et son antisémitisme sous prétexte que Dieudonné est noir et soit disant « antisioniste » «  » .

C’est autre chose que le découpage m’attribuant un présupposé radicalisme !
Citez les phrases entières svp pas des bouts à deux ou trois mots !

11/01/2014 10:55 par DLR

La liberté d’expression de Dieudonné ne saurait être une sorte de riposte admissible à une certaine doxa (implicite) de hiérarchisation du racisme qui verrait l’antisémitisme comme forme particulièrement inadmissible de racisme, celui contre les musulmans étant lui plus tolérable. Idem pour les roms. Ou, autre aspect d’une même perversion : l’antisémitisme mérite(rait), à partir de ce jugement implicite, une action politique lourde au plus haut niveau (suivez mon regard !) mais le racisme anti-musulman ou anti-roms serait lui à laisser aux associations anti-racistes universalistes qui luttent contre toutes les formes de racisme ou aux associations communautaires.

Il faut éviter la mise en communauté homogène tel ou tel groupe humain (juifs ou musulmans) que ce soit à partir d’un critère religieux ou d’un autre critère discriminant. La communautarisation des groupes humains est lourde de racisme. Le communautarisme abouti est un racisme avéré qui valorise sa communauté et stigmatise les autres communautés et qui débouche dans le pays sur des affrontements communautaires dangereux. C’est là rajouter la "guerre communautariste-raciste", du type juifs contre musulmans (et riposte de ces derniers via dieudo) par exemple, à la "guerre sociale" (celle de la finance ). Lutter contre une "guerre" n’empêche pas de devoir lutter aussi contre une autre mais ce n’est pas la même chose.

Un patron - blanc ou noir ou autre - peut vivre en paix avec son voisin "différent" de lui car il refuse de reconnaitre "la race" comme critère de hiérarchisation mais le dit patron pourra exiger l’intensification du travail à ses employés ou ouvriers, noirs ou blancs ou autres. La paix au plan communautaire, par refus des "races" et du racisme, ne signifie pas paix économico-sociale dans l’entreprise ou au niveau global !

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