Dans quelques semaines, les Français seront appelés à approuver par voie référendaire le projet de Traité établissant une Constitution pour l’Europe (élaboré sous la direction de Valéry Giscard d’Estaing), déjà adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement.
Ce choix sera simple.
Ceux qui diront OUI à ce traité diront OUI à la destruction de la souveraineté nationale !
Ceux qui diront OUI à ce traité diront OUI à l’anéantissement des bases fondatrices de notre République, et notamment à la disparition de la laïcité qui permet de vivre ensemble !
Ceux qui diront OUI à ce traité diront OUI à une Construction européenne qui méprise la démocratie et bafoue l’égalité, la liberté, et la fraternité des peuples !
Ceux qui diront OUI à ce traité diront OUI à la destruction des lois sociales !
Ceux qui diront OUI à ce traité diront encore OUI à la liquidation des services publics, à l’accélération des privatisations, à la destruction de l’éducation, à la mise sous tutelle de notre système judiciaire !
Ce traité constitutionnel européen signifie supranationalité, assujettissement dans tous les domaines de la vie aux lois du marché et aux échanges commerciaux.
C’est pourquoi il n’y a qu’une réponse possible, simple, nette, sans équivoque : c’est le NON !
Cette affaire nous concerne au premier chef. Nous savons que les promoteurs de ce projet vont cadenasser le débat, compliquer les arguments, tenter de nous plonger dans l’abstention !
Il n’en n’est pas question.
Ni OUI, ni abstention, mais NON !
Pour la gauche, pour les partis et syndicats ouvriers, c’est l’heure du choix décisif. Il existe, traditionnellement, au sein de la gauche, des points de vue bien différents sur la question européenne.
Certains sont partisans d’une Europe fédérale...
D’autres défendent une Europe des nations indépendantes ouvertes à des coopérations...
Mais ces divergences, légitimes et anciennes, risquent bien d’être obsolètes : l’adoption du Traité constitutionnel européen barrerait pour longtemps la voie de la réalisation tant de l’une de ces perspectives que de l’autre.
C’est pourquoi, indépendamment des positions qu’on puisse avoir sur l’Europe, nous pensons nécessaire l’unité sans exclusive, la plus large possible à gauche, pour barrer la route au Traité constitutionnel de Giscard d’Estaing !
De nombreuses organisations politiques et syndicales, dont la première d’entre elles, la CGT, se sont d’ores et déjà prononcées pour voter NON. Comme elles, nous décidons de faire savoir notre position NON, NON et encore NON !
A l’initiative de la revue UTOPIE CRITIQUE, un colloque se tiendra le samedi 26 mars 2005 à la Sorbonne pour contribuer à construire cette unité pour le NON, sur lequel doivent se retrouver tous ceux qui sont attachés aux conquêtes et traditions du mouvement ouvrier, tous les militants de gauche, tous les républicains.
Pour le NON, pour l’unité permettant de l’emporter, nous serons à ce colloque et appelons à y participer.