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L’humanité en voie d’être décérébrée

Cité par Daniel Bensaïd, Honoré de Balzac, l’immense écrivain français mort il y a 163 ans, disait ceci en son temps déjà  : « … le lecteur considère sa capacité de lecture abâtardie au journalisme comme parfaite. Il a acquis pour quelques sous le droit à la superficialité. »

Il y avait, quand même à l’époque, des écrivains, des essayistes, des poètes, des libres penseurs qui, en grande majorité, portaient la contradiction et alimentaient l’intelligence humaine. Il n’y avait encore ni magnats, ni groupe de presse, ni empires télévisuels, ni industrie publicitaire, ni plateaux de spécialistes « toutologues », selon le mot de Nawel, la fille d’un ami.

On en vient à se demander ce qu’il dirait aujourd’hui, notre écrivain, devant le laminage du champ culturel au profit de la pensée unique et le règne, quasi absolu, du pouvoir de l’argent sur les canaux d’information. Nous n’en sommes plus à la simple « superficialité ». Se posent désormais la question même de la liberté d’expression, sans parler du droit d’être informé et, au-delà , celle de démocratie tant chantée et érigée en religion.

Par avancées successives, le contrôle des principaux médias internationaux est entre les mains de quelques entreprises, dont le premier objectif est la mise à disposition des annonceurs des téléspectateurs réceptifs à la publicité. A ce propos, un ex-président de la chaîne TF1 (Patrick Le Lay) ne s’embarrassa pas de dire son mépris : « Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à -dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » Nous pouvons aisément imaginer qu’il ne s’agit plus de l’encombrer de profondes réflexions ou de le pousser à l’éveil intellectuel. Bien au contraire, moins il réfléchit, plus il se laisse porter par des programmes soporifiques, moins il sera critique.

Un autre objectif, parallèle au précédent, est de l’empêcher de savoir plus (ou différemment) que ce qui est dicté par la « ligne éditoriale », quitte à tronquer ou à dévoyer la réalité. Les journalistes, les premiers, sont tenus de ne rapporter que ce qui « colle » avec ce principe. Un exemple récent de ce type de pratiques. Une photo de manifestants « anti-chavistes » est exhibée pour la qualité du message véhiculé. Une très courte information subsidiaire est donnée : la mort de 7 d’entre eux. Une information fausse. Les morts sont des « chavistes » tués par les « anti-chavistes ». Mais le téléspectateur a-t-il seulement la capacité de douter ? Rien de moins sûr, même chez les plus avertis inondés d’images et de « news ». La machine est devenue trop puissante et une inversion du phénomène s’avère très difficile. Une note d’optimisme, tout de même, il existe encore des espaces qui échappent à la ploutocratie internationale. Un reportage de l’Institut international de presse (IIP) sur le Moyen-Orient conclut que « les journaux, qui ont le moins de moyens de s’informer de la région, sont souvent ceux qui assurent le reportage le plus pertinent ». L’une des raisons données est que « le commentaire rédactionnel est informé ».

Ahmed Halfaoui

http://www.lesdebats.com/editions/210413/les%20debats.htm

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