On ne peut pas tenir la France responsable des civils tués au Mali à déclaré à RT un représentant du ministre de la Défense. La France a nié qu’il y ait eu des pertes civiles pendant les frappes aériennes en disant qu’il n’y avait pas de preuve à l’appui de ces affirmations.
Amnesty International a appelé le gouvernement français à enquêter sur les allégations de civils tués pendant la campagne du Mali qui a commencé le 11 janvier. L’organisation affirme qu’au moins cinq civils, dont une femme et ses trois enfants, ont été tués pendant une offensive sur la ville de Konna.
Khalid Gharabli, le correspondant de Rusia al-Yaum (RT en arabique) a demandé au porte parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard, de commenter les témoignages qui rapportent des pertes civiles consécutives aux frappes aériennes dans la région de Konna.
"Je suis au courant de ces allégations. Mes informations sont très complètes et il est tout à fait clair qu’il n’y a aucune preuve que des civils soient morts pendant les bombardements de l’armée française dans la région de Konna" a dit Burkhard à RT.
Il a précisé que s’il y avait eu des pertes civiles, là ou ailleurs au Mali, la France "ne peut pas en être tenue pour responsable" parce qu’il n’y a aucune preuve démontrant son implication.
Selon les rapports des témoins rassemblés par Amnesty, des roquettes lancées d’un hélicoptère ont frappé la maison des victimes le 11 janvier au matin. Il n’y avait pas de militants dans la maison ni dans la Mosquée voisine qui a aussi été bombardée mais il y avait des combattants islamistes à un carrefour situé à 150 mètres de la maison, selon Amnesty.
Bukhard a catégoriquement nié toute implication et dit que selon les services secrets français les attaques qui ont tué des civils ont été menées vers 11H, heure locale, alors que les forces françaises n’ont lancé l’assaut que vers midi. Il a suggéré que c’était les heurts entre les forces de sécurité maliennes et les groupes terroristes qui étaient responsables des morts civiles.
"Il y a eu de sérieux affrontements entre les forces maliennes et les groupes terroristes qui étaient équipés de lances roquettes" a expliqué Bukhard, "et il n’y a aucune indice qui puisse suggérer que les frappes [françaises] aient tué ou blessé des civils".
’Les massacres de vengeance’
Des organisations de droits de l’homme ont aussi attiré l’attention sur les nombreux rapports de massacres de vengeance au Mali à mesure que les Maliens reprennent les villes et villages aux militants.
Bukhard a confirmé qu’il y avait "des actes de vengeance contre des gens qui soutenaient des groupes terroristes depuis le début de leur occupation en 2011."
Amnesty International a souligné que les massacres de vengeance n’étaient pas seulement le fait des civils mais qu’il apparaissait que des membres des forces de sécurité maliennes étaient impliqués dans de violentes mesures de rétorsion. La semaine dernière, trois militants capturés par les forces de sécurité maliennes ont dit à l’AFP qu’ils avaient été torturés par les soldats avec des techniques comme la noyade par simulation.
Les trois personnes soupçonnées d’être des militants ont été enfermées dans un cachot souterrain dans les ruines d’un camp militaire de Tombouctou, selon les journalistes de l’AFP qui ont eu des contacts avec eux.
Human Rights Watch a fait état d’autres violations lors de la progression des troupes françaises et maliennes vers le nord.
"S’ils [les soldats français] étaient les témoins de tels actes de vengeance, ils devraient intervenir et rapporter l’incident immédiatement" a dit Bukhard en ajoutant que l’armée malienne faisait tout ce qu’elle pouvait pour empêcher de telles vengeances. Burkhard, cependant, n’a pas mentionné de cas où les soldats français seraient intervenus.
La campagne française au Mali est maintenant dans sa troisième semaine, avec environ 4 000 soldats déployés. Le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, a dit à la presse que Paris envisageait de commencer à réduire ses troupes au Mali au début de mars.
Pour consulter l’original : http://rt.com/news/france-civilian-mali-french-704/
Traduction : Dominique Muselet