Dans des circonstances mal connues, un centre commercial de Nairobi, capitale du Kenya, a été attaqué par un groupe armé, présenté comme « terroriste islamiste ». Ce qui semble établi est la mort de plusieurs dizaines de clients de ce supermarché, fréquenté par la bourgeoisie kényane et des résidents étrangers.
Les buts de l’attaque ne sont pas clairs. Les assaillants auraient communiqué sur twitter que « Uhuru Kenyatta et son gouvernement doivent être tenus pour responsables ».
La Voix du Cameroun a publié un article de Jean-Paul Pougala, analyste politique de l’Afrique. On peut conclure de son texte que c’est l’État kenyan qui était visé, pour le punir de « regarder à l’Est ». En effet, le Kenya a établi de solides relations diplomatiques et économiques avec la Russie et la Chine. La Grande Bretagne, l’ancienne puissance coloniale, et les États-Unis trouvent ça tout à fait déplaisant ! Ils avaient déclenché des poursuites contre le Président Kenyatta pour « crimes contre l’humanité » par la CPI (Cour Pénale Internationale). Il semble que ces poursuites aient favorisé son élection, car elles étaient une preuve de l’ingérence de l’Empire !
Serge Lavrov, le ministre des Affaires Étrangère russe, a visité le Kenya en 2010. C’était la première rencontre entre ces deux pays. Il y fut question d’échanges économiques et commerciaux, et de la piraterie au large de l’Afrique de l’Est. Piraterie destinée à gêner le commerce de ces pays (dont le Kenya) vers l’océan pacifique.
Le Président Uhuru Kenyatta a été reçu en Chine au mois d’août. Peu impressionné par son inculpation par la CPI, il fut accueilli, avec les honneurs, place Tiananmen, par son homologue chinois le Président Xi Jinping. Cette façon de faire est une règle de la diplomatie chinoise : ils n’y a pas de préalables politiques pour avoir des relations diplomatiques, commerciales et économiques avec les pays étrangers. Contrairement aux pays impérialistes qui mettent, au contraire, beaucoup de conditions, de sermons, et de menaces !
La Chine va donc faire une carte des richesses minières du pays, soutenir le Kenya pour ses recherches sur la géothermie, agrandi « l’école de Pékin » à Nairobi, etc.
Ainsi, le 19 août 2013, au premier jour de son voyage à Pékin, sa première visite d’État depuis son élection en mars, le Président Kenyatta a tweeté : « L’importance de la Chine pour l’Afrique ne doit pas être sous-évaluée, (ce pays) est notre plus gros partenaire pour le développement ».
Des relations économiques bilatérales, à avantages mutuels clairement établis, sont des actes concrets qui participent à l’affaiblissement de l’impérialisme.
D.R.