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Cuba et la nouvelle doctrine US, par Miguel à lvarez Sánchez.


- Combien de journalistes perdront leurs emplois, combien de rédacteurs en
chefs pourront être tenus juridiquement responsables des conséquences de
leur manque de vérification des accusations US (directes ou via RSF) avant
de les reproduire et préparer ainsi l’opinion publique à un nouvel Irak ou
l’on découvrira de nouveau à posteriori après avoir sacagé un pays, détruit
un système social exemplaire et tué quelques dizaines de milliers de
cubains et d’américains (les scénarios de la CIA prévoient plus de 100 000
morts du coté US en cas d’invasion) que les accusations étaient bidon, que
la CIA s’est faite rouler dans la farine par des "opposants" qui étaient
prêts à raconter n’importe quel mensonge pour toucher leur chèque qui
représente souvent dix fois le salaire moyen d’un cubain patriote ? *PLR ! -






[Certaines personnes ont limité la signification du plan par rapport aux
intérêts de Bush dans l’élection en Floride mais ce serait une grave erreur
de ne pas apprécier dans toute sa dimension ce qui constitue l’objectif
principal de ce plan : d’arracher à la nation cubaine son indépendance, de
la priver de sa souveraineté et de procéder à l’annexion du pays.]



La date du 11 septembre 2001 a entraîné un changement à l’échelle mondiale
qui nous a tous rendus plus inquiets.

Exactement un an après, pour nous rappeler son rôle hégémonique mondial,
les États-Unis ont dévoilé publiquement leur nouvelle Directive sur la
sécurité nationale, connue plus tard comme la doctrine Bush, et dont les
éléments essentiels sont :


1. Les attaques préventives où [les États-Unis] s’attribuent le droit
d’intervenir rapidement et de manière décisive dans tout pays qu’ils
considèrent une menace potentielle à leur sécurité.


2. Les changements de régime comme une pratique pour renverser des
gouvernements que [les États-Unis] n’aiment pas et pour imposer, au nom de
la démocratie, un régime qui garantit les intérêts de la puissance
occupante.

Malgré les revers en Irak, l’empire n’a pas changé le ton belliciste de son
discours et a réitéré son adhérence aux principes de l’idéologie
néoconservatrice, en ce qui a trait à l’imposition de la « démocratie » et de
l’agression militaire des États-Unis à l’étranger pour réaliser ces buts.
La « propagation de la démocratie » est une mission essentielle de cette
école de pensée et le changement de régime est son dénouement véritable.

Dans le cas de Cuba, depuis que l’administration Bush a pris le pouvoir,
composée des secteurs les plus à droite de l’oligarchie politique des
États-Unis, avec la prédominance des néoconservateurs et avec l’appui des
secteurs les plus extrémistes de Miami, elle n’a pas cessé de préparer le
« cas de Cuba » qui servirait éventuellement à justifier l’agression
militaire américaine, utilisant à cette fin quatre éléments majeurs. Cuba
en tant que : (1) violateur des droits de la personne ; (2) un promoteur du
terrorisme ; (3) une menace à la sécurité nationale des États-Unis ; (4) un
facteur de déstabilisation de la région.


(1) Les pressions pour présenter Cuba devant la communauté internationale
comme l’un des pires violateurs des droits de la personne sont l’objectif
principal derrière cet effort. Dans ce sens, il y a l’effort obsessionnel
de condamner Cuba à Genève et l’inclusion [de Cuba] dans tous les rapports
préparés par le Département d’État, allant de la condamnation du soi-disant
manque de liberté religieuse jusqu’au trafic humain, avec l’accusation
d’être « une destination majeure pour le tourisme sexuel ».(Lire Comdamnation de Cuba à Genève : le Honduras et l’histoire d’un terroriste notoire devenu diplomate US. NDLR)


(2) L’inclusion annuelle de Cuba dans la liste établie par le Département
d’État des pays qu’il désigne comme des pays terroristes. Le secrétaire
d’État Colin Powell a été très catégorique sur la signification de cette
liste : « Nous avons dit à Cuba, par le biais de ce rapport, que ces
comportements sont intolérables et que nous allons agir. Nous l’avons fait
en Afghanistan et nous l’avons fait en Irak ».


(3) Le développement d’une campagne systématique pour présenter l’île comme
une menace à la sécurité nationale des États-Unis à cause de la soi-disant
capacité de produire des armes biologiques. Partie de cette campagne il y a
entre autres les déclarations répétées de John Bolton, le sous-secrétaire
d’État pour le contrôle des armes et la sécurité internationale. Malgré que
ces déclarations ne s’appuient sur rien, aucune d’entre elles n’a été
réfutée par le porte-parole principal de l’administration.

Bolton, une figure proéminente dans le mouvement néoconservateur, a déclaré
que « la menace de Cuba à la sécurité des États-Unis a été sous-estimée » et
en mars 2004, alors qu’il s’adressait au Comité des relations
internationales de la Chambre des représentants, a insisté sur la
spécificité de Cuba parce que [l’île] est à 90 milles de la côte des
États-Unis et à cause de « sa condition de violateur des droits de la
personne, étant sur la liste des pays terroristes et abritant des
terroristes ». Il a ajouté que « l’administration croit que Cuba demeure pour
les États-Unis une menace terroriste et un fabricant d’armes biologiques ».
Les représentants du Département d’État ont dit que ces déclarations furent
endossées par la communauté du renseignement des services secrets.


(4) La capacité de Cuba de déstabiliser la région, de miner le processus
démocratique et de promouvoir l’anti-américanisme est la plus récente
accusation qui vise à grossir le dossier de « menaces » et d’attirer l’appui
des autres gouvernements de la région.

En janvier de cette année, le sous-secrétaire d’État pour l’hémisphère
occidental, Roger Noriega, a déclaré que les États- Unis possèdent de
l’information à propos de la complicité de Cuba pour renverser des
gouvernements. Le secrétaire d’État Powell a appuyé ses dires quelques
jours plus tard lorsqu’il a émis l’opinion que « Cuba a essayé tout ce qui
est possible pour déstabiliser une partie de la région ». La conseillère à 
la sécurité nationale, Condoleezza Rice, y a mis du sien en disant que
l’île continue de semer le trouble dans d’autres parties de la région.

Plus tard, lors de son témoignage devant le comité de la Chambre des
représentants sur les forces armées afin d’évaluer la sécurité
hémisphérique, le général James T. Hill du commandement des États-Unis pour
la région méridionale, a envisagé cela comme une menace émergente. Il a
averti que « certains dirigeants de la région exploitent les frustrations
profondes au sujet de l’échec des réformes démocratiques et renforcent
leurs positions radicales, alimentent des sentiments anti-américains et
minent nos intérêts dans la région ».

« Un changement de régime » a toujours été la politique des États-Unis envers
Cuba. La différence après le 11 septembre est que leurs actions qui étaient
menées auparavant en secret sont maintenant ouvertement proclamées comme la
politique officielle d’un gouvernement qui l’a déjà mis en pratique en
Afghanistan et en Irak.

Dans le cas de Cuba, les États-Unis sont allés de l’euphémisme d’appuyer
« une transition vers la démocratie » au besoin d’agir « d’une manière rapide
et décisive...pour mettre fin une fois pour tout aux vestiges du régime et
de prévenir la succession », un processus que Washington lie directement à 
la disparition de Fidel.

Dans ce cadre et suite à la même logique politique, le gouvernement des
États-Unis a produit un plan « pour venir en aide à un Cuba libre », plan qui
tente de donner une légitimité internationale au droit des États-Unis de
renverser le gouvernement cubain et d’imposer un régime qui répond à leurs
intérêts hégémoniques. (Lire le rappport de la « Commission d’aide à un Cuba libre »"Accélerer la fin du régime castriste à Cuba". NDLR)


La soi-disant « Commission d’aide à un Cuba libre » a préparé un plan visant
à priver Cuba de son indépendance et de sa souveraineté par
l’intensification de l’agression économique et politique, de manière à 
provoquer la déstabilisation interne et de justifier une intervention
militaire directe. Son objectif est de renverser la Révolution, restaurer
le capitalisme dans sa forme néo-libérale et perpétuer la domination
impériale sur la nation cubaine.

Les complots des États-Unis contre Cuba ont été multiples : la guerre
économique, l’invasion, les complots pour assassiner Fidel et les autres
dirigeants, les actes de terrorisme, la propagande agressive constante, la
promulgation de nouvelles lois. Le complot actuel tente d’intégrer tous les
complots précédents et envisage les actions pour renverser autant le
gouvernement cubain que l’organisation de la société cubaine par
l’intervention des États-Unis.

Le rapport définit comment [l’administration Bush] envisage les fonctions
de l’État, ses mécanismes de répression, le système politique,
l’organisation sociale, le système judiciaire, la structure économique avec
son processus de privatisation qu’elle considère comme « un élément clé »
pour tout cela : le processus de reprise de toutes les propriétés. Tout cela
est dirigé, réglementé et contrôlé par les forces d’occupation. C’est comme
une Loi Helms-Burton élargie avec un Amendement Platt recyclé.

Certaines personnes ont limité la signification du plan par rapport aux
intérêts de Bush dans l’élection en Floride mais ce serait une grave erreur
de ne pas apprécier dans toute sa dimension ce qui constitue l’objectif
principal de ce plan : d’arracher à la nation cubaine son indépendance, de
la priver de sa souveraineté et de procéder à l’annexion du pays.

Le président des États-Unis a demandé à la Commission d’identifier des
moyens supplémentaires pour mettre rapidement fin au régime cubain.
Lorsqu’il a établi la Commission, il a dit clairement que les États-Unis
n’était « pas simplement en train d’attendre » que le gouvernement cubain
soit tombé mais qu’ils « travaillent déjà » à cette fin. Pour faire cela, les
États-Unis mettraient de côté, parmi d’autres actions, 59 millions$ durant
les deux prochaines années. Ce sont les fonds assignés ouvertement à cela
selon l’article 109 de la loi Helms-Burton. Les fonds distribués selon
l’article 115 par le biais de la CIA et des autres agences sont beaucoup
plus importants mais secrets ; peut-être nous en connaîtrons le contenu
d’ici 20 ans ou plus lorsque l’information sera déclassifiée.


Chapitre 1. Transition hâtive de Cuba

Ce chapitre est consacré au « changement de régime » avec une politique « plus
proactive, intégrée et disciplinée pour contrecarrer les stratégies qui
permettent la survie du régime de Castro et pour contribuer aux conditions
qui... hâteront la fin de la dictature. »

Les auteurs soulignent que, dans le passé, les politiques envers Cuba ont
été appliquées indépendamment les unes les autres. La guerre économique a
été menée sans accorder tout l’appui requis par les foces de la subversion,
et sans être liée à la radiodiffusion illégale et au travail international
pour impliquer d’autres joueurs dans cette politique. Pour cette raison,
les auteurs ont entrepris d’articuler une stratégie, qui intégrerait les
différents instruments à leur disposition, structurée en tant « qu’
obligation nationale », de mettre fin à la Révolution.

Ce chapitre identifie six tâches inter reliées dont les principales
composantes sont le développement des activités subversives au sein du
territoire national. Il y a aussi le renforcement de « l’opposition » par sa
promotion, son entraînement et son financement, en plus d’une augmentation
substantielle des fonds alloués à ses agents pour cette fin.

Il y a d’autres tâches telles qu’empêcher la continuité de la direction
cubaine comme le garantit la Constitution, intensifier le blocus pour
réduire l’entrée de devises, développer de nouvelles méthodes pour
effectuer des diffusions illégales, organiser une vaste campagne de
désinformation à l’étranger et de fomenter l’isolement international de la
Révolution par des efforts multilatéraux.

Pour atteindre son but, le gouvernement des États-Unis désignerait un
Coordonnateur de transition au Département d’État, qui prendrait en charge
la planification et la coordination des actions du gouvernement pour
l’exécution de ce plan.

La nomination d’un proconsul est un des exemples de l’extension de la loi
Helms-Burton, qui, dans la section 203, établit le poste de responsable
officiel à la coordination qui serait nommé quand le président des
États-Unis déterminera que le pouvoir [à Cuba] est détenu par un
gouvernement contre- révolutionnaire dans une étape « démocratique » de
l’appropriation du pouvoir.

Paul Bremer a été nommé représentant de l’Irak après l’occupation
militaire. Le Bremer de Cuba agirait, à partir de maintenant, pour mettre
fin à la Révolution et pour diriger le processus qui s’ensuivra.

Le déploiement immédiat d’un avion militaire pour diffuser des émissions
illégales constitue une des actions les plus dangereuse et provocante. Une
telle mesure avait été prise seulement durant des conditions de guerre et
elle représente une violation de la souveraineté de Cuba, de la loi
internationale et des règles de l’Union internationale des
télécommunications.

Un aspect remarquable du plan présidentiel est l’attaque directe contre la
famille cubaine. Plus de restrictions sont imposées sur les voyages des
émigrés vers leur pays d’origine et sur l’envoi de l’aide économique à 
leurs proches. De plus, [le plan]s’accorde le droit de définir ce qui
constitue une famille et ce qui ne l’est pas, excluant tous les oncles, les
tantes, les cousins et les autres parents « éloignés ».


Chapitre 2. « Réaliser les droits humains de base en santé, éducation,
logement et pour les services sociaux »

A partir de ce chapitre, le rapport se dévoue entièrement à souligner les
mesures que les États-Unis prendraient lorsqu’ils commenceront à 
administrer la colonie, sous occupation et à implanter la restauration
capitaliste.

Cuba est la preuve vivante de ce qui peut être accompli en santé, en
éducation et dans les services sociaux en dépit des limites matérielles
causées par le blocus criminel des États- Unis. Les cubains ont libre et
égal accès à l’assistance dans ces secteurs, une assistance qui serait un
rêve pour la plupart des pays du tiers-monde et pour des dizaines de
millions de gens aux États-Unis même.

Selon le plan conçu [par les États-Unis], la santé et l’éducation seraient
privatisés et ne seraient plus universels et gratuits. Pour la santé, le
plan fait miroité la possibilité que des entreprises privées et des
institutions charitables paient une partie des dépenses pour les soins de
« base » des gens qui ne peuvent se le permettre. Pour l’éducation, le plan
procéderait à la réouverture des vieilles écoles élitistes et faciliterait
le développement de l’éducation privée et son prolongement à tous les
niveaux d’éducation. Il établirait aussi des coûts pour l’éducation
publique.

Ce chapitre propose l’élimination du Système de sécurité sociale, parce que
« l’économie cubaine et le budget du gouvernement après la transition
pourraient ne pas pouvoir maintenir le niveau de bénéfices non-mérités et
les critères peu élevés pour l’admissibilité que le système communiste
permet. »

Le coût des services sociaux serait financé non seulement avec les fonds du
gouvernement intervenant et des contracteurs qui suceraient les ressources
du pays « mais aussi de... fondations philanthropiques, d’organisations à 
but non-lucratif et d’entreprises intéressées à investir dans l’avenir de
Cuba. »


Chapitre 3. « Établir les institutions démocratiques, le respect des droits
humains, la règle de droit, la justice nationale et la réconciliation »

C’est un des chapitres les plus universels dans le projet de domination,
impliquant la police, l’armée, le gouvernement (jusqu’au niveau local), le
système judiciaire, le Parlement, les partis politiques, les syndicats, les
églises et organisations religieuses, les association civiles et
professionnelles. Rien n’échappe à la prévoyance de l’empire.

Prévoyant le rejet que les mesures proposées susciteraient, les auteurs
mettent les organisations de répression au dessus de tout. Ils définissent
comme « une priorité immédiate » la mise sur pied par le gouvernement des
États-Unis d’une « force professionnelle de police ». Ils considèrent cela
comme étant la « variable clé » dont « dépendra, plus que tout, la possibilité
d’un changement de régime ».

Le pouvoir administratif de la nouvelle colonie a l’intention de changer
les lois et règlements, nommer les juges, créer un système électoral et
finalement rédiger une nouvelle constitution qui consacrera les droits des
occupants et de son gouvernement fantoche.


Chapitre 4. « Établir les institutions centrales d’une économie libre »

Le rétablissement des droit de propriété privée est conçu dans le rapport
comme « un des plus grand défis de la période de transition », spécialement
le processus de restitution de la propriété qui, considèrent [les auteurs],
est « extrêmement complexe », en particulier en ce qui a trait à la propriété
résidentielle, qu’ils décrivent comme étant un « noeud gordien ».

Parmi les demandeurs, sont inclus non seulement les citoyens des États-Unis
mais aussi les anciens exploiteurs cubains qui ont acquis la citoyenneté
des États-Unis, même ceux demeurant [aux États-Unis] en tant que résidents
ou citoyens d’autres pays.

La restitution des propriétés est présenté comme « l’élément clé » pour
initier un rétablissement économique, parce que, selon le rapport, « les
investisseurs potentiels hésiteront à s’impliquer à Cuba tant que les
questions de possession, les droits de propriété et de restitution restent
non-réglées. » Conséquemment, « plus longtemps cette question reste non
résolue, plus longtemps la restoration économique et financière de Cuba
durera. »

Le rapport définit les divers types de propriété sujets à la restitution —
commerciale, agricole et résidentielle — et, basée sur l’expérience des
anciens pays socialistes, des « solutions » sont proposées.

Pour s’emparer des maisons et des terres des cubains, [ses auteurs] créent
une Commission de la restitution des droits de propriété (CRPR) du
gouvernement des États-Unis afin « qu’un processus expéditif puisse avoir
lieu ». Ils admettent que « la situation impliquant la propriété
résidentielle sera extrêmement complexe » parce que « elle soulève un
potentiel d’insatisfaction majeure d’une grande partie de la population »
mais disent que le processus devrait être complété en moins d’une année.

Ils formeront un Comité permanent pour la reconstruction économique (SCER)
du gouvernement des États-Unis qui sera en charge de ramener Cuba à une
économie de marché avec les prescriptions néolibérales qui ont causé tant
de misère en Amérique Latine et d’autres régions du monde. Ce comité, parmi
d’autres tâches, établira une nouvelle politique fiscale et monétaire,
éliminera le contrôle des prix, incluant les prix de l’énergie, éliminera
les coopératives, privatisera entièrement l’économie et livrera le pays aux
institutions financières internationales.

Les promesses de rétablissement avec la restauration du capitalisme avec
une tendance néolibérale extrême ne peut manquer de faire admettre aux
auteurs que le processus sera « lent et inégal » et rappellent que dans
d’autres pays, la soi-disant transition vers un modèle de libre marché a
été « lente, douloureuse et politiquement délicate. »

L’ajustement néolibéral inclut une « modernisation radicale » du budget
national, ce qui implique de « déterminer le besoin économique et la
viabilité de divers programmes sociaux de Cuba. »

[Les auteurs] concluent que « l’effort de reconstruction sera long et
coûteux... et le fardeau ne doit pas retomber entièrement sur les épaules
des États-Unis. » « Il faudra du temps pour construire des institutions
nationales ». Alors ils proposent de partager avec la communauté
internationale des donneurs, les institutions financières internationales
et les organismes de développement des États-Unis, les coûts élevés qu’ils
prévoient pour leur nouvelle possession.


Chapitre 5 : Moderniser l’infrastructure

Pour mener à bien la conversion du pays, il sera nécessaire de modifier
l’infrastructure économique. La solution proposée par les auteurs est la
privatisation des services publics, l’assistance de la Banque mondiale et
d’institutions similaires, la vente d’équipements fabriqués aux États-Unis
et l’intervention dans toutes les branches de l’économie cubaine.

La gourmandise impériale englobe tout : l’aviation, les aéroports, les
opérations maritimes, les chemins de fer, les autoroutes, l’énergie, le
transport public, les mines, les télécommunications, les ressources
hydrauliques et plusieurs autres secteurs.

Le rapport entrevoit la réalisation de ces mesures après les 90 premiers
jours du nouveau régime, légalement appuyé par les ébauches d’ententes
entre l’intervenant et le gouvernement assigné pour terminer
l’appropriation des ressources naturelles, garantir des contrats juteux
pour les compagnies étatsuniennes et ainsi contrôler la vie économique du
pays dans son entité.


Chapitre 6 : Traiter de la dégradation environnementale

Le rapport considère que « les pauvres politiques de protection
environnementales qui ont été appliquées sont évidentes en ce qui concerne
la qualité du territoire, de l’eau, de l’air et des habitats naturels qui
existent sur l’île aujourd’hui ».

Ce chapitre est un exemple de la manipulation et de l’ignorance absolue des
États-Unis vis-à -vis Cuba. Dans ce domaine, comme dans plusieurs autres
parties du document, la pensée de l’empire s’est arrêtée en 1959, ignorant
l’institutionnalisation à Cuba de la protection de l’environnement à 
travers des lois, programmes et projets concrets. De plus, Cuba a signé 26
conventions, traités et protocoles relativement à la diversité biologique.


Conclusion

Nous sommes en train de regarder un plan du gouvernement des États-Unis qui
démontre jusqu’où l’empire est prêt à se déployer pour priver la nation
cubaine de son indépendance et de sa souveraineté. Pour atteindre ce but,
il est évident qu’une intervention militaire est requise, de même que
l’installation d’un gouvernement d’occupation qui exécutera les plans
détaillés faits pour ce qui deviendra ­ à partir de ce moment ­ le
protectorat de l’empire.

Pour réaliser ses ambitions sur Cuba, le gouvernement étatsunien
accompagnera ses actions d’un vaste plan de propagande de « diplomatie
publique », pour lequel il a prévu un budget additionnel de 5 millions de
dollars. Ce plan présente Cuba comme un pays qui viole les droits humains,
abrite des terroristes, mène des activités d’espionnage aux États-Unis,
promouvoit l’instabilité en Amérique latine et produit des armes
biologiques de destruction de masse, avec lesquels il menace la sécurité
nationale des États-Unis.

Ils essaient de présenter une image qui rend le gouvernement cubain
illégitime devant la communauté internationale, le décrivant comme un pays
qui brutalise ses citoyens et qui fonctionne en marge de la communauté
internationale. De cette manière, ils voudraient créer les conditions pour
justifier une agression armée.

Le président de cette Commission, le secrétaire d’État Colin Powell, a
résumé récemment l’essence de leur politique contre Cuba. Quand on lui a
demandé pourquoi les États-Unis ne « libérait » pas Cuba comme ils l’ont fait
en Irak, il a répondu que « les options militaires ne sont pas toujours
utilisées immédiatement » et il a dit que ces options étaient précédées par
d’autres instruments : « l’isolement, les sanctions, les pressions, les
activités économiques », après quoi, il a été clair en disant : « parfois, il
n’y a pas de solutions plus appropriées que l’utilisation de la force ».

Il y a quelques semaines, le général de l’armée John Abizaid, commandant en
chef du Centre de commandement de la défense des États-Unis, a demandé à un
groupe de soldats qui retournaient en Irak de ne pas abandonner l’armée.
« Nous avons besoin de votre expérience dans la guerre globale contre le
terrorisme » a-t-il dit. Il a ajouté : « Le pays devra faire face à d’autres
guerres comme celle-ci dans les années à venir ».

Miguel à lvarez Sánchez


Miguel à lvarez Sánchez est conseiller du Président de l’Assemblée nationale du Cuba.

 Source : www.progresosemanal.com

 Transmis par *PLR ! sur Cuba Solidarity Project
"Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba, nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains."



Une traduction du rapport de la « Commission d’aide à un Cuba libre » est disponible ICI

Lire aussi : Recrudescence de l’agression étasunienne contre Cuba, par Salim Lamrani.


Le plan Powell pour l’après-Castro


Réseau Voltaire


Le moment est venu pour George W. Bush de satisfaire ses sponsors de Floride. Comme il leur avait promis, il finance leur préparation militaire pour envahir Cuba et effacer le souvenir cuisant de la Baie des Cochons. Dans un rapport de 280 pages, une commission présidée par Colin Powell dresse le programme du futur gouvernement du milliardaire Lincoln Diaz-Balart appelé à remplacer Fidel Castro. Demain, on restituera aux maîtres d’antan les biens qui ont été nationalisés par la Révolution.


Vers une opération paramilitaire



Les États-Unis ont multiplié les déclarations pour garantir qu’ils n’envahiraient pas Cuba et en respecteraient la souveraineté. Simultanément, l’administration Bush a recommencé à financer des groupes de mercenaires encadrés par des exilés. Dans le cas où ceux-ci prendraient une initiative, Washington ne manquerait pas de leur apporter son aide. C’est dans cet état d’esprit que les Marines débarquant en Haïti après l’enlèvement du président Aristide par les Forces spéciales ont établi un périmètre de sécurité au Mole Saint-Nicolas, situé à quelques encablures du rivage cubain, face à la base militaire et au camp d’internement de Guantanamo [13].

 Lire : Réseau Voltaire www.reseauvoltaire.net




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En Occident, la guerre deviendra la norme, la guerre constante. Les gens grandiront, atteindront la maturité, deviendront adultes, avec l’idée qu’il y a toujours une guerre. Alors la guerre ne sera plus une chose exceptionnelle, inhabituelle ou horrible. La guerre deviendra la nouvelle normalité.

Julian Assange

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