RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
IL A PASSÉ LE TÉMOIN À SON FILS AÎNÉ

Fin de mission pour l’émir du Qatar

Il a perdu les faveurs de ses parrains américains et celles de la très agissante Cheikha Moza.

L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a informé la famille régnante de sa décision de remettre le pouvoir à son fils, a annoncé hier, la chaîne Al Jazeera. Chauffé à blanc, porté à bras-le-corps par les Etats-Unis d’Amérique, l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, n’a plus la cote. Ainsi donc, son employeur, l’Oncle Sam, vient de lui signifier une fin de mission après avoir « vaillamment servi » de croupion US dans le Monde arabe. Pis encore, il n’a pas seulement perdu les faveurs de ses parrains, mais également celles de la très agissante Cheikha Moza. Sous l’injonction de cette dernière, l’émir sera contraint de passer le témoin à Tamim, son fils aîné. Né en 1980, Cheikh Tamim, deuxième fils de l’émir et de Cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef adjoint des forces armées. Le souverain « s’est réuni avec la famille régnante et les notables et les a informés de sa décision de remettre le pouvoir au prince héritier, Cheikh Tamim ben Hamad Al Khalifa », a précisé la chaîne. Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, doit prononcer, aujourd’hui, un discours à la nation, a annoncé le palais dans un communiqué. Selon des sources diplomatiques arabes et occidentales au Qatar et dans la région, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Arabie Saoudite notamment, ont été prévenus des intentions de l’émir qui, disent-ils, tient à assurer un transfert du pouvoir en douceur à la jeune génération.

Il s’agit d’une première dans ce pays et dans l’histoire récente du Monde arabe où aucun souverain n’a jamais renoncé au pouvoir de son plein gré. Mais l’émir l’a-t-il fait de son propre gré quitte à rompre pour cela avec la tradition des monarchies arabes dont les dirigeants restent généralement en place jusqu’à leur mort ? Sans bruit, Hamad Ben Khalifa sera ainsi éjecté par une intrigue de palais. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé : en 1995, il a fomenté un coup d’Etat contre... son père.

Au plan interne, cela ne signifie pas de grands changements. Le nouveau patron du Qatar contrôle l’essentiel des ministères-clés comme l’armée et la sécurité. En revanche, c’est au plan international que cette décision prend toute son épaisseur. Exécutant parfaitement le rôle que lui font jouer les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis d’Amérique, l’abdication de Cheikh Hamad est un véritable bouleversement qui pourrait avoir des conséquences sur sa politique étrangère. En parfait croupion, le petit Emirat du Golfe n’a pas ménagé ses efforts pour exécuter l’ambitieux projet de l’administration américaine selon lequel « il faut donner sa chance à l’islamisme light dans le Monde arabe ». Le Qatar qui fait figure de nain dans le Moyen-Orient n’a jamais caché son soutien aux partis islamistes. Depuis le début du printemps arabe, il s’est donné un rôle d’acteur majeur dans la région au point d’agacer les autres monarchies du Golfe dont son voisin immédiat, l’Arabie Saoudite. Il a appuyé le parti Ennahda en Tunisie actuellement au pouvoir, il a porté à bras-le-corps les Frères musulmans en Egypte également au pouvoir, il a offert sa médiation dans le conflit yéménite, déboursé une fortune et contribué militairement à renverser le colonel El Gueddafi en Libye et il est à la tête des Etats arabes qui poussent à armer l’opposition syrienne pour faire éjecter du pouvoir Bachar Al Assad et installer, évidemment à sa place, des islamistes. Au Moyen-Orient, une région politiquement statique, l’émir Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani, âgé de 59 ans, est le plus actif, le plus bruyant. Avec des revenus d’exportations autour de 100 milliards de dollars par an, l’argent coule à flots et booste les conquêtes extérieures de l’émir. Même en Europe, notamment en France, on s’affole. Le petit monstre de Doha menace de bouffer le monde avec ses pétrodollars. Mais tout a une fin, y compris les folies du Royaume ! Avec cette abdication, cela signifiera-t-il la fin de cette machine à placer des islamistes au pouvoir ?

Il y a fort à parier sur cette éventualité, surtout que le centre névralgique du Monde arabe, la grande Egypte se trouve à la « Mosri du chaos » depuis que les Frères musulmans ont accédé au pouvoir. Ayant déçu, le président Mohammed Morsi se trouve face à une forte opposition et le scénario de son départ du pouvoir n’est pas écarté. Du coup, une double fin : celle de l’islamisme au pouvoir et celle de la mission de l’émir du Qatar.

Brahim TAKHEROUBT

»» http://www.lexpressiondz.com/internationale/176393-fin-de-mission-pour...
URL de cet article 21164
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi météorologique des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il y a un sacré paquet de connards à Cuba - comme partout. Mais la différence à Cuba, c’est qu’ils ne sont pas au pouvoir.

Jose G. Perez

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.