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La PMA, la GPA et l’égalité pour tous

Le soulagement est grand : la démocratie s’est affirmée, l’amour de ceux qui s’aiment triomphe, la République a le dernier mot contre les fachos de tout crin.
Circulez ! Il n’y a plus rien à voir, la loi est enfin passée.
L’égalité n’avait jamais depuis longtemps été aussi héroïquement républicaine que dans ce mélange des genres.

La veine littéraire devrait être tarie : on attendait maintenant, plus profonds, les romans de la vie dans les nouvelles familles. Il n’en n’est rien. Que se passe-t-il donc ?

Après la grande avancée humaine

La détermination de la gauche sur la question du mariage homosexuel, c’est-à-dire de l’égalité, c’est-à-dire à terme de la PMA et de la GPA, a au moins eu le mérite de rappeler en mobilisant celui-ci l’existence permanente, quoique en temps normal souterraine, du courant fasciste en France et de le révéler aux yeux qui ne veulent ne rien voir.

Satisfaction amère d’ordre purement intellectuel, du même ordre que celle ressentie face à la ligne politique économique et sociale suivie par le gouvernement social-libéral qui, pour la galerie, divise tardivement et gravement le PS en ce moment.

De même que celle du refus gouvernemental de l’amnistie sociale qui est un nouveau signe, comme s’il le fallait, de la soumission des socialistes aux exigences du MEDEF et de la droite .

Le rapport des forces ne devrait cependant pas trop inquiéter s’il faut en croire L’Humanité.fr qui titrait le jour même du passage de la loi : Mariage pour tous : la force tranquille du Parlement*, oubliant pour un instant sous le coup de l’intense émotion devant cette " grande avancée humaine " (M-G Buffet**) que la même force tranquille détricote dans le même temps le Code du travail.

Quant à la volonté actuelle de certains de mobiliser les classes populaires pour la cause de l’égalité sur un fond social dans lequel certains sont plus égaux que d’autres, la modeste mesure de publication des patrimoines à l’appui de la preuve, il faudrait qu’elle rencontre la même volonté au moins latente du côté de ces forces supposées.

En se reportant quelques mois en arrière, à l’orientation de la campagne de JL Mélenchon dès janvier 2012 durant l’élection présidentielle, et au maigre succès consécutif de l’affrontement du FdG au FN, il est permis de douter de celui des forces de gauche à des forces insaisissables cette fois (tous les opposants au mariage homosexuel n’étaient pas des fascistes et des homophobes), puisque Mme M. Le Pen a eu la finesse politique de se retirer sur l’Aventin.

Un détour par l’histoire et la littérature

Ainsi les jours ont passé, les positions se sont précisées et affirmées. Être de gauche c’est être pour le mariage pour tous, et pour ce qui l’accompagnera, et la lutte qui est descendue dans la rue est celle de la gauche contre la droite cléricale et réactionnaire.

C’est ce qu’a lancé un jour JL Mélenchon sur France info avec beaucoup de conviction et de force, en faisant le parallèle avec les luttes qui conduisirent à la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État.

Il faut d’ailleurs rappeler qu’à cette occasion la question des Inventaires avait conduit la France au bord de la guerre civile.

Une plume pour le moins clairvoyante avait déjà décrit ce type de phénomène :

"Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands évènements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce."
Et plus loin :
"Tout un peuple, qui croit s’être donné au moyen d’une révolution [ici un vote] une force de mouvement accrue, se trouve brusquement transporté dans une époque abolie..."***

Retour aux dures réalités

Du point de vue de Sirius il est loisible d’observer que la détermination du pouvoir socialiste et de l’ensemble de la gauche en la matière a été absolument sans faille, ce qui n’est pas exactement le cas dans les domaines de la vie économique (le TSCG), sociale (l’ANI et la flexisécurité, et maintenant l’amnistie pour faits de grève) et internationale, l’allégeance à l’OTAN, encore qu’ici il faille vraiment gratter à l’extrême-gauche pour le constater.

De là à penser qu’un phénomène de déplacement des vrais problèmes et de la manière de les traiter s’était mise en marche, il n’y avait qu’un pas.

La gauche s’est affirmée unie et résolue et a cristallisé une opposition de droite sur une question sociétale sommes toutes d’importance mineure, sauf pour quelques marginaux du Marais, ou quelques cas particuliers de familles recomposées qui pouvaient se traiter de bien d’autres manières, mais que cela fait du bien, l’unité !

Et le Président de la République de se frotter les mains, en démontrant qu’il a su être aussi ferme sur la question du mariage pour tous que l’a été son prédécesseur sur celle des retraites : toute la France pourrait s’entre-étriper, cela n’a pas d’importance, la loi est passée quand même.

A nous maintenant de continuer à la défendre, y compris si nous sommes aptes par la publication du best-seller incontournable à venir du style : Un papa, un papa et leur fifille.

* http://www.humanite.fr/societe/mariage-la-force-tranquille-du-parlement-520457

** http://www.humanite.fr/societe/mariage-pour-tous-ils-ont-dit-524375

*** Le 18 brumaire de Louis Bonaparte K. Marx

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