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Egypte : Etats-Unis et UE, complémentarité des rôles

Dans la crise politique ouverte en Egypte par la destitution du président élu Mohamed Morsi, les Etats-Unis se sont abstenus de qualifier de coup d’Etat l’opération menée par les militaires. Leur retenue même accompagnée d’un souhait de voir l’ordre constitutionnel rétabli dans le pays par le biais d’un dialogue et d’un accord politiques entre tous les acteurs de la crise, a été décryptée par les pro-Morsi comme une reconnaissance de leur part du fait accompli que l’armée et les anti-Morsi veulent imposer dans le pays.

Autant dire que les pro-Morsi ont mal accueilli cette position en se méfiant de ce que Washington peut proposer aux protagonistes de la crise comme solution pour en sortir. C’est pourquoi sans rester inactive sur le dossier égyptien, l’Amérique a laissé le soin à l’Union européenne d’entreprendre une médiation entre les deux camps en vue d’un règlement négocié de la crise. La médiation européenne semble avoir été acceptée par les Frères musulmans malgré que l’Union européenne n’ait pas elle aussi qualifié la destitution de Morsi de coup d’Etat. Ils ne l’ont pas récusé parce que contrairement aux Etats-Unis, l’Union européenne ne fait pas de l’armée égyptienne son allié stratégique dans ses rapports avec l’Egypte et peut en conséquence se montrer plus réceptive qu’eux aux revendications des pro-Morsi.

Pour l’Union européenne, c’est en tout cas une occasion de réinvestir le terrain proche-oriental devenu chasse gardée de l’Amérique qui a pour cette région un agenda et des buts ne laissant qu’une place mineure à son influence. Toutefois si les Américains ont laissé la latitude à l’Union européenne de jouer « un rôle de facilitateur » dans la crise égyptienne, ils ne lui en laissent pas celle de préconiser une solution qui n’entre pas dans leur plan pour l’Egypte. C’est pourquoi Washington mène en parallèle de l’initiative européenne sa propre offensive diplomatique en direction des acteurs de cette crise. Offensive dont se sont chargés les républicains à la demande d’Obama confronté à l’hostilité que le camp Morsi manifeste à l’égard de son administration pour s’être montrée trop « compréhensive » à l’endroit des militaires.

John McCain et Lindsey Graham, les deux sénateurs américains qui vont se rendre au Caire, ont fait savoir qu’ils vont « faire pression » sur l’armée pour qu’elle organise un retour au pouvoir civil dans le cadre d’une « approche démocratique incluant toutes les parties ». Une esquisse de solution qui rejoint celle formulée par la représentante diplomatique de l’Union européenne Catherine Ashton lors de sa visite au Caire. Preuve s’il en est que la médiation européenne est venue en appui à la diplomatie américaine et qu’il ne faut nullement y voir une tentative de l’Union européenne d’exploiter à son profit la difficulté qu’a l’Amérique à se faire entendre des parties égyptiennes en conflit. Washington laissera la médiation européenne se poursuivre et influera discrètement auprès des miliaires pour qu’ils assouplissent leur position à l’égard du camp pro-Morsi, mais sans les lâcher car c’est leur institution qui est le garant des intérêts américains en Egypte.

A charge pour l’Union européenne d’obtenir que les Frères musulmans en fassent de même. Au point où en sont les antagonismes entre les pro et anti-Morsi, la médiation internationale s’impose comme un passage obligé. Mais il n’est pas certain qu’elle puisse aplanir la difficulté que représentent les conséquences de ces antagonismes qui ont nourri et développé les extrêmes dans les deux camps qui n’envisagent plus de solution à la crise que par la « victoire » même sanglante sur la partie adverse.

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