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Honduras, l’espoir

Le Quai d’Orsay dispose-t-il d’informations inquiétantes concernant le Honduras à la veille des élections générales de dimanche prochain ? «  Il est recommandé de limiter les déplacements le 24 novembre et d’être très attentif à l’évolution de la situation au cours des jours suivants », indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. Quatre ans après le coup d’Etat monté par l’oligarchie locale avec le soutien actif de l’ambassade nord-américaine à Tegucigalpa et l’appui logistique de la base US, Soto Cano à 97 kms de la capitale, 5,4 millions de Honduriens doivent élire dimanche leur président, 128 députés et 298 conseils municipaux. Des observateurs internationaux actuellement sur place évoquent une campagne électorale « violente » avec les assassinats de plusieurs candidats classés à gauche et la mise en place d’un mécanisme frauduleux permettant de modifier « légalement » les résultats. D’autres informations affirment que l’armée a été mise en état d’alerte au cas où le vote ne serait pas conforme aux souhaits des anciens putschistes et leurs commanditaires US qui ont pu installer une deuxième base militaire cette fois à la frontière avec le Nicaragua.

En 2009, le président élu, Manuel Zelaya avait été déposé par un coup d’Etat militaire, séquestré puis expulsé vers le Costa Rica. Après avoir circulé dans plusieurs pays de la région, il était rentré clandestinement dans son pays pour se réfugier dans les locaux diplomatiques du Brésil. Elu sous la casaque du parti libéral (un des deux partis de droite avec le parti national), Manuel Zelaya avait commis l’irréparable : modifier sa politique à l’écoute des plus défavorisés et surtout engager le pays dans de nouvelles alliances avec les gouvernements progressistes de la région comme le Venezuela, le Nicaragua, Cuba… Depuis le coup d’Etat, le pays déjà bien malade a été totalement livré aux multinationales dans un paradis capitaliste sans aucune régulation où 70% de la population vit dans la pauvreté avec un chômage dépassant 40% des actifs. Il a sombré dans la corruption, dans la violence avec le taux d’homicides le plus élevé au monde pas seulement du fait des gangs Maras mais aussi de la répression contre le mouvement démocratique : trois cents militants paysans, syndicaux, associatifs et 35 journalistes ont été assassinés ces quatre dernières années.

C’est l’épouse du président destitué qui affronte les candidats de droite dimanche à l’élection présidentielle : Xiomara Castro Zelaya se présente sous l’étiquette LIBRE (Liberté et Refondation) et a pour principal adversaire Juan Orlando Hernandez (Parti National). Les sondages les donnent au coude à coude.

Xiamora Castro Zelaya comme son ex-président de mari n’est pas née dans les faubourgs miséreux de Tegucigalpa. L’ancienne membre de « l’Association des épouses des membres du Rotary club de Catacamas » et militante active du parti libéral reste une bourgeoise bon teint. Comme beaucoup de dirigeants latino américains, elle a découvert la réalité de la vie, du monde, a évolué et prône désormais un « socialisme démocratique à la hondurienne ». Avec des propositions concrètes et un objectif prioritaire : la création d’un système public d’éducation et de santé aujourd’hui inexistant. Elle se prononce également pour la « fin de l’ingérence impérialiste, des coups d’Etat » et en faveur de « l’intégration latino-américaine » au sein des nouveaux organismes réunissant les pays dotés de gouvernements progressistes. Xiomaria fait un tabac parmi les démocrates comme « Via campesina de Honduras » mais n’enregistre pas une franche adhésion des « organisations populaires et indigènes ». Pourtant tous reconnaissent que son élection freinerait le cycle infernal de l’offensive néo-libérale commencée avec le coup d’Etat et favoriserait un réajustement de la stratégie continentale. 

José Fort.

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En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture (…)
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