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L’ANI ou le pouvoir de nuisance du social-libéralisme

Il a fallu discuter cinq mois du mariage pour tous... déjà bizarre.

Faire passer en trois semaines avec procédure d'urgence et vote bloqué, une loi vitale pour les travailleurs mais très contestée... voilà qui devient étrange.

Ceux qui en faisaient l'apologie n'en sont pas plus fiers pour autant : silence sur les ondes et dans la presse écrite, aucun débat public contradictoire, obscurité voulue sur les 27 articles disparates de l'ANI laborieusement mis sous la forme de loi, votes forcés des députés, exécutés de mauvaise grâce, à la sauvette et sous la botte.

Cette loi restera dans les annales de la République comme une des lois les plus mal votées.

Elle n’a pour but ni de créer un emploi, ni de supprimer un seul précaire.

Ce qu’est le Code du travail

Alors que le Code du travail est l’appui le plus sûr, le plus solide pour les dix-huit millions de travailleurs du secteur privé.

Alors que nul n’est censé ignorer la loi, ce qui est évidemment bien différent dans la pratique, la vie de chacun d’eux pourtant en dépend.

Alors qu’un bon Code du travail est leur garantie d’avoir de bons salaires, c’est-à-dire de réduire au plus juste leur exploitation.

Alors qu’un bon Code du Travail protège leur emploi.

Bref, un bon Code du travail c’est la dignité d’une société civilisée.

Le mauvais Code du travail, c’est celui-ci : précarité, flexibilité, exploitation maximum, les mauvaises intentions à l’égard de ceux qui travaillent, et leur malheur, en un mots : la honte d’une société

À quel prix, le Code du travail ?

L’histoire du Droit du travail est abreuvée de sueur et de sang, de larmes et hantée par les luttes.

Pour le construire, il a fallu le temps que l’on mettait pour édifier les cathédrales : cent soixante-dix ans.

Et quatre-vingts ans pour monter les flèches de la journée de dix heures au lieu de dix-sept heures.

Et encore soixante-dix ans pour les vitraux de la journée de quarante à celle de trente-cinq heures.

Le Code du travail, c’est l’inscription du progrès conquis, du respect gagné, de l’humanité reconnue, mais c’est aussi le droit le plus méconnu parce que le moins enseigné, le plus dénigré par ceux qui le connaissent pour mieux le frauder.

C’est le droit qui établit, ou ignore, la dignité du salarié : sans état de droit dans l’entreprise, le travail devient un état de soumission silencieuse et sans contrepartie.

Les dernières grandes dates

Ce qui était la gauche, même la plus molle, a toujours fait progresser le droit du travail dans l’unité :

- en juin 1936, à Matignon, les quarante heures et les congés payés,

- en juin 1968, à Grenelle, plus trente-trois pour cent pour le SMIG, et plus cinquante-cinq pour cent pour le SMAG afin de l’assimiler à ce qui devint le SMIC.

- en octobre 1997, même L. Jospin avait eu la fermeté de convoquer un sommet social pour passer aux trente-cinq heures.

Quand souffle le vent mauvais

Ensuite, la droite a frotté à l’acide pendant dix ans le Code du travail, qu’elle a revisité de 2004 à 2008 dans un silence général.

On n’attendait rien de bien bon de la mise en application du programme du candidat F. Hollande qui permettait cependant d’espérer mieux qu’un chantier de démolition puisqu’il promettait de reconstruire.

Si c’était la droite qui avait pratiqué ce coup de force ANI-MEDEF, tous auraient été, et ensemble, dans la rue les 5 mars, 9 avril et 1er mai de cette année.

C’est une première dans l’histoire qu’un gouvernement (qui s’autoproclame, il est vrai) de gauche agit pour faire reculer décisivement le Code du travail, aux seules fins (illusoires) de tenter d’amadouer le MEDEF, de soi-disant rassurer les marchés et d’impressionner leurs agences de notation.

Alors qu’en Allemagne le SPD remet en cause les lois Hartz qu’il a votées de 2002 à 2004 avec la CDU et qui ont fait tant de mal au salariés allemands, ce sont ces mêmes lois que le Ministre du travail M. Sapin évoque pour justifier son action !

Les feuilles mortes

Il est bien vrai que devrait être dépêchée à la tête de l’État une bonne escouade de techniciens de surface pour faire le nettoyage qui s’impose.

Merci à Gérard Filoche pour son article dans l’Humanité-Dimanche.

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