RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le féroce aigle à tête fourchue !

Les capitalistes des États-Unis, qui se sentent « élus », par un Dieu, qu’ils ont créé à leur image et ressemblance, considèrent qu’ils doivent dévorer le reste de monde. C’est un establishment unique, un oiseau rapace à deux têtes. Leurs divergences internes se bornent à savoir si la planète doit être mangée en mi-crue ou lentement bouillie et avec l’assaisonnement collant de la rhétorique démocratique. Nous, les participants au festin mais en qualité d’aliments potentiels, n’avons pas beaucoup de motifs pour d’opter pour une des deux méthodes ni pour leurs cuisiniers cannibales …

Par exemple, le Prix Nobel de la Paix, Barack Obama - qui partage ce Prix avec d’autres bijoux, comme Theodore Roosevelt (celui de la guerre de Cuba et des Philippines), Chamberlain (celui de Munich), Kissinger (celui du coup de Etat à Pinochet parmi tant de méfaits), Begin, Rabin et Shimon Peres (assassins de palestiniens), et l’Union Européenne, (participante à la destruction de la Yougoslavie et aux massacres en Libye) - continue de bombarder quotidiennement des cibles civiles au Pakistan et en Afghanistan sans que ne bouge même un cheveux. Pour sa part le gouverneur Mitt Romney, petit-fils d’un mormon émigré au Mexique avec toutes ses femmes à cause de la persécution religieuse, propose sans gêne une politique de rejet plus active des immigrants, un fondamentalisme religieux de croisé et une politique internationale encore plus agressive.

Les deux ailes du capitalisme étasunien coïncident totalement sur la partie stratégique bien qu’elles aient des différences tactiques. Celle du Parti Démocrate, qui défend le grand capital financier mais essaie, en même temps, de maintenir grâce à quelques allocations le marché interne, s’affronte à l’autre, celle du Parti Républicainqui nie jusqu’à l’évolution des espèces bien qu’elle soit darwiniste sur le social mais les deux défendent à mort le système capitaliste et l’impérialisme étasunien, son fer de lance.

C’est pourquoi dans le débat (pour le nommer ainsi) entre les candidats des deux partis, les deux ont seulement parlé « de la classe moyenne » (euphémisme avec celui qu’ils se réfèrent à un système qu’ils supposent qu’il soit seulement composé de chats gris où les chats obscurs d’égout - les travailleurs - ne s’opposeraient même pas en rêves aux chats blancs et fins d’angora - les grands capitalistes). C’est pourquoi ils n’ont pas parlé, non plus, de comment en finir avec le chômage, ils n’ont pas dit ce qui pourrait être fait pour les prisons remplies presque exclusivement de noirs et, dans une proportion moindre, de Latinos, ils n’ont dit mot sur les contenus réactionnaires de l’éducation, ni sur l’alimentation, dans un pays d’obèses et de diabétiques à cause d’une mauvaise nutrition et d’un niveau de culture limité, ni sur la vente libre d’armes de guerre et le commerce de la drogue le plus vastes du monde, historiquement financé par la CIA, comme en Asie, en Sicile, lors de la guerre au Nicaragua. Aucun d’eux n’a non plus mentionné les centaines de milliers de morts provoqués par les guerres impérialistes, comme celles de l’Irak, de la Yougoslavie, de l’Afghanistan. Aucun de deux ne s’est référé à la crise mondiale provoquée par le système capitaliste, mais que paient des centaines de millions de travailleurs, ni aux banques et aux grandes entreprises qui se sont fait soutenir avec l’argent des contribuables, ni ils ont offert de plan pour alléger le chômage et la pauvreté qui affectent gravement des millions de citoyens aux États-Unis.

A l’échelle mondiale n’ont pas manqué les âmes candides qui, quand Obama fut choisi, ont cru qu’il diminuerait le racisme et que les États-Unis seraient plus démocratiques au niveau interne et qu’ils se retireraient de leurs aventures externes, où ils ont été battu. Ils sont oubliés que le Gouvernement des États-Unis, ainsi que les deux partis qui se relaient à la Maison Blanche et pour contrôler le Parlement, sont dirigés par de grands groupes capitalistes ayant des intérêts à l’échelle mondiale et qui partagent la même vision et mission impérialiste. En effet, le prix Nobel de la Paix Theodore Roosevelt a envahi le Maroc ou Cuba quand il en a eu l’envie, tandis que son descendant, le « Démocrate », Franklin Delanoë Roosevelt, a permis que les japonais coulent la flotte du Pacifique à Pearl Harbour pour obliger les citoyens à participer à une guerre mondiale dont il espérait tirer un profit impérialiste et avec laquelle il espérait transformer son pays en première puissance économique mondiale grâce à une « pax américana » obtenu avec des morts européens et asiatiques et aussi le « Démocrate », Harry Truman, a balayé sans hésiter par des bombes nucléaires toute la population d’Hiroshima et Nagasaki et a établi ainsi les bases de l’« Ordre » de l’après-guerre que nous connaissons et dont nous souffrons.

Nous, les victimes de l’aigle à deux têtes avons, par conséquent, non seulement intérêt d’éviter les illusions stupides de certains sur Obama ou l’espoir de ce qu’aux élections des Etats-Unis triomphe un supposé moindre mal parce que, si le président est réélu, la situation économico-sociale et les efforts pour soutenir le régime capitaliste en crise pourraient le mener à recourir aux méthodes extrêmes que son adversaire propose et, vice-versa, si celui-ci gagnait, il devrait prendre en compte ce qu’il se passera dans la société des Etats-Unis et, par conséquent, partiellement modifier sa politique.

Les élections en Yanquiland sont en réalité encore une preuve que la concentration de la richesse a éliminé les bases même de la démocratie formelle dans le monde et surtout dans un pays où depuis plus d’un siècle il n’y a pas de gauche anticapitaliste importante. Par conséquent, il est fondamental d’essayer d’aider par tous les moyens les travailleurs et les opprimés des États-Unis pour qu’ils en finissent avec leurs illusions sur le capitalisme et assument une position politique indépendante en donnant une forme politique au rejet des indignés et de toutes les victimes du système. Notre lutte contre les magnats de Wall Street, n’est pas seulement fondamentale, pour notre libération, mais elle est aussi indispensable, pour cette tâche, qui pourrait changer le rapport de forces social, dans le monde.

Guillermo Almeyra

http://www.elcorreo.eu.org/Le-feroce-aigle-de-tete-fourchue

Traduit de de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi.

El Correo. Paris, le 23 octobre 2012

URL de cet article 18124
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis (Livre format PDF)
Jacques-François BONALDI
365 JOURS APRÈS Aujourd’hui 22 mars 2017, voilà un an jour pour jour que Barack Obama entrait de son pas caractéristique sur la scène du Grand Théâtre de La Havane pour une première : un président étasunien s’adressant en direct et en personne au peuple cubain. Trois cent soixante-cinq jours après, que reste-t-il de ce qui était le clou de sa visite de deux jours et demi à La Havane ? Pas grand-chose, je le crains… Les événements se déroulent maintenant si vite et tant de choses se sont passées depuis – (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’un des plus gros mensonges officiels de notre temps est que les États-Unis et le Royaume-Uni sont en guerre contre l’islam radical. De l’Afghanistan à l’Arabie Saoudite en passant par la Syrie et la Libye, les extrémistes islamiques ont été pendant des décennies un allié vital dans leur véritable guerre : contre l’indépendance, l’unité panarabe et la souveraineté économique au Moyen-Orient.

Matt Kennard

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.