Téhéran a depuis longtemps pris ses distances avec Bachar al-Assad envers qui les autorités iraniennes ne cachent pas leurs critiques :
" Nous ne sommes pas sans critiques à son égard, le gouvernement a fait des erreurs"
On est en plein délire.
Qu’il critique les erreurs de départ de Bachar al-Assad tout en faisant la part des choses, soit, mais traduire ses propos par : " Téhéran a depuis longtemps pris ses distances avec Bachar al-Assad …" en renvoyant vers un article censé étayer cette affirmation, c’est, une fois de plus, mensonger et manipulatoire.
En plus, vous prenez les lecteurs du GS pour des imbéciles.
Si on lit l’interview du ministre des Affaires Etrangères iranien, à aucun moment, il ne dit que l’Iran se démarque de la Syrie et désavoue Al-Assad.
Bien au contraire, son analyse est remarquable et très fine.
Et vous poursuivez dans un autre commentaire :
"Tout le monde peut comprendre – ou tout au moins devrait pouvoir comprendre – que dans ces conditions la kleptocratie de la famille & du clan de Bachar al-Assad ne peut constituer la solution, à partir du moment où elle représente le problème, ne serait-ce qu’en donnant prétexte aux ingérences étrangères".
Autre analyse inepte et malhonnête.
Comme si les "ingérences étrangères" se préoccupaient du régime du pays qu’elles ont décidé d’envahir ! Et comme si les prétextes leur manquaient pour s’attaquer à un pays légitime.
Pour Kadhafi, c’était le peuple qui était bombardé, pour Saddam, c’étaient les ADM, et des présidents démocratiquement élus ont bel et bien été renversés par ces "ingérences étrangères".
Sans parler de Fidel Castro qui a subi des tentatives d’assassinat par dizaines contre la volonté de son propre peuple et Chavez qui était systématiquement présenté comme dictateur et diabolisé, de même que ses collègues d’Amérique Latine. Etc. etc.
Quant à l’Iran, dont vous dites qu’il "existe des institutions démocratiques & du simple maire au président de la république tous les dirigeants politiques sont élus", ce qui justifierait, d’après votre théorie, qu’il ne soit pas inquiété, c’est le prétexte du nucléaire qui est avancé.
Et actuellement, il est loin d’être exempté des attaques des "ingérences étrangères".
Il est, au cas où vous l’ignoreriez, et aussi démocratique que soit le pays, sous le coup de sanctions économiques internationales depuis 1979. Les US ont récemment renforcé ces sanctions, l’UE a instauré un embargo sur son pétrole, etc.
Et si votre théorie était valable, au lieu de s’en prendre à l’Iran, ils seraient en train de s’attaquer au Qatar, à l’Arabie saoudite et tous les régimes véritablement cruels de cette terre, or, non seulement ils traitent avec eux, mais leur font faire leur sale besogne. Celle d’aller déstabiliser des pays et les démanteler pour leur compte.
D’ailleurs, le ministre dit plus bas, ce que vous avez manqué de relever :
"the US accused Saddam Hussein of producing weapons of mass destruction. Something similar cannot be allowed to happen with Assad."
"Les US ont accusé Saddam Hussein de produire des ADM. On ne peut pas laisser une telle chose se produire avec Assad".
Ce n’est peut-être pas assez clair,pour vous, que vous lui attribuiez de tout autres propos ?
Donc, votre explication ne vaut rien, sauf à démontrer votre subjectivité et sans doute votre soutien sournois aux "ingérences étrangères". On espère qu’elle paient bien.
Assad est ce qu’il est : ce n’est pas à nous de décider s’il doit partir ou non. Les Syriens sont politisés et sensés, ils n’ont pas besoin de mouches du coche ignares pour penser à leur place.
Et quand on a à la tête du pays un sarkozy ou un hollande, on n’a certainement pas de leçons à donner aux autres.
Pourtant, vous insistez :
"La formulation plus diplomatique du ministre des Affaires étrangères iranien, l’invitant à céder spontanément le pouvoir à des forces politiques représentant légitimement le peuple syrien"
Déformation des propos encore.
Si vous ne lisez pas l’anglais, évitez de vous y référer. Ca évitera que vous fourvoyer et de dire n’importe quoi aux lecteurs du site.
Lors d’une réunion au Caire de leur groupe de Syrie, le ministre a dit : "les 4 personnes présentes attendaient de lui des reformes, des concessions et des changements véritables. Il a été d’accord avec moi et a indiqué qu’il avait déjà commencé à mettre en place ces changements. Il a dit qu’il voulait collaborer avec une opposition constructive et coopérer avec les Nations Unies".
Ali Akbar Salehi n’a JAMAIS dit qu’il fallait qu’il cède le pouvoir. C’est pure invention. Quel est donc votre objectif pour mentir de façon si flagrante ?
De plus, dire qu’al-Assad doit laisser la place aux autres actuellement, c’est n’avoir aucun sens des réalités.
Pour l’instant, Assad est en train d’essayer de se débarrasser des attaquants étrangers qui veulent s’emparer de son pays pour le compte de l’occident, dont l’objectif est de le démanteler et de placer des marionnettes à leur botte. Comme ils ont fait pour les autres pays qu’ils ont envahis. Et ils essaient de lui coller sur le dos l’utilisation d’armes chimiques pour pouvoir entrer en action.
Vous ne vous en êtes pas rendu compte ? Ou il faut encore que tombent la Syrie et l’Iran pour que vous ouvriez les yeux sur les manipulations et les mensonges de l’occident ?
Et, la population syrienne est bien consciente de cela : elle sait très bien à quoi s’attendre si Assad tombe.
Et c’est la raison pour laquelle, que ce soient des civils ou des militaires, elle est majoritairement derrière lui. Si elle ne l’était pas, Assad ne pourrait rien faire tout seul.
Les Syriens sont en résistance et ils règleront leurs problèmes avec Assad quand ils auront réglé la question des envahisseurs étrangers.
Dire que les Syriens doivent se battre aujourd’hui contre Assad pour engager un processus démocratique, c’est ne rien comprendre du tout– et pourtant, ce n’est pas compliqué.
Pour l’instant, l’urgence, c’est de sauver leur peau et leur pays, et seul Assad et son armée, qui est restée loyale, peuvent le faire en l’état actuel des choses. Qui donc, dans le pays, se risquerait à tenter de le renverser et à prendre le pouvoir dans une telle situation ?
Pendant la Résistance en France, gaullistes et communistes se sont alliés malgré leurs divergences politiques. Ils avaient autre chose à faire que de gloser sur leur conception de la démocratie : la suite des événements viendrait en son temps, quand ils se seraient sortis du bourbier dans lequel ils étaient et où était le reste d la population.
Et, contrairement à ce qui a été dit quelque part, reconnaître que la seule solution pour l’instant est entre les mains d’Asad, ce n’est pas le soutenir, mais soutenir le peuple syrien.
Et non pas, contrairement à d’autres, pleurnicher sur son sort, ce dont il n’a pas besoin, ou prétendre qu’à lui seul le peuple a réussi à repousser les forces étrangères. Oui, à mains nues.
Dire qu’il faut qu’il parte, c’est, au contraire, se ranger résolument et sciemment du côté des ""ingérences étrangères". Car on a vu, si on n’a pas hiberné tout ce temps, ce qui s’est passé en Egypte, en Tunisie, en Libye, en Irak, etc.
Les Syriens seront obligés de composer avec Assad, d’abord, une fois que le pays aura recouvré sa liberté. Si cela se produit un jour.
C’est le seul espoir qu’ils aient de pouvoir entamer ensuite un processus démocratique et laïque.