La une de Télérama de la semaine dernière consacrée à l’exposition de la BNF sur Guy Debord avec sa photo en pleine page sur la couverture. On croit rêver !
Un sommet dans l’hypocrisie pour ce magazine de la société du spectacle dans ce qu’elle a de plus marchand et de plus consensuel aux valeurs dominantes.
Et Télérama pour parler de Debord interviewe Philippe Sollers... et là on hallucine ! Car lui comme la plupart des ses copains ex-mao de l’époque ne doivent leurs notoriétés que par la symbiose qu’ils ont su construire avec les médias dominants. Et je n’ai pas souvenir d’une quelconque affinité particulière qu’ils auraient eue pour les situationnistes.
La "Société du spectacle", celle que Debord vilipendait, ce sont eux, entre autres, qui en sont les principaux artisans.
Il y a en revanche des continuateurs de la pensée de Guy Debord et qui la re-situent dans le contexte actuel, comme Anselm Jappe qui a beaucoup écrit sur lui et correspondu avec lui. Mais Anselm Jappe est un de ces philosophes radicaux qui travaillent sur "la critique de la valeur" (*). Ceci explique cela, et Télérama joue ici encore son rôle à la fois de récupération mais aussi d’étouffement d’une pensée différente.
JP Achard
(*) En français, un ensemble de textes portant sur la "Critique de la valeur" (wertkritik), autour des oeuvres de Robert Kurz, Anselm Jappe, Moishe Postone, Guy Debord, Karl Marx, et des groupes allemands Krisis et Exit !
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