RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Jean-Paul Ney : barbouze mégalo de l’info

Cactus persona non grata. Ultra-droitier, xénophobe 
et réactionnaire, 
le journaliste plusieurs fois condamné 
par la justice occupe pourtant les plateaux télé et les écoles 
de journalisme.

Un jour, les dieux de l’information créèrent Jean-Paul Ney. Et, franchement, on ne sait pas bien pourquoi. À défaut de fournir des informations sérieuses, notre «  grand reporter  » mégalo occupe les réseaux sociaux. Il y poste des photos hallucinantes où on le voit déguisé en pêcheur du dimanche, casque vissé sur le crâne, brassard «  presse  » en évidence, une pacifique kalachnikov entre les mains. Il est comme ça, le Jean-Claude Van Damme de l’info, toujours à faire le mariole devant la caméra, comme sur cet autre cliché où il apparaît en tenue de soldat prêt à en découdre avec un ennemi imaginaire.

C’est qu’il s’en passe des choses dans sa petite tête. On dit ses neurones peu nombreux, mais hyperactifs. Au point de le pousser à proférer des «  menaces de mort 
réitérées  ». Infraction qui sera sanctionnée par un an de prison avec sursis, 3 000 euros d’amende et surtout par une obligation de «  soins psychologiques et psychiatriques  ». Lui se défend en affirmant qu’une secte a usurpé son identité. Carrément crédible. Et ses derniers messages postés sur Twitter finissent de convaincre que la mesure sanitaire est passée à la trappe. «  Casse-toi Leonarda et emporte Mélenchon et tes profs gauchiasses avec toi.  » Ah oui, parce qu’en plus d’avoir la tuyauterie encrassée, Popol est un vieux réac.

Carpette face aux puissants, il sait se faire bourreau face aux boucs émissaires du moment. Comme quand cette jeune Bulgare a été retrouvée sur un camp de Roms. «  Ces chiens de Roms vont jusqu’à vendre leurs propres enfants.  » Ah oui, il est raciste, aussi. Et engagé en politique. Aux côtés de l’UMP. Enfin, en dissidence, façon barbouze. Et il a activement participé à un coup d’État avorté contre le président ivoirien Laurent Gbagbo, en 2007. Ce qui lui avait valu la prison. «  Avec Jean-Paul Ney, nous assistons à une usurpation, un véritable braquage intellectuel  », dénonce Jafar Mlanao, l’un 
de ses nombreux détracteurs. Ce qui ne l’empêche pas de continuer d’occuper les plateaux télé ou certaines écoles de journalisme. «  On pourrait penser que son cas est isolé, mais non  », prévient Jean-Paul Billault, coauteur du documentaire Manipulations sous haute tension. «  Des Jean-Paul Ney, en réalité, il en existe beaucoup.  » Pitié, Seigneur, halte au feu !

Joseph Korda

»» L’Humanité.fr
URL de cet article 23233
   
Même Thème
La face cachée de Reporters sans frontières - de la CIA aux faucons du Pentagone.
Maxime VIVAS
Des années de travail et d’investigations (menées ici et sur le continent américain) portant sur 5 ans de fonctionnement de RSF (2002 à novembre 2007) et le livre est là . Le 6 avril 2006, parce que j’avais, au détour d’une phrase, évoqué ses sources de financements US, RSF m’avait menacé dans le journal Métro : " Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice". Au nom de la liberté d’expression ? m’étonné-je. Quoi qu’il en soit, j’offre aujourd’hui (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.