Comment peut-on sérieusement, d’un côté, s’attaquer au système bancaire qui blanchit l’argent du terrorisme en Europe et de l’autre, alimenter la bête avec de l’argent frais ?
Sortez les calculettes : les gouvernements européens ont payé, en sept années, 89 millions d’euros aux terroristes d’Aqmi. A elle seule, la France a versé 17 millions à Abou Zeïd et ses amis. Soit 2,5 millions d’euros par an."¨ Pour une fois, ce n’est pas l’Algérie qui se plaint de l’argent des rançons payées aux terroristes, mais l’ancien ambassadeur américain au Mali, Vicki Huddleston, qui a lâché une bombe dans l’univers hypocrite de la diplomatie internationale : oui, les gouvernements européens, français, allemand, espagnol et même canadien, ont obéit au chantage des terroristes d’Aqmi. Oui, ils ont versé des sommes colossales à Droukdel, Abderezak El-Para, Abou Zeïd et Belmokhtar. Oui, le gouvernement malien a servi d’intermédiaire à ces transactions criminelles."¨
L’Algérie a passé vingt ans à tenter de convaincre la communauté internationale, notamment aux Nations unies, pour criminaliser le paiement des rançons. Que payer pour un otage équivaut à acheter une arme pour tuer d’autres innocents."¨ 89 millions d’euros est une somme faramineuse, une subvention considérable à l’Ansej de Belmokhtar. Un crime sans nom. Un scandale."¨
Mais le plus invraisemblable, ce sont les discours lénifiants des Européens sur la lutte contre le terrorisme. Comment peut-on sérieusement, d’un côté, s’attaquer au système bancaire qui blanchit l’argent du terrorisme en Europe et de l’autre, alimenter la bête avec de l’argent frais ? Comment peut-on, d’un côté, s’interroger sur la puissance de feu des terroristes qui ont attaqué In Amenas et de l’autre, leur fournir assez de fric, de quoi s’acheter un avion de chasse ? Comment peut-on appeler à protéger un gouvernement malien, celui d’ATT et les autres, alors que ses membres agissent comme des coursiers pour le compte du terrorisme international ?"¨
Huddleston l’explique très bien et brise l’omerta autour de ces questions de rançon que tout le monde dit n’avoir jamais payée. Maintenant, c’est à la communauté internationale d’aller plus loin, de juger les intermédiaires efficaces de ces transactions, notamment l’incontournable imam Chaâfi, le Mauritanien protégé par Blaise Compaoré, toujours en activité tant qu’il y a des otages français dans la région."¨Et surtout cesser de donner des leçons de lutte contre le terrorisme, particulièrement à l’Algérie ; quand on donne à manger aux terroristes.