RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Syrie : La troisième voix

Les inspecteurs de l’ONU vont commencer aujourd’hui à enquêter sur le site de l’attaque chimique présumée près de Damas. Le gouvernement syrien qui a affirmé n’avoir pas utilisé d’armes chimiques dans le conflit a accepté d’observer un cessez-le-feu durant la visite des inspecteurs. Il n’est pas certain que cette disponibilité de Damas change quelque chose dans le bellicisme affiché de certaines capitales occidentales, celles-ci ayant déjà décidé que le régime syrien était coupable.

Le déploiement militaire américain en Méditerranée est clairement affiché comme relevant d’une option d’intervention militaire. C’est le souhait d’une partie de l’opposition syrienne. D’autres opposants qui conservent leur indépendance vis-à-vis des puissances étrangères, occidentales ou arabes, s’en inquiètent ouvertement. Ces opposants, à l’image de Haytham Menaa qui, sans surprise, n’a pas droit de cité dans les médias occidentaux et les satellites arabes, refusent une telle intervention. Ce n’est pas une raison pour qu’on ne rende pas compte de cette « voix » syrienne. Menaa qui est le président de l’instance de coordination nationale des forces du changement démocratique considère que les puissances étrangères, occidentales et régionales trouvent « intérêt à la poursuite de la guerre d’usure en Syrie ». Tandis que certains de ceux qui sont au pouvoir à Damas sont dans l’illusion d’une capacité à trancher la situation par des voies militaires. Des choix qui, dit-il, ne « se soucient guère de l’humanité des Syriens, du sang des Syriens, des infrastructures de la Syrie et de l’unité territoriale de la Syrie ».

Cette troisième voix - et voie - syrienne s’époumone depuis de longs mois à appeler à la sortie « immédiate » du pays de tous les combattants non syriens, l’arrêt de l’armement des différentes parties et des tueries et des destructions. La logique de guerre est imposée par l’ensemble des parties alors qu’outre les réfugiés, la moitié de la main-d’œuvre syrienne est au chômage forcé sans aucun revenu. Ces acteurs ont condamné le peuple syrien « à la mort sanglante ou à la mort lente ». Menaa dénonce l’utilisation des armes chimiques et veut que l’équipe de l’enquête de l’ONU aille sur le terrain et vérifie scrupuleusement les faits. Selon lui, les données disponibles montrent que l’arme chimique utilisée à la Ghouta est de fabrication locale. Quant à la partie qui l’a utilisée, « nous œuvrons à le vérifier par nos propres moyens ». C’est la raison, a-t-il dit, qui « nous pousse à ne pas faire de déclarations hâtives sur cette question ».

Mais d’une manière générale il estime que cette horrible affaire d’armes chimiques ne doit pas servir d’écran de fumée au fait que les Syriens meurent quotidiennement à cause des « bombardements aveugles » de l’armée, des « crimes de la chabiha », des « explosions et des opérations suicides terroristes », des enlèvements récents de plus d’un millier de Syriens sur des bases confessionnelles et dont certains ont été « retrouvés dans des fosses communes ». Pour cette troisième voix syrienne, une intervention armée étrangère ne fera qu’accentuer la plongée dans les horreurs. Cette voix est trop juste, trop « syrienne » pour être entendue par la prétendue « communauté internationale ».

M. Saadoune

»» http://www.lequotidien-oran.com/
URL de cet article 22068
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Donde Estan ? ; Terreurs et disparitions au Pérou (1980-2000)
Daniel Dupuis
La pratique des arrestations illégales, des tortures et des exécutions en dehors de tout procès régulier puis de la dissimulation des dépouilles (d’où le terme de « disparus ») est tristement célèbre en Amérique latine où les dictatures ( l’Argentine de la junte militaire, le Paraguay dirigé par le général Alfredo Stroessner, le Chili tenu par Augusto Pinochet...) y ont eu recours. De 1980 à 2000, sous un régime pourtant démocratique, l’armée du Pérou n’a pas hésité à recourir à la terreur pour combattre la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il y a bien une grande différence entre les articles publiés dans les médias institutionnels et les articles publiés dans les médias alternatifs (comme Le Grand Soir) : les leurs vieillissent super mal alors que les nôtres ne font que s’améliorer avec le temps.

Viktor Dedaj

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.