RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’ANI ou le pouvoir de nuisance du social-libéralisme

Il a fallu discuter cinq mois du mariage pour tous... déjà bizarre.

Faire passer en trois semaines avec procédure d'urgence et vote bloqué, une loi vitale pour les travailleurs mais très contestée... voilà qui devient étrange.

Ceux qui en faisaient l'apologie n'en sont pas plus fiers pour autant : silence sur les ondes et dans la presse écrite, aucun débat public contradictoire, obscurité voulue sur les 27 articles disparates de l'ANI laborieusement mis sous la forme de loi, votes forcés des députés, exécutés de mauvaise grâce, à la sauvette et sous la botte.

Cette loi restera dans les annales de la République comme une des lois les plus mal votées.

Elle n’a pour but ni de créer un emploi, ni de supprimer un seul précaire.

Ce qu’est le Code du travail

Alors que le Code du travail est l’appui le plus sûr, le plus solide pour les dix-huit millions de travailleurs du secteur privé.

Alors que nul n’est censé ignorer la loi, ce qui est évidemment bien différent dans la pratique, la vie de chacun d’eux pourtant en dépend.

Alors qu’un bon Code du travail est leur garantie d’avoir de bons salaires, c’est-à-dire de réduire au plus juste leur exploitation.

Alors qu’un bon Code du Travail protège leur emploi.

Bref, un bon Code du travail c’est la dignité d’une société civilisée.

Le mauvais Code du travail, c’est celui-ci : précarité, flexibilité, exploitation maximum, les mauvaises intentions à l’égard de ceux qui travaillent, et leur malheur, en un mots : la honte d’une société

À quel prix, le Code du travail ?

L’histoire du Droit du travail est abreuvée de sueur et de sang, de larmes et hantée par les luttes.

Pour le construire, il a fallu le temps que l’on mettait pour édifier les cathédrales : cent soixante-dix ans.

Et quatre-vingts ans pour monter les flèches de la journée de dix heures au lieu de dix-sept heures.

Et encore soixante-dix ans pour les vitraux de la journée de quarante à celle de trente-cinq heures.

Le Code du travail, c’est l’inscription du progrès conquis, du respect gagné, de l’humanité reconnue, mais c’est aussi le droit le plus méconnu parce que le moins enseigné, le plus dénigré par ceux qui le connaissent pour mieux le frauder.

C’est le droit qui établit, ou ignore, la dignité du salarié : sans état de droit dans l’entreprise, le travail devient un état de soumission silencieuse et sans contrepartie.

Les dernières grandes dates

Ce qui était la gauche, même la plus molle, a toujours fait progresser le droit du travail dans l’unité :

- en juin 1936, à Matignon, les quarante heures et les congés payés,

- en juin 1968, à Grenelle, plus trente-trois pour cent pour le SMIG, et plus cinquante-cinq pour cent pour le SMAG afin de l’assimiler à ce qui devint le SMIC.

- en octobre 1997, même L. Jospin avait eu la fermeté de convoquer un sommet social pour passer aux trente-cinq heures.

Quand souffle le vent mauvais

Ensuite, la droite a frotté à l’acide pendant dix ans le Code du travail, qu’elle a revisité de 2004 à 2008 dans un silence général.

On n’attendait rien de bien bon de la mise en application du programme du candidat F. Hollande qui permettait cependant d’espérer mieux qu’un chantier de démolition puisqu’il promettait de reconstruire.

Si c’était la droite qui avait pratiqué ce coup de force ANI-MEDEF, tous auraient été, et ensemble, dans la rue les 5 mars, 9 avril et 1er mai de cette année.

C’est une première dans l’histoire qu’un gouvernement (qui s’autoproclame, il est vrai) de gauche agit pour faire reculer décisivement le Code du travail, aux seules fins (illusoires) de tenter d’amadouer le MEDEF, de soi-disant rassurer les marchés et d’impressionner leurs agences de notation.

Alors qu’en Allemagne le SPD remet en cause les lois Hartz qu’il a votées de 2002 à 2004 avec la CDU et qui ont fait tant de mal au salariés allemands, ce sont ces mêmes lois que le Ministre du travail M. Sapin évoque pour justifier son action !

Les feuilles mortes

Il est bien vrai que devrait être dépêchée à la tête de l’État une bonne escouade de techniciens de surface pour faire le nettoyage qui s’impose.

Merci à Gérard Filoche pour son article dans l’Humanité-Dimanche.

URL de cet article 20402
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Les enfants cachés du général Pinochet - Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation
Maurice LEMOINE
Le 15 septembre 1970, onze jours après l’élection de Salvador Allende, le président Richard Nixon, en 15 minutes lors d’une réunion avec Henry Kissinger, ordonne à la CIA de « faire crier » l’économie chilienne. Le 11 septembre 1973, Allende est renversé… En 1985, Ronald Reagan déclare que le Nicaragua sandiniste « est une menace pour les Etats-Unis » et, le 1er mai, annonce un embargo total, similaire à celui imposé à Cuba. Depuis le Honduras et le Costa Rica, la « contra », organisée et financée par la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Sous une dictature, il y a une chose pour laquelle nous avons plus de chance que vous en Occident. Nous ne croyons à rien de ce que nous lisons dans la presse, à rien de ce que nous voyons à la télévision, parce que nous savons que c’est de la propagande et des mensonges. Contrairement aux Occidentaux, nous avons appris à voir au-delà de la propagande et à lire entre les lignes et, contrairement à vous, nous savons que la vérité est toujours subversive.

Zdener Urbanek

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.