Dans l’Église catholique, les forces réactionnaires ne sont jamais en repos. Ainsi, pendant les grands débats sur le mariage pour les homosexuels, on les a vues déployer des arguments surprenants.
Le mariage, disaient ces farouches défenseurs de la famille, est « sacré ». Non, bien sûr. Le mariage est tout simplement un contrat, et un contrat ne saurait être sacré, sauf si l’on se place dans une perspective chariesque. Les relations hétérosexuelles, toujours selon ces défenseurs, étaient « naturelles ». Non plus. La nature connaît toutes sortes de relations sexuelles, jusques et y compris quand une femelle dévore le mâle avec qui elle vient de copuler.
Dans ce contexte, merci à la Confédération syndicale internationale (la CSI représente 175 millions de travailleurs de par le monde) d’avoir interpellé le Vatican (le siège ou souffle l’esprit saint) , le 8 mars 2013, pour lui demander de mettre fin à sa campagne visant à empêcher les Nations unies d’adopter des normes plus strictes relatives à la violence à l’égard des femmes, lors de la réunion de la Commission de la condition de la femme des Nations unies. Selon la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, « il est choquant que le Vatican dirige une alliance avec l’Iran pour empêcher l’ONU de renforcer les mesures visant à protéger les femmes et les filles de la violence ».
Dans sa lettre, la CSI expose que des « centaines de millions de femmes ont été victimes de violence, d’agressions et de mutilations génitales et des centaines de millions de femmes supplémentaires le seront également si les gouvernements, dirigés par les Nations unies, n’intensifient pas les mesures. » Elle réfute l’idée que des « pratiques culturelles ou religieuses » puissent servir d’excuse à « la violence, la torture, les mutilations et les assassinats. » Une fille sur trois qui naît aujourd’hui sera victime de violence au cours de sa vie ; 140 millions de filles sont victimes de mutilations génitales (excision, infibulation) ; des millions de femmes sont aspergées au vitriol, violées, lapidées, précise la CSI.
Les violences qu’endurent ces femmes au nom des religions, des cultures, des traditions, s’inscrivent en fait dans des rapports de force et de pouvoir. En continuant à incarner le camp de l’obscurantisme, le Vatican conforte l’injustice.