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Retour sur une visite à Gaza

La visite de l’émir du Qatar n’a pas eu l’effet escompté, celui de convaincre les dirigeants du Hamas d’opérer un changement d’alliance consistant à rompre avec l’axe Iran, Syrie et le Hezbollah libanais et à s’aligner sur celui constitué par l’Arabie Saoudite et le Qatar et les régimes islamistes d’obédience sunnite de la région de Turquie et celui d’Egypte nouvellement arrivé au pouvoir.

La présente agression israélienne contre la bande de Gaza n’est pas une réponse aux tirs de roquettes lancées par intermittence à partir de ce territoire. Elle est une séquence du plan israélo-américain visant à soumettre le Proche et Moyen-Orient à un nouveau découpage géopolitique. Son déclenchement a été décidé au constat de l’échec de la mission confiée par Washington et Tel-Aviv à leur féal émir du Qatar consistant à convaincre le Hamas d’accepter de s’intégrer dans le nouveau rapport de force politique dessiné par leur plan de découpage.

Ce fut la raison et le but de sa « surprenante » et spectaculaire visite à Gaza. L’émir du Qatar ne s’est pas rendu dans la bande de Gaza pour exprimer sa sollicitude et sa solidarité avec la population martyre de ce territoire. Pas non plus pour briser le blocus qu’Israël impose à leur encontre comme des médias occidentaux se sont complu à le dire ou l’écrire. Le gouvernement d’Israël a feint d’avoir été irrité par sa visite. Laquelle ne l’a ni surpris ni inquiété car étant son instigateur et l’émir le chargé de mission pour son compte et celui de l’allié américain.

La visite de l’émir du Qatar n’a pas eu l’effet escompté, celui de convaincre les dirigeants du Hamas d’opérer un changement d’alliance consistant à rompre avec l’axe Iran, Syrie et le Hezbollah libanais et à s’aligner sur celui constitué par l’Arabie Saoudite et le Qatar et les régimes islamistes d’obédience sunnite de la région de Turquie et celui d’Egypte nouvellement arrivé au pouvoir. En échange de leur revirement, les dirigeants du Hamas se sont vu promettre par l’émir du Qatar au nom de ses mandants qu’Israël et l’Amérique réviseront progressivement leur position à l’égard du Hamas jusqu’à consentir à l’accepter en tant qu’interlocuteur sur la question du devenir palestinien.

Pour venir à bout de la résistance des dirigeants du Hamas aux sirènes du renversement d’alliance, l’émir a même tiré son chéquier et accordé un don financier faramineux aux autorités Hamas de la bande de Gaza. Mais la « médiation » de l’émir ayant finalement tourné court, l’option de l’agression militaire contre Gaza est devenue inévitable. Ce qu’Israël a entrepris en créant le prétexte, celui d’une probable réplique des activistes de Gaza par lancers de roquettes à l’assassinat ciblé du chef militaire du Hamas. En fait, l’agression qui est d’une disproportion inouïe a été planifiée pour mettre à genoux le Hamas dans un contexte régional et international que le duo américano-israélien estime favorable pour son opération, d’autant que les régimes arabes de la région les y poussent pour en finir avec une organisation palestinienne ayant échappé à leur influence pour tomber dans celle de l’Iran qu’ils ont mis au rang de leur premier ennemi dans la région.

C’est pourquoi autant ces Etats arabes se démènent sur la crise syrienne, autant ils sont aux abonnés absents devant la tragédie que vit la population gazaouie. Que leur importent les centaines de tués palestiniens et les milliers de blessés que fera l’agression israélienne en cours, seul compte pour eux la réussite du plan dont elle est une séquence dramatique mais nécessaire à leurs yeux. Ils n’en souhaitent ni réclament l’arrêt et laissent donc faire Israël, devenu leur allié stratégique régional.

Kharroubi Habib

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