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Roms : « Partout, les agressions se multiplient »

Après l’agression dans un camp de Roms, ce week-end, à Saint-Denis, le collectif 
Romeurope alerte sur le climat de tension qui monte depuis des mois autour des bidonvilles, sur fond de dérapages politiques, comme celui de Christian Estrosi encore ce mardi matin.

Armés de barres de fer, de battes de base-ball, et casqués, une quinzaine d’individus ont débarqué, dans la nuit de vendredi à samedi, dans un camp de Roms situé à proximité du Stade de France, à Saint-Denis. Bilan : deux victimes, dont une souffrant d’une fracture du crâne et encore entre la vie et la mort. S’agit-il d’un «  règlement de comptes  », comme l’a d’abord annoncé la préfecture, ou, comme l’a confié une source citée par l’AFP, «  d’une expédition punitive  » ?

Climat d’intolérance

«  Une chose est sûre, ce n’est pas la première fois que l’on assiste à une agression de ce type, réagit Laurent El Ghozi, porte-parole du collectif Romeurope. Cela fait des mois que monte un climat d’intolérance envers les Roumains et les Bulgares vivant dans des bidonvilles.  » Fin juin, à Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, près de 200 personnes, dont le maire UMP de la ville, Claude Capillon, marchent jusqu’à l’entrée d’un camp de Roms derrière une banderole : «  L’expulsion, c’est maintenant  ». Le 8 juin, le village d’insertion de familles roms à Hellemmes, dans le Nord, a reçu dans la nuit trois cocktails Molotov, après des insultes. Les engins incendiaires tombent dans l’herbe, mais les cinq familles, et leurs enfants, ont eu très peur.

Même scénario, à Montreuil, le 17 avril, rapporte des militants de Romeurope, qui rappelle aussi la descente d’habitants dans un camp, en septembre, à Marseille. Des passages à l’acte légitimés par des discours d’élus et de responsables politiques : dix Roms, «  cela reste dix Roms de trop  », a, par exemple, déclaré Guy Teyssier, ténor de l’UMP marseillais À ces provocations, s’ajoutent les déclarations de Manuel Valls, à Bucarest, pour qui les Roms «  ne souhaitent pas s’intégrer  », validant tous les fantasmes à leur sujet.

Estrosi dérape à nouveau. Le député maire de Nice demande de pouvoir passer outre toute décision de justice pour intervenir contre les gens du voyage. "Lorsque les gens du voyage garent mal leurs belles et grosses voitures pour certains d’entre eux sur des terrains de sport qu’ils détruisent, (pourquoi) on ne pourrait pas saisir immédiatement, sans avoir à faire appel aux tribunaux, simplement sur des constats que nous faisons en tant qu’officiers de police judiciaire, leurs véhicules", se demande-t-il sur France 2. L’élu UMP réclame "qu’on procède immédiatement aux expulsions comme pour tout étranger en situation irrégulière", "qu’il y ait une abrogation" de la circulaire d’août 2012 sur l’accompagnement des opérations d’évacuation de campements illicites et "qu’on refuse l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans le périmètre de libre circulation de Schengen".

Evacuation pure et simple

«  On laisse trop souvent la situation pourrir sur le terrain  », ajoute aussi Alexandre Le Clève, de Romeurope, qui pointe aussi l’action de l’État. «  Le discours du gouvernement a certes changé, et une circulaire du 26 août 2012 impose un diagnostic social avant toute évacuation.  » Sauf que son application est «  inégale  ». La plupart du temps, «  ce diagnostic social, qui devait déboucher sur des solutions d’insertion et d’hébergement en fonction des parcours individuels de ceux qui habitent dans les bidonvilles, sert seulement de prétexte avant une évacuation pure et simple  ». Résultat : les situations «  ne se règlent pas, les conditions de vie dans les bidonvilles s’aggravent, ce qui augmente du même coup l’exaspération du voisinage  », conclut Laurent El Ghozi.

Une circulaire inappliquée. Un record ! Jamais le nombre d’évacuations de camps roms n’avait été aussi important, a alerté la Ligue des droits de l’homme (LDH), fin juin. «  5 482 personnes ont été évacuées de force par les autorités au deuxième trimestre 2013  », contre «  2 883 au premier trimestre 2013  ». À titre de comparaison, le nombre d’évacuations entre 2010 et 2012 sous le précédent gouvernement n’avait jamais dépassé les 3 000 par trimestre. Dans ce contexte, ajoute la LDH, la circulaire interministérielle du 26 août 2012, relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites, «  reste rare, hétérogène et très généralement superficielle  ».

Pierre Duquesne

»» http://www.humanite.fr/societe/roms-partout-les-agressions-se-multiplient-546687
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Roms de France, Roms en France - Jean-Pierre Dacheux, Bernard Delemotte
Population méconnue, la plus nombreuse des minorités culturelles, présente en Europe depuis des siècles, les Roms comptent plus de dix millions de personnes. Ils ont subi partout l’exclusion et les persécutions : l’esclavage en Roumanie du XIVe au XIXe siècle, l’extermination dans les camps nazis… Peuple à l’identité multiple, son unité se trouve dans son histoire, sa langue et son appartenance à une "nation sans territoire" . La loi Besson de juillet 2000 a reconnu les (…)
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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