RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Force africaine d’intervention : pourquoi un sommet franco-africain ?

Invité aux festivités organisées à Addis-Abeba à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de l’OUA, ancêtre de l’UA, le président français Hollande avait proposé à ses pairs africains la tenue à Paris avant la fin de l’année d’un sommet franco-africain voué à l’exploration des voies et moyens de création d’une force africaine commune pour faire face à toute situation de crise sur le continent.

L’idée de création d’une telle force était en maturation au sein de l’Union africaine avant que le président français ne s’en saisisse. Ce qui explique que certains Etats africains ont marqué de la réserve sur un sommet franco-africain consacré à ce sujet et qui plus est « délocalisé » à la capitale française. Réserve accentuée chez certains par le soupçon que la proposition du chef de l’Etat français fleure un relent de « Françafrique » politique à l’égard du continent dont Paris poursuit quoique plus insidieusement les préceptes. Ce n’est donc pas contre le principe de création d’une force africaine commune que ces Etats répugnent à un sommet franco-africain, mais parce qu’ils estiment que les discussions sur ce projet sont du ressort des seuls Etats africains et sont à mener en sol africain.

L’Algérie est du lot de ces Etats défendant ce point de vue. D’où sa proposition dans ce sens formulée par son ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra lors du récent sommet extraordinaire de l’UA. Lamamra était tout indiqué pour revenir sur le projet de création de force commune africaine d’intervention car ayant été pendant de longues années à la tête de la commission « paix et sécurité » de l’UA au sein de laquelle ce projet se maturait, et « ès qualités » il avait lui aussi été quelque peu irrité qu’une majorité de chefs d’Etat africains aient donné leur approbation à la proposition française.

Il ne faut pas éluder tout de même que le projet d’une force africaine d’intervention en situation de crise butte entre autres sur son financement, auquel peu d’Etats du continent seront en mesure de contribuer régulièrement et à hauteur voulue. Sachant cela, Hollande a eu beau jeu de faire miroiter que le sommet franco-africain sera justement destiné à voir comment la France participerait à son financement et agir pour que d’autres grandes puissances en fassent de même. La paix en Afrique concerne ces grandes puissances qui y ont des intérêts multiples. Il n’est pas besoin d’un sommet franco-africain pour les en convaincre. Une démarche spécifiquement africaine dans ce sens basée sur un projet aux contours crédibles permettra à l’UA et à ses Etats membres d’obtenir les aides internationales dont le projet a besoin.

Les tête-à-tête des Africains avec leurs ex-puissances coloniales sont des continuités de la vision néocolonialiste que ces dernières entretiennent dans leurs rapports au continent. Dans le cas de la France, sa sollicitude à l’égard de pays qui ont été dans le giron de son empire colonial s’accompagne toujours malgré les dénégations officielles par leur mise sous tutelle. L’exemple récent du Mali l’a amplement confirmé. Sous la férule de Ramtane Lamamra, la diplomatie algérienne se doit d’éveiller les consciences africaines et susciter les solidarités continentales d’abord et internationales ensuite pour faire aboutir ce projet de force d’intervention africaine.

Kharroubi Habib

»» http://www.lequotidien-oran.com/
URL de cet article 23034
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Le Grand Marché Transatlantique : La menace sur les peuples d’Europe
Raoul Marc JENNAR
« Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. » Ces mots confiés par David Rockefeller au magazine américain Newsweek, le 1 février 1999, fournissent la clé pour comprendre ce qui se passe depuis une trentaine d’années et qu’on appelle « mondialisation néolibérale ». Déléguer au secteur privé la maîtrise des choix ou, pour l’exprimer à la manière pudique de journaux comme Le Monde ou Les Echos, « redéfinir le périmètre de l’Etat », c’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Quand je donne à manger aux pauvres, ils disent que je suis un Saint. Quand je demande pourquoi les pauvres sont pauvres, ils disent que je suis un communiste.

Dom Helder Camara

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.