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Grande distribution, élus, État, Justice : une « entente » cordiale...

"Toujours moins cher" : à quel prix ?

« Quand les prix agricoles augmentent, elles répercutent la hausse, et quand ils descendent, elles ne baissent pas ou peu les prix »…

Comment la grande distribution est devenue en l’espace d’une génération, avec la complicité active du personnel politique de la Ve République, un redoutable prédateur de l’ensemble de la vie économique et sociale ?

L’objet de ce livre est de montrer comment la grande distribution a bénéficié de dispositifs législatifs ou réglementaires, c’est-à -dire d’arbitrages politiques systématiquement favorables à ses intérêts, pour tirer avantage des différentes situations qui se sont succédées depuis ces quarante dernières années.

Quel est l’impact du développement de cette forme spécifique de commerce sur le fonctionnement économique et la situation sociale de la France ?

La loi Royer

Le gouvernement de Pierre Messmer adopte le 27 décembre 1973, la loi Royer présentée comme un outil « sans équivalent » pour réguler l’implantation des grandes surfaces, avec deux objectifs principaux : le développement équilibré des différentes formes de commerce et l’aménagement harmonieux de l’espace.

De l’aménagement de l’espace à la corruption

En France, nul organisme public ne mesure l’impact de la grande distribution sur les autres activités économiques, industrielles ou agricoles, pas plus que sur l’environnement, les transports, l’aménagement des villes et pas davantage sur la protection sociale des salariés ou sanitaire des consommateurs. Or, il y aurait matière à  !

En substance, le mécanisme de l’autorisation commerciale accordée avec l’intervention des hommes politiques locaux a en effet abouti à la constitution, au profit des enseignes, de monopoles locaux, facteur de hausse des prix. En contrepartie, la grande distribution finance illégalement, c’est bien le moins, la vie politique et le confort personnel des élus de tous bords.

Un pamphlet très documenté

Ce livre démontre point par point les mécanismes qui ont favorisé l’implantation des grandes surfaces et les conséquences sociales, environnementales et économiques de ce système. Le lecteur trouvera des données pointues sur le sujet, amenées avec ironie.

« L’une des raisons essentielles, sinon primordiale, de la montée en puissance (de la grande distribution) tient à un privilège dont elle seule, en France, a bénéficié, et qui n’existe dans aucun autre pays dit riche : elle paie ses fournisseurs à quatre-vingt-dix jours. Or, ses rentrées d’argent sont quasi immédiates pour des milliers de produits. La rotation de ses stocks est de vingt-quatre heures à huit jours ».

Ainsi, les marchandises sont vendues comptant au consommateur, réapprovisionnées puis vendues à nouveau bien avant que la première livraison ne soit payée…

Quelques chiffres…

6 et 10 % du PNB = distribution et commerce de détail, le deuxième poste de dépense des ménages après le logement.

250 milliards d’euros, soit un montant supérieur au PIB d’un pays comme la Grèce = le chiffre d’affaires du commerce de détail réalisé par la grande distribution en 2011

52 % des Français considèrent qu’on ne peut arriver au sommet sans être corrompu

50% des hypermarchés observés étaient en dépassement, en moyenne de 6, 35 %, par rapport aux surfaces pourtant généreusement autorisées. Près d’un supermarché sur deux triche aussi sur les surfaces exploitées. La moyenne de dépassement observée dans cette catégorie de magasin de plus petite taille flirte avec les 20 % (silence des préfets).

418 milliards € = Total des amendes qui n’ont pas été recouvrées par l’État au titre des ventes au déballage et des surfaces exploitées sans autorisation pour la période 2000-2008

8 551 € = chiffre d’affaires annuel par mètre carré en moyenne en 2010

85 % de parts de marché détenues par les six principaux groupes (Auchan, Carrefour, Casino, E. Leclerc, ITM Entreprises et Système U) au premier semestre 2009.

CONTACT PRESSE Virginie Couviller - Tél. 04 92 65 10 63 - presse@yvesmichel.org

http://www.yvesmichel.org

URL de cet article 19972
   
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