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Les Frères Musulmans et « l’unité » de l’opposition syrienne

Il y a quelques jours, la presse pouvait titrer :

Georges Sabra, ancien communiste de confession chrétienne, président du Conseil national syrien (CNS)

ou

Georges Sabra, un chrétien pour unifier les opposants syriens

L’appartenance chrétienne de Georges Sabra est un fait souligné par la plupart des journaux, exactement comme l’appartenance kurde de son prédécesseur, Abdel Basset Seyda, à la tête de ce même CNS.

Le journal La Croix nous expliquait en effet que :

L’élection d’un chrétien est tout sauf un hasard. C’est un message fort à cette communauté, face au régime syrien qui se pose en défenseur des chrétiens contre l’islamisme. Elle montre également la volonté du CNS de se poser en coalition représentative de l’ensemble des composantes du peuple syrien.

Il se trouve que ce n’est pas vraiment le CNS, dirigé de facto par les Frères Musulmans, qui a « unifié, » très partiellement en fait, les composantes de l’opposition syrienne mais le Qatar et que la coalition qui coiffe cette opposition désormais « unie » est en réalité très hétéroclite et est donc dominée par les Frères Musulmans qui sont la seule force vraiment cohérente.

Et que cette nouvelle organisation, dont le nom à rallonge a dû faire l’objet de moult tractations, est présidée par un ancien imam proche de la confrérie.

On nous dit certes qu’il est modéré.

Cela veut peut-être dire qu’il croit en Dieu avec modération…

Quoi qu’il en soit, déjà Laurent Fabius qui ne se donne même pas la peine de prononcer intégralement le nom de cette structure politique (Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution) annonce que la France apporte son soutien à la « coalition nationale ».

Mais en matière de soutien, la France est devancée par d’autres démocraties puisque les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, qui sont les tuteurs de cette coalition de l’opposition syrienne, viennent d’annoncer qu’ils la reconnaissaient comme représentante légitime du peuple syrien.

Dans le Los Angeles Times du 11 novembre (signalé par Angry Arab ), Patrick J. McDonnell et Rima Marrouch rappellent qu’un des objectifs premiers de cette nouvelle coalition est d’imposer un commandement central aux dizaines de milices qui combattent le régime de Bachar al-Assad. Une tâche qui ne s’annonce pas aisée car de nombreuses unités refusent toute autorité autre que celle de leur commandement local.

L’autre problème étant que si la Coalition est populaire dans les palais des émirs ou dans celui de l’Elysée :

En Syrie, le soutien à Assad reste considérable malgré près de 20 mois d’une rébellion qui a fait des milliers de morts et privé le gouvernement du contrôle de larges pans du territoire. De nombreux Syriens craignent que la chute d’Assad puisse déclencher le chaos et l’effusion de sang sectaire qui secouent l’Irak voisin depuis que l’invasion emmenée par les Etats Unis en 2003 a éliminé Saddam Hussein, l’homme fort de l’Irak.

Bien sûr, ce n’est pas parole d’Evangile. Mais comment ne pas être ne serait-ce qu’intrigué de voir un journal occidental se permettre aujourd’hui d’écrire qu’Assad a encore un soutien populaire considérable dans son pays ?

Une forme de résistance aux lieux communs, peut-être.

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