RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Syrie : Juppé et les chiffres

« Nous avons tout fait pour trouver une issue diplomatique à ce conflit. Cela n’a pas abouti. Est-ce qu’on peut continuer à laisser massacrer des milliers d’hommes de femmes et d’enfants, plus de 70 000 aujourd’hui ? », s’est interrogé l’ancien ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, en marge du projet français d’armer les rebelles.

Passons ces propos au détecteur de mensonges. D’abord, a-t-il vraiment « tout fait » pour trouver une issue diplomatique au conflit ? Dès le début, il a pris le parti des rebelles, tout en mettant sur la touche Bachar al-Assad, sans demander ce qu’en pensaient les Syriens. Curieuse façon de jouer les médiateurs. Ensuite, il laisse sous-entendre que les 70 000 Syriens ont été tués par les forces de sécurité. Or ce bilan reconstitué par l’Onu à partir de sources principalement liées à l’opposition ne fait pas la distinction entre civils et combattants, ni entre rebelles et loyalistes. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (opposition) admet lui-même que plus de 10 000 soldats loyalistes ont péri. 70 000 morts, un chiffre choquant ? Sûrement, mais cela correspond à une centaine de morts par jour, soit une moyenne basse pour un pays de 20 millions d’habitants en guerre civile.

La répétition de ce bilan s’inscrit plutôt dans un agenda politique : en finir avec un régime indocile aux diktats. Pour ne pas aller plus loin, en Irak, on compte des dizaines de morts par jour, dix ans après sa « libération » par les Américains. Sans que cela choque les bonnes âmes occidentales. En revanche, on attend toujours un comptage précis des victimes du conflit en Libye (50 000 morts ?), où l’Onu et l’Otan étaient parties prenantes. Il y a des chiffres qu’on claironne, d’autres qu’on préfère taire.

http://www.afrique-asie.fr/component/content/article/68-afrique-asie-confidentiel/5275-syrie-juppe-et-les-chiffres.html

URL de cet article 19932
   
Laurent Mauduit. Les Imposteurs de l’économie.
Bernard GENSANE
Serge Halimi expliquait autrefois pourquoi il ne voulait jamais débattre avec un antagoniste ne partageant pas ses opinions en matière d’économie : dans la mesure où la doxa du capitalisme financier était aussi « évidente » que 2 et 2 font quatre ou que l’eau est mouillée, un débatteur voulant affirmer un point de vue contraire devait consacrer la moitié de ses explications à ramer contre le courant. Laurent Mauduit a vu le « quotidien de référence » Le Monde se colombaniser et (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

La contribution la plus importante d’Obama a été d’embellir, de vendre à l’opinion publique et de prolonger les guerres, et non de les terminer. Ils l’ont bien vu pour ce que sont réellement les présidents américains : des instruments permettant de créer une marque et une image du rôle des États-Unis dans le monde qui puissent être efficacement colportées à la fois auprès de la population américaine et sur la scène internationale, et plus précisément de prétendre que les guerres barbares sans fin des États-Unis sont en réalité des projets humanitaires conçus avec bienveillance pour aider les gens - le prétexte utilisé pour justifier chaque guerre par chaque pays de l’histoire.

Glenn Greenwald

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.