39.- Cléante est un grand ami de Cliton. En gage de l’indéfectible amitié qu’il lui porte il accède au moindre de ses désirs et ferme les yeux sur ce qui, pour chacun, serait des défauts :
Cliton de sa canne, dans la rue, roue de coups les gens qui lui cèdent le trottoir ; afin de bien marquer qu’on ne lui manque pas impunément de politesse. S’il entre dans un commerce, c’est pour se servir sans payer ; et repart non sans avoir préalablement gratifié le boutiquier de quelques horions. Il aime à se rendre dans la nature pour vidanger son automobile et, quand il rentre chez lui, fait tourner sa machine à imprimer de fausse monnaie. Il a récemment introduit la brouille entre Cléante et ceux qui le pensaient de leurs amis en lui demandant, pour l’un qui rentrait simplement chez les siens, d’en empêcher le passage sur ses terres : sous prétexte qu’il aurait pu être accompagné de Cénodin ; l’homme qui lui apprit que Cliton avait introduit, pour le mieux contrôler, de ses gens dans sa propre demeure. Au demeurant, Cliton est très croyant : il ne jure que sur la Bible et invoque Dieu à chaque détour de phrase. Peut-être parce qu’il a une idée fixe : il croit maladivement que chacun lui en veut. Il y a, sans mentir, certain idiot du village plein d’agressivité qui est entouré d’amis encore plus stupides et qui béent d’admiration devant leur modèle. Cléante, quoiqu’il plastronne dans sa vie domestique, le craint, le ménage, lui obéit ; bref, il l’aime.
Le modeste auteur de ce qu’il voudrait bien être un pastiche, à peine l’avait-il achevé, qu’il tomba sur ce passage :
41.- Dans la société, c’est la raison qui plie la première. Les plus sages sont souvent menés par le plus fou et le plus bizarre : l’on étudie son faible, son humeur, ses caprices, l’on s’y accommode ; l’on évite de le heurter, tout le monde lui cède ; la moindre sérénité qui paraît sur son visage lui attire des éloges : on lui tient compte de n’être pas toujours insupportable. Il est craint, ménagé, obéi, quelquefois aimé. [De la société et de la conversation. Les Caractères. La Bruyère]
Mauris Dwaabala
« La démocratie et les droits de l’homme ne nous intéressent que très peu. Nous utilisons simplement ces mots pour cacher nos véritables motifs. Si la démocratie et les droits de l’homme nous importaient, nos ennemis seraient l’Indonésie, la Turquie, le Pérou ou la Colombie, par exemple. Parce que la situation à Cuba, comparée à celle de ces pays-là et de la plupart des pays du monde, est paradisiaque »
Wayne Smith, ancien chef de la Section des Intérêts Américains à La Havane (SINA) sous l’administration Reagan