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Un État failli... en prélude à l’occupation directe

Les Occidentaux font mine de s’apitoyer et de s’inquiéter de l’état chaotique de la Libye alors qu’il est, en bonne partie, le produit de leur action. Le Premier ministre libyen Ali Zeidan vient d’essuyer un enlèvement humiliant sur fond de rivalités de pouvoir très confuses même si les médias aiment opposer des « libéraux » présumés à des islamistes qui, eux, font partie du décor.

Le rôle – même passif – du Premier ministre libyen dans l’enlèvement d’un présumé djihadiste, à Tripoli, par un commando américain, est l’expression d’une grande faiblesse politique. Il n’a même pas haussé formellement le ton alors que des sources américaines officieuses ont choisi délibérément de dire qu’il avait été informé avant l’action. De quoi alimenter les colères et les accusations de complicité active avec les Américains qui ont choisi de jeter de l’huile sur le feu d’une Libye hautement inflammable.

L’enlèvement d’Ali Zeidan qui a duré quelques heures ne fait que compléter le mauvais coup infligé au semblant d’autorité du Premier ministre libyen par les Américains. L’attentat à la voiture piégée contre le consulat suédois à Benghazi fait partie des répliques de l’opération américaine ressentie comme humiliante par les Libyens et pas seulement les islamistes. Il pourrait y en avoir d’autres dans cette combinaison d’amour-propre humilié accentuée par l’insignifiance absolue de l’État.

On parle beaucoup et à juste titre du poids des milices en Libye. Ce dont on ne parle pas assez est que les dirigeants politiques sont aux petits soins avec ces milices dans des jeux politiques opaques.

Et sans faire dans la complotite, les services de renseignements étrangers tout comme les djihadistes doivent avoir aussi leur part d’actions dans cette Libye gouvernée, sur le terrain, par les milices. Même le secteur pétrolier n’y échappe pas. Le gouvernement libyen n’est même pas en mesure de contrôler la capitale et, il faut bien le constater, de protéger le Premier ministre.

Dire que l’État n’a pas de contrôle sur les milices devient un non-sens.

L’État libyen n’existe pas alors que les milices existent par centaines. Et avec la « loi » d’exclusion politique imposée par les miliciens qui bannit politiquement tous ceux qui ont plus ou moins exercé des responsabilités durant le règne de Kadhafi, la situation n’a fait que se détériorer dans un pays où des tentations fédéralistes ou franchement séparatistes s’expriment en Cyrénaïque.

Tous les libyens ou presque constates que pour exister, il faut être armé.
Difficile dans ces conditions, de donner du crédit aux appels à la fin des milices, et au retour du monopole de « l’État » sur les armes. Et des armes, il y en a profusion en Libye. Il suffit de vouloir de l’argent pour aller faire son shopping.

La « révolution » otanisée débouche sur un chaos tellement prévisible qu’il est difficile de ne pas envisager qu’il était voulu et désiré.

Que cela semble échapper un peu à ceux qui ont cru pouvoir créer un chaos sous contrôle, n’enlève rien au fait qu’il a été voulu, et qu’en définitive, l’État, absolument imparfait et souvent farfelu de Kadhafi, parait moins « absurde » à de nombreux libyens que le règne des « gens d’armes » d’aujourd’hui.

L’affaire Zeidan sera-t-elle un tournant ?

On peut en douter.

La Libye est objectivement dans une situation d’État failli : un bon alibi pour un scénario d’occupation directe des sites « utiles »….

»» http://www.djazairess.com/fr/lqo/5189016
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Sir Josiah Stamp,
Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941,
2ème fortune d’Angleterre.

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