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La vague emporte tout ce qu’elle trouve

Les contradictions du libéralisme sauvage subventionné

C’est le titre du Bloc-notes de Bernard Delattre dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du lundi 18 avril 2005. Mais s’il est question d’un « tsunami », venu d’Asie, c’est un tsunami économico commercial : « l’industrie textile européenne balayée par un tsunami chinois ».

« La vague emporte tout ce qu’elle trouve (proverbe chinois). »

C’est le titre du Bloc-notes de Bernard Delattre dans les Dernières Nouvelles d’Alsace du lundi 18 avril 2005. Mais s’il est question d’un « tsunami », venu d’Asie, c’est un tsunami économico commercial : « l’industrie textile européenne balayée par un tsunami chinois »

Et juste à côté de l’éditorial souvent consacré ces temps derniers par Olivier Picard et Jean Claude Kieffer à la défense du libéralisme et du oui au TCE [1],
on trouve pour une fois une protestation contre le « libéralisme ambiant qui, à cinq semaines du référendum sur la constitution européenne, révulse chaque jour davantage les Français, » et un appel à une « clause de sauvegarde prévue par l’Organisation mondiale du commerce », à l’imitation des Etats-Unis !

Et Delattre de s’en prendre non à Frits Bolkestein, mais à un autre commissaire européen, « Peter Mandelson, chargé du commerce extérieur » au sujet de la « la levée des quotas d’importation sur le textile et l’habillement depuis le 1er janvier ».

Et tous les clichés sur les petits hommes jaunes de se donner libre cours :

« ...la volonté d’entreprendre est servie par une masse incroyable de travailleurs dociles, »

« Les « petites mains » de la Chine sont en train de raser ce qu’il restait d’une industrie textile nationale encore forte de 180 000 emplois mais qui en perd au minimum
20 000 chaque année. »

Il s’extasie devant le libéralisme sauvage, subventionné, de la Chine qui s’accompagne comme au Etats-Unis d’un protectionnisme étroit.

« La réussite chinoise n’a pas de secret : une volonté d’entreprendre et
de réussir servie par l’impressionnante modernisation de l’outil de
production, subventionnement public inimaginable chez nous, masse
incroyable de travailleurs dociles et consciencieux à la productivité
survitaminée (rendement supérieur à ceux imaginés par Charlie Chaplin
dans Les temps modernes et horaires de travail deux fois plus amples que
les 35 heures à la française) et salaires près de trente fois
inférieurs, rapidité d’adaptation au marché, recherche de la qualité. »

Ah, si les travailleurs européens en prenaient de la graine !

Résultat : « les productions de Pékin, Shanghai ou Canton inondent le monde entier. »

Puis est donné en exemple pour la France le protectionnisme étatsunien : « Confrontés à la même invasion, les États-Unis ont déjà brandi la clause de sauvegarde prévue par l’Organisation mondiale du commerce ».

Et il s’en prend au commissaire européen qui fait le jeu du non au TCE : «  Pendant ce temps, au nom du libéralisme ambiant qui, à cinq semaines du référendum sur la constitution européenne, révulse chaque jour davantage les Français, Peter Mandelson laisse faire ! » C’est encore la faute à Bruxelles !
Alors qu’il faudrait « taper du poing sur la table quand bien même les organisations patronales de la branche- Guillaume Sarkozy, le frère, président de l’Union des industries textiles en tête- crient-elles au scandale ! »

Ah, les contradictions du libéralisme sauvage subventionné !


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