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France : le mouvement des dindons veut sauver les emplois à domicile

Depuis le 19 octobre, une pétition fait le buzz sur Internet : plus de 31.000 personnes ont signé l’appel du mouvement des dindons contre la hausse des taxes prévue par le gouvernement sur les emplois à domicile. Ce projet de hausse des taxes fait partie du controversé projet de loi des Finances dont le but est d’atteindre 3% de déficit public, en économisant il propose 10 milliards d’euros de dépenses.

Pour économiser une telle somme, le gouvernement va supprimer plusieurs exonérations dont certaines bénéficient aux classes moyennes et populaires. C’est le cas des exonérations du secteur du service à la personne (SAP), qui regroupent des emplois à domicile : nourrice, jardinier, femme de ménage, réparateur à domicile, professeur à domicile, aide ménagère ou aide soignant. Des privilégiés, vraiment ?

Pénaliser les plus précaires ?

Les emplois à domicile ou services à la personnes (SAP) concernent aujourd’hui plus de 1,5 million de salariés en France, dont 450.000 emplois précaires. Depuis sa création, le secteur des services à la personne est une qualification juridique française ouvrant droit à une exonération d’impôts. Concrètement, les métiers de ce secteur bénéficient d’incitations fiscales que l’État prévoit de supprimer dans son projet de loi des Finances, effectif à partir du 1er janvier 2013.

Le mouvement dindon veut donc rassembler les employeurs à domicile aux côtés de leurs employés. Les dindons craignent qu’une hausse des taxes casse le dynamisme du secteur qui créé 100.000 emplois supplémentaires par an. Le titre de leur pétition est clair : "Non à la taxation massive et destructrice des emplois à domicile !"

Pénaliser les plus précaires reviendrait à une véritable casse sociale. Le monde à l’envers pour un gouvernement socialiste.

Trop d’impôt tue l’impôt ?

Les dindons craignent que les mesures gouvernementales entraînent un retour du travail au noir, fragilisant des dizaines de milliers d’emplois non qualifiés. C’est ce qui s’est passé en Espagne où une mesure similaire a été mise en place avant l’été. Cela a eu un effet pernicieux sur les emplois les plus précaires : 8.000 salariés ont perdu leur couverture sociale et que 400.000 emplois au noir ont été créés tandis que 8.000 salariés ont perdu leur couverture sociale. Qui dit travail au noir dit moins d’argent pour l’État. La sécurité sociale espagnole a perdu plus de 60 millions d’euros. Ce qui est loin d’être une perspective réjouissante pour les finances de l’État.

Ce que souligne les dindons dans leur pétition : "un secteur économique d’avenir, en plein développement, et aux emplois non délocalisables, va être massacré. La destruction des emplois et le retour au travail au noir vont faire disparaître les ressources fiscales supplémentaires attendues par le gouvernement. Trop d’impôt tue l’impôt".

Comme les Pigeons, les dindons réussiront-ils à faire reculer le gouvernement ? La réponse ne devrait plus tarder. D’ici là , la pétition est toujours en ligne.

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LA CRISE, QUELLES CRISES ?
Eric TOUSSAINT, Damien MILLET
Les médias et les économistes de la tendance dominante donnent généralement à propos d’un phénomène aussi profond qu’une crise des explications partielles, partiales et biaisées. Cette vision teintée de myopie caractérise tout ce qui touche aux questions économiques. Damien Millet et Eric Toussaint en spécialistes de l’endettement lèvent le voile sur les racines profondes et durables du déséquilibre économique qui caractérise toute la vie sociale. En 2007-2008 a éclaté la crise (…)
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