1981, c’est loin, et il est peu probable que le rappel historique d’une consigne de vote du courant stalinien orthodoxe du PCF qui préférait le vote Giscard au vote Mitterrand, pour empêcher toute mobilisation populaire consécutive à une victoire de Mitterrand, soit de nature à intéresser au delà du microcosme.
C’est dire si les ouiistes manquent d’arguments.
Selon Patrick Jarreau, le " non de gauche" serait l’équivalent du " vote révolutionnaire". Ce serait choisir le pire.
Voter non c’est voter Le Pen.(sic)
"La mode aujourd’hui chez les antieuropéens de gauche pourrait se résumer ainsi :" Donnez vous des frissons, votez avec Le Pen !"
Cette grossière assimilation laisse sans voix. Parler de mode c’est laisser entendre que ce choix n’est qu’un " slogan chic" et aussi passager qu’irréfléchi. C’est confondre de réels antieuropéens souverainistes ou d’extrême droite avec le non de gauche qui est un non européen pour une autre Constitution.
Ce non rendrait service à la droite en divisant la gauche.
"Si le non l’emporte le 29 mai, la gauche aura du mal à se rassembler, deux ans plus tard, pour l’élection présidentielle"
On peut aussi bien renverser le point de vue au lieu de figer la configuration politique actuelle et penser que le succès du non redistibuerait les cartes à gauche, sans que cela profite nécessairement à la droite come le laisse entendre Jarreau.
Ce serait aussi profitable à la troisième force de Bayrou.
Résumé : voter non, c’est voter Le Pen, c’est voter Sarkozy ou Chirac, c’est voter Bayrou et l’alliance PS-UDF.
N’en jetez plus M. Jarreau ! A trop vouloir prouver...
Il s’agirait de " tordre le cou au réformisme". Rien que ça ! Des noms, des noms ! A part la majorité de la LCR, on voit mal de qui il peut s’agir. A moins de prendre Marie Georges Buffet et Mélanchon pour des révolutionnaires de la troisième période de l’Internationale Communiste ? (Lorsque les communistes allemands faisaient des sociaux-démocrates, et non des nazis, leur ennemi principal.) Au secours, l’homme au couteau entre les dents revient, et c’est une femme...
Quelles sont les motivations des opposants au traité ? "Veut- on s’affronter pour le mot Constitution ?"
" Les adversaires du traité le présentent comme faible et menaçant à la fois". Ils seraient illogiques donc.
"Cette constitution encadrerait de façon irréversible les politiques économiques et sociales des Etats qui s’engageraient à ne mettre aucune entrave au libéralisme le plus effréné"
Mais au lieu de prouver ce qu’il avance, Jarreau ne trouve qu’à y opposer les " nombreux Français (qui) ont décidé d’aller y regarder de plus près en lisant le traité", comme si les autres ne l’avaient pas lu, ce que dément la phrase " les arguments de ceux qui épatent leurs auditoires en brandissant des citations et des numéros d’articles". Comme si la seule lecture du traité ne pouvait que conduire à " bon sang, mais c’est bien sûr, je vote oui !"
Voter non c’est voter contre "la droite au pouvoir". Oui, et alors, est-ce interdit ? La droite et même des gouvernements de "gauche" n’inscrivent ils pas leur politique dans les grandes lignes de cet ex- futur traité qui reprend les traités antérieurs depuis 1957 ? On voterait non pour chasser Chirac. Raté. Il restera, a- t- il dit. Voire ! Et même s’il reste ?
"Le Président doit sauver le oui, mais on ne peut pas lui demander de sauver aussi François Hollande".
Bref, que chacun fasse son boulot ! Et Jarreau, le sien, d’en appeler, enfin, dans un bel élan anticommuniste aux relents de guerre froide, "aux socialistes d’aujourdhui", pour ne pas " cèder à l’intimidation d’un nouvel intégrisme révolutionnaire et national".
Là il faut saluer la créativité inouie de Patrick Jarreau qui rassemble en trois mots en un amalgame insensé "intégrisme" vlan pour les intégristes de tout bord " révolutionnaire" et voilà pour le PCF rrrrévolutionnaire,et les trrotskistes, et "national" et une dose pour Le Pen. Confusionnisme, quand tu nous tiens...
L’Europe malTRAITEe : une vidéo en ligne. A voir absolument.
Constitution : Le projet Bolkestein est bien sur les rails.
Constitution : Dix mensonges et cinq boniments.
Constitution : Délocalisation, des rapports explosifs, par Yves Housson.
La Constitution Européenne et la Guerre - NON à l’ OTAN, par Diana Johnstone.