RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Cuba introduit les marchés de gros

Un nouvel appel d’air dans l’économie cubaine

Dans le monde économique cubain, ce n’est pas le mot « réforme » qui est utilisé. On parle de « l’actualisation du modèle économique », de celle de « la politique migratoire », de « la restructuration du commerce » ou de « l’extension de l’accès public à Internet », entre autres exemples. Mais le résultat est le même. Le dernier secteur en date qui connait de nets changements est celui des marchés de gros, qui jusqu’ici n’existaient pas. Depuis l’instauration légale du domaine privée en 2010 (on parle à Cuba de domaine « no estatal », non étatique), c’était une des principales revendications des petits (ou moins petits) entrepreneurs travaillant à leur compte (cuentapropistas). Lesquels, comme l’ensemble de la population, attendent la mesure qu’ils considèrent prioritaire : le règlement de la question de la double monnaie actuelle.

Cuba introduit les marchés de gros, ouverts aux entreprises privées

(source : avec l’AFP/ posté par Michel Porcheron)

Les marchés de gros vont faire leur apparition à Cuba pour répondre à une forte demande du secteur privé naissant qui se plaignait de ne pas pouvoir s’approvisionner librement à des prix compétitifs. Qu’il s’agisse de la restauration, des artisans, des métiers du bâtiment, de l’agriculture et toutes les activités autorisées dans le secteur privé, figurant dans une liste officielle. Cette circulation autorisée de produits et de matières premières peut être considérée comme un nouveau pas significatif dans les avancées décidées par le gouvernement cubain.

« Le commerce de gros se fera par des entités autorisées à destination d’une commercialisation au détail à la population et des programmes prioritaires de l’économie nationale  », selon des résolutions publiées mercredi 5 juin 2013 dans la Gaceta oficial (Journal officiel). Les achats sur ces marchés de gros, organisés par des sociétés cubaines pour des acheteurs-producteurs cubains, se feront sur la base de prix selon l’offre et de la demande.

Les entreprises d’État, les coopératives et ce qui est le plus attractif les entreprises privées auront accès à ces marchés de gros (mercados mayoristas), absents depuis un demi-siècle du système économique cubain.

Pour la population, quand elle n’est pas impliquée directement par l’ouverture des marchés de gros, ce qui est attendu c’est la baisse des prix dans les secteurs concernés, à commencer par les produits agricoles, alimentaires et les biens et équipements de la vie quotidienne.

[exemples : une société du Ministère des Industries sera le grossiste des métaux, une autre fournira les équipements et pièces du secteur automobile, ainsi que les matières premières pour l’industrie, la ferronnerie et les quincailleries. Au Ministère de la Construction, une entité sera chargée des matériaux et produits, comme la peinture, les meubles sanitaires, la céramique, etc. ]

Jusqu’à présent, la centralisation prévoyait une fourniture programmée de matériels et produits au secteur public et aux marchés de détail. Les entrepreneurs privés - au nombre de plus de 400.000 aujourd’hui – n’avaient pas d’autre choix que de se fournir auprès des détaillants, ce qui limitait fortement leurs productions et leurs revenus.

« Avec ces décisions, se met en place la restructuration du commerce de gros dans l’objectif d’une forme d’approvisionnement plus cohérente  », a estimé le quotidien national Granma.

Voir en espagnol : http://www.granma.cubaweb.cu/2013/06/05/nacional/artic02.html

Les marchés de gros devront « garantir la présence des produits sur la base d’un large éventail de fournisseurs », ajoute la loi en référence notamment aux agriculteurs qui pourront y écouler leurs productions directement.

Dans le cadre de l’ « actualisation » du modèle économique cubain, autrefois inspiré du modèle soviétique et au bord de l’effondrement, quelque 170.000 agriculteurs indépendants ont reçu des terres en usufruit. Les réformes ont également permis l’émergence d’un secteur privé (« no estatal ») et la création d’un statut de coopérative non-agricole, encore balbutiant.

Les restructurations ont également touché les entreprises d’État, auxquelles est accordée une plus grande autonomie de gestion. Le secteur d’Etat continue de représenter environ 90% de l’économie cubaine. Selon des projections officielles, le secteur no estatal, pourrait atteindre entre 40 et 45 % du PIB du pays dans cinq ans (mp).

Voir aussi http://www.cubadebate.cu/noticias/2013/06/05/medidas-puestas-en-vigor-favorecen-el-comercio-mayorista-en-cuba/

Dans la plupart des huit commentaires (au matin du jeudi 6 juin), les internautes ne s’y retrouvent pas : « Je n’ai rien compris. Quelqu’un peut m’expliquer avec moins de mots et davantage d’exemples », « Je ne comprends rien, j’ai besoin d’un power translation », « C’est une mesure d’organisation à un niveau qui actuellement ne nous concerne pas, camarades fils de voisin » (hijos de vecino, qui peut se traduire par gens du voisinage, du petit monde, Monsieur Tout le monde), ou encore « Traduisez ! » (mp)

»» http://cubacoop.org/spip.php++cs_INTERRO++article1155
URL de cet article 20911
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Figures Révolutionnaires de l’Amérique latine
Rémy HERRERA
Cet ouvrage propose au lecteur sept chapitres consacrés à quelques-uns des révolutionnaires les plus importants d’Amérique latine et caribéenne : Simón Bolívar, José Martí, Ernesto Che Guevara, Hugo Chávez, Fidel Castro et Evo Morales. L’Amérique latine et caribéenne offre depuis le début des années 2000 l’image de peuples qui sont parvenus à repasser à l’offensive, dans les conditions historiques très difficiles qui sont celles de ce début de XXIe siècle. C’est cette puissante mobilisation populaire qui est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Soit dit en passant, c’est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes.

Victor Hugo

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.