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Contrecarrer l'influence des idées bourgeoises

Ce nouveau texte, après avoir débattu le 7 février dernier sur le thème de la montée du Front National, dans une réunion ouverte qui a duré 3h00

En effet, sans être des donneurs de leçons ou des professeurs es-antifascisme, nous nous sommes quand même aperçus qu'il y a avait une véritable incompréhension politique de la situation et un problème pour répondre aux interrogations, notamment sur le rapport entre montée des idées fascistes perçues comme une contestation populaire vis à vis des politiques menées, et la réalité de la lutte des classes infantilisée par une éducation politique qui fait gravement défaut.... il y a en effet pas mal de subjectivité et de positions personnelles parfois farfelues (par ex : il n'y a plus de classe ouvrière, nous n'avons pas accès aux média, les p'tits voyous arabes des banlieues...), et pas assez de volonté pour lutter sur le terrain et organiser l'antifascisme dans les masses et avec elles, comme si cela était trop difficile, voire impossible... à mettre en oeuvre.


Contrecarrer l’influence des idées bourgeoises, par le lien direct avec les masses…

Il est important que nous voyions clair malgré l’écran de fumée que le gouvernement propage pour cacher les réalités de sa propre situation, et d’avoir la clarté révolutionnaire vis-à -vis des masses. On ne choisit donc pas là où on doit militer dans la facilité mais là où il faut être, c’est-à -dire partout à la fois et sur les priorités qui nécessitent d’être collectivement débattues pour être efficaces.

La situation s’aggrave dangereusement, des pans complets de l’industrie s’effondrent en engloutissant des centaines de milliers d’emplois, et le patronat, loin d’être blanc sur cette situation, a choisi de mettre une pression rarement atteinte sur les travailleurs, par un chantage permanent sur les emplois, les droits et les acquis sociaux.

Dans le même temps, ce gouvernement qui ose encore s’afficher honteusement comme étant de gauche, c’est-à -dire du côté des travailleurs, n’est qu’un ramassis de ministres arrogants et méprisants qui agissent en agents corrompus du capitalisme et de l’ultralibéralisme pour détruire les droits sociaux et les conquis des travailleurs, au nom de l’économisme.

Les méthodes de ce Parti Socialiste, qui n’est de gauche qu’au moment des élections, sont diviser, menacer, mentir, retarder, enfumer… pour ne pas répondre aux exigences des travailleurs qu’ils soient avec ou sans emploi, du privé ou du public, retraités ou sans-papiers.

Et voilà qu’on nous annonce dans un sondage, que 32% des français interrogés soutiennent les idées du Front National. Quand la misère grandissante divise à l’intérieur même de notre classe sociale, il est peut-être bon de rappeler l’histoire. Et même si elle ne se répétera jamais deux fois de la même manière, il y a des similitudes troublantes entre ce passé douloureux, notre présent incertain et notre futur menacé.

Il y a eu juste 80 ans (en 1933) le 30 janvier, Hitler était nommé Chancelier de l’Allemagne avec les conséquences que nous connaissons. Il est arrivé au pouvoir sans coup d’Etat et malgré une défaite électorale de son parti, avec l’appui des partis de droite dirigés par des agents à la solde de la grande bourgeoisie allemande (Krupp-Bayer…) qui craignait l’influence soviétique.

Ce n’est que quelques semaines plus tard, qu’il dévoilera son plan pour mettre en place les prémices de la dictature, en faisant arrêter le 23 février 1933, 4000 dirigeants communistes et syndicaux soupçonnés de complot dans l’incendie du Reichstag (le parlement allemand). Un mois plus tard, le 1er camp de concentration sera ouvert pour y enfermer tous les prisonniers politiques.

Hitler ayant affaibli l’opposition, le 5 mars, son parti obtient 44% (17 millions de voix) aux nouvelles élections, mais ce n’est pas assez pour réformer la Constitution. Le 21 mars, grâce à l’appui de la droite libérale et catholique, les 66% sont obtenus, le 23 mars, Hitler peut modifier la Constitution et obtient les pleins pouvoirs…le 31 mars, les assemblées sont dissoutes, elles ne reparaîtront que 15 ans plus tard.

Cela démontre d’une part la capacité de la bourgeoisie, et de l’autre la faiblesse intellectuelle et politique de la social-démocratie, tout aussi complaisante qu’aujourd’hui, qui pensait naïvement qu’avec les 7 millions de voix obtenues, la Justice et la Constitution protégeraient la Démocratie acquise 14 ans plus tôt, mais aussi que le Peuple serait plus fort que le fascisme et sa terreur : leur crédulité (peut-être volontaire), leur manque de courage politique (malgré des sursauts) ont ainsi permis cette ascension de la pire des barbaries inventées par le capitalisme, le nazisme.

Quant aux communistes, ils ont résisté jusqu’au bout, obtenant même 4.5 millions de voix malgré l’arrestation de milliers de dirigeants qui, tous, finiront dans les fosses communes du nazisme. Des centaines de milliers seront encore exterminés et des milliers rejoindront les forces de la Résistance1

Mais n’oublions pas que la division des syndicats - autant infiltrés par les taupes nazies que par la bureaucratie opportuniste et les corrompus de l’aristocratie ouvrière - qui s’affrontaient sur les positions de compromis pour les syndicalistes sociaux-démocrates et de la lutte de classes pour les syndicalistes communistes, a été un élément déterminant pour favoriser la montée du fascisme.

-  Quoi de pire pour les masses laborieuses, en proie au chômage et à la misère de masse, que d’être infantilisées et même ignorées par des soi-disant représentants ?

1 : lire le livre de T. Derbent aux éditions Aden « La résistance communiste allemande, 1933-1945 »
-  Quoi de pire pour des masses détruites, déconscientisées et déshumanisées par les années de crise impitoyable qui suivirent 1929, que d’être livrées à elles-mêmes et de ne plus avoir, ni repères revendicatifs ni repères politiques.
-  Quoi de pire que des masses qui s’accrochaient à un instinct de survie ?
-  Quoi de pire que les discours populistes et flatteurs des nazis qui promettaient aux masses populaires allemandes, de vider l’Allemagne de ses patrons communautaristes et commerçants voleurs « juifs », et de ses populations étrangères assistées et immigrées profiteuses… pour redonner un travail salarié et des logements décents à tous les « vrais allemands de souche »…

Jean Jaurès disait : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Même si aujourd’hui, on ne peut que constater qu’il n’y a plus de guerres armées directes entre pays occidentaux, elles existent sous d’autres formes.

D’une part il y a des guerres délocalisées entre impérialistes, selon les intérêts en termes de ressources en minerais, en pétrole ou gaz, ou en en productions agro-alimentaires ou forestières, et de l’autre il subsiste une guerre de classes de plus en plus flagrante et de plus en plus aiguisée sur fond de productivisme et de réduction des coûts, que la classe dominante entend gagnée avec tous les moyens dont elle dispose, notamment avec l’aide des gouvernements et des partis à sa botte.

Ainsi, la bourgeoisie réactionnaire attise les haines religieuses, elle le fait avec des petites phrases (« le bruit et les odeurs » de Chirac, les « pains au chocolat » de Copé en passant par les propos islamophobes portés par les Le Pen…ou même sur les minorités sexuelles) puis avec des actes politiques sécuritaires (ministère de l’identité nationale, expulsions massives d’étrangers, renforcement des contrôles...).

Cette stratégie de division a pour but, d’une part attirer l’électorat déviant vers l’extrême-droite, et de l’autre détourner l’attention des masses pour esquiver les réalités des problèmes économiques, sociaux et politiques réellement fondamentaux liés aux contradictions du capitalisme dans une période de crise systémique grave d’un système livré à l’ultralibéralisme de la re-mondialisation sans contrôle.

Cette politique réactionnaire de morcellement et de division des masses populaires, se manifeste aujourd’hui par le résultat de sondages mais aussi par des scores électoraux en faveur des fascistes, d’une part là où le taux de pauvreté atteint des sommets, de l’autre là où le sentiment de menace est ressenti à cause de la dite propagande qui excite les haines religieuses mais aussi sociales.

Face à cela, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour opposer, et dans tous les cas, une propagande ferme contre cette excitation outrancière. Il s’agit donc de mettre en place une propagande de la solidarité prolétarienne qui amènera à la lutte organisée dans la lutte de classes. On ne peut laisser les masses populaires et ouvrières dans l’ignorance et continuer à laisser les experts qui sont de véritables vipères du capitalisme nourries par les média, crachaient leur venin qui endort et tue.

Aujourd’hui, force est de constater que la propagande qui consiste à proposer un autre système politique, n’est pas à la hauteur pour contrer la propagande de la politique capitaliste, européenne et ultralibérale, qui pourtant abaisse le niveau de vie des larges masses et fait monter l’extrême-droite dédiabolisée.

Qu’elle soit politique ou syndicale, la propagande d’informations fait défaut dans la sphère progressiste qui attend une réaction qui vient des masses, alors qu’elle devrait oeuvrer tactiquement dans une stratégie commune de terrain. Agir là où sont les problèmes et là où les préoccupations sont d’une réalité accablante, en quadrillant les secteurs, pour organiser les masses au sein d’un Front Populaire, sur leurs revendications prioritaires. Et rapidement, nous discernerons les contradictions entre réalités de terrain et discours populistes, car les revendications des masses, quand elles sont informées et sollicitées, sont loin d’être celles avancées par les propagandistes fascisants, et nous découvrirons qu’elles ne sont pas uniquement basées sur des problèmes économiques comme beaucoup voudraient le faire croire.

Aussi rien de sert de polémiquer, il faut démasquer les imposteurs en donnant des gages sincères aux masses, ceux de l’unité et de la vérité, ceux de la solidarité et de l’engagement à leur côté pour obtenir des avancées dans ce monde marqué depuis des décennies par des reculs. L’idée d’un front de gauche est donc un outil anti nombriliste dans cette construction, encore faut-il et la vouloir et y croire (sic) !

La tâche des communistes n’est-elle pas dans un 1er temps, de contrecarrer l’influence des idées bourgeoises, par le lien direct avec les masses, avec une propagande sur la base d’un programme, et une organisation révolutionnaire, professionnelle, disciplinée, centralisée et militante ?

Il est donc important de construire stratégiquement et non pas suite à des accidents ou des incidents.

Les cahiers communistes du « Comité de Base » :

comibase@gmail.com

n°33/09-02-2013

Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais

URL de cet article 19292
  
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